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-C'est de là qu'on vient, marmonna-t-il.
-D'où ça ? Du ciel ?
-De quelque part par là, dit Rage en agitant la main en l'air. C'est une voyante - une femme sage - qui me l'a dit. Nous ne sommes que de la poussière d'étoiles. Elle était très sage, cette femme.
-Je dirais plutôt que c'était une idiote, protesta Bane. Je suis le fruit de l'excitation d'un homme qui a abusé de ma mère.
-De la poussière d'étoiles, répéta Rage.
Afficher en entierDes agents du Temple avaient localisé le repaire de la Dame au Voile qu’ils s’apprêtaient à arrêter le lendemain. Toutes les pièces s’emboîtaient à la perfection. D’ici à la fin de la semaine, l’empereur décati serait remplacé par Nalademus, le Culte de l’Arbre allait disparaître peu à peu et Voltan se retrouverait chargé de l’armée. À trente-sept ans, sa destinée l’attendait, il n’était plus qu’à quelques centimètres de la récompense suprême.
Afficher en entierEn remplissant le gobelet, Horath eut soudain conscience d’un changement d’atmosphère dans la pièce. Il releva la tête pour regarder dans la direction de l’ancien gladiateur. Les gardes lui jetaient des regards nerveux et semblaient mal à l’aise ; même l’empereur le regardait avec insistance. Jasaray s’approcha de Voltan. L’espace d’un moment, Horath crut que le Chevalier de Roc n’allait pas s’incliner devant l’empereur, mais finalement il pencha légèrement la tête. Jasaray convoqua le capitaine de ses gardes.
Afficher en entierDes lanternes avaient été allumées dans la suite qui lui avait été assignée. Banouin, sur le pas de la porte, s’émerveilla devant l’opulence de l’intérieur. Une fresque magnifique avait été peinte sur tout le mur de la pièce principale : une vigne avec de grandes feuilles et de belles grappes. Elle semblait presque vouloir sortir du mur, et les grappes étaient si bien faites qu’il avait envie d’aller cueillir des grains de raisin sur le plâtre pour les manger. Le mobilier était élégant et les tapis sous ses pieds en soie tissée.
Afficher en entierUne fois sur place, il s’installa sur son banc en pierre favori, situé sous un grand saule pleureur. Les branches tombaient autour de lui, leurs vrilles caressant l’herbe, comme un voile verdâtre. C’était un endroit d’une beauté silencieuse et Banouin, à chaque fois, avait l’impression d’être dans un rêve, libre de tous les soucis et tracas du monde. Pendant des années, lorsqu’il était enfant, il avait imaginé un endroit aussi calme et tranquille où se réfugier. Au plus profond du désespoir il avait toujours pensé à ce parc.
Afficher en entierIl était minuit passé et Bane ne trouvait toujours pas le sommeil. Excédé, il repoussa les couvertures et se leva. Le feu était presque mort et à présent il faisait froid dans la pièce. Il s’approcha de l’âtre et souffla doucement sur les braises afin de les raviver, puis il ajouta quelques brindilles. De petites flammes jaillirent autour du bois et lorsqu’elles eurent bien pris, il rajouta des bûchettes. L’odeur de la fumée était forte, aussi se rendit-il à la fenêtre pour ouvrir les volets. La lune était haute dans le ciel et les étoiles bien visibles. Une brise fraîche et glacée courut sur son visage et son torse. Il entendit les ronflements de Telors venant de la chambre d’à côté.
Afficher en entierLors de voyages en mer tumultueux, souvent des balles de tissu étaient endommagées par l’eau salée et devenaient de ce fait invendables. Elles étaient alors tout simplement jetées près des entrepôts. Un jour, Hulius en avait ouvert une et s’était aperçu que seules les premières couches étaient abîmées. Au milieu de la balle, il avait trouvé vingt-cinq rouleaux de soie en parfait état. Il les avait vendus, faisant ainsi ses premiers bénéfices. Au cours des mois, grâce à ce stratagème, il avait gagné dix fois son salaire. Cela lui avait également permis de nouer des relations dans l’industrie locale. Un soir, le capitaine d’un navire l’avait vu examiner les balles et l’avait fait entrer pour lui proposer une association. Tous les marchands acceptaient un pourcentage de perte au cours des voyages. Pour la bonne somme, le capitaine accepterait de mettre de côté des balles en bon état et les marquerait comme endommagées pour Hulius.
Afficher en entierBane tomba et roula sur le sol. Il se releva tant bien que mal et se lança à la poursuite du vieil homme. De retour sur le plat, Rage augmenta à nouveau son allure. Bane se mit à respirer fort et dut lutter pour garder le pas. Rage s’aperçut de son désarroi et lui sourit. La colère monta en Bane, infusant des forces nouvelles dans ses membres.
Ils continuèrent de courir ainsi pendant cinq kilomètres avant d’arriver à un muret qui redescendait vers la ferme aux murs blancs. Quand ils furent arrivés, Rage s’étira de nouveau tandis que Bane s’effondrait sur un banc, aspirant tout l’air qu’il pouvait.
Afficher en entierL’homme n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il se trouvait, si ce n’est que le ciel était gris et triste, et qu’il n’y avait ni arbres, ni fleurs, ni herbe. Tout autour de lui, le flanc de colline était recouvert de poussière grise et de grands rochers couleur de fumée saillaient de terre. Il sentit une douleur et baissa les yeux vers sa poitrine. Une flamme brûlait sur sa peau, consumant la chair autour d’elle. Il essaya de l’éteindre avec sa main, mais la flamme continua de brûler.
Afficher en entier— La religion, mon garçon. Des imbécillités. Ma femme s’est prise de passion pour le Culte de l’Arbre, un groupe hors-la-loi dans tout Roc. Ils parlent d’harmonie avec la Terre et avec tous les hommes de la Terre. Ils vénèrent la Source de Toutes Choses – un être d’une telle faiblesse qu’il n’a même pas été capable de sauver un seul de ses adeptes. Je lui pisse dessus ! Lia devait être arrêtée, comme sa mère. Mais je l’ai éloignée de Roc. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de le faire avant qu’elle n’insulte Nalademus, l’Ancien de Roc, le traitant de vieil homme stupide et prétentieux.
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