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« Un jour, j’ai enterré mon amour pour lui, certain qu’il nous détruirait. Mais je ne me suis jamais senti aussi fort, aussi entier, que depuis que je l’aime librement. »
Afficher en entierPrologue :
On dit parfois qu'il faut avoir vécu un traumatisme pour pouvoir le comprendre. Pourtant, je n'ai jamais subi la perte d'un proche et j'ai réussi à ressentir au plus profond de moi ce qu'éprouvait Phoenix alors qu'il traversait la plus grande épreuve de sa vie. Nous ne sommes jamais préparés aux catastrophes qui s'abattent sur nous. Y réagirait-on différemment si c'était le cas ? Comment un enfant pourrait-il projeter de perdre sa famille ?
Afficher en entier« Depuis que je le connais, c’est mon cœur qu’il nourrit, car il sait ce dont j’ai besoin.
De lui… Juste lui. »
Afficher en entierLa pelouse trempe le bas de mon jean à mesure que j’avance sous l’averse. Mon cœur se met à battre plus fort, menaçant de me faire flancher. Les poings serrés, je retiens la colère qui me brûle les yeux et assèche ma gorge. J’ai envie de chialer de rage, de me défouler. Alors je me mets à courir aussi vite que je peux jusqu’à atteindre la grille du cimetière.
Afficher en entier— Il n’y a que toi qui compte, et il n’y aura toujours que toi, je lui confie à voix basse.
Afficher en entierJ’ai toujours été un mec honnête envers moi-même, je sais où je vais, ce que je veux, tout est carré dans ma tête, bien défini. Aller contre l’attraction qui me guide vers lui revient à renier ma propre nature. Je m’y suis attelé pendant des années, tel un animal sauvage qu’on aurait voulu domestiquer, mais j’en suis devenu incapable. Mon instinct s’est manifesté et refuse de se laisser dominer. Désormais, je m’y abandonnerai sans lutter.
Afficher en entier— Nix…
Il penche la tête pour trouver mes lèvres, mais je lui prends le menton pour l’immobiliser.
— Ce n’était pas une erreur la dernière fois, c’est ça ?
— La première fois, si.
— Et maintenant ?
— Je n’en sais rien, et je m’en fous.
Afficher en entierCe qui est pratique lorsqu’on connaît quelqu’un depuis autant d’années, c’est qu’on n’a pas besoin de chercher des sujets intéressants pour ne pas passer pour un con, de combler les blancs, de réfléchir à la façon dont on doit se comporter. Avec Phoenix, tout est si naturel, c’est comme parler à son double. Quand je l’observe, j’ai l’impression de regarder dans un miroir dont les couleurs auraient été boostées. Il est le seul à réellement me comprendre, à pouvoir lire à travers mon regard. C’est ce qui le rend d’autant plus redoutable lorsqu’il est question de lui cacher certaines choses.
Afficher en entierJe le crois prêt à dire quelque chose, mais il préfère le silence. J’expire lentement tout en l’approchant davantage. Ses yeux s’alignent aux miens et me sondent comme je le fais avant de lorgner ses lèvres. Entrouvertes, elles sentent le whisky et m’attirent comme jamais. Leur parfum m’envahit les narines, quand soudain, je l’attire dans un baiser. Ma bouche se referme avec envie autour de la sienne, capturant sa température et sa saveur. Ma tristesse éclate et fusionne avec le désir de réconfort, de contact… de son contact.
Benji m’échappe et impose un espace infime où s’immiscent nos souffles. Je relève les yeux vers lui. Il me tient à distance, un pli indéchiffrable logé entre ses sourcils. Mes lèvres appellent les siennes. J’ai tellement besoin de lui.
Je le récupère en saisissant l’arrière de son crâne. On se retrouve avec douceur et je renforce ma prise sur lui. Il répond à mon geste, rendant notre échange plus humide et avide. Sa participation m’arrache un soupir étouffé. Un tambour se décharge dans ma cage thoracique et un nuage étourdissant m’enveloppe le cerveau. Notre baiser gagne en ardeur tandis que j’agrippe le col de mon meilleur ami. Merde…
Afficher en entierLa nuit était déjà tombée lorsque mes parents rentrèrent enfin à la maison. Il y a des souvenirs qui vous restent en mémoire, ce dernier est toujours aussi présent, net, et indélébile. Je me rappelle parfaitement l’air funèbre qu’affichait mon père, les yeux rougis de ma mère, et leurs voix brisées lorsqu’ils ont remercié ma nourrice avant qu’elle ne prenne congé. Mais ce qui me touche encore aujourd’hui, c’est le visage de celui qui les accompagnait. Un garçon, du même âge que moi, aux cheveux flamboyants et aux yeux fauves qui semblaient éteints. J’étais loin de me douter qu’à partir de cet instant, ma vie allait radicalement changer. Phoenix allait habiter à la maison… Avec moi.
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