Ajouter un extrait
Liste des extraits
L’organisatrice de notre mariage entre avant même d’y avoir été invitée et s’affole dans tous les sens. C’est la panique. Pourtant, pour rien au monde, Nathan et moi n’aurions souhaité être à l’heure.
Nous allons nous marier et devenir les heureux parents du bébé que je porte, d’ici quelques mois. Mais ça, c’est un petit secret que nous avons décidé de garder pour nous afin de mieux le savourer avant de le partager.
Afficher en entierNathan me regarde fixement. Il se lève de son siège mais reste immobile. L’émotion que je lis dans son regard est si intense que je ne peux m’empêcher de verser une larme, de joie.
– C’est positif, précisé-je afin de lever le doute.
– Tu es enceinte, s’exclame Nathan, qui peine à retrouver son souffle.
Je lui confirme la nouvelle, en approuvant d’un signe de tête, avant de laisser jaillir d’autres larmes de bonheur tandis que Nathan affiche le plus beau sourire que je lui ai jamais vu. Mon cœur bat si fort qu’il risque d’exploser d’amour. Nathan pose ses mains de chaque côté de mon visage et m’embrasse avec une passion dévorante. Nos baisers expriment le bonheur qui est le nôtre en découvrant que nous allons fonder une famille.
– Cette merveilleuse nouvelle est une raison de plus pour que nous allions nous marier, me fait-il soudain remarquer.
– Oui, me contenté-je de répondre avec enthousiasme.
Nous regagnons la voiture en courant puis rejoignons aussi vite que possible le lieu de la réception que nous organisons au parc Balboa. Blanche court partout, à ma recherche, lorsque nous arrivons. Nathan et moi ne cessons de sourire en nous tenant par la main. Nathan ne me lâche que lorsque Blanche m’attire dans la première salle de libre que nous croisons.
Afficher en entier– Je suis tellement fière de toi, souffle-t-elle. Plus encore que lorsque tu m’as sauvée des griffes de Juan. Tu es mon héros sur tous les plans, Nathan Sachs.
Touché en plein cœur, empli de fierté, je m’accorde de rire une seconde, avant de reprendre mon sérieux. Je prends la main de Cecilia dans la mienne et la porte à mes lèvres. Je dépose un tendre baiser sur ses doigts repliés, puis je plonge mon regard dans le sien, en posant un genou à terre.
– Cecilia, commencé-je. J’y pense depuis un certain temps et, bien que je n’aie pas de bague à t’offrir aujourd’hui, je sais que c’est maintenant le bon moment. C’est tellement évident pour moi que je ne serais pas plus heureux si ça l’était aussi pour toi. Cecilia Valente, me feras-tu l’honneur de devenir ma femme ?
– Oh, mon Dieu.
Cécilia lutte, entre sanglots et sourire. L’attente est interminable, même si sa réaction semble plutôt jouer en ma faveur. Je deviens fou, j’ai besoin d’un « oui » net et franc.
– Tu acceptes ? m’impatienté-je, penaud.
– Redemande-le-moi.
– Veux-tu m’épouser, Cecilia ?
– Oui, répond-elle enfin, avant de me sauter au cou pour m’embrasser.
Ses bras entourent ma nuque, sa bouche écrase la mienne. Son baiser est fougueux, spontané, maladroit, et j’aime ça. Je l’aime, elle , ma fiancée.
Putain, ma fiancée.
Afficher en entier– Tu avais l’air tellement bouleversé à mon arrivée.
– Je l’étais… un peu, je crois, balbutié-je, désarçonné. C’est compliqué. Mon père était mon dernier lien avec Peter. Maintenant, je n’ai plus aucune famille.
– Tu m’as, moi, souffle Cecilia, en glissant sa main sur ma nuque.
Je suis incapable de répondre, tant je suis ému par sa déclaration. Ces mots pourtant simples me touchent et me bouleversent au point que j’en ai le souffle coupé. Je prends une profonde inspiration.
Silencieusement, elle approche son visage. Je ne bouge pas, je la laisse faire et ferme les yeux lorsque ses lèvres se posent sur les miennes avec toute la délicatesse dont elle est capable. Avec ce baiser doux et chaud, Cecilia m’enveloppe de tout son amour. Front contre front, je me laisse bercer par cette vague de bien-être qui me traverse et se prolonge quelques secondes après la fin de notre baiser.
– Je t’aime, avoué-je, les yeux dans les yeux.
– Moi aussi, je t’aime, Nathan.
Cecilia me caresse la joue tendrement de la paume de sa main. C’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment.
Afficher en entier– Imagine la vie de rêve que nous pourrions avoir, ajouté-je. Nous dégusterions la délicieuse cuisine de Nora. Roman m’a vanté les mérites de sa cuisinière. Selon lui, on ne voudra plus jamais manger autrement que cajun après ça. Le soir, nous irions assister à un spectacle. Puis, nous ferions l’amour toute la nuit.
Je serre Cecilia un peu plus fort contre moi. J’ai besoin de la posséder, de la savoir en sécurité dans mes bras, tout comme Cecilia a besoin de me sentir vivant, bien à elle.
– Oui, une vie de rêve, répète-elle, songeuse.
Afficher en entier– Demonio est fini, tout est fini, assuré-je, en rejoignant Cecilia.
Je la serre fort dans mes bras. Je ferme les yeux et respire son parfum, avant de prendre son visage entre mes mains et de l’embrasser fougueusement. Le bonheur de la retrouver est sans pareil.
– Comment as-tu fait ? Je n’en reviens pas, commence-t-elle, abasourdie. Peu importe, tu es vivant, c’est tout ce qui compte.
Son visage exprime l’émerveillement. Je sais pertinemment que le mien exprime la même chose.
– Moi, je n’en reviens pas de la manière dont tu l’as maîtrisé. Cette force en toi, cet esprit guerrier…
Il m’est impossible de terminer ma phrase tant ma soif de l’embrasser à nouveau est impérieuse. Notre baiser se prolonge jusqu’à ce que les sirènes retentissent au loin, annonçant l’arrivée des renforts.
Afficher en entierJe retiens un sourire mais ne peux m’empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement. Ma respiration s’apaise aussitôt, mon cœur se remet à battre, je reprends vie.
Elle va bien.
Elle tient Juan en respect, un couteau sur sa pomme d’Adam, et le fusille du regard. Le trafiquant est paralysé par la peur de se faire trancher la gorge. Il me fixe sans même oser ouvrir la bouche.
– Vous en avez mis du temps, agent Sachs, ironise Cecilia.
Elle est décoiffée. Ses paupières sont gonflées et ses yeux rougis par les larmes qu’elle a versées. Une trace de sang est visible au coin de sa bouche, qui commence à bleuir. Cet enculé l’a frappée.
– Désolé, j’ai été retenu à un barbecue, agent Valente, rétorqué-je.
J’entre dans le jeu de Cecilia, sans pour autant baisser mon arme. Juan me dévisage avec toute la férocité dont il est capable. Il a compris qu’il vient de se faire avoir en beauté par deux flics. Mais la situation ne me satisfait pas complètement et je bous intérieurement en songeant qu’il a levé la main sur elle. J’ordonne à Juan de descendre de la camionnette et me recule pour les laisser sortir.
Afficher en entierEn quittant la propriété, je jette un dernier coup d’œil dans le rétroviseur. Roman est au téléphone. Derrière lui, ma demeure est en flammes. Je n’ai pas le temps maintenant pour les regrets. Ma priorité, c’est Cecilia.
Je tremble de rage et de haine. Au fur et à mesure que le paysage défile, mes pensées sont envahies par Cecilia. Je nous revois, elle et moi, depuis notre rencontre. Le carnaval, la maison des gardiens, les rosiers, la tonnelle, la vue depuis le bateau à roues à aubes sur le Mississippi, la terre rouge de Canyon Point, la plage de sable fin des Keys et, enfin, nos premiers jours dans ma maison de famille. Je m’efforce de ne pas m’attarder sur la façon dont j’aimerais détruire Demonio. Je préfère me concentrer sur ce que je voudrais dire à la femme que j’aime.
Afficher en entierElle se débat et hurle. Elle est désespérée. Je les vois la prendre et l’emmener. Je ne peux pas les laisser faire. Une fois de plus, je m’acharne sur les liens qui retiennent mes poignets. C’est du boulot de professionnel. La corde n’est pas très épaisse et le nœud ne laisse aucun jeu. J’ignore comment je vais arriver à me sortir de là.
La chaleur devient étouffante. L’incendie a dévoré la partie est de la maison. La fumée s’engouffre sous la porte du salon menant à la véranda. La pièce est rapidement envahie et je commence à tousser sans pouvoir me contrôler. Je n’en ai plus pour longtemps. Il me faut pourtant trouver une échappatoire. Je dois absolument sauver Cecilia des griffes de Juan.
Mais qu’est-ce…
Je sens des mains qui se posent sur moi. Une silhouette sombre m’enveloppe pour me protéger des flammes et coupe les liens qui me maintenaient à la chaise. L’inconnu détache ensuite les cordes fixées à mes chevilles. La fumée s’est propagée partout et m’empêche de voir de qui il s’agit. Je le suis jusqu’à l’extérieur de la maison. Tête baissée, je cours droit devant moi, avant de me laisser tomber lourdement sur la pelouse du parc. Je tousse sans relâche jusqu’à ce que j’aie retrouvé mon souffle, puis je roule sur le dos. L’herbe fraîche aide à faire baisser la température de mon corps. Le crépitement des flammes est soudain interrompu par le fracas des murs et du toit qui se dérobent. Je me frotte les yeux mais ne parviens pas à les rouvrir complètement. La nuit n’est pas encore tombée, pourtant tout est flou. Je me concentre afin de percevoir ce qui m’entoure. Peu à peu, je parviens à distinguer le décor. L’inconnu se tient au-dessus de moi. D’un coup sec, il se débarrasse de sa couverture, qui tombe au sol, me permettant ainsi de découvrir son identité.
Afficher en entier