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Depuis sa relation avec Larry, elle avait évité les types autoritaires. Depuis qu'elle était sobre, elle évitait les hommes qui suivaient le programme en douze étapes. Depuis qu'elle avait emménagé dans le Wyoming, elle évitait les cow-boys.

Elle percevait parfaitement l'ironie du fait que Colt appartenait à ces trois catégories.

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Extrait ajouté par zenith 2018-04-30T11:23:28+02:00

Pour fêter sa première année de sobriété, Colt McKay grimpa sur le dos d’un taureau qu’il chevaucha pendant huit secondes complètes.

Pour fêter sa deuxième année de sobriété, Colt McKay grimpa dans un avion et sauta en parachute.

Pour fêter sa troisième année de sobriété, Colt McKay avait espéré grimper sur une femme et mettre un terme à son abstinence des trente-six mois précédents. Il s’était imaginé la lumière tamisée des bougies, les baisers tendres, la peau douce sous ses doigts, un matelas moelleux au-dessous de lui…

Au moins, cette partie de son fantasme s’était réalisée. Colt se trouvait bel et bien sur un lit. Il y était même allongé sur le ventre, sur une couette moelleuse dont le coton avait été teint à la main, et une femme se tenait à côté de lui. Sauf qu’il n’était pas en train de se détendre après un épisode de sexe torride ; non, il grimaçait de douleur. Il avait l’impression qu’on venait, pour la énième fois, de lui planter un tisonnier brûlant dans les fesses.

— Bordel. Ça fait mal.

— C’est presque terminé. Encore deux derniers minuscules points et vous pourrez y aller, gazouilla le docteur Monroe de sa voix guillerette incroyablement irritante.

« Y aller . » Parfait. Et où était-il censé aller, bordel ?

« Snip snip. » Des chuchotements. Tout devint flou. À cause de ses antécédents d’addiction à l’alcool, Colt avait refusé les calmants proposés par l’abominable doctoresse. Son adrénaline devait donc être en train de refluer et il était sur le point de s’effondrer. Violemment. Génial. Exactement ce dont il avait besoin. Avoir l’air encore plus pathétique, impuissant et faible.

— Tu vois ? Ce n’était pas si terrible, si ?

Colt leva la tête pour fusiller du regard la femme à la voix rauque qui avait osé lui adresser la parole. À n’importe quel autre moment, le remords qui noyait ses superbes yeux couleur saphir l’aurait poussé à se montrer doux avec elle. Mais pas là. Et peut-être plus jamais. Bien qu’il meure d’envie de lui hurler dessus, Colt s’exprima d’une voix posée :

— « Pas si terrible » ? Pour qui ? Bon sang, Indy, tu m’as tiré dans le cul ! Difficile de faire pire que ça.

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Extrait ajouté par Idole 2019-01-13T17:56:01+01:00

Colt lui caressa distraitement la joue.

— Il nous a fallu du temps pour devenir amis, Indy. Ça nous a pris encore plus longtemps pour sortir ensemble. J’imagine que des ajustements seront nécessaires, à présent que nous sommes amants. Si je m’écoutais, on zapperait cette période d’ajustements en étant ensemble chaque minute où on ne bosse pas. Mais ce n’est pas réaliste. Prenons les choses semaine après semaine.

— Si on reste ensemble tout le temps, autant habiter ensemble et se marier, laissa échapper India.

Ils se figèrent à l’unisson.

La jeune femme fit aussitôt marche arrière.

— Tu sais bien que ce n’est pas ce que je voulais dire.

— C’est d’autant plus dommage, rétorqua Colt.

Le cerveau de la jeune femme lui hurla : « Fuis ! »

— Hum. Waouh. Tu as vu l’heure ? Je dois y aller.

Colt s’assit et tendit une main vers la boîte de préservatifs, sur la table de nuit.

— Dans ce cas, laisse-moi te prendre encore une fois, parce que je ne parviens pas à me rassasier de toi.

India lui permit de l’embrasser, mais ensuite, elle lui arracha le préservatif des doigts.

— Je suis entièrement d’accord pour jouer avec ta perche, cow-boy… dès que nous aurons trouvé un plan d’attaque en vue de la prochaine étape de notre relation.

— Tu es sérieuse.

— On ne peut plus sérieuse.

— Très bien. Lundi soir, on sort voir un film, décréta Colt en reprenant le préservatif et en déchirant l’emballage. Mardi soir, on a une réunion, mais ensuite, on va chez toi. Tu pourras me montrer ta collection de sex-toys et moi, je te montrerai pourquoi il vaut mieux se faire baiser par un homme plutôt que par du plastique. (Colt enfila le préservatif.) Mercredi soir, c’est toi qui choisis. Les jeudis soir, je bosse avec Cam, ce sera donc une soirée où on ne sera pas ensemble, toi et moi. Vendredi soir, on peut aller à la réunion puis revenir ici, où je te baiserai de toutes les manières possibles et imaginables jusqu’au dimanche, ce qui, j’espère, t’incitera à rester avec moi jusqu’au soir.

Il étira ses jambes et prit India sur ses genoux.

— Ça te va, comme plan d’attaque ? demanda-t-il.

India passa les bras autour de son cou.

— Tu ne viens pas de songer à tout ça à l’instant, si ? s’enquit-elle.

— Non.

— Mais… comment as-tu su ?

— Parce que tu n’es pas un esprit aussi libre que tu prétends l’être. Tu as un côté méthodique et logique ; c’est important pour toi de planifier les choses.

— Merci.

— À présent que nous avons élaboré un plan, est-ce que je peux passer à l’attaque ?

— Tout à fait.

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Extrait ajouté par Idole 2019-01-13T17:53:48+01:00

— Carter m’a dit de te dire que tu pouvais loger chez lui et Macie pendant le vêlage, pour ne pas avoir à conduire autant.

Serait-il mesquin de souligner que ni Colby ni Cord ne lui avaient proposé d’atterrir chez eux ?

Oui.

Bon sang. Il était en mode « autoapitoiement », ce soir. Mieux valait sourire et leur lécher les bottes plutôt que de faire remarquer qu’aucun d’entre eux n’était forcé d’abandonner son lit bien confortable pendant un mois. Tous les ans.

(...)

— J’apprécie, mais ce ne sera pas nécessaire, déclara-t-il.

Cord fronça les sourcils.

— Ça fait un sacré trajet, dit-il. Surtout avec la météo pourrie à cette période de l’année.

— Je suis certain que vous gérerez la météo et le vêlage très bien sans moi, les gars, répliqua Colt.

Silence choqué. Puis Colby demanda :

— Sans toi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Je ne serai pas là.

— Et tu seras où ?

— Je serai à Hawaï.

Son père demanda :

— Pour combien de temps ?

— Un mois.

— Qu’est-ce que tu vas faire là-bas pendant un mois ?

— M’asseoir sur la plage, observer les baleines, surfer. J’apprendrai peut-être à plonger. Ou à faire du golf. Ce que font les gens en vacances.

— Très drôle, putain, dit Cord.

— Ça le serait si je plaisantais.

Tout le monde le dévisagea.

— Tu ne peux pas programmer comme ça des putains de vacances pendant la période la plus importante pour l’élevage de bovins !

Colt haussa les épaules. C’était peut-être puéril, mais il éprouvait le besoin de les pousser à bout. De voir si quelqu’un formulerait les questions et le mépris qu’il lisait dans leurs yeux. Si on lui pardonnerait réellement un jour, ou s’ils attendaient encore de voir s’il allait replonger dans son comportement autodestructeur.

Cam gratouillait l’étiquette de sa bière.

Colby fut le premier à prendre la parole :

— Génial, Colt. Une fois de plus, tu te barres pour déconner pendant que nous, on se casse le cul.

— Je pensais que tu avais changé, renchérit Cord. Mais on en revient toujours aux mêmes conneries.

Et voilà. Le mot qui le condamnerait toujours : changer. S’il changeait, c’était mal. S’il ne changeait pas, c’était mal aussi.

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