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Si l'on était responsable que des choses dont on a conscience, les imbéciles seraient d'avance absous de toute faute. [. .. ] l'homme est tenu de savoir. L'homme est responsable de son ignorance. L'ignorance est une faute...
Afficher en entierNous traversons le présent les yeux bandés. Tout au plus pouvons-nous pressentir et deviner ce que nous sommes entrain de vivre. Plus tard seulement, quand est dénoué le bandeau et que nous examinons le passé, nous nous rendons compte de ce que nous avons vécu et nous en comprenons le sens.
Je m'imaginais, ce soir-là, boire à ma réussite et je ne me doutais pas le moins du monde que c'était le vernissage solennel de ma fin.
Afficher en entierL'érotisme n'est pas seulement désir du corps, mais, dans une égale mesure, désir d'honneur. Un partenaire que nous avons eu, qui tient à nous et qui nous aime, devient notre miroir, il est la mesure de notre importance et de notre mérite.
Nouvelle le colloque
Afficher en entierCar ce qui l'exalte si voluptueusement, c'est la mort : la mort dont on lui a fait présent ; une mort splendide et revigorante.
Afficher en entierOui. Fleischman est un adolescent projeté depuis peu dans le monde incertain des adultes. Il fait de son mieux pour séduire les femmes, mais ce qu'il cherche c'est surtout l'étreinte consolante, infinie, rédemptrice, qui le sauvera de l'atroce relativité du monde récemment découvert.
Afficher en entierIl la regardait et s'efforçait de découvrir derrière cette expression lascive les traits familiers qu'il aimait tendrement. C'était comme de regarder deux images dans le même objectif, deux images superposées apparaissant en transparence l'une en travers de l'autre. Ces deux images superposées lui disaient que son amie pouvait tout contenir, que son âme était atrocement indéfinie, que la fidélité pouvait y trouver place comme l'infidélité, la trahison comme l'innocence, la coquetterie comme la pudeur ; ce mélange sauvage lui semblait aussi répugnant que le bariolage d'un dépôt d'ordures.
Afficher en entier- Alors, diable, pourquoi ne prenez vous pas Elisabeth? s'écria le patron.
- Patron, votre question n'est pas aussi absurde que je l'ai cru tout d'abord, car je constate qu'il est très difficile d'y répondre. Pour être franc, je ne sais pas pour quelle raison je ne prends pas Elisabeth. J'ai pris des femmes plus laide, plus âgées et plus provocantes. On peut en conclure que je finirai, nécessairement, par la prendre. C'est ce que penseraient tous les statisticiens. Toutes les machines cybernétiques concluraient en ce sens. Et voyez-vous, c'est sans doute pour cela que je ne la prends pas. J'ai sans doute voulu dire non à la nécessité. Faire un croc-en-jambe au principe de causalité. Déjouer d'un caprice du libre arbitre la morne prévisibilité du cours universel.
Afficher en entierDon Juan était un conquérant. Et avec des majuscules, même. Un Grand Conquérant. Mais, je vous le demande, comment voulez-vous être un conquérant dans un territoire où personne ne vous résiste, où tout est possible et où tout est permis ? L'ère des Don Juan est révolue. L'actuel descendant de Don Juan ne conquiert plus, il ne fait que collectionner.
Afficher en entierElle se répétait que tout être humain reçoit en naissant un corps parmi des millions d'autres corps prêts-à-porter, comme si on lui attribuait un logement pareil à des millions d'autres dans un immense building, que le corps est donc une chose fortuite et impersonnelle, rien qu'un article d'emprunt et de confection. Voilà ce qu'elle se répétait sous toutes les variations possibles, mais sans pouvoir s'inculquer cette façon de sentir. Ce dualisme de l'âme et du corps lui était étranger. Elle se confondait trop avec son corps pour ne pas ressentir celui-ci avec anxiété.
Afficher en entierJe crois qu'un homme et une femme s'aiment davantage quand ils ne vivent pas ensemble et quand ils ne savent l'un de l'autre qu'une seule chose, qu'ils existent, et quand ils sont reconnaissants l'un envers l'autre parce qu'ils existent et parce qu'ils savent qu'ils existent. Et ça leur suffit pour être heureux. Je te remercie (...), je te remercie d'exister
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