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Extrait ajouté par Amazone_66 2019-05-23T11:55:51+02:00

1 Ligne de départ

                                                                                                                                                  Inverness, chez Jo, début juin

Point de vue Alex :

Une violente explosion de lumière s’échappe d’un champignon atomique. Fermer les yeux n’a pas eu l’effet escompté : l’éclat est persistant. J’entends une voix qui m’appelle de très loin, au-delà de la forêt sombre et menaçante qui m’entoure. Je me recroqueville sur moi-même pour échapper à ce spectacle complètement glauque et me tourne, dos à la lumière. Enfin, un peu de répit !

Cela ne dure pas, le souffle de l’explosion atteint mon bras nu. Je perçois sa chaleur, sans ressentir de douleur, cependant. Il ne m’emporte pas… J’ai plutôt l’impression qu’il me tire en arrière, qu’il me soulève au-dessus des arbres. Plus de forêt. Je me retrouve dans un tunnel gris, froid et vide.

— Mon cœur, c’est l’heure.

Hein ? L’heure de quoi ? Je me resitue avec difficulté : je suis dans un lit. Un rêve… Ce n’était qu’un rêve ! J’ouvre un œil et je retrouve le visage enjoué de Sam, au-dessus du mien. En pleine forme, déjà habillée d’un pantalon léger et d’un t-shirt ! Elle caresse doucement ma main comme pour m’aider à sortir des bras de Morphée[1]. My god ! Rien que l’idée d’être dans les bras d’un mec, mon cerveau active quelques neurones !

— Mais… l’heure de quoi, au juste ?

Elle se pince les lèvres. Je commence à la connaître, elle se retient de laisser son enthousiasme prendre totalement possession d’elle. Cela me rappelle quand Alice et Eileann nous ont annoncé la date de leur mariage. Sam ne tenait plus en place tellement elle était heureuse pour elles. Oh ? Je commence à paniquer sérieusement et m’assieds, comme animée par un ressort :

— Le mariage ? C’est le mariage ?

— Non, non, pas le mariage !

Ah, ouf ! Je me laisse retomber sur mon matelas indéniablement très confortable. Mes yeux se ferment tout seuls, prêts à replonger dans un sommeil réparateur.

— Réveille-toi, Alex ! C’est le grand jour !

— Hein ? Quel grand jour ?

— Nos premières vacances ensemble !

Un sourire s’insinue paresseusement sur mes lèvres et j’étire tous mes muscles. Le temps d’ouvrir un œil à nouveau et je m’aperçois que ma charmante petite amie semble avoir oublié les vacances, le regard indéniablement attiré par le haut de mon corps que le drap ne recouvre plus ! Sa main vient effleurer lentement mon ventre pour remonter vers mes seins. À mon grand désespoir, avant de les atteindre, elle se retourne brusquement et se lève :

— Allez ! Debout, Alex ! On va être en retard !

— C’est les vacances ! On ne peut pas être en retard, ma chérie. Et puis, il est quelle heure, d’abord ?

— Six heures dix-sept !

— Hein ? C’est pas humain de se lever à cette heure-là, « en vacances » !

— Mais si ! Tu m’as promis une magnifique journée. Je ne veux rien louper et je veux qu’on profite l’une de l’autre, le plus possible.

— Oui, enfin… Dans un lit, c’est bien aussi !

Son arrêt sur image provoque un rire légèrement moqueur de ma part. Juste le temps de me jeter un regard en coin et de rougir, et la voilà qui reprend ses esprits :

— Là, c’est pas possible, le petit déjeuner nous attend.

— Tu rêves, mon cœur ! Jo ne doit même pas être levé.

— Je lui ai dit hier soir qu’on partait dans une heure. Il m’a promis qu’il serait prêt.

— Sérieusement ? Tu as comploté avec Jo ?

— Ben… À vrai dire, il ne croyait pas que j’arrive à te faire lever à cette heure. Je lui ai dit que j’en faisais mon affaire.

Au fur et à mesure de sa tirade, son ton a baissé et son assurance s’est effritée. Elle me sonde à présent avec beaucoup d’attention. Je ne peux m’empêcher de sourire franchement.

— Tu es un vrai tyran, Sam. Tu t’en rends compte ?

— Alors, là ! Pas du tout ! C’est de ta faute d’abord.

— Allons bon ! Comment ça ?

— Tu n’as pas voulu me dire ce qu’on allait faire. Donc je suis super impatiente !

— Sans blague ! J’ai comme dans l’idée que, si je te l’avais dit, tu le serais tout autant, non ?

— Euh… Peut-être… Mais c’est ta faute quand même !

J’adore sa mauvaise foi ! À vrai dire, je suis presque aussi excitée qu’elle à l’idée de la journée qui nous attend ! Elle se tourne vers la penderie pour me sortir une tenue décontractée. Me voilà bien réveillée, maintenant ! Tel un félin en chasse, je me lève rapidement et silencieusement. En deux secondes, je suis collée à elle et je la retourne vers moi pour un baiser tout en sensualité. Elle ne se fait pas prier et me répond avec ardeur… avant de poser ses mains sur mes épaules et de se détacher lentement de mes lèvres. Elle s’arrache brusquement à mes bras, récupère les éléments de ma tenue et me les tend avec un faux air plein de sévérité :

— La douche, jeune fille !

— Jeune fille ?

— Vu que tu fais l’enfant, oui, cela me paraît approprié !

Là, tout de suite, j’ai une furieuse envie de lui sauter dessus ! Malheureusement, je sais qu’elle a raison. Avec un soupir à fendre l’âme, je me détourne pour obéir à l’objet de mes désirs. J’ai eu le temps de voir un franc sourire vainqueur illuminer son visage. Il ne cache pourtant pas la pointe de déception dans son regard. À l’entrée de la salle de bains, je tente ma chance une dernière fois :

— Tu peux venir avec moi, ma chérie…

— Je finis les valises !

Sa réponse précipitée m’amuse terriblement. En insistant un peu, je pourrais sans doute la faire changer d’avis. Enfin, cela ne serait pas sympa de faire attendre Jo alors qu’il s’est levé exprès pour nous !

                                                                                             *

Nous faisons des aller-retour entre la cuisine et la salle pour remplir la table du petit déjeuner. Comme d’habitude, il y en a pour un régiment ! Heureusement que nous ne sommes pas seules : Jo nous a prévenues que deux autres couples étaient arrivés après nous, hier soir. Apparemment, ce ne sont pas des lève-tôt. Cela m’arrange, je n’aime toujours pas la foule. Je m’installe à la table alors que Sam ramène une assiette de scones[2] juste pour nous. Elle sait que j’adore ça. Une fois son assiette posée, elle tire une chaise et s’installe près de moi. J’ai moi aussi préparé une assiette pour elle avec des toasts amoureusement beurrés par mes soins. Elle me remercie d’un doux baiser, juste un effleurement, comme si elle craignait de se brûler. Je commence à me préparer un scone quand Jo arrive dans l’encadrement de la porte et éclate de rire !

Sam et moi relevons la tête, perplexes. Aucune de nous ne semble capter la raison de son hilarité alors qu’il dépose deux carafes en fer sur la table : le chocolat pour Sam, le café pour moi.

— Jo ? Elle est où la blague ?

Une étincelle de malice fait pétiller son regard.

— C’est vous deux la blague, Alex !

— C’est à dire ?

— Ma table est immense et vous êtes collées l’une à l’autre comme si vous étiez dans une navette spatiale !

Effectivement… Sam ne semble pas d’accord :

— Eh bien… Moi, je trouve qu’on est toujours trop loin l’une de l’autre !

C’est vrai qu’on a du mal à se décoller depuis cette soirée chez elle où nous avons décidé de prendre notre destin à bras le corps. Et je ne m’en plains pas ! J’adore ça.

— C’est pas un reproche, les filles ! Au contraire ! C’est juste que… l’image était comique.

Nous partageons sa bonne humeur alors qu’il s’installe à son tour. Sam essaie sournoisement de connaître le programme mais, malgré le soutien de Jo, elle ne parvient pas à me sortir de mon mutisme sur le sujet ! D’abord parce que, le petit déjeuner, c’est sacré, ensuite parce que je tiens à la surprendre et à faire de ces premières vacances des souvenirs inoubliables.

                                                                                                 *

Nous sommes vite rassasiées et Sam se lève de table en s’adressant à notre hôte :

— Merci, Jo ! C’était encore meilleur que dans mon souvenir.

— Tant mieux ! Je me fais vieux, pourtant. Il faudra que vous veniez plus souvent pour en profiter.

— Faut voir avec la chef !

Sur cette boutade, elle se dirige vers l’escalier pour rejoindre la chambre. Après un clin d’œil à Jo, je la suis. Trois ou quatre marches au-dessus de moi, elle se retourne et me toise de toute sa hauteur :

— Tu vas où comme ça, mon cœur ?

— Euh… Je vais t’aider à descendre les bagages ?

— Certainement pas ! Toi, tu conduis, moi je prends en charge les bagages.

— Les valises sont lourdes, tu sais, et je peux t’aider.

— Tu sous-entends que je suis une faible femme ?

— Non, non. Bien sûr que non, ma chérie. Et puis, il faut bien que je m’occupe aussi, tu ne crois pas ?

— Non. Tu profites de tes derniers instants de détente avant le départ. Je pense que Jo sera ravi de discuter avec toi.

Je le crois pas ! C’est pas moi le boss[3], normalement ? Je la regarde un instant, hésitant sur la réponse à donner. Je finis par lever les mains devant moi en signe de reddition[4] et je repars m’asseoir à table. Jo sourit sans se cacher. Dès que Sam a disparu dans la chambre, il ajoute :

— Elle a du caractère la petite, hein !

— Hum… J’ai créé un monstre ?

— Non, je ne crois pas. Pour venir ici, avec toi, la première fois, il fallait déjà un sacré caractère, à mon avis.

— C’est sûr. Je ne l’ai pas ménagée.

— J’ai pas dormi cette nuit-là.

— Ah ? Pourquoi ?

— Je me demandais si je ne devais pas vous accompagner pour t’empêcher de faire une connerie.

— Sur la moto, cela aurait été difficile !

— Je vous aurais suivies en voiture, gamine ! Enfin bref, j’ai décidé de te faire confiance. J’ai pris ce risque parce que je savais que tu es une personne bienveillante.

— À ce moment-là, pas vraiment… J’espère me rattraper maintenant, en tout cas.

— Votre complicité fait plaisir à voir.

Oui, il a l’air heureux pour nous, comme il l’était pour Julia et moi. D’ailleurs en parlant de Julia…

— On avait parlé des affaires de Julia, tu te souviens ?

— Oui. Je les ai envoyées à la Fondation comme tu m’avais demandé.

— Je ne sais pas encore ce que je vais en faire. Les garder n’est pas une bonne chose, je crois. M’en débarrasser, c’est inimaginable. Comment pourrais-je prendre une décision dans ces conditions ?

— Laisse-toi le temps qu’il faut. Cela viendra. Je commence à me dire que je vais devoir abandonner cet endroit aussi. Je me fais vieux.

— Tu veux partir ?

— Non. En revanche, je commence à avoir du mal à gérer.

— Écoute, tu as bien fait de m’en parler. En attendant de savoir si tu veux partir réellement, que dirais-tu d’avoir de l’aide ?

— Comment ça ?

— Une personne qui ferait pour toi ce qui devient pénible : le ménage, les courses, la cuisine… Ce que tu voudras, en fait.

— Je suis pas sûr de pouvoir la payer et rester rentable.

— L’important, c’est que tu te sentes mieux. Pour le coût, j’en fais mon affaire.

— Julia et toi, vous passez votre temps à m’aider financièrement. Cela m’embête, tu sais.

— Allons, Jo ! Tu sais que cela ne me manquera pas. Je ne suis pas dépensière. Et puis, aider les amis, c’est important. Je vais appeler Eileann. Elle t’aidera à embaucher la bonne personne.

— Elle est suffisamment occupée par son mariage, non ?

— Tu connais, Alice ! À quelques jours du mariage, tout est prêt et sous contrôle.

— Ça, je n’en doute pas. Bref, ça peut attendre, tu sais. Ne te prends pas la tête. Profite de vos vacances !

Il se lève et commence à préparer la table pour les autres couples. Je m’apprête à l’aider et il me rembarre en rigolant : je dois me détendre avant le départ ! Tout le monde semble ignorer que je viens de me lever et que je ne suis pas fatiguée ! Bref, je sors sur la terrasse. Le soleil vient de se montrer et inonde le paysage de ses rayons nourriciers. Il fait déjà bon. Quelques nuages à l’horizon mais la journée s’annonce magnifique. Julia est toujours là, avec moi. Moins présente. Cependant chaque lieu, chaque odeur, chaque sensation restent liés à un souvenir…

La poche de mon jean vibre. Qui peut bien m’appeler à cette heure-ci ? Eileann… Inquiétant !

— Eileann ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

À SUIVRE...

[1] Dans la mythologie grecque, Morphée, dieu des rêves, est le fils d’Hypnos, dieu du sommeil et de Nyx, déesse de la nuit. Il est souvent représenté par un jeune homme tenant un miroir à la main et des pavots soporifiques de l’autre. Il donne le sommeil en touchant une personne avec ses pavots. 

[2] Pâtisserie typiquement écossaise, à déguster avec du beurre et de la confiture de framboises.

[3] Le chef.

[4] Capitulation, renoncement.

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