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Retour aux sources



Description ajoutée par violette6989 2021-04-09T09:03:22+02:00

Résumé

En ce début d’automne, une série de morts étranges survient dans la forêt domaniale de Rambouillet et agite le monde très confidentiel de la médecine légale. Pendant que les analyses sur les cadavres sont en cours, Corback, l’inspecteur très pragmatique chargé de l’enquête, explore toutes les pistes susceptibles de le mener à percer ce mystère. L’une d’elles le conduit dans une forêt beaucoup plus ancienne, au cœur de l’Auvergne.

Contre toute attente, il se retrouve confronté à des druidesses aux pouvoirs extraordinaires, notamment chez la plus jeune d’entre elles, fascinante créature qui ne laisse aucun homme indifférent. C’est un véritable choc de civilisation pour ses collègues et lui.

Dès lors, il sera entraîné dans une histoire familiale hors du commun : les Rethel composés de deux clans que tout oppose, liés par le sang, séparés par la haine et gangrenés par de terribles secrets qui seront dévoilés un à un.

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Classement en biblio - 4 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Mentaldacier 2021-05-02T16:31:56+02:00

— Je me sens bien maintenant et, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je peux sortir.

Pour la troisième fois de la journée, Esther s’adressait à l’infirmière qui venait vérifier sa perfusion.

— J’entends, mademoiselle, mais ce n’est pas moi qui décide ici, répondit-elle avec patience.

Cette fois, Esther finit par s’énerver :

— Mais alors qui commande ici ?

Elle se redressa et lança, déterminée :

— J’exige de parler à cette personne. Vous n’avez pas le droit de me retenir sans raison et contre mon gré.

— Calmez-vous, mademoiselle. Je vais voir ce que je peux faire.

Elle posa sa main sur l’épaule d’Esther et la fit se rallonger.

— Je vais parler au médecin, je reviens vers vous.

Esther croisa les bras et soupira de dépit. Elle avait déjà entendu ça tout à l’heure.

L’infirmière était repartie et il y avait toujours ce gendarme devant la porte de sa chambre. Pourquoi était-il encore là ? La surveillait-on ?

Plusieurs infirmières s’étaient succédé tout au long de la journée sans lui dire pourquoi elle était retenue là, aucune ne lui avait donné de raisons valables quant au fait d’être clouée dans ce lit, avec une perfusion dans le bras, alors que sa santé ne semblait pas le nécessiter. Certes, elle avait reçu un coup sur la tête et elle avait été un peu sonnée, mais l’état de choc était passé et elle se souvenait maintenant tout à fait bien des circonstances : les types affolés dans la forêt, les gendarmes à leur poursuite, grand-mère, le bouclier à reformer.

Cette dernière pensée pulsa dans son esprit, elle se redressa vivement et s’assit, le cœur battant.

— Grand-mère…, murmura-t-elle.

Elle était folle d’inquiétude et la cherchait partout, c’était maintenant une certitude.

Esther se leva d’un bond et referma le robinet de la perfusion. Elle entreprit alors d’enlever le pansement qui recouvrait l’embout. Elle fit glisser le fin tuyau hors de son bras, et le posa sur son lit tout en maintenant la pression pour arrêter le saignement.

Elle se dirigea vers la fenêtre et remarqua que le jour déclinait déjà. Il était hors de question qu’elle passe encore une nuit là, comme cela semblait être prévu.

Elle essaya d’ouvrir la fenêtre, mais une sécurité ne permettait pas une ouverture au-delà de dix centimètres.

— Je suis coincée, se dit-elle, complètement coincée.

C’est précisément à cet instant que le jeune brigadier, qui gardait la porte de sa chambre, ouvrit au commissaire Corback, lui-même suivi de l’adjudant-chef Frison.

Tous trois se figèrent alors, comme subjugués. En effet, ils avaient devant eux une créature au corps parfait qui leur tournait le dos, vêtue d’une simple chemise d’hôpital et qui, à contre-jour, laissait entrevoir toute sa silhouette. Une longue chevelure scintillante complétait ce tableau fantastique.

Esther, absorbée par ses pensées, ne les avait pas entendus entrer. Elle observait avec intensité les lumières de la ville qui s’éclairaient une à une, elle essayait d’évaluer la hauteur à laquelle elle se situait et cela la remplissait d’inquiétude. Il fallait qu’elle se ressaisisse, qu’elle trouve une solution pour sortir de là au plus vite et rejoindre sa grand-mère, avec ou sans permission.

Corback se racla la gorge.

— Puis-je allumer ?

Esther, surprise, se retourna d’un coup et vit les trois hommes, dont deux paraissaient en état de sidération, bouche grande ouverte et regard fixe sur elle.

Corback appuya sur l’interrupteur et le plafonnier s’éclaira bruyamment, ce qui eut pour effet de réanimer l’adjudant et le brigadier qui avait toujours la main sur la poignée de la porte de la chambre, comme figé dans le mouvement.

— Veuillez nous laisser, brigadier, demanda Corback.

Celui-ci s’exécuta, tel un automate, sans dire un mot, hypnotisé par la vision d’Esther qui, même éclairée par la lumière blafarde d’un plafonnier d’hôpital, était d’une beauté irréelle.

Corback se tourna alors vers Frison et en déduisit, d’après la pâleur de son visage, qu’il devrait lui-même se charger des présentations.

— Je suis le commissaire Corback et voici l’adjudant-chef Frison.

En disant cela, il fit une énorme tape sur l’épaule de son collègue. Bien sûr, c’était exagérément familier pour une présentation officielle, d’autant plus qu’il ne le connaissait seulement que depuis quelques heures, mais il fallait bien ça, pensa Corback, pour réenclencher la machine.

Il le regarda d’une manière appuyée et conclut, aux frémissements de l’adjudant, que cela avait fonctionné.

— Bien, fit Corback, satisfait.

Il se tourna alors vers Esther et lui demanda :

— Comment vous sentez-vous, mademoiselle ? Je vois que vous avez toujours un pansement à la tempe.

— Oh, je vais bien, répondit-elle en entreprenant aussitôt d’enlever les sparadraps.

Corback fit un geste vers elle.

— Vous ne devriez peut-être pas l’enlever sans l’aide d’une infirmière, mademoi…

Il n’eut pas le temps de finir qu’Esther chiffonnait déjà le pansement entre ses doigts et le jetait sur le lit.

— Voilà. C’était devenu inutile de toute façon, conclut-elle.

Elle fit face au commissaire et, serrant les poings, lui demanda :

— Est-ce vous qui décidez de mon sort ici ?

Corback sourit à cette question si directe. Cela ne pouvait que lui plaire. Il répondit :

— Sur le plan médical, non. Je ne m’occupe que d’affaires judiciaires. C’est d’ailleurs pour cela que je suis devant vous ; vous faites l’objet d’une enquête, mademoiselle.

Esther accusa le coup sans rien dire. Une enquête ? Qui était ce commissaire qui semblait détenir une certaine autorité ?

Vêtu d’un manteau de laine sombre bien ajusté, Corback était taillé dans le roc. Grand, carré, la voix grave, le sourcil noir et broussailleux, le cheveu argenté et coupé court. Quarante, cinquante, soixante ans… Tout était envisageable tant il semblait avoir toujours eu cette apparence, comme un rocher de bord de mer. Esther remarqua surtout ses yeux bleus, éclatants. C’était presque incongru chez cet homme d’aspect minéral et d’allure si austère.

Il se tourna vers l’adjudant et lui fit un petit signe de tête.

Frison prit alors courageusement la parole.

— Mademoiselle, je vous résume la situation. Vous avez été retrouvée inconsciente dans la forêt lors d’une ronde effectuée par des gendarmes de ma circonscription, les poches de votre manteau étaient remplies de feuilles tachées de sang. Après avoir pratiqué différentes analyses, nous avons constaté que ce n’était pas le vôtre. D’où nos doutes sur votre personne…

Il prit le temps de déglutir, le regard d’Esther le chauffant à blanc.

— Ensuite, comme votre identité n’avait pas de papiers, je veux dire…

Corback posa une main sur son menton, s’appuya sur le lit et observait Frison avec intérêt. Celui-ci reprit :

— Nous n’avons trouvé aucun papier d’identité sur… votre personne. Vous…

Frison jeta un coup d’œil à Corback qui se tapotait les lèvres, impassible. C’était pire qu’un grand oral. Il prit une bouffée d’air et termina d’un jet :

— Nous avons fait des recherches en comparant les quelques données collectées sur vous à celles de notre fichier central.

— Une chose à la fois, Frison, si vous le permettez. Reprenez votre souffle et détendez-vous un peu, d’accord ?

En se tournant vers Esther, il lui désigna une chaise. Comme elle ne bougeait pas, il fit quelques pas et alla s’appuyer contre la fenêtre près d’elle.

— Tout d’abord, je voudrais savoir comment vous vous appelez et quel est votre âge, mademoiselle.

Esther soutint le regard perçant du commissaire, ce que peu de gens pouvaient faire en réalité, et répondit :

— Esther Hallewin du Vronti. J’ai vingt-cinq ans.

Le commissaire haussa un sourcil, ce qui voulait signifier chez lui de la surprise, et s’adressant à Frison, il lui dit :

— Notez ça, Frison.

— Une adresse ?

— Le domaine du Vronti.

— Euh… Commissaire ?

— Très bien. Vous notez toujours, Frison ?

Il reprit :

— Maintenant, mademoiselle Hallewin, racontez-moi ce qui s’est passé dans la forêt.

Esther soupira avant de répondre :

— J’attendais ma grand-mère quand des hommes sont arrivés et, à un moment, il y a eu une course-poursuite avec des gendarmes et c’est là que j’ai perdu connaissance. Apparemment.

Corback hocha la tête. Il continua :

— Oui… Et que faisiez-vous seule dans les bois, avec toutes ces feuilles dans vos poches ? Des feuilles pleines de sang ? Vous comprenez que même si nous avons des a priori positifs, ce détail nous amène à nous poser des questions…

Esther répondit :

— Je comprends. Ce sang est celui de ma grand-tante qui a été blessée lors d’une promenade. Je voulais simplement faire disparaître ces feuilles afin que cela n’inquiète personne.

La réponse d’Esther fusa, claire, simple. En un mot : vraisemblable. Corback, dont le discernement était affûté comme une lame de rasoir capable de séparer la moelle de l’os, sentit cette netteté et ne douta pas de la bonne foi d’Esther. Confiant, il continua :

— Il y avait vraiment beaucoup de sang, mademoiselle. On ne parle pas d’une égratignure, mais d’une blessure potentiellement grave, voire mortelle.

Il observait Esther, analysant son regard, ses gestes, sa voix. Il vit une ombre passer sur son visage et remarqua les poings qui se serraient à nouveau.

— C’est la blessure d’un piège posé sur le chemin qui mène à notre maison. Oui, c’est grave.

— Et où est-elle en ce moment, votre grand-tante ?

— Chez nous. Nous habitons sur nos terres, dans la forêt.

— Dans la forêt ?

— Oui. Sur le domaine du Vronti.

— Toutes les deux ?

— Nous sommes quatre. Ma grand-mère, ses deux sœurs et moi.

Corback essayait d’assimiler les réponses d’Esther. Il croisa les bras et fit quelques pas vers la porte. En se retournant vers Esther, il l’observa à nouveau. Elle avait penché son visage vers la fenêtre et son regard semblait se perdre au loin. Son intuition lui disait qu’elle ne mentait pas, mais quelque chose restait suspendu et indéterminé ; il ne savait pas quoi.

Il sursauta légèrement quand une voix surgit de derrière son épaule et lui chuchota à l’oreille :

— Commissaire, il faut que je vous parle.

Corback toisa Frison qui comprit instantanément que ce n’était ni la manière ni le moment. Celui-ci baissa la tête sur son calepin.

Esther observa cette scène, scrutant le commissaire qui continua de promener son regard bleu glacier dans la pièce, l’air profondément absorbé. De nouveau, l’image du roc insubmersible lui vint à l’esprit. Elle finit par s’asseoir sur la chaise que lui désignait Corback.

— Mademoiselle Hallewin, que faites-vous dans la forêt avec ces trois vieilles dames ? Vous n’avez jamais pensé à vous rapprocher de la ville à un moment ?

— Non. C’est là que nous avons notre maison et nos terres.

— Oui et donc, vous faites quoi dans la vie ?

— Notre rôle est de veiller sur l’équilibre de la nature, des forces du cosmos et des systèmes interdépendants des infinis. Nous sommes mieux sur nos terres.

Corback ouvrit grand les yeux, comme devant quelque chose de follement incompréhensible, et s’exclama :

— Des infinis ?

— L’infiniment grand et l’infiniment petit. Mais je vous rassure, puisque vous paraissez étonné, nous ne sommes qu’un rouage du mécanisme d’ensemble.

Pendant qu’un moment de silence s’installait, Corback fixait Esther, stupéfait. Elle restait parfaitement calme et imperturbable. Frison, qui avait tout noté, se relisait en ouvrant la bouche de plus en plus.

— Ah, je vois ! s’exclama finalement Corback. Vous avez pris un sacré coup sur la tête, vous alors ! Et moi qui étais prêt à vous croire cash !

Il regarda Frison et se mit à rire. Rarement on parvenait à le rouler aussi facilement dans la farine, pensa-t-il. Frison, lui, gardait son masque d’hébétude : cette fille, sortie d’un livre de fantasy et qui racontait des choses correspondant à tout ce qu’il avait toujours entendu au sujet de femmes, de sorcières, de prêtresses qui exerçaient un pouvoir ancien dans la forêt… Tout cela le perturbait profondément.

Esther interrompit Corback qui riait toujours :

— Cela n’a rien à voir. Vous me demandez ce que nous faisons, je vous réponds. Cela m’est égal que vous trouviez ça insensé, mais maintenant que les doutes sont levés, je voudrais sortir d’ici. Comme vous pouvez le comprendre, ma famille doit être très inquiète à mon sujet. Je dois retourner chez moi.

Corback soupira en secouant la tête tandis que l’adjudant qui s’était rapproché de lui murmura de nouveau à son oreille :

— Je peux vous parler maintenant, commissaire ?

Corback et lui sortirent de la chambre et firent quelques pas dans le couloir pour s’éloigner du jeune brigadier en faction devant la porte. C’est alors que l’adjudant lui raconta par le menu la légende locale des sorcières du Meygal, présentes depuis plusieurs siècles, jusqu’à la dernière agression de Balocher dans les bois. Il s’était pourtant promis de ne plus jamais reparler de cette histoire, mais il devait donner au commissaire tous les éléments en sa possession, quitte à passer pour un illuminé. Bien sûr, il était incapable de dire s’il y avait un lien entre tout cela, mais, confusément, depuis l’apparition de cette fille, une lumière rouge avait jailli dans son cerveau.

— Une chose est certaine, commissaire : si tout cela s’ébruite, la région s’enflammera et ce sera un sacré bazar à gérer… Ici, les gens ne rigolent pas avec ces histoires et, par le passé, pas si lointain d’ailleurs, quelques bûchers ont été allumés pour fait de sorcellerie, de cas de possession, d’envoûtement, de sorts jetés… j’en passe et des meilleurs.

Corback, qui avait écouté jusque-là sans rien dire, retira une main de la poche de son manteau et pointa son index sous le nez de Frison :

— Rien ne doit sortir d’ici, Frison, vous m’entendez ? Quatre femmes qui habitent dans la forêt ne font pas d’elles des sorcières, encore moins des criminelles, même si je reconnais que le spécimen à côté est très particulier. D’ailleurs, laissez-moi vous dire que je trouve excessif le dispositif que vous avez mis en place à l’hôpital : un homme à l’entrée, un autre aux ascenseurs et un devant sa porte… Franchement, vous repasserez pour la discrétion ! Pour l’instant, je n’ai aucun avis sur la question, même pas l’ombre d’une conviction. Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est de vérifier l’histoire avec sa grand-tante.

— Oui, mais pour ce qui est des concordances avec le type du fichier central ?

— On doit encore lui parler de ça et voir sa réaction, mais sérieusement, après l’avoir écoutée, je serais étonné qu’elle le connaisse.

— Ils ont pourtant un profil ADN très proche, ils sont de la même famille.

— Croyez-moi, ces deux-là vivent sur deux planètes différentes. Il s’agit peut-être d’histoires d’une famille divisée qui a complètement coupé les ponts les uns avec les autres. Ça arrive. Ce qui est important, c’est d’avoir l’identité exacte de cette fille qui n’en avait encore aucune pour nous pas plus tard que ce matin, si ce n’est le lien de parenté avec ce délinquant de Rambouillet.

Tous deux rentrèrent de nouveau dans la chambre d’Esther et la trouvèrent en train de s’habiller avec ses affaires qu’elle avait prises dans l’armoire murale, une espèce de tenue de camouflage faite maison et qui avait été soigneusement rangée là.

Elle déclara au commissaire :

— Je suis prête.

— Prête ?! s’exclama Corback.

— Oui, prête. Vous allez sûrement me demander de vous présenter ma grand-tante pour les besoins de votre enquête et je pense que vous n’avez pas de temps à perdre. Donc, allons-y, je vous conduis à elle.

Pris au dépourvu, mais n’y voyant aucune objection, le commissaire répondit :

— Très bien, je vous suis. Mais nous devons tout de même nous assurer que votre état de santé vous permet de quitter l’hôpital.

Corback marqua une pause et continua :

— Avant cela, mademoiselle, je voudrais vous poser une dernière question : avez-vous agressé un homme récemment ?

Esther fut prise au dépourvu et le regard acéré de Corback la transperça. Elle ne pouvait répondre ni par oui ni par non et Corback ne comprendrait pas.

— Pas volontairement.

— Vous avez donc agressé un homme ?

— Non ! En tout cas, pas de la manière que vous imaginez.

Corback, sans détourner les yeux d’Esther, dit lentement :

— Frison, à côté de la réponse de Mlle Hallewin écrivez « mensonge ».

— Je ne mens pas.

— La vérité, mademoiselle Hallewin !

— Venez et vous la comprendrez peut-être.

Esther sortit rapidement la première, suivie de Corback et de Frison qui fit signe au brigadier de quitter son poste de garde. Visiblement paniqué, Frison courut pour rattraper le commissaire qui allongeait le pas derrière Esther.

— Commissaire, vous n’y pensez pas ! Aller dans les bois à la nuit tombée dans les circonstances que l’on sait… ça n’est pas très prudent, si vous voulez mon avis !

— Notez que je ne vous le demande pas, Frison.

Corback ne prenait même pas le temps de ralentir pour écouter geindre Frison. Il ne voulait pas se faire distancer par Esther qui marchait vite.

L’adjudant ne se découragea pas :

— Ne croyez-vous pas qu’il vaudrait mieux attendre demain, je mettrai quelques hommes sur le coup avec vous.

Corback, excédé, stoppa net.

— C’est hors de question. Ni demain ni avec des hommes. Je dois vous avouer une chose, Frison : je suis venu ici uniquement parce qu’il existe des concordances avec une affaire dont j’ai la responsabilité à Rambouillet et, à ce stade, je dois tout vérifier, absolument tout, et au plus vite. Je ne m’intéresse pas à vos histoires de sorcières, de pouvoirs et autres conneries de ce genre.

Corback observa Frison, de plus en plus pâle, et lui dit :

— Ma parole, vous avez peur, Frison ? Il est à peine dix-huit heures, on est encore loin des fatidiques douze coups de minuit, sans blague !

Corback sourit.

— La véritable imprudence serait d’y aller seul ou mal accompagné. Or, c’est avec vous que j’y vais, Frison.

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Vidéo ajoutée par Mentaldacier 2021-05-09T08:35:18+02:00

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par mimga 2023-11-26T16:33:02+01:00
Bronze

Ce livre n'a rien de transcendant mais c'est un bon livre. Une bonne enquête et un bel univers que l'on découvre avec les druidesses ! Je me suis laissé charmée par elles, et on passe un agréable moment en leur compagnie

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Commentaire ajouté par Mentaldacier 2021-06-27T13:26:06+02:00
Diamant

Je ne veux pas mettre ma rancœur en cage et devoir la nourrir. En vous pardonnant, je la libère. Elle reviendra de temps en temps rôder sur mes terres, mais je suis vaste, elle repartira.

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Commentaire ajouté par Elo-Dit 2021-06-04T13:34:14+02:00
Or

Retour aux Sources, c’est un thriller aux jolies nuances de fantastique, un univers fascinant, original, qui se dessine sous nos yeux et qui va nous offrir une intrigue, qui peut manquer d’un peu de pep’s durant certains moments, mais qui parvient tout de même à nous captiver et à nous surprendre par son dénouement, tout en sachant nous émouvoir, par les sentiments abordés !

Avis complet : https://elodit.fr/2021/06/04/retour-aux-sources-nathalie-feuillet/

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