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Comme il devait être heureux d'être ainsi aimé, d'être ainsi embrassé dix fois, vingt fois par jour, et de pouvoir lui-même embrasser de tout son coeur cette belle dame, sa mère, dont j'osais à peine toucher la main lorsqu'elle me la tendait !
Afficher en entierEt ce qui valait mieux encore que la force que je sentais dans mes membres, c'était l'amitié que je me sentais dans le cœur.
Je n'étais plus seul au monde.
Dans la vie j'avais un but : être utile et faire plaisir à ceux que j'aimais et qui m'aimaient.
Une existence nouvelle s'ouvrait devant moi. J'évoquai le souvenir de Vitalis, et je me dis en moi-même : En avant !
Afficher en entierLise ne savait pas lire, mais, en me voyant plongé dans les livres, aussitôt que j'avais une heure de liberté, elle eut la curiosité de savoir ce qui m'intéressait si vivement. Tout d'abord elle voulut me prendre ces livres qui m'empêchaient de jouer avec elle ; puis, voyant que malgré tout je revenais à eux, elle me demanda de les lui lire, et puis de lui montrer à lire dans l'imprimé. Grâce à son intelligence et malgré son infirmité, les yeux suppléant aux oreilles, j'en vins à bout. Mais la lecture à haute voix, qui nous occupait tous les deux, fut toujours préférée par elle. Ce fut un nouveau lien entre nous. Repliée sur elle-même, l'intelligence toujours aux aguets, n'étant point occupée par les frivolités ou les niaiseries de la conversation, elle devait trouver dans la lecture ce qu'elle y trouva en effet : une distraction et une nourriture.
Afficher en entier— Maman Barberin était très douce pour notre vache la Roussette, lui dis-je.
— Elle avait raison, reprit-il. Tu me donnes une bonne idée de maman Barberin ; c'est qu'elle savait ce que les gens de campagne ignorent trop souvent, qu'on obtient peu de chose par la brutalité, tandis qu'on obtient beaucoup, pour ne pas dire tout, par la douceur. Pour moi, c'est en ne me fâchant jamais contre mes bêtes que j'ai fait d'elles ce qu'elles sont. Si je les avais battues, elles seraient craintives, et la crainte paralyse l'intelligence. Au reste, en me laissant aller à la colère avec elles, je ne serais pas moi-même ce que je suis, et je n'aurais pas acquis cette patience à toute épreuve qui m'a gagné ta confiance. C'est que qui instruit les autres s'instruit soi-même. Mes chiens m'ont donné autant de leçons qu'ils en ont reçu de moi. J'ai développé leur intelligence, ils m'ont formé le caractère.
Afficher en entier— [...] Apprends donc que dans la vie le paraître est quelquefois indispensable ; cela est fâcheux, mais nous n'y pouvons rien.
Afficher en entier— [...] Comprends aujourd'hui, mon garçon, que la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu'on veut.
Afficher en entierJe suis un enfant trouvé. Mais, jusqu'à huit ans, j'ai cru que, comme tous les autres enfants, j'avais une mère, car, lorsque je pleurais, il y avait une femme qui me serrait si doucement dans ses bras en me berçant, que mes larmes s'arrêtaient de couler.
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