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Quel romantique ! Nous allons devenir les premiers humains à fouler la surface de Titan, et lui, il appelle ça une « inspection extérieure ».
Afficher en entierBien que peu à l'aise dans cette discussion où les états d'âme n'avaient guère leur place, j'évoquai les formes de blocs aperçues, évoluant au fond du lac, sur les images radars :
"Ces trucs travaillaient peut-être dans une espèce de carrière ? Peut-être des cousins de ces araignées, chargés de récupérer le métal laissé par la météorite responsable de la formation du cratère ?"
Poole pinça les lèvres, faisant de son mieux pour ne pas paraître impressionné. "Possible, en effet. Extraire le métal généré par une météorite de bonne taille pourrait prendre des siècles...
Afficher en entierUn quart d'heure après avoir été larguée par le Bernard-L'ermite, la gondole pénétra les couches supérieures de la haute atmosphère de Titan ; de fines volutes glaciales légèrement bleutées nous cernaient. Nous évoluions encore à mille kilomètres d'altitude, mais je sentais déjà les premières secousses annonçant la perte de vitesse de notre vaisseau tombant comme une pierre. La couche d'air qui entoure Titan est aussi dense qu'épaisse ; je m'apprêtais à la percuter de plein fouet et de dos.
Les trois premières minutes furent les pires ; la gondole à une vélocité interplanétaire se vit brutalement ralentie. La décélération atteignit son summum à trois cents kilomètres d'altitude, imposant une force avoisinant les seize g. Protégé par le champ d'inertie de Poole, je ne percevais que d'infimes secousses, mais la navette vibrait de partout. Nous étions précédés d'une onde de choc, sorte de coiffe gazeuse brillante : l'air de Titan, qui, réduit à l'état de plasma par ce contact brutal, dissipait l'énergie cinétique de la gondole.
Afficher en entierDe nouveau assis su mon divan - mon divan, une projection aussi virtuelle que moi, l'unique meuble du dôme à travers lequel je ne risquais pas de passer en m'y asseyant -, je sirotais un café préparé par mon distributeur virtuel, le seul que je pouvais toucher.
Afficher en entierLa sonde spatiale en provenance de la Terre évoluait parmi les anneaux de glace.
Lors de sa première semaine d’orbite saturnienne, elle passa à moins de trois cent mille kilomètres de Titan, la plus imposante lune de Saturne, ses capteurs fouillant la brume omniprésente recouvrant le satellite. Trop lourde pour une trajectoire directe vu la technologie à l’époque de son lancement, elle avait voyagé sept ans — frôlant Vénus, la Terre, puis Jupiter pour se propulser avec leurs champs de gravitation. Bien que primitive, elle demeurait conçue pour Titan et disposait sur son flanc d’un atterrisseur autonome, un gros engin de trois mètres de large aux allures de plat à tarte.
En sommeil durant la majeure partie du trajet interplanétaire, la sonde fut enfin réveillée et son atterrisseur libéré. Deux semaines plus tard, ce dernier plongeait dans l’épaisse atmosphère de Titan.
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