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L'histoire : dans une petite bourgade française, les habitants sont peu à peu touchés par un mal mystérieux, la ''rhinocérite''. Un semblant de résistance se forme, mais finalement, un seul homme refuse d'être atteint par cette pandémie, un certain Béranger. Dès sa première représentation, en 1959 à Düsseldorf en Allemagne, la pièce d'Eugène Ionesco rencontre un vif succès. Jonglant avec l'absurde, le dramaturge tire les ficelles de la comédie puis de la tragédie afin de stimuler l'esprit critique du spectateur en dénonçant dans sa pièce les différents visages du totalitarisme : fascisme, nazisme, stalinisme… Les méfaits de l'Histoire résonnent alors aux pas des rhinocéros, trottant de plus en plus nombreux sur les planches. Mais qui sont ces animaux ? Que traduit exactement cette maladie touchant les habitants de la paisible ville ? Des symptômes aux effets secondaires du virus, Ionesco met en garde les hommes contre leur folie et procède à un double réquisitoire, celui de la politique et de l'ordre établi du théâtre classique. Plus qu'une farce tragique, 'Rhinocéros' est un plaidoyer pour la liberté.
Afficher en entierL'histoire : dans une petite bourgade française, les habitants sont peu à peu touchés par un mal mystérieux, la ''rhinocérite''. Un semblant de résistance se forme, mais finalement, un seul homme refuse d'être atteint par cette pandémie, un certain Béranger. Mais qui sont ces animaux ? Que traduit exactement cette maladie touchant les habitants de la paisible ville ? Des symptômes aux effets secondaires du virus, Ionesco met en garde les hommes contre leur folie et procède à un double réquisitoire, celui de la politique et de l'ordre établi du théâtre classique. Plus qu'une farce tragique, 'Rhinocéros' est un plaidoyer pour la liberté.
Afficher en entier"Ce sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n'aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur !"
Afficher en entierPièce ambitieuse "en trois actes et quatre tableaux", Rhinocéros est créée en 1959 à Düsseldorf. À Paris, l'année suivante, Jean-Louis Barrault assure sa consécration. Cette pièce traite du totalitarisme, de l'endoctrinement et de la fanatisation qui agissent souvent comme une véritable épidémie. Pour rendre sensible ce phénomène, Ionesco en propose une illustration concrète : les petits fonctionnaires d'une ville imaginaire se métamorphosent les uns après les autres en rhinocéros. Protégés par leur carapace et armés de leur corne, ils détruisent systématiquement tout ce qui ne leur ressemble pas. Seul un marginal alcoolique, Bérenger, fait figure de conscience isolée qui résiste à cette contamination. Aux yeux du dramaturge, il représente la " conscience universelle " dans son isolement et sa douleur.
Afficher en entierRhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : «Je ne capitule pas», s'écrie le héros.
Le rhinocéros incarne le fanatisme qui «défigure les gens, les déshumanise». On sent l'influence de La Métamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme.
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