Extraits

— Vous faites sans doute partie de ces gens qui pensent que j'aurais dû m'orienter vers une profession plus fantaisiste que la chirurgie ? cracha-t-elle.

Ses yeux lançaient des éclairs, à présent, et Houston recula d'un pas, pris de court.

— N'allez surtout pas vous imaginer que je vais démissionner pour devenir infirmière ou m'engager dans un cirque !

« Dans un cirque ? Comme dompteuse de singes ou clown de charme ? » s'interrogea Houston.

— Je vais lui parler.

— Tu crois que c'est une bonne idée? risqua Sara. Personnellement, je doute que lui parler soit la meilleure chose à faire dans l'immédiat.

— Tu as raison. Je vais me contenter de l'étrangler.

Sara secoua la tête.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je crois que tu n'es pas en état de discuter avec lui de façon rationnelle.

— Rationnelle ? Parce que tu trouves ça rationnel, toi, peut-être ? s'écria Karin en agitant la lettre de Sheinberg. Houston Hayes ignore le sens du mot rationnel. Moi, je suis née rationnelle !

— Ce n'est pas l'impression que tu donnes pour l'instant.

Karin inspira un grand coup. Sara n'avait peut-être pas tort. Mais il ne s'agissait pas seulement de sa carrière. Il s'agissait aussi de son cœur. Houston s'était appliqué à le déchiqueter et à l'écraser sous son talon.

— Bon, ça va mieux, là. Je n'ai plus envie de le tuer. Juste de le castrer.

— Je te le déconseille, l'avertit Sara. Tu risques de le regretter plus tard.

— Nous sommes donc bien d'accord au sujet de cette soirée ? Cela n'affectera en rien nos relations de travail ?

— Pas le moins du monde.

Pour la bonne raison qu'elle ne retournerait plus jamais travailler à l'hôpital. Comment avait-elle pu penser qu'elle sortirait indemne de cette aventure ? Elle n'avait plus qu'une envie : se sauver en courant et se cacher la tête dans le sable. Sauf que ça mettrait son postérieur en évidence.