Ajouter un extrait
Liste des extraits
Il me rejoint et se colle quasiment à moi en soupirant d’aise. Et, encore une fois, je ne le repousse pas. Alors que je devrais. Mais, il ne me dérange pas, loin de là, et, de plus, j’avoue que d’autres préoccupations occupent mon esprit. Des préoccupations dont il reste le sujet principal, d’ailleurs. Parce que, non seulement il parle aux lapins, mais en plus il parle également aux lapins qui ne sont pas là… Des lapins toxicos, qui plus est. Vraiment, pas mal de choses m’échappent au sujet de cette personne. Il va falloir que j’aie une conversation sérieuse avec ma sœur !
Afficher en entier- Je ne peux rien t'offrir d'autre que ce que je suis, Adrian. Et je ne suis que ça. Éphémère et vide de sens. Je suis tellement désolé de ne pas pouvoir t'apporter ce que tu attendais. Désolé de ne servir à rien. Désolé de n'être que... moi.
Afficher en entier– Vous avez intérêt à m’apprendre tout ce que je dois savoir, et même plus ! Faites de moi ce que vous voulez ! Je m’en tape ! Il ne gagnera pas à ce jeu-là avec moi !
Faire de lui ce que je veux ?
Embrasse-moi grand fou, que je calme la trique qui obture mes cuisses à chaque pas !
Afficher en entier– Bon, je suis en retard à mon propre cours de cuisine. Marta m’attend dans dix minutes à la Maison d’Ophélia. Je vais faire court. Adrian, Bowie va t’aider.
J’accuse ses paroles sans comprendre.
– M’aider ?
– Oui ! Il sait cuisiner ! C’est même un chef reconnu dans son pays.
– Ah bon ? rétorque l’intéressé, lui-même surpris par l’annonce.
– Ce n’est pas ce que tu m’as confié hier soir ? insiste ma sœur en posant un regard noir sur lui.
– Ah ! Oui, effectivement.
Afficher en entierUne sorte de vague à l'âme me chatouille désagréablement et me plonge dans la mélancolie. Le spleen. Les réflexions grandement philosophiques que je peaufine depuis des années et desquelles j'ai conclu ce constat hautement intelligent et malheureusement sans appel : la vie est à chier, mais la mort c'est pire.
Afficher en entier[...] il m'a envoyé un mec hétéro, super sexy, totalement intouchable sur le front duquel est inscrit :
Achtung !
Forbidden !
No Way !
Touche à ton cul !
- Juste pour me faire chier, ouais !
Afficher en entier– On lui met sa carotte ?
Ah oui ! Bien sûr, la fameuse carotte nasale ! D’où un nez ressemble à une carotte, sérieusement ? Ces gens ont vraiment un problème en ce qui concerne l’anatomie, je ne vois que ça ! Moi, je n’ai jamais touché un bonhomme de neige de ma vie, mais si cette idée ridicule m’était passée par la tête, j’aurais choisi autre chose que deux bouts de bois et des carottes, c’est clair ! Et j’aurais ajouté une bécane pas loin. C’est sûr !
– Oui ! Il va être trop beau !
– Tu veux l’appeler comment ? demande la brebis en penchant la tête d’un air inspiré pendant que le gamin sort une carotte d’un sac posé entre nous.
– J’sais pas ! Mignon ?
Pitié ! Là, on frôle des sommets !
– Non… Je dirais… Bowie ? Comme le chanteur qui a les mêmes yeux.
Erreur, ma chère, Bowie n’avait pas les yeux vairons, malgré ce que raconte la rumeur.
– C’est qui ?
– Je te montrerai !
– Ana ? Je crois que tu as loupé l’heure !
Une voix masculine interrompt les deux zouaves affairés à me défigurer. J’ai presque envie de pleurer de reconnaissance, ces deux-là me semblent capables de tout.
– Ana ?
La meuf redresse la tête pour accueillir le propriétaire de cette voix… suave.
Silhouette athlétique, démarche énergique qui accapare mon attention autant que la leur.
– J’ai loupé l’heure de quoi ? demande la femme d’un air paumé.
– Ton Altesse ! s’écrie le môme en lui sautant dans les bras. Regarde notre bonhomme !
Son altesse ? Serais-je tombé chez les aristos ? Génial ! Je me disais aussi, cet endroit est mortellement chiant. Je comprends mieux !
Le type à la voix langoureuse s’avance et se place juste en face de moi.
Mazette !
Expression on ne peut plus ringarde, j’en conviens, mais c’est tout ce qui me vient à l’instant.
Je remercie mes créateurs en herbe de ne pas m’avoir pourvu de pénis, sinon j’étais grillé. Ce type, qui me mate avec attention, est…
Afficher en entierEt mon cœur y réagit sans me demander mon avis. Il ne devrait pas, cet homme n'est absolument pas pour moi. Mais j'ai appris depuis longtemps que nous ne sommes que partiellement maîtres de nos corps et de nos instincts. Ce que nous souhaitons ne fait pas souvent le poids face à ce que nous sommes.
Afficher en entierNous restons un moment immobiles. Silencieux. Pensifs. Envoûtés par cet instant parfait, en équilibre entre les espoirs et les regrets. Les promesses et les choses que l'on préfère oublier. Simplement biens tous les deux, peut-être même heureux de cette parenthèse que le temps nous offre et que nous savons éphémère.
Afficher en entierEh merde ! Cette fois, c'est clairement la catastrophe. J'aime Bowie. J'en suis même tombé totalement et éperdument fou. Possessif, dépendant et démentiellement amoureux.
Afficher en entier