S48- Les coupeurs de têtes

— Surtout, je vous en prie, John, ne tentez rien qui puisse mettre la vie de ces enfants en péril !

— Vous avez ma parole, Jennifer.

— Ô, mon Dieu ! Qu’il ne leur arrive rien.

Rourke secoua la tête, écarta Jennifer et avança vers l’asile. Jusqu’ici, aucun bruit. Rien qui pût attester que Goose était là, juste un sentiment, une impression. Une question de logique aussi. Le fuyard n’avait pas d’autre choix, en définitive.

La rue était dégagée. Seule, à proximité de l’asile, trônait la vieille camionnette Ford toute brinquebalante à la carrosserie cabossée, aux peintures écaillées. Une Ford grise aux gros pneus fatigués.

Et dans l’alignement de la rue, espacés tous les dix mètres, des tireurs embusqués dans les maisons. Ils attendaient l’ordre de tirer. Dans le sillage de Rourke il y avait Cyrius un fusil d’assaut M. 16 dans les bras, un bandana autour de la tête et, comme s’il se rendait à un rodéo, une vieille paire de santiags au bout ferré argenté.

Rourke lui fit signe de grimper dans la camionnette et de se cacher à l’arrière. Rourke poursuivit seul son chemin et il se trouvait maintenant au milieu de la rue.

Soudain, la porte de l’asile s’ouvrit. Rourke leva le chien de son automatique. La détente était prête et le percuteur impatient.