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Extrait

Extrait ajouté par fitz 2013-09-20T21:19:41+02:00

Quand commence l’histoire d’un homme ?

Les gens ordinaires se croient souvent l’initiale de leur propre récit. Ils délivrent leur nom, celui de leurs parents, le lieu de leur naissance, du moins quand ils savent tout cela. D’autres inventent, même sans chercher à mentir. En vérité, cela a-t-il le moindre sens ?

Sur le champ de bataille, les héros procèdent différemment. Ils clament le nom de leur père, celui du père de leur père et des aïeux plus anciens dont ils perpétuent le sang ; ils énumèrent aussi tous les vaincus qu’ils ont tués. Ainsi s’identifient-ils par ceux qui leur ont donné la vie et par ceux à qui ils l’ont ôtée. J’aime cette façon de faire, je l’ai beaucoup pratiquée : ce ne sont pas seulement des guerriers qui s’affrontent dans le tourbillon des armes, mais ce sont aussi des mémoires, des lignées de fantômes.

Les bardes, quant à eux, ont une autre manière. Ils content les métamorphoses, les morts et les incarnations nouvelles, les multiples naissances du héros. Parfois, ils remontent jusqu’à mille hivers, et ils montrent que l’homme, la femme ou l’androgyne étaient déjà présents dans le lustre sombre du corbeau, dans l’écaille du saumon, dans la ramure du cerf. Enfant, je raffolais de ces chants ramifiés et fantasques ; ces mutations sans frein me faisaient rire. Elles me grisaient aussi, elles me donnaient le sentiment que le monde tout entier faisait partie de moi. Plus tard, j’en ai saisi la sagesse. L’homme que tu achèves, l’animal que tu abats, ils ont le même regard.

Où commencer ma propre histoire ?

Je ne suis pas un individu ordinaire. Ma naissance n’est pas ma vraie naissance. D’ailleurs, je ne me souviens pas du jour où je suis venu au monde, cela n’a pas d’intérêt. Faut-il donner le nom de mes pères et celui de mes victimes ? Je peux les décliner facilement, en dansant avec mes armes, en roulant des yeux, en faisant d’horribles grimaces. Mais tu n’es pas mon ennemi : ce serait manquer aux lois sacrées de l’hospitalité que de défier ainsi mon invité. Il me faut donc écarter cette manière. Quant aux vies qui ont précédé ma vie, je m’en souviens parfois, à l’impromptu, dans le pas d’un cheval, en accrochant mon manteau sur l’épaule, en soupesant une poignée d’épée ou le sein d’une femme. J’en rêve aussi, de temps en temps, quand le sommeil me fait planer au-dessus des forêts, des fleuves et des prairies. Mais tout cela est si brouillé que la parole dissiperait les visions ; je ne maîtrise pas assez la musique pour traduire en mots ce qui, en moi, est plus vieux que moi.

Alors, puisque je ne peux adopter ni la voix de l’homme commun, ni celle du guerrier, ni celle du poète, je créerai ma propre manière. Ainsi, mon récit sera mien non seulement par l’histoire, mais aussi par la forme. Puissent les dieux me guider sur ces chemins-là, comme ils l’ont fait sur d’autres voies. J’aurai besoin de leur bienveillance dans cette entreprise ; car, à la vérité, mon histoire commence là où se terminent toutes choses.

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