Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 340
Membres
1 011 614

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Révolutions



Description ajoutée par camillel54 2010-07-01T10:32:26+02:00

Résumé

Ce roman marque une nouvelle étape dans l'oeuvre de J.-M. G Le Clézio. Cette grande fresque retrace le destin de Jean, le narrateur, à travers la France (en particulier la ville de Nice), l'Europe, le Mexique, l'île Maurice… Ces voyages successifs sont autant d'occasion, pour l'auteur, de faire courir le livre sur deux siècles d'Histoire de la France, qu'il s'agisse de l'influence de la Révolution ou encore, par exemple, de la colonisation de l'île Maurice ou de l'expédition du Mexique. Mais c'est aussi le roman le plus ouvertement autobiographique de J.-M. G Le Clézio, avec, notamment, le récit d'une expérience très dure directement liée à la guerre d'Algérie. Sans jamais prendre agressivement parti ou suivre une thèse, Révolutions est un livre plutôt apaisé, au rythme lent, empreint de tendresse et de scepticisme, et où l'auteur s'expose comme il ne l'avait jamais fait jusqu'à présent.

Afficher en entier

Classement en biblio - 12 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par x-Key 2011-03-12T12:52:05+01:00

L'immeuble de la rue Reine-Jeanne où habitait Catherine Marro avait connu une certaine grandeur, du temps où les trains venus de Paris, de Londres ou de Moscou apportaient à la gare chaque saison un flux de riches oisifs, pas assez riches pour pouvoir se payer le luxe d'une villa en bord de mer, mais soucieux de maintenir un certain niveau de vie dans ces quartiers nouveaux où les bâtiments de cinq étages et mansardes avaient remplacé les jardinets et les cabanons des fermiers.

L'immeuble portait un nom gravé en lettres d'or sur fond de mosaïque d'azur au-dessus de la porte d'entrée. Jean n'aurait pas pu dire à quel moment il avait su lire ce nom pour la première fois, tant il était familier, avec ses cinq syllabes qui lançaient leur éclat sonore assez étrange sur cette façade décrépite. Un nom qui, disait sa mère Sharon, le faisait rire quand il était tout petit et qu'elle l'emmenait rendre visite à la tante Catherine, et il le répétait comme si c'était un nom magique : La Kataviva.

D'où venait ce nom ? D'Afrique, avait pensé Jean, ou bien des îles de la Sonde ? Ou bien peut-être avait-il imaginé que c'était pareil à tous ces noms de Maurice, qui tournaient dans sa mémoire, venus de son père et à travers lui de ses grands-parents, ces noms drôles, un peu inquiétants, comme Tatamaka, Coromandel, Minissy. Plus tard, la tante Éléonore, qui avait toujours l'esprit caustique, lui avait expliqué que Kataviva était tout simplement le nom d'une petite station sur le chemin de fer qui traverse l'Oural, et que le constructeur de l'immeuble était sans doute un de ces aristocrates nostalgiques du temps de la Sainte Russie et de ses fastes. Pour cela ce nom brillait sur l'écusson d'azur comme une icône. Bref, La Kataviva était tout un monde.

À chaque étage existait un cas particulier, qui ne pouvait être comparé à aucun autre. L'immeuble malgré son nom éblouissant faisait tout de même un peu peur à Jean, avec son entrée sombre, la grande porte en fer forgé vitré jamais ni ouverte ni fermée, toujours entrebâillée, comme si un ressort invisible et détraqué la maintenait. Parfois des clochards avertis en profitaient pour élire domicile dans le hall, couchés en chien de fusil sur des cartons devant l'entrée du réduit à poubelles.

Jean appréhendait le passage dans le hall. Il lui semblait qu'une haleine froide lui soufflait dans le cou, qu'une main invisible s'apprêtait à le saisir, pour l'entraîner vers les profondeurs noires des caves où plus personne ne s'aventurait depuis longtemps. Il courait d'une traite jusqu'à la seconde porte, qui s'ouvrait dans une cloison autrefois ornée de vitraux gothisants, et qui avaient été remplacés progressivement par des verres dépolis jaunasses.

Le rez-de-chaussée et les étages nobles étaient occupés par des meublés, non pas louches mais simplement minables, où logeaient des gens de passage qui ne restaient pas plus de deux ou trois mois, et que personne ne connaissait par leurs noms. Au-dessus commençaient les vrais habitants de La Kataviva. D'abord le général Hamon, un vieil homme irascible, qui boitait de la jambe droite, à la suite d'une blessure reçue durant la campagne du Maroc. Jean avait entendu dire qu'il avait même été interprète auprès de Lyautey, sans savoir exactement ce que cela signifiait. Avec lui vivait une Espagnole, une grande femme brune vêtue d'une robe à volants et coiffée d'accroche-c?urs, qui parlait avec une voix grave d'homme, et qui lançait à Jean, chaque fois qu'il avait la mauvaise fortune de la croiser dans l'escalier, des ?illades effrayantes.

Les étages suivants étaient habités par des gens plus ordinaires, un médecin à la retraite porté sur le whisky et une vieille fille en chaussettes blanches et sandales, nommée mademoiselle Jeannette Picot, qui promenait à toute heure un grand chien blanc sale.

Au fur et à mesure que Jean montait les marches, guidé par la lumière de la verrière qui dominait la cage, il entendait avec plus de précision le bruit qui, dans son esprit, en était venu à qualifier le mieux La Kataviva, et qu'on percevait à peine quand on entrait dans l'immeuble ; palier après palier, ce bruit s'installait dans son oreille, emplissait son esprit, recouvrait tous les autres bruits : c'était le cri strident du serin que mademoiselle Picot avait installé devant la petite fenêtre de sa cuisine qui donnait sur le palier du quatrième. La voix perçante et triste de l'oiseau prisonnier vrillait la cage d'escalier, et Jean avait l'impression qu'elle l'attirait vers le haut, à la manière d'une vis sans fin, l'accrochait par les cheveux et par le centre du corps, et le hissait de marche en marche, la tête renversée en arrière, les yeux fixés sur le toit transparent de la verrière où les tenons dessinaient des croix de Saint-André.

Tout était très sombre dans l'escalier. Le cri du serin de mademoiselle Picot résonnait comme un message surnaturel, qui cherchait à prévenir Jean d'un danger, ou peut-être proférait la pauvreté et la solitude, ces pièges dans lesquels les habitants de La Kataviva s'étaient fait prendre, à la manière de l'oiseau dans sa cage. Pour Jean, la voix du serin de mademoiselle Picot avait un sens, elle lui faisait horreur et l'attirait à la fois, le hâtait vers le haut, vers le cinquième étage, où vivaient les Gendre et leur pensionnaire sourde-muette Aurore de Sommerville, et les combles mansardés où se trouvait la tante Catherine.

Jean allait à La Kataviva l'après-midi en sortant de l'école. C'était devenu une habitude, plutôt une sorte de rituel. Il ne savait pas très bien pourquoi il allait voir la tante Catherine. Peut-être pour retarder le moment de retrouver l'atmosphère lourde de l'appartement où son père, confiné à cause de sa sclérose, devenait de plus en plus irascible.

La tante Catherine était aveugle, elle menait une vie solitaire en haut de cet immeuble décadent, et la mère de Jean, les autres membres de sa famille, même les voisins, tout le monde pensait que Jean était un brave garçon, rempli de bonnes intentions. La tante Catherine, elle, ne se posait pas la question. Jean était son amour, voilà tout. Pour Jean, c'était aussi bien, il ne se considérait pas comme un garçon exceptionnel, et rien ne lui faisait plus horreur que la charité.

Quand l'heure approchait, Catherine le savait d'instinct, à certains bruits dans la rue, à d'autres signes qu'elle seule pouvait percevoir. Elle se levait de son fauteuil, et à tâtons dans sa cuisine, elle préparait les ingrédients pour le pain perdu : les tranches de pain rassis, les ?ufs, le lait, le beurre, le sucre roux dans lequel trempait un bâton de vanille. Elle avait toujours des réserves de pain rassis dans son placard, du pain pour les pêcheurs que la petite Aurore lui rapportait chaque jour quand elle revenait de faire les courses pour monsieur et madame Gendre.

Et quand Jean frappait à la porte, deux ou trois coups légers, il sentait la bonne odeur du pain qui cuisait dans la cassonade. La vieille dame aveugle avait deviné son arrivée, quelquefois elle ouvrait la porte avant même qu'il ait eu à frapper. Jean pensait que c'était peut-être le serin de mademoiselle Picot qui la prévenait, il avait un chant spécial pour dire que quelqu'un montait l'escalier.

Souvent Aurore était sur le palier, elle faisait comme si elle rangeait des machins dans des cartons, dans le couloir, ou bien elle balayait, mais en vérité Jean savait qu'elle était là pour lui jeter un regard furtif quand il passait. Jean sentait son c?ur battre un peu plus vite, jamais il n'aurait avoué que c'était aussi pour la jeune fille sur le palier du cinquième qu'il venait voir la tante Catherine.

Les Gendre étaient des gens particuliers. Ils avaient vécu longtemps à Abidjan, où monsieur Gendre était un administrateur de biens un peu véreux. Ils étaient retournés en France à la mort du frère aîné de madame Gendre, le général de Sommerville, et Aurore était venue vivre avec eux. Aurore avait treize ans quand Jean l'avait remarquée pour la première fois, elle était menue et fragile, avec un type asiatique très marqué, de longs cheveux noirs et soyeux et des yeux en amande. Le père de Jean avait raconté qu'Aurore était eurasienne, que monsieur de Sommerville avait eu cette fille d'une liaison avec une Indochinoise, au temps où il était en poste à Hanoi. Mais sa mère disait que tout ça, c'étaient des ragots, qu'en réalité monsieur de Sommerville avait adopté Aurore et l'avait ramenée en France quand il avait pris sa retraite. Du général d'Adhémar de Sommerville, il ne restait que la plaque en laiton sur laquelle son nom était gravé en lettres à ramages, et la carte de visite qui était toujours épinglée sur la boîte aux lettres des Gendre, Dieu sait pourquoi, Aurore ne recevant jamais de courrier. Jean admirait ce nom, surtout assemblé à celui d'Aurore. C'était un nom à la fois mystérieux et facile, un nom qui faisait rêver. Un jour, à l'âge de onze ans, Jean avait détaché la carte de visite de la boîte aux lettres, et l'avait mise au secret dans ses affaires de classe, pour garder le nom d'Aurore avec lui. Mais les Gendre devaient avoir une provision de ces cartes, car une autre est venue aussitôt la remplacer sur la vieille boîte aux lettres déglinguée.

La tante Catherine accueillait toujours Jean avec le même rite : elle entrouvrait la porte, sans rien demander, et elle retournait à sa cuisine pour surveiller le pain perdu. Lui restait debout dans le couloir, s'habituant à la pénombre, tenant à la main le petit sac de papier dans lequel sa mère avait préparé quelque chose pour la vieille tante, des fruits, ou une boîte de riz à la tomate, parfois un peu de soupe dans une gamelle provenant de l'époque où le père de Jean était militaire en Malaisie.

Ensuite la tante Catherine revenait vers lui, les mains tendues en avant, jusqu'à le toucher. Elle passait très lentement la paume de ses mains sur son visage, dessinant du bout des doigts la ligne du front, les sourcils, les yeux, puis l'arête du nez, jusqu'aux lèvres et à la pointe du menton. Ses mains étaient maigres, sèches et légères, elles effleuraient à peine le visage de Jean, d'une caresse qui le faisait frissonner. Puis elle tendait ses mains, la paume vers le haut, et Jean mettait ses mains dans les siennes, sans prononcer un mot. Chaque fois il sentait son c?ur battre et celui de la vieille femme palpitait plus fort aussi. C'était un instant long, silencieux, un peu dramatique. La tante Catherine avait un petit rire satisfait, comme si tout cela n'avait été qu'une plaisanterie. Elle disait : « Eh bien, Jean, ça fait un moment que je t'attendais, le pain perdu va être vraiment perdu. » Jean allait s'asseoir à la cuisine, sur un tabouret un peu bancal, et la tante Catherine faisait glisser les deux tranches de pain dorées dans son assiette. « Tiens, mange pendant que c'est encore chaud, sinon ça va se dessécher. »

Elle ne mangeait pas. Elle restait debout à côté de la table, comme si elle le regardait manger. Quand il avait fini, elle posait les assiettes dans l'évier, laissait couler un peu d'eau, puis elle entraînait Jean vers la grande pièce ensoleillée, le faisait asseoir sur le canapé et s'asseyait dans son fauteuil, le dos tourné aux fenêtres, car la lumière pouvait encore lui faire peur.

« Alors, causons un peu, veux-tu ? Qu'as-tu fait depuis que je ne t'ai vu ? »

Jean cherchait quelque chose de drôle à annoncer, mais elle était plus vive :

« Tu ne sais pas ce que j'ai entendu à la radio ? » Elle parlait des nouvelles, de la politique, qu'elle trouvait exécrable, de la situation à Maurice, du parti de Gaétan Duval, auquel elle ne voulait pas croire. L'indépendance, qui l'inquiétait : « Il n'y a pas d'avenir pour cette île. L'époque des colonies, c'est fini. » Elle rapportait aussi les potins de la rue qui montaient jusqu'à elle de palier en palier, elle se plaignait de son voisin, un contrôleur de bus ivrogne nommé Candela. Quand elle parlait des gens d'en dessous, les Gendre et la petite Aurore, sa voix s'étranglait de colère : « Un jour il faudra bien qu'ils rendent compte de la façon dont ils la traitent, tout ce qu'ils lui font subir, parce qu'elle ne peut pas se défendre, tout l'argent qu'ils lui ont volé, et maintenant ils parlent de la faire enfermer dans une institution ! » Jean écoutait d'une oreille distraite, il regardait autour de lui, cette pièce mansardée où le temps s'était arrêté, comme un flot qui en se retirant aurait déposé dans les coins des scories, des choses mortes, les souvenirs de Rozilis, les précieux colifichets de l'Inde, les albums de photos jaunies, les tableaux noircis par la poussière, les bouquins inutiles.

Chaque fois, Catherine parlait de ce qui lui tenait le plus à c?ur, les animaux, bien qu'elle ait renoncé à en avoir quand elle avait commencé à perdre la vue. Les chats et les chiens volés et revendus pour la vivisection aux laboratoires de pharmacie. Elle parlait de ce qu'on lui avait raconté, de ces singes de la forêt de Chamarel qu'un Blanc de Maurice, d'ailleurs un lointain parent, élevait dans des cages pour les revendre aux laboratoires américains et australiens. « Et sais-tu pourquoi il y a une demande de ces singes-là ? Parce qu'à Maurice, on est dans une île, et les laboratoires sont sûrs d'avoir des spécimens qui ont été protégés de toute maladie. » Elle s'emportait, jusqu'à oublier qu'elle était aveugle. Elle farfouillait dans des liasses de papiers déposés par les démarcheurs : « Tu vois cette pauvre bête, on lui a enfoncé un tuyau dans la rate pour prélever directement sa bile, alors qu'elle est vivante, enfermée dans une cage, les pattes liées pour l'empêcher de bouger, on a même mis une sangle autour de son cou ! »

Jean parcourait des yeux des dessins maladroits, sur les feuilles ronéotypées, tandis que Catherine passait ses longs doigts maigres sur le dessin comme pour en percevoir l'horreur. « Toi, tu es jeune, il faut que tu empêches ça, tu dois aller voir ce monsieur à Maurice, tu dois faire relâcher tous les singes, promets-moi. »

Jean promettait, et l'impuissance de la tante Catherine faisait monter des larmes dans ses yeux.

Venait l'heure du thé. Catherine avait gardé du temps de Rozilis une grande théière chinoise dans un panier d'osier doublé de satin écarlate qui, à ce qu'elle disait, avait servi aux Marro depuis le début des temps. Elle ne l'utilisait que pour Jean, et c'était tout un cérémonial.

Jean mettait l'eau à bouillir dans la bouilloire cabossée, sur la gazinière incroyablement encrassée où la graisse crépitait. La bouilloire soufflait, Jean annonçait : « Dilo bouille », et c'était Catherine qui versait l'eau dans la théière sur les larges cuillerées de thé vanillé. Comme il n'y avait pas de réfrigérateur, le lait était invariablement sur le point de tourner. D'ailleurs la tante Catherine détestait le lait et tous ses dérivés. Elle flairait le reste du lait de la veille, et elle le jetait dans l'évier avec ce commentaire : « Tu vois, Jean, ça, c'est l'horreur ! » ? en accentuant sur la dernière syllabe. En général elle se servait de lait en poudre.

Malgré tout cela, le thé de la tante Catherine était incroyablement bon, doux, parfumé, non pas mièvre comme chez Éléonore ou pisseux comme dans les salons de thé du centre-ville, mais fort, puissant, enivrant presque. Dans la pièce un peu étouffante, éclairée par le soleil de l'automne, il avait le pouvoir de faire rêver, et Jean se laissait glisser un peu en arrière sur le sofa, tout en feuilletant les dictionnaires. La tante Catherine ne parlait plus pendant qu'elle buvait son thé. Jean voyait sa silhouette à contre-jour, le soleil faisait briller ses cheveux encore très noirs, dessinait les lignes de son visage aux pommettes saillantes d'Asiatique. C'était l'image qu'il voulait garder d'elle, l'image qu'il connaissait depuis longtemps, cette vieille dame maigre assise le dos à la fenêtre, les épaules bien droites, attentive, silencieuse, pendant que la vapeur de la théière traçait des volutes jusqu'au plafond. C'était ici, dans cette pièce, qu'il avait tout appris sur Maurice, sur les Marro, sur la maison de Rozilis

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents


Date de sortie

Révolutions

  • France : 2004-09-30 - Poche (Français)

Activité récente

Phael le place en liste or
2021-08-18T18:30:29+02:00
moubek l'ajoute dans sa biblio or
2016-04-29T13:59:24+02:00

Editeurs

Les chiffres

lecteurs 12
Commentaires 0
extraits 1
Evaluations 2
Note globale 7.5 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode