Rouge sur rouge

“Eh bien, voilà un inspecteur qui ne se contente pas d’observer, dit-elle. Celui-là sait de quoi il parle.”

Si seulement c’était vrai ! Parce que le plaisir éprouvé à cet instant fut si intense que Nick sut que ce n’était pas une attaque, mais ce qu’on aurait pu considérer comme une crise cardiaque – une toute petite mutinerie physique, son cœur se mettant à battre de un-deux, un-deux à un rythme ternaire. Esposito rit à nouveau et mit sa main sur l’épaule de Nick. Nick se demanda si son coéquipier s’était rendu compte qu’il pourrait avoir besoin d’être calmé.

“C’est qu’il en sait, des choses, mon ami Nicky, et ce qu’il ne sait pas, il tient beaucoup à le découvrir. Ce qui veut dire qu’on va être obligés de revenir vous voir. Avez-vous besoin de quelque chose ? Peut-on vous rapporter quelque chose ?

— De quoi pourrais-je avoir besoin ?

— Je ne sais pas, moi, fit-il songeur, regardant autour de lui. De l’engrais, du fumier ?

— Non, je crois que, rayon fumier, j’ai tout ce qu’il me faut… Nicky ? Je devrais avoir quelque chose pour vous dans un ou deux jours.

— Nick, ça suffira, madame Ortega. Je repasserai.

— Nicky, je t’en prie, appelle-la Daysi, dit Esposito.

— Vous pouvez.

— Merci, Daysi. À bientôt alors.”