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« Au monde, rien ne va de droit fil. Avez-vous déjà suivi un chemin qui vous mène tout droit à une destination ?

Avez-vous déjà descendu une rivière qui va se jeter tout droit dans la mer ?

Avez-vous déjà vu la lune ou le soleil traverser tout droit le firmament ?

Même les étoiles dansent de lentes farandoles. L'existence n'est qu'un immense canevas de lacets, de virages, d'embranchements, de méandres. Tout est capricieux et infléchi, et la vie entière est un entrelacs d'arabesques.

Seuls les lances et les javelots sont droits... »

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Quand commence l’histoire d’un homme ?

Les gens ordinaires se croient souvent l’initiale de leur propre récit. Ils délivrent leur nom, celui de leurs parents, le lieu de leur naissance, du moins quand ils savent tout cela. D’autres inventent, même sans chercher à mentir. En vérité, cela a-t-il le moindre sens ?

Sur le champ de bataille, les héros procèdent différemment. Ils clament le nom de leur père, celui du père de leur père et des aïeux plus anciens dont ils perpétuent le sang ; ils énumèrent aussi tous les vaincus qu’ils ont tués. Ainsi s’identifient-ils par ceux qui leur ont donné la vie et par ceux à qui ils l’ont ôtée. J’aime cette façon de faire, je l’ai beaucoup pratiquée : ce ne sont pas seulement des guerriers qui s’affrontent dans le tourbillon des armes, mais ce sont aussi des mémoires, des lignées de fantômes.

Les bardes, quant à eux, ont une autre manière. Ils content les métamorphoses, les morts et les incarnations nouvelles, les multiples naissances du héros. Parfois, ils remontent jusqu’à mille hivers, et ils montrent que l’homme, la femme ou l’androgyne étaient déjà présents dans le lustre sombre du corbeau, dans l’écaille du saumon, dans la ramure du cerf. Enfant, je raffolais de ces chants ramifiés et fantasques ; ces mutations sans frein me faisaient rire. Elles me grisaient aussi, elles me donnaient le sentiment que le monde tout entier faisait partie de moi. Plus tard, j’en ai saisi la sagesse. L’homme que tu achèves, l’animal que tu abats, ils ont le même regard.

Où commencer ma propre histoire ?

Je ne suis pas un individu ordinaire. Ma naissance n’est pas ma vraie naissance. D’ailleurs, je ne me souviens pas du jour où je suis venu au monde, cela n’a pas d’intérêt. Faut-il donner le nom de mes pères et celui de mes victimes ? Je peux les décliner facilement, en dansant avec mes armes, en roulant des yeux, en faisant d’horribles grimaces. Mais tu n’es pas mon ennemi : ce serait manquer aux lois sacrées de l’hospitalité que de défier ainsi mon invité. Il me faut donc écarter cette manière. Quant aux vies qui ont précédé ma vie, je m’en souviens parfois, à l’impromptu, dans le pas d’un cheval, en accrochant mon manteau sur l’épaule, en soupesant une poignée d’épée ou le sein d’une femme. J’en rêve aussi, de temps en temps, quand le sommeil me fait planer au-dessus des forêts, des fleuves et des prairies. Mais tout cela est si brouillé que la parole dissiperait les visions ; je ne maîtrise pas assez la musique pour traduire en mots ce qui, en moi, est plus vieux que moi.

Alors, puisque je ne peux adopter ni la voix de l’homme commun, ni celle du guerrier, ni celle du poète, je créerai ma propre manière. Ainsi, mon récit sera mien non seulement par l’histoire, mais aussi par la forme. Puissent les dieux me guider sur ces chemins-là, comme ils l’ont fait sur d’autres voies. J’aurai besoin de leur bienveillance dans cette entreprise ; car, à la vérité, mon histoire commence là où se terminent toutes choses.

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Ma mère a finalement offert le gîter à Comargos et à ses hommes.Elle ne l'a pas fait pour se plier au droit sacré de l'hospitalité: c’était le seul expédient qu'elle avait trouvé pour nous garder encore une nuit auprès d'elle. Accueillir une compagnie aussi nombreuse mettait au pillage nos celliers.

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J'ai trempé mes lèvres dans l'eau fraiche avec le plaisir qu'on trouve à se désaltérer par la canicule. La saveur de ce breuvage était pénétrante : purement minérale, et pourtant âpre, vivifiante, suivie par une longueur amère. J'ai avalé à grandes gorgées, avec l'avidité d'un garçon assoiffé.

"Souviens-toi", a dit Eppia. "C'est le goût de ta vie."

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Le sel sur mes lèvres, le dossier de roc qui me pétrit les reins, les ongles vifs de la pluie, tout cela possède une saveur d'éternité menacée, ce parfum de vie crue que je n'ai pas arrêté de poursuivre, je crois, dans tous mes voyages et dans toutes mes guerres.

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tu as été plus malin, un héros doit aussi savoir retenir sa force

-------- un jeu guerrier, le dernier arrivé perd la vie.

------------ c'est injuste mais sage...à la guerre, un cavalier vaut dix hommes à pied. Et puis que ta monture soit blessée, qu'elle tombe malade, et tu pourras perdre comme un autre. Alors place-toi dans la main d'Epona et prends soin de ton cheval.

------------------

Je devais taire mon enfance. Pour un guerrier celte, il est indigne de parler de l'âge de sa faiblesse. ....rappellent qu'il fut un temps inachevé, incapable de soutenir le regard de l'ennemi.....j'ai lutté contre mon enfance...Pour moi, l'élan vital s'épuise Je suis encore en haut comme la trajectoire d'u javelot. Je ressens les premiers vertiges, la séduction de la terre grasse..

------------

Je sais que la terre où je suis né n'existe plus vraiment. ..le produit d'une mémoire qui s'érode, de sens jadis aiguisés ..

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« Au monde, rien ne va de droit fil. Avez-vous déjà suivi un chemin qui vous mène tout droit à destination ? Avez-vous déjà descendu une rivière qui va se jeter tout droit dans la mer ? Avez-vous déjà vu la lune ou le soleil traverser tout droit le firmament ? Même les étoiles dansent de lentes farandoles. L’existence n’est qu’un immense canevas de lacets, de virages, d’embranchements et de méandres. Tout est capricieux et infléchi, et la vie entière est un entrelacs d’arabesques. Seuls les lances et les javelots sont droits… »

Il a frissonné.

« Mais les lances et les javelots sont des instruments de mort. Eh bien, les histoires sont les reflets du monde, et une belle histoire gire et vagabonde. Il n’y a que les contes sinistres qui vont droit au but, comme un trait jeté pour tuer. »

Et, en nous coulant un sourire énigmatique, il a conclu :

« C’est pourquoi votre histoire ne peut se dérouler aussi simplement. Si vous voulez trouver Enata, il va falloir chercher autre chose. Enata, c’est comme un mot qu’on a sur le bout de la langue : tant qu’on le cherche, il se dérobe. Qu’on pense à autre chose, il revient à l’improviste.

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L’exilé pleure ainsi un pays qui gagne toujours plus en beauté et en simplicité à mesure que le temps file. Mais moi, je ne suis plus un réfugié. Je n’ai pas fui, j’ai pris. Je n’ai pas cédé, j’ai soumis. La terre de mon enfance ne m’est plus interdite. J’en conviens, elle m’est fermée, car mon retour et celui de mes héros provoqueraient un grand désordre ; mais je sais briser ceux qui s’opposent à moi. À la tête de mes ambactes, je pourrais franchir les montagnes, remonter le grand fleuve qui roule vers ta ville, couper dans le Cemmène, balayer les nouveaux maîtres du Gué d’Avara. La terre pour laquelle je soupire, je pourrais la retrouver, je pourrais même la reprendre. La savoir à ma portée, à quelques saisons de marche, à quelques étés de guerre, suffit à brouiller mes sentiments. La douceur d’Attegia, la richesse du Gué d’Avara, je les sais largement embellies par la distance. Y revenir ne serait qu’un nouvel exode, une autre chimère poursuivie dans le tumulte des festins et des mêlées, un simple refrain dans la banalité héroïque. Y revenir, ce serait retrouver des étrangers là où jouaient des enfants, des sépultures là où vivaient des amis. Y revenir, ce serait m’exposer à embrasser moins de lumière que dans la mélancolie ; ce serait me soumettre à la désillusion vulgaire du réel.

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La terre que je porte dans mon cœur, c’est une région de champs étroits, où l’ivraie et le chardon se mêlent à l’épeautre et à l’engrain. C’est une région de rivières douces, qui s’alanguissent dans des lits de cailloux blancs en été, qui roulent des tourbillons sombres sur les berges et les prairies lors des crues d’hiver. C’est un pays de pâtures grasses, de fondrières fleuries, de ruisseaux vagabonds, de forêts enchevêtrées où le jour perce en ondées dorées.

J’ai toujours l’amour du pays d’où je viens. En ce sens, je suis comme tous les déplacés.

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Certes, je suis roi, je suis victorieux, je suis bâtisseur. Certes, j’ai gagné de haute lutte les contrées occupées par mes tribus. Mais au fond de moi, je ressemble beaucoup aux peuples qui ont fui devant mes guerriers. Je ne suis pas de la terre où m’a mené ma course. Mon vrai pays, c’est celui qui m’a formé et que je porte dans le cœur. Ce royaume où j’exerce mon autorité n’est qu’un édifice taillé à la mesure de mon ambition. Ce n’est que le cadre de ma majesté. Mon vrai pays, c’est celui où j’ai été faible avant de devenir fort, c’est celui où j’ai rêvé avant de régner, c’est celui où j’ai vécu avant de gagner le royaume où je mourrai. Mon vrai pays, c’est ma jeunesse, perdue au détour d’un col ou d’un méandre, derrière moi. Quand je contemple les collines, les bois, les rivières de cette terre, d’autres images se superposent au paysage, et je ne puis reconnaître la nature de l’ivresse qui me grise. Orgueil, nostalgie ? La frontière n’est pas nette, en moi, entre le conquérant et l’exilé.

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