Extraits

J'ai l'impression pour la première fois de ma vie, que je suis entier. Que je sais où je vais, et surtout pourquoi j'y vais.

Peut on tomber amoureux de la même personne un peu plus chaque fois qu'on la voit? Je viens de le découvrir, apparemment !

– Steak ? Ribbs ? Saucisse ? Tu veux quoi ? me demande-t-elle. – Toi ! Elle hoquette de rire discrètement, sans jamais quitter le barbecue des yeux.

– Je suis pas au menu.

– Tu pourrais l’être… Elle tourne la tête vers moi et continue à rire doucement.

– Ben voyons ! L’avantage, avec toi, Dayton, c’est que t’es direct, t’y vas jamais par quatre chemins.

– Pour quoi faire ? C’est une perte de temps, souvent. Autant dire les choses comme elles sont, non ?

– Et ça marche ? Quand tu fais ça, les filles te tombent dans les bras automatiquement ?

– La plupart du temps, ouais. Tu l’as bien fait aussi, toi, non, tout à l’heure ?

Chapitre 3 :

Dayton

«… La belle se retourne, et je prends enfin le temps de m’attarder sur son cuir, si semblable aux autres, et en même temps si différent. Là, dans son dos, s’étale la plus ignoble des phrases :

« Propriété de Baxter ».

Putain de merde. C’est la régulière d’un type.

Je ne sais pas qui est ce Baxter mais, à ce moment-là, je me prends à le détester du plus profond de mon être. Parce que, d’un coup, mon joli coup de cœur ne se transformera jamais en bon coup d’un soir. Elle est prise et intouchable. … »

Chapitre 1 :

Monroe

«… Dans deux jours ? Ou deux minutes ? Allez savoir. Avec lui, tout peut déclencher un accès de folie. Alors je ferme les yeux, et me concentre sur le calme revenu.

– Dis-moi que tu m’aimes, me demande-t-il soudain. Et que tu ne me quitteras jamais.

– Je t’aime. Je ne te quitterai jamais.

Ma réponse a fusé, automatique. Comme chaque fois qu’il me la pose. Ce n’est plus vrai depuis longtemps, mais c’est celle qu’il veut entendre, et aucune autre. Me croit-il ? Je n’en sais foutrement rien. Et ça m’est égal, je crois.

Ses doigts s’enroulent autour d’une de mes mèches qui tombent devant mes yeux, tandis qu’il parsème mon visage de baisers doux, du haut de mes joues jusqu’à l’arête de ma mâchoire.

– Tant mieux, me susurre-t-il.

Ses lèvres s’approchent de mon oreille, comme le ferait un amant énamouré. Je ne suis pas dupe de ses attentions. Il m’embrasse une dernière fois dans le cou, avant de se figer et de lancer :

– Parce que, sinon, je te tuerai. … »

– Monroe ? Pourquoi est-ce que tu me fuis ?

Elle ouvre de grands yeux, comme troublée.

– Quoi ? glapit-elle. Mais non, je ne te fuis pas… je…

– Pourquoi ne pas me regarder, alors ?

Elle ne répond pas, et se contente de m’observer de ses iris sombres qui virevoltent sur les miens. Puis elle commet l’erreur fatale, celle qui va la plonger dans l’abîme : ses yeux descendent sur ma bouche. Elle les remonte, vite fait, mais c’est trop tard. Elle pense à la même chose que moi, et ne peut plus le cacher. Alors j’approche mes lèvres des siennes, lentement, pour ne pas la brusquer.

– Ne fais pas ça, Dayton, murmure-t-elle dans une plainte, comme si elle souffrait de le dire.

– Pas quoi, Monroe ? rétorqué-je, mes lèvres frôlant les siennes.

– M’embrasser !

– T’en as autant envie que moi, la coupé-je, sans cesser de regarder ses deux belles lippes charnues.

– Non…

Sa bouche dit non, ses yeux tout le contraire. Alors, j’étreins délicatement sa hanche, la faisant tressauter.

– Je vais t’embrasser, Monroe, et je suis sûr que tu vas me laisser faire.

Elle ne répond plus rien. Et je sais, à ce moment-là, que c’est gagné. Alors, doucement, je pose mes lèvres sur les siennes.