Cette revisite moderne essaie de plaquer les protagonistes de contes dans les évènements tragiques et critiques qui ont marqué les XXe et début du XXIe siècle. L'écriture de l'auteur est fluide et certains retournements ont réussi à me surprendre. J'ai toutefois parfois pensé que certains dialogues ou réflexions étaient là juste pour faire une exposition du contexte historique ce qui est dommage. L'histoire s'enchaine vite et la manière dont elle est narrée, dans une sensation de simplicité évidente, a eu le mérite de me faire penser à la sobriété scénaristique des contes qui en sont l'inspiration.

Une lecture sympathique, mais avec une lacune dans la gestion du temps. On passe beaucoup trop aisément d'un état A à un état B, que ce soit dans les dispositions des personnages ou juste dans les déplacements de l'action. Certains évènements nécessitent une temporalité plus longue que celle proposée pour être crédibles. Pour autant je n'en tient pas rigueur car je pense que cette faiblesse découle directement du support premier de cette histoire qui a tout d'abord été publiée comme web novel et devait donc pour se maintenir sur ce média avoir un rythme plus hachuré que dans un découpage chapitre habituel de roman.
J'ai toutefois passé un bon moment de lecture et j'ai apprécié la proposition de l'autrice quant à son univers.

Une lecture pour moi hasardeuse. Non pas que l'histoire soit mauvaise, au contraire, elle est riche d'aventures et de rebondissements toutefois je n'ai jamais pu m'y impliquer. Dans mon cas, suivre les aventures de Mary a malheureusement plus tenu du labeur que du loisir, je suis restée détachée de l'histoire, des personnages et de l'univers.

Une lecture que je qualifierais étrangement de placide. La thématique de départ n'est pourtant pas des plus paisible (la mort, les regrets...) et la trame de l'histoire assez mouvementée puisque l'on suit Nora vivre ses multiples possibles. Toutefois, on ne quitte jamais vraiment la bibliothèque de minuit et cet éternel retour à soi, à elle, instaure une ambiance assez sereine. Un roman qui tend à la réflexion mais avec un fil créatif suffisamment important pour ne pas tomber dans la prescription.

Ce deuxième volet permet d'accéder à un nouveau niveau du background. Dans le premier tome on découvrait La Maison des Jeux par son premier niveau, les joueurs. Dans ce deuxième tome, bien que Rémi soit le moteur de l'action, on se rend bien compte que l'enjeu est supérieur. Celui qui a réussi a devenir joueur n'en reste pas moins au final qu'un pion sur le plateau d'une partie plus grande. J'ai hâte de voir ce que va nous proposer l'auteure pour la suite et notamment comment elle va articuler Argent ; après tout dans le premier tome il était le serpent, dans le second le voleur et il semble que le tome 3 s'intitule "le maitre".
Par ailleurs, gros coup de cœur pour le style narratif !

Très bonne histoire au cours de laquelle nous suivons Romain dans une proposition d'un Paris historique aux ordres d'un cercle religieux répressif. Au fil des pages nous voyons se dessiner deux recherches : celle de l'affirmation d'une identité individuelle et celle de l'établissement d'une société espérée. L'ensemble, outre de nous emmener rapidement dans l'action, est très bien écrit et donne une juste place aux personnages adolescents. Je recommande aussi bien aux adultes qu'aux ados.

Ce nouveau tome s'éloigne de nouveau de l'action mais sans pour autant figer l'histoire. Maintenant que Miyo sait avoir une place dans la famille Kudô, elle va tout faire pour la mériter provoquant le désarroi de toute la maisonnée qui a des priorités bien différentes. C'est un tome très calme, plein de tendresse et de malheureuses bonnes intentions.

Le troisième et dernier tome de cette trilogie spin-off de Scorpi est à l'image du style de l'auteure : une dernière ligne droite pour nos personnages avec beaucoup d'action. On remarquera tout de même que Roxane Dambre a profité de ce dénouement pour préparer un boulevard à un potentiel nouveau spin-off, reste plus qu'à essayer de deviner quel sera le titre de cette nouvelle trilogie... Les héritiers de l'ombre ? Ah ah ah.

Un manga tout en douceur sans grande trame principale où l'on suit deux amies minuscules qui vivent dans un tronc d'arbre. Chaque petit chapitre correspond à une journée de nos deux acolytes, nous laissant assez rêveur de ce quotidien microscopique.

Une lecture trop rapide mais quel délice ! On sort de la cours intérieure et on amorce le choc des vérités sur fond d'amphibien bien placé ah ah ah.

Nous avons ici un livre dont la trame exclusive est la masturbation masculine. Après une brève mise en contexte où l'on nous dépeint la situation financière délicate de la protagoniste principale, on nous présente ce qu'elle considère comme sa planche de salut : une industrie pharmaceutique d'extraction manuelle de matériel génétique des minotaures afin de renforcer les aides à la sexualité pour les humains.
Si le scénario essaie de s'éloigner de l'absurdité grivoise de la situation en nous démontrant que ce n'est pas un travail du sexe, je crois pouvoir affirmer qu'il n'y arrive pas. L'ensemble de la lecture est composé de branlettes entrecoupées de petites scénettes pour faire avancer l'histoire.
Pour les adeptes de grandes romances, passez votre chemin ; pour les lecteurs avides de longues descriptions libidinales (je répète principalement axées sur le sexe masculin) soyez les bienvenus.

Première lecture avec Agatha Cristie et un bon ressenti. L'ensemble du récit est certes très calme, mais j'ai trouvé que cela correspondait bien à l'atmosphère d'une certaine passivité nerveuse générale.

Une suite intéressante où l'on nous laisse entendre que l'opposition entre intérieur et extérieur est probablement plus complexe que ce qu'on pouvait imaginer précédemment. Le tout nous plaçant Sheeva à la croisée de ramifications.

Un vrai coup de cœur ! Historienne et féministe, Mathilde Larrère nous promène avec aisance et rebondissements entre les XIXe, XXe et XXIe siècle pour discuter comme le titre l’indique de nombreux objets qui ont eu un rôle symbolique comme pratique dans les luttes féministes.
Le découpage du livre en petits chapitres thématiques rend l’ensemble extrêmement accessible, mais il est également bien référencé, chacun desdits chapitres ayant un paragraphe de bibliographie qui attise notre curiosité. Cette lecture fut un véritable plaisir, entre la langue acérée de la militante et le regard critique de l’historienne, on y découvre et redécouvre de multiples histoires de femmes.
Je referme ce livre avec la conviction que je le rouvrirais bientôt, le conseillerais à tous ceux qui croisent mon chemin, et que plus jamais je ne trouverais charmantes les robes avec crinoline dans les romances d’époque !

Une suite qui poursuit très bien l'intrigue du premier tome. On en apprend plus sur Agathe et on devine ce qui l'a amené à avoir le comportement qui est le sien. Je suis de plus en plus curieuse concernant les motivations de Kieffrey.

Une couverture qui me faisait de l’œil depuis un petit bout de temps et une lecture qui ne m'a pas déçue. Bien que cette introduction dans l'univers soit très basique, on sent que le scénario est solide et cherche à nous emmener à un endroit précis. La précision du trait de l'illustration est par ailleurs captivante.

"La légende de Marche-Mort" est le 3e livre de Gemmell que je lis, juste après "Légende" et "Druss la Légende" et, en étant le parfait morceau d'histoire entre ces deux temporalités, cette lecture m'a apporté ce petit supplément d'affection pour l'univers qui me fera relire les livres avec joie et intérêt.
Dès le début de ma lecture, j'ai eu l'impression que retrouver la plume de Gemmell me faisait l'effet d'un cocon, agréable et cajolant, cet homme maîtrisait vraiment son art. Si on replonge dans les combats meurtriers et les intrigues politiques, on se retrouve également une fois encore confronté à des personnages vibrants de vérité de par leur humanité : vertus et imperfections, forces et faiblesses... nous ne rencontrerons pas de héros parfait ou de méchant intrinsèquement habité par le mal et cela est rafraîchissant. Rares sont les auteurs qui arrivent aussi bien à raconter comment les ennemis d'aujourd'hui sont les alliés de demain et inversement, car les chemins se joignent, se séparent et se confrontent.

Beaucoup de bruit pour un livre médiocre. Un scénario bateau, des personnages insipides aux réactions incohérentes, des simulacres de rebondissements qui n'éveillent aucun intérêt, une écriture relativement fade autant pour le lexique que pour le style, et je ne parle pas de tous les aspects humains problématiques dont est bourré l'histoire... En résumé, pour moi seule la communication autour de ce livre a été une réussite. Si vous hésitez, je vous conseille simplement de passer votre chemin.

Cette bande dessinée nous embarque dans un monde futur où notre société est tombée sous la menace d'une mystérieuse brume dévastant toute vie sur son passage, voire pire, transformant celle-ci en monstruosité. L'humanité semble être séparée en trois groupes : les sorcières comme Grisette, qui prônent un discours de respect et d'écoute des écosystèmes pour n'en prélever que ce dont elles ont besoin, fuyant la brume pour s'en protéger ; une partie des Omis agressifs et hargneux, qui comme l'Anguille cherchent à éradiquer tout ce qui peut être issu de cette brume ainsi que ceux qui se retrouveraient entre eux et leur objectif ; et les autres Omis comme Hélène, passablement dépassés, grandement ignorants et assez effrayés par cette brume qui les entoure et qu'ils ne maîtrisent pas. Au milieu de tout cela naît Tempérance, une jeune femme qui semble à la croisée des chemins et qui nous laisse entrevoir l'espérance d'une nouvelle prise de position et d'action face à cette terrible brume.
Vous voyez le topo ? Oui, on est clairement dans un récit entièrement tourné sur l'écologie et les problématiques environnementales qui sont en train de nous submerger. En parallèle, on retrouve un très beau discours féministe qui accompagne nos protagonistes.
Toutefois, cette bande dessinée ne se résume pas à une tribune. Si ce premier tome prend le temps de poser le contexte, on y retrouve une véritable trame, de magnifiques dessins et de belles évolutions de personnages (dans tous les camps) ainsi que des relations qui enrichissent l'histoire. On ressent également une volonté d'insuffler un peu d'humour et de fantastique pour rendre l'ensemble moins cataclysmique.
C'est une très belle lecture et j'en reconnais aisément les qualités, cependant, et en raison de sentiments tout personnels, je n'ai pas pu m'investir dans ce récit de fiction bien trop parlant à ma réalité.

Une lecture sympathique qui, il me semble, se repose trop sur la série. Alors oui, ce livre est un objet dérivé et il n'est pas question d'en attendre autre chose. C'est d'ailleurs avec plaisir que l'on retrouve divers éléments des différentes enquêtes de Castle / Beckett, et il est intéressant de voir comment l'auteur nous propose sa version du roman de l'écrivain tout en plaçant la narration du côté de l'inspectrice. Toutefois, il y a pour moi dans la structure du texte des lacunes directement issues de l'origine télévisée de l'histoire. Le premier élément qui m'ait marqué est le découpage du récit : très rythmé et parfois abrupte, on peut par exemple passer de l'arrestation d'un suspect au milieu de son interrogatoire exactement comme dans un script de la série au point où je pouvais presque entendre le "tintin tintin tin tin" en transition. Mais admettons, il n'y a rien d'insurmontable. Là où j'ai eu plus de difficultés, c'est avec l'absence de transcription des éléments non verbaux dans les échanges entre les personnages. Il faut parfois vraiment bien connaître la série et les mimiques des personnages pour savoir qu'une réplique est probablement générée en réaction à un type d'action précis (bousculade, geste de la main, etc.). Cela peut devenir un vrai frein à la lecture. On peut également retrouver des éléments dans les discours qui sont omniprésents dans les épisodes, mais qui rendent extrêmement mal par écrit comme le fait que l'inspectrice nomme ses collègues "les Gars" tout le temps (oui oui avec majuscule) même dans ses réflexions internes. Je pense que quelques synonymes de temps en temps n'auraient pas fait de mal.

Avec ce cinquième tome Emmanuelle Amadis boucle sa série en nous faisant un caméo de presque tous les personnages et en nous offrant deux petites romances de plus, celles des garçons de Louise et Anhem. Elle a toutefois fait un choix que je n'ai pas compris : fusionner deux couples de Sloak en un seul, ce qui donne Célien avec Zééva. C'est très frustrant, rendez nous Uziel !
Pour ce qui est de la trame, il n'y a pas vraiment de surprise, nouveauté ou d'intrigue, c'est principalement des explications pour amener le lecteur des tomes précédents au tableau final que souhaitait l'auteure.

L'univers graphique est très intéressant, manipulant constamment un jeu d'ombre pour présenter une dualité entre l'intimiste et le terrifiant. L'histoire, elle, repose entièrement sur la patience : celle de la fillette de retrouver sa tante, celle du professeur de voir les secrets révélés et celle du lecteur d'en apprendre plus sur cet univers.

Un troisième tome que j'ai trouvé mieux mené que le précédent. Arte développe de nouvelles compétences en tentant de garder avec acharnement un sourire aux lèvres et le fil de l'histoire prend un tour plus global en étendant les enjeux au niveau de la corporation des peintres.

C’est un vrai délice que de retrouver l’univers du Paris des Merveilles et tous les auteurs/autrices qui ont participé à ce livre ont de très belles écritures pour lui donner vie. Je m’attendais toutefois, au vu du titre, à des nouvelles dont les protagonistes étaient des malfaiteurs, des vauriens et autres bandits. C’est effectivement le cas pour la moitié d’entre elles ; celle de Pevel qui met en scène les Artilleuses et qui se déroule juste avant l’épisode de la BD éponyme nous l’introduisant au passage ; celle de Eriksen avec Alice, charmante détrousseuse et cambrioleuse professionnelle ; et celle de Levillain mettant en lumière un jeune voleur assumé naviguant entre sa famille, sa bande de gredins et les conséquences de son dernier larcin.
Les trois autres nouvelles sont également charmantes, mais relatant plutôt les péripéties de personnages de victimes, embrigadées bon gré mal gré, allant même parfois jusqu’à travailler avec notre cher inspecteur Farroux.

De petits récits de sorcières directement inspirés des belles figures féminines réelles ou fictives. Il est très agréable de faire défiler les belles illustrations et de sourire aux touches d'humour disséminées ça et là.

Tessa Gratton nous propose avec Blood Magic une lecture adolescente piochant librement dans le fantastique, le thriller et la romance. Je me suis surprise à développer une certaine estime au fur et à mesure de ma lecture pour la construction de ce récit et l’ambiance de romantisme gothique détaillés et assumés par l’auteure. Si ce livre a déjoué mes préjugés initiaux à son sujet, j’y ai tout de même relevé quelques lacunes dans la narration. Il y a effectivement plusieurs maladresses notamment dans l’expression de certains ressentis ou parfois dans l’interaction entre des personnages comme s’il manquait un élément entre l’état A et l’état B. Cela n’a rien de problématique pour la compréhension, on peut déduire de l’implicite mais c’est tout de même dommage et cela m’a amené à me demander si cet écueil venait de l’écrit d’origine ou de la traduction. Ce questionnement m’est venu d’un autre élément du récit que je sait être typiquement anglophone :

Spoiler(cliquez pour révéler)

le fait que Nick appelle Silla « mon bébé ». Si ce surnom est utilisé en français c’est rarement avec le possessif en déclaration directe et surtout cela s’éloigne de la connotation sexy pour se rapprocher purement de ce que des parents peuvent dire à leur bambin. Par ailleurs, je trouve ça parfaitement ridicule dans la bouche d’un adolescent.