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- "Tous les fermiers disaient : "Mais qu'est-ce que nous allons faire ? Nous sommes tous en train de mourir de faim." Ils avaient adressé des prières à Dieu mais Dieu ne les avait pas aidés. Alors ils demandèrent à un prêtre boii ce qu'ils devaient faire. Les Boii étaient les premiers Bohémiens, d'accord ? Le mot "Bohême" vient de Boii. La plupart des Boii avaient été massacrés environ cinquante ans avant la naissance du Christ mais quelques uns avaient survécu et ils pratiquaient toujours la magie. Ils vénéraient la terre, les rivières et le ciel, vous voyez ce que je veux dire ?
Bref, le prêtre boii leur dit la chose suivante : vous allez choisir l'un d'entre vous, l'emmener dans la forêt, l'éventrer et planter un arbre dans ses intestins. Alors l'arbre poussera dans ses intestins, et bientôt vous serez incapables de dire ce qui est un arbre et ce qui est un homme. Ils pousseront ensemble et vous aurez un arbre-homme. C'est l'origine du nom Janek-le-Vert.
Afficher en entierAu-dessous de la fenêtre, il y avait un bureau en bois de pin tout à fait ordinaire et délabré. Une chaise en bois courbé peinte en noir était placée à côté. Le bureau disparaissait sous des piles de livres ouverts, des carnets jaunis et des dizaines de crayons ... littéralement des dizaines de crayons, une véritable forêt de crayons, de longueurs et de grosseurs variées. Un énorme Bowie knife était posé près des crayons. La lame était rouillée et le manche entouré d'une lanière de cuir. Luke prit le couteau et le soupesa dans sa main, puis il testa le fil. La lame était peut-être rouillée, mais elle était affilée d'une façon presque incroyable.
Il était clair que Terence se servait de ce couteau pour tailler ses crayons. Une corbeille à papier, placée sous le bureau, était remplie, d'un bon quart, de rognures de bois de cèdre odoriférant.
Le couteau avait eu un autre usage. Le bord du bureau, sur le côté gauche, avait été tailladé et rogné, et le coin sculpté de manière à représenter le visage courroucé d'un homme.
- "Il a dû mettre des heures pour sculpter ce visage," fit remarquer Luke [le sheriff].
- "Il restait dans cette pièce pendant des heures," dit Iris.
Une gravure était punaisée au mur, près de la fenêtre. Une gravure en noir et blanc grand format, d'environ cinquante centimètres sur trente, imprimée sur du papier à cartouche épais. Elle avait été manifestement pliée et dépliée de nombreuses fois ; elle était mouchetée et décolorée par la lumière du soleil et l'humidité. Elle représentait un homme étrange qui souriait et marchait dans l'herbe ondoyante d'un champ stylisé. D'un côté du champ, le soleil brillait avec éclat. De l'autre côté, des nuées d'orage s'amoncelaient. L'homme était vêtu d'un manteau fait entièrement de feuilles de laurier et maintenu par des serpentins. Il était coiffé d'un chapeau conique, également fait de feuilles, et tenait dans sa main un bâton, taillé dans un arbre en fleur.
La gravure fourmillait de centaines de petits détails surréalistes. Dans un coin, un groupe de rats noirs jouaient aux dés. Dans un autre, une jeune fille nue enfonçait son bras jusqu'au cou dans l'oreille d'un lapin. Luke releva le bas de la gravure afin de pouvoir lire la légende. Elle disait simplement : "Mummer - K. Bulstrode fecit."
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