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« Elle était ma rédemption. »

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« Et maintenant, elle était à moi, et j’étais à elle.

Son propre monstre. »

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Il n’y aurait pas assez de sexe ni d’alcool dans ma vie pour brûler cette image particulière de Lucia, mais peut-être le méritais-je ? Méritais-je de me sentir coupable ? Je devrais être un homme et l’admettre. J’avais permis que tout cela se produise, après tout. J’étais resté les bras croisés et je n’avais rien fait

Et maintenant, elle était à moi, et j’étais à elle.

Son propre monstre.

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J’attendis en silence. Je l’écouterais d’abord et lui dirais d’aller se faire foutre après.

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— Ne contrarie pas mon père. Il gagne toujours.

— Tout le monde perd un jour ou l’autre.

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Mais son père, Franco Benedetti, le chef de famille, cet homme que je méprisais, s’approcha. Il n’essayait même pas de cacher le plaisir que lui procurait la situation.

Je me raclai la gorge et retrouvai enfin l’usage de ma voix.

— Pourquoi êtes-vous ici ? Vous n’avez pas le droit.

J’entendis ma question, je savais que c’était la même que celle que j’avais posée à ma sœur.

— Je suis venu te présenter mes condoléances.

Franco se pencha vers moi en regardant autour de nous comme si nous étions des conspirateurs.

— En fait, reprit-il d’un ton plus bas, je n’aurais manqué ça pour rien au monde.

Je ne réfléchis pas. Je ne fis rien d’autre que de ressentir la colère, la rage brûlante qui se répandait en moi. Serrant les poings, je crachai sur sa chaussure. Sauf qu’il bougea au dernier moment et que je le ratai. Quand je levai les yeux, le visage de Salvatore exprimait la stupeur et celui de Franco vira au rouge, témoignant sa fureur. Bien que je tienne bon, mon cœur cognait contre ma poitrine. Je n’étais pas sûre qu’il ne me frapperait pas. Entre cela et mon commentaire à Isabella, c’était peut-être ce que je cherchais. Salvatore me saisit le bras.

— Excuse-toi !

— Non ! répondis-je, les yeux rivés sur les yeux noirs de son père.

Dominic, le frère de Salvatore, qui se tenait à quelques mètres de là, s’interposa. Il avait le sourire aux lèvres en posant son bras sur les épaules de son père. Salvatore se crispa à mes côtés.

— Nous attirons l’attention. Allez, Paps. Allons-y.

Je croisai le regard de Dominic. J’aurais juré qu’il appréciait le spectacle.

— Excuse-toi.

La poigne de Salvatore se resserra autour de mon bras.

J’inclinai la tête sur le côté.

— Je suis désolée d’avoir raté la chaussure, dis-je avec un sourire insolent.

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- Salvatore…

- Silence.

Je soulevai sa robe jusqu’à la taille. Elle se débattit, mais je la maintins à plat, tirant sa culotte vers le bas pour la faire glisser sur ses hanches jusqu’à ses chevilles.

- Estime-toi heureuse qu’il ait fermé les portes.

- Tu ne peux pas…

Je saisis une poignée de ses cheveux et je me penchai près de son oreille.

- Une seule putain de gorgée. Tu aurais pu boire à sa mort, en secret, pour ce que j’en avais à faire, mais il fallait que tu refuses. Maintenant, tu en paies le prix.

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Je suis... Mon monde, Lucia, il est sombre. Il fait si sombre à l'intérieur. Tu mérites la lumière. Tu mérites l'insouciance, le bonheur et la légèreté. Tellement de lumière.

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Qu'allais-je lui dire ? Comment expliquer que j'étais jalouse et blessée ? Que malgré tout ce qu'il m'avait fait, tout ce qu'ils m'avaient fait, je voulais être avec lui. Parce que c'était la vérité. Je voulais Salvatore.

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« -Trop de haine. Trop de pouvoir, répondis-je. Trp de soif de sang et de vengeance. La guerre ne transforme jamais des ennemis en amis. C’est le contraire. Elle solidifie cette rancœur. La guerre entre Benedetti et DeMarco a peut-être eu lieu au temps de nos pères, mais nous héritons de la haine, du mauvais sang. Ça ne s’en va pas comme ça. Elle se transmet de génération en génération. »

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