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(...) Ruth aimait se réveiller de bonne heure pour aller fouler l'herbe fraîche gorgée de rosée; l'alouette chantait haut dans le ciel, et elle ne savait plus si elle marchait ou si elle se tenait immobile, tant la splendeur de ce monde merveilleux absorbait toute notion d'existence individuelle.
Première partie. Chapitre V
Afficher en entierElle avait le sentiment de s'ouvrir à un monde nouveau, à une conception plus vaste de la grandeur et de la beauté, devant ces montagnes qui se révélèrent bientôt dans leur pleine majesté.
Première partie. Chapitre V
Afficher en entierLe futur était enveloppé d'une brume dorée qu'il lui importait peu de pénétrer; mais sans lui, sans ce soleil illuminant le ciel de son existence, cette brume ne serait plus qu'une masse sombre et épaisse qui étoufferait tout espoir.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierRuth s'en retournait vers l'impatient Mr Bellingham quand son vieil ami la rappela, brûlant de la prévenir du danger qui semblait la guetter, mais ne sachant comment s'y prendre. Le langage de la Bible étant celui avec lequel il exprimait ses émotions et ses pensées, chaque fois que ses idées dépassaient le cadre du quotidien, il choisit de lui citer un passage des Écritures :
-Ma chère petite, lui dit-il quand elle fut près de lui. N'oublie pas que le Diable, comme un lion rugissant, rôde autour de nous cherchant qui il pourra dévorer. n'oublie jamais cela, Ruth.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierA l'époque, le soir, un feu joyeux crépitait toujours dans la grande cheminée du salon, même au plus chaud de l'été; car, avec ses murs épais, couverts au-dehors de vigne vierge et de lierre, et ses profondes banquettes de fenêtre, cette pièce pavée de pierre semblait constamment réclamer la gaieté et la chaleur d'un feu de bois. désormais, tout n'y était que désolation. Les feuillages projetaient des ombres noires sur les murs; le jeu de palet en chêne, la grande commode et les placards sculptés, jadis polis et lustrés au point que les flammes s'y reflétaient, paraissaient couverts d'un voile d'humidité qui leur conférait un aspect oppressant, tandis que les pavés du sol étaient piqués de salpêtre. Mais Ruth ne remarquait rien de tout cela. Elle voyait cette pièce telle qu'elle était autrefois, un soir de son enfance : son père, assis dans le fauteuil du maître, au coin de l'âtre, la pipe à la bouche, couvrant sa femme et son enfant d'un regard rêveur; la fillette qu'elle était, installée sur un tabouret bas au pied de sa mère qui lui faisait la lecture. De tout cela, il ne restait plus rien. Le pays des ombres avait tout englouti. Et pourtant, le souvenir de cette soirée semblait encore si vivace dans cette vieille salle que Ruth eut l'impression que sa vie présente n'était qu'un rêve.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierSa lecture achevée, il referma sa bible et soupira avec la satisfaction du devoir accompli. Les paroles de piété et de foi, même partiellement comprises, le pénétraient jusqu'au tréfonds de son coeur et lui apportaient toujours la paix.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierAssis dans la cuisine, le mari récitait les psaumes du jour à voix haute, son livre de prières ouvert devant lui -une habitude qu'il devait à une vie doublement solitaire puisqu'il était sourd. Il n'entendit point le pas léger des deux jeunes gens, lesquels furent frappés par l'écho quasi spectral qui s'élevait autour d'eux; un écho que l'on n'entendait guère que dans les maisons abandonnées.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierIls traversèrent en silence le jardin abandonné, égayé par les pâles fleurs du printemps. Une araignée avait tissé sa toile en travers de la porte d'entrée, conférant à la bâtisse un air de profonde désolation.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierIl était cinq heures passées lorsqu'ils atteignirent les grands arbres bruns qui ombrageaient la roue du moulin dans son immobilité sabbatique, encore humide de son immersion de la veille dans les eaux profondes et claires de la rivière.
Première partie. Chapitre IV
Afficher en entierLe dimanche vint, aussi lumineux que s'il n'y avait jamais eu ni chagrin, ni mort, ni coupable en ce monde; deux jours de pluie avaient rafraîchi la campagne, la rendant aussi attrayante que le ciel bleu qui la surplombait.
Première partie. Chapitre IV
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