Extraits

Nos corps sont en sueur. La musique a fait place à nos gémissements et nos respirations incontrôlées. Ses doigts se marient aux miens. Il me serre contre lui et me fait l’amour de la façon la plus délicieuse qui soit. Nous sommes en parfaite osmose. Je gémis bruyamment son prénom alors qu’une sensation de bien-être indescriptible prend possession de mon corps. Maxence vient de me donner mon premier orgasme vaginal. Il me procure plus de plaisir que n’importe qui et j’ai pourtant toujours envie de lui. Je voudrais qu’il ne s’arrête jamais. Je surélève mon bassin pour accompagner ses coups de reins. Il baisse la tête pour se regarder glisser en moi avant de me couvrir de tout son poids. Nous ne formons plus qu’un. Nos cœurs battent à l’unisson et nos respirations sont synchronisées.

Ses mains glissent sous mes bras et emprisonnent mes épaules alors qu’il gémit enfin sa délivrance en me serrant tout contre lui. L’idée que je sois la source de sa jouissance me renvoie une énième fois au paradis. J’ai la douce sensation d’être en dehors de moi-même, anesthésiée par le plaisir. Je me sens thoroughly fucked .

C’est donc ça, l’Extase…

- "Le plus grand des lâches est l'homme qui éveille l'amour d'une femme sans aucune intention de l'aimer."

J'accueille silencieusement le sourire compatissant de mon frère. Les larmes me monter aux yeux.

-De qui est cette citation?

-Du célèbre philosophe Bob Marley ! dit-il en me faisant un clin d'oeil.

J'éclate de rire et essuie mes larmes.

Jean mon frère - ma un jour dit cette phrase : « Il n'y a que l'instant présent qui importe. Tu ne saurais pas réécrire l'histoire, et il est inutile de se projeter dans un avenir qui n'en fera, de toute façon, qu'à sa tête. Il faut accepter l'impermanence des choses. »

- Ta peau est le plus belle des toiles, dit-il d'une voix douce. Si j'étais peintre, je ne ferais que des tableaux de ton corps.

Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant qu'un homme inquiet pour sa virilité.

Tu as réveillé en moi un désir insatiable. Ton corps m'obsède. Je veux m'y abandonner, l'explorer de mille façons, puis recommencer jusqu'à en perdre la raison. Éprouver l'unité de nos corps qui se confondent, et de nos cœurs qui succombent à la passion. Tu as fait de moi un éternel conquérant.

Nous sommes en symbiose. Mes yeux sont lourds, comme si j'étais ivre. Et je le suis, je suis ivre de lui.

Lettre à ma cousine

Aurore,

Voici mon premier carnet. J’ignore dans quelles circonstances tu liras ces lignes. Tu dois te douter, sans grande surprise, que j’espérais échapper à cette étape. J’ai tenté de respecter tes consignes en écrivant à l’indicatif présent et en choisissant les moments clés de ces cinq années. Je joins également la liste des chansons qui accompagnent mes récits. Je sais que certains titres n’étaient pas encore sortis à l’époque. Mes choix ont évolué au fil des années. Inutile de me parler d’anachronisme… Je pense que mon cerveau saura faire la part des choses. Ces chansons me renvoient à des instants particuliers, c’est tout ce qui compte.

Je suis désolée de ne pas avoir été plus assidue, et tu remarqueras que je n’ai rien écrit pendant un long moment.

Puisqu’il s’agit de me rafraîchir la mémoire, j’aimerais autant oublier toute cette période de ma vie. J’espère que mes récits t’aideront dans tes recherches.

Au cas où je ne pourrais plus jamais te le dire, tu fais partie de mes plus beaux souvenirs.

Je t’aime.

Gabrielle

Mes goûts sont assez classiques et j’ai en horreur tout ce qui pourrait me donner une allure vulgaire. J’observe mes formes dans le miroir. Je suis satisfaite du résultat.

J’hésite longuement concernant ma robe. Je suis de ces femmes qui ne ressentent pas le besoin de se dénuder pour se sentir exister. Maxence ne me donne pas l’impression d’être le genre d’homme que l’on séduit en affichant son anatomie et c’est un des aspects de sa personnalité qui me plaît beaucoup. Tout ceci ne m’empêche pas de vouloir jouer de mes charmes. La séduction est un art auquel j’ai envie de m’essayer avec lui.

Jake entame un monologue alors que nous avançons tous les trois à la même allure. Cependant, ce n’est pas lui, mais bien son ami qui attire toute mon attention. Il faut dire qu’il est assez séduisant. Le genre beau brun ténébreux pour un mètre quatre-vingt-quinze de muscles et de prestance. Je ne peux m’empêcher de l’étudier discrètement : il a le visage ovale et le teint légèrement hâlé. Ses cheveux sont coiffés dans un style undercut classique et il a une barbe de trois jours. Ses sourcils fournis et bien dessinés accentuent ses yeux couleur noisette. Son nez droit et délicat est en parfaite harmonie avec ses joues saillantes et ses lèvres charnues. Son regard pénétrant éveille la séductrice qui sommeille en moi.

J’ai envie de lui plaire.