Extraits

Je soulève les haltères, je sais pourquoi ils s'appellent comme ça : ils nous tiennent à la terre.

Dans Petit Dressing j’essaie toujours de fermer les yeux très fort et de faire le noir très vite pour ne pas entendre Grand Méchant Nick arriver ; après, quand je me réveillerai, ce sera le matin et je serai dans Monsieur Lit avec Maman en train de téter Doudou-Lait, tout bien.

Elle montre le matelas gonflable : « Hop, au lit ! » Les gens disent toujours hop pour faire croire que c’est drôle d’obéir.

Maintenant que je suis dans le Dehors, je mangerai plus jamais des haricots verts.

La mer existe en vrai, je viens juste de m’en rappeler. Tout est pour de vrai dans le monde de Dehors (toutes les choses qui y sont) puisque j’ai vu l’avion dans le bleu entre les nuages. Maman et moi, on peut pas y aller parce qu’on connaît pas le code secret, n’empêche qu’il est bien vrai.

Après on s’habille et on s’entraîne un peu à faire le mort. On dirait une activité sportive, mais la plus bizarre qu’on a jamais faite. D’abord, je me couche sur le bord de Monsieur Tapis et Maman le replie sur moi ; elle me dit de me mettre sur le ventre, sur le dos, sur le ventre et encore sur le dos et après je suis bien enroulé dedans. Ca sent une drôle d’odeur dans Monsieur Tapis (de la poussière avec autre chose), elle y est pas quand je suis juste couché dessus.

Les habitants de Madame Télé posent jamais de questions, sauf Dora mais elle sait déjà mon nom.

On est comme les personnages d’un livre et, lui, il ne laisse personne l’ouvrir.

Il a tout faux : c’est l’inverse. Dans la chambre j’étais à l’abri, c’est le dehors qui fait peur.

Dans le Dehors, le temps est très différent. Maman arrête pas de dire : « Doucement, Jack. » Et : « Attends un peu. » Ou alors : « Allez, il faut finir. » Et aussi : « Dépêche-toi, Jack. » Elle répète beaucoup Jack, comme ça je sais qu’elle me parle à moi et pas aux autres gens.