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Extrait ajouté par paraty62 2013-07-22T10:33:49+02:00

Elle se recule d’un centimètre.

Je t’aime, je lui murmure.

Je sais.

Y a des flics devant nous.

J’ai vu.

Tu crois que c’est pour moi ?

Elle hausse les épaules, puis hoche la tête.

– Pour nous.

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Extrait ajouté par Prilla 2013-12-14T13:41:42+01:00

-Tu veux combien d'enfants ?

[...]

-On en a déjà parlé.

-Je sais. Mais redis-moi.

-Deux. D'abord une fille, puis un garçon.

-Moi j'en veux neuf.

-Je sais ! T'es dingue. C'est pas toi qui devras les porter, c'est pour ça que tu en veux autant.

-Non, c'est pour pouvoir faire une équipe de base-ball.

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Extrait ajouté par SevenRed 2013-08-19T10:20:40+02:00

Parfois, il faut juste du temps. Le temps de payer, le temps d'analyser. J'ai passé mon enfance à cacher qui avait tué ma mère. Il n'y a pas de punition assez grande pour moi. Ni les poings de mon père, ni les années d'invisibilité.

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Extrait ajouté par paraty62 2013-07-22T10:33:13+02:00

Will me repose à terre et je grimpe à toute vitesse les trois marches du perron. Le carillon est accroché dans un coin. Il appartenait à ma mère, maintenant il est à moi. Je tire une chaise jusque-là et la pousse contre le mur, monte dessus et me hisse sur la pointe des pieds dans un équilibre périlleux. Le carillon me salue d’un joli tintement cristallin alors que je tends le bras pour l’attraper, les dauphins cliquetant contre les petits tubes d’acier au centre.

Je décroche le mobile d’une main tandis que, de l’autre, j’essaye d’étouffer le frottement des pièces métalliques. Elles font encore beaucoup trop de bruit, mais je l’ai ! Je redescends de la chaise et jette un oeil par la fenêtre du salon. Mon père, qui s’était endormi dans son fauteuil comme presque tous les soirs, puant le whisky et le rance, n’y est plus.

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Extrait ajouté par TheaSprings 2013-10-25T12:31:25+02:00

« WILL

J’adore le goût qu’elle a. Sucré, avec une pointe d’acidité. Vivant et chaud. C’est le goût le plus exquis du monde. Ça fait des heures qu’elle dort et le soleil est presque levé mais je le sens encore. Jusque dans ma bouche. L’aiguille de l’essence est au minimum et c’est comme ça depuis plusieurs kilomètres déjà, mais si je m’arrête pour faire le plein, elle risque de se réveiller. Si je m’arrête pour faire le plein, ils peuvent nous rattraper. Son père. Shelly. Les flics. Je les attends, mais j’attends aussi ce sentiment de liberté, celui où mes doigts ne trembleront plus et où j’arrêterai de tout le temps me retourner pour regarder derrière moi. Ça vient quand ? Combien il faut avoir roulé pour ça ? Mais bon, comme je sais qu’il y a pas des tonnes de stations-service par ici, je vais devoir m’arrêter à la prochaine. Elle remue quand je sors de l’autoroute et que la voiture ralentit. J’avance tout doucement jusqu’à la pompe en me disant qu’elle se rendra pas compte du changement de vitesse si j’y vais super progressif. Sa respiration se modifie. Elle est en train de se réveiller. Je serre les dents et m’agrippe au volant. Genre, ce serait trop demander d’arriver à faire un truc correctement, un seul.

– Pardon. Faut qu’on prenne de l’essence.

– C’est pas grave, elle murmure.

– Tu veux quelque chose à la boutique ? T’as faim ?

Elle secoue la tête.

– On s’arrêtera pour le petit-déj’ à la prochaine cafétéria qu’on croise, OK ? Pour l’instant je vais juste chercher de l’eau.

Elle acquiesce en silence et repose la tête sur l’oreiller, mais en gardant les yeux ouverts. Je sens son regard sur moi alors que je me dirige vers le mini-market pour acheter une bouteille d’eau. Je sens son regard sur moi alors que je sors deux billets de vingt de mon portefeuille, pour l’essence et la flotte, et les tends au vendeur. Je la regarde pas en revenant jusqu’à la pompe mais je souris parce que j’arrive pas à m’en empêcher et que maintenant c’est devenu un jeu. Elle a envie que je la regarde, je le sais, et moi j’ai envie de l’embêter. J’essaye d’effacer mon sourire et d’avoir l’air cool mais j’suis jamais très bon pour me contrôler vis-à-vis d’elle et elle s’en rend compte. Elle finit toujours par m’avoir, il lui suffit d’un seul coup d’oeil pour me démasquer. Charlie se foutait toujours de moi en disant que je faisais le chien-chien. Mais je la regarde toujours pas, même si maintenant j’entends qu’elle se marre. Je me racle la gorge super fort exprès, j’enfourne le pistolet de la pompe à essence dans le réservoir et passe la tête par la fenêtre conducteur.

– C’est bon, t’as gagné. »

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Extrait ajouté par Kiiwako 2014-05-30T14:57:14+02:00

Il fait froid mais je baisse ma vitre moi aussi et joue à faire surfer ma main dans le flux d’air. Mes cheveux me fouettent le visage mais je m’en fiche. Je me fiche d’avoir les lèvres qui se dessèchent ou les oreilles qui brûlent. J’aspire l’air à pleins poumons et la douleur est exquise. J’ai la sensation que je pourrais passer tout mon corps par la fenêtre et laisser le vent m’emporter au bout du monde, comme le veut Will.

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Extrait ajouté par Prilla 2013-12-14T14:17:16+01:00

Mais la vie m'a appris autre chose. Tout le monde se tape que ce soit votre faute ou que vous l'ayez pas fait exprès. Tout le monde se tape que vous ayez besoin d'aide. C'est vous contre le reste du monde, et quand le reste du monde est plus fort, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre que capituler ?

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Extrait ajouté par celia2668 2014-12-28T16:51:34+01:00

Cette chose qu'on cherche à fuir est immense.

Zoé p.234

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Extrait ajouté par Kiiwako 2014-05-30T15:04:44+02:00

Spoiler(cliquez pour révéler)Elle retire sa ceinture et se pend à mon cou, plaque ses lèvres sur les miennes. J’enfonce le pied sur la pédale de frein, ignorant les klaxons derrière nous. Qu’ils aillent tous se faire foutre.

Elle se recule d’un centimètre.

– Je t’aime, je lui murmure.

– Je sais.

– Y a des flics devant nous.

– J’ai vu.

– Tu crois que c’est pour moi ?

Elle hausse les épaules, puis hoche la tête.

– Pour nous.

Je l’embrasse encore une fois, lentement, comme si on avait personne devant ni derrière.

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Extrait ajouté par Kiiwako 2014-05-30T15:02:19+02:00

Spoiler(cliquez pour révéler)– On y va, je dis.

Elle attend, prête à me suivre. Ma tête oscille de haut en bas de façon presque mécanique. Genre ça va aller. Genre je sais qu’ils vont pas nous séparer. Qu’ils vont pas la renvoyer dans cet enfer avec son père. Qu’ils vont tout comprendre et nous laisser partir.

Mais la vie m’a appris autre chose. Tout le monde se tape que ce soit votre faute ou que vous l’ayez pas fait exprès. Tout le monde se tape que vous ayez besoin d’aide. Y a que des gens qui vous crachent dessus. C’est vous contre le reste du monde, et quand le reste du monde est plus fort, qu’est-ce qu’on peut faire d’autre que capituler ?

Zoé s’en tirera mieux sans moi. Elle mérite mieux que ça.

Elle est en train de sortir de la voiture quand je me tourne vers la banquette arrière pour attraper la crosse froide d’un objet métallique, que je pose le doigt sur la gâchette et que j’ouvre ma portière en grand. Tout ça dans la seconde qu’il lui faut pour écarquiller les yeux un peu plus.

– Will… non !

Mais je suis déjà hors de la voiture.

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