S04- Le cri de l'épervier

L’œil béant du FM AR 15 remonta sous la gorge de Rourke qui sentit un frisson moite lui parcourir l’échine. Une main fit glisser le SG de son épaule. En un rien de temps, ses deux Detonics et son 357 tombaient sur l’asphalte avec un bruit mat. Le type savait s’y prendre. Rien à redire. Pas haut, mais large comme un bahut, pectoraux gonflés à bloc, il était torse nu malgré le froid piquant. Des tatouages sur les avant-bras dont un qui disait « À maman, pour la vie ». Une face ronde couturée de partout et des petits yeux bleus aussi acérés que des lames de rasoir.

— Salut ! fit-il. Drôle d’idée de venir glander par ici.

Rourke força un sourire sur ses lèvres.

— Je m’ennuyais. Je cherchais quelqu’un à qui parler.

Le type émit un ricanement rauque.

— Je crois que t’as trouvé ton maître en tout cas, hein ?

Et pour ponctuer son discours, il lui enfonça le canon du FM dans la glotte. Rourke gémit, glissa contre le mur, s’affaissant légèrement.

L’homme envoya les Detonics valser d’un coup de pied. Il grimaça :

— T’avise pas d’essayer un tour foireux ou je te fais éclater la cervelle.