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Extrait

Extrait ajouté par Ellana06 2018-06-27T22:28:08+02:00

Mena en avait entendu assez. Elle en avait par-dessus la tête de ces Highlanders enragés. Il était temps qu’on leur inculque un peu de bon sens anglais.

Elle se tourna vers Andrew.

— Comment osez-vous dire de telles horreurs à votre père ? Pour qui vous prenez-vous ?

L’adolescent en resta bouche bée.

— Il consacre sa vie à assurer votre avenir, poursuivit-elle en agitant l’index sous son nez. À vous protéger et à faire votre bonheur, et vous, vous lui tournez le dos. C’est un soldat… non, un héros. Certes, il vous a demandé des sacrifices, mais il mérite votre respect et votre admiration. Un jour, quand il ne sera plus là et que, plaise à Dieu, vous aurez des enfants à votre tour, vous comprendrez. Le monde recèle bien des dangers et des cruautés. Vous saurez alors les horreurs que les gens peuvent perpétrer les uns contre les autres et de quelles folies il vous a protégé. Vous aurez alors tant de choses à lui dire, tant de gratitude à exprimer, tant de questions à poser, tant de choses à partager… et il sera trop tard. Alors prenez Rune avec vous et allez vous coucher. À votre réveil demain matin, vous formulerez les excuses les plus sincères que vous ayez jamais prononcées de votre vie. Vous m’avez comprise, Andrew Mackenzie ?

Il y eut un long silence perplexe dans le couloir. Elle planta ses poings sur ses hanches.

— Alors ?

Au bout d’un moment, le garçon acquiesça sans un mot.

Elle tourna alors sa colère vers le laird Mackenzie, qui la regardait comme si elle était un objet de curiosité inédit, la stupeur étouffant son irritation. Puis ses yeux se baissèrent de nouveau vers ses seins.

Croisant les bras, elle lui adressa un regard noir.

— Ne comprenez-vous pas qu’il n’y a rien de mieux pour un enfant esseulé que l’amour d’un petit animal ? Peut-être que si vous aviez eu la compagnie et l’affection d’un chien, vous ne seriez pas aujourd’hui un ogre incurable.

Il baissa brièvement les yeux, cachant le même dépit juvénile qu’avait exprimé son fils.

Elle se tint entre les deux entêtés, qui fixaient un même point sur le tapis. Elle pointa l’index sur Ravencroft.

— Vous, vous êtes ivre, et vous, ajouta-t-elle en désignant Andrew, épuisé. Nous réglerons mieux ce problème après une bonne nuit de sommeil. Allez vous coucher tous les deux, sinon…

Elle laissa sa phrase en suspens, principalement parce qu’elle ignorait totalement ce qu’elle pourrait faire si l’un d’eux rechignait.

Liam leva ses yeux noirs vers elle avec une expression des plus étranges, et elle retint son souffle. Puis il pivota sur ses talons et s’éloigna.

Elle se tourna alors vers Andrew qui la dévisageait avec des yeux ronds comme des soucoupes, lui montra sa chambre puis le suivit tandis qu’il traînait les pieds, tel un condamné marchant vers la potence.

Pendant que Mena défroissait ses draps et lui préparait son lit, il déclara derrière elle :

— Je ne pensais pas ce que j’ai dit.

— Je sais.

Elle était elle-même étonnée par sa réaction. Elle, qui avait été une oie blanche toute sa vie, venait de tenir tête non pas à un mais à deux hommes.

L’un d’eux étant réputé pour tuer ceux qui l’énervaient, il comptait sans doute double.

— Vous croyez qu’il le sait ? demanda-t-il en déposant Rune sur le tapis. Que je ne souhaite pas vraiment sa mort ?

Elle tapota l’oreiller pour le regonfler avant de répondre.

— Je crois, oui. Vos paroles étaient cruelles et l’ont sûrement blessé. Mais il est bien placé pour savoir que la colère nous fait souvent dire n’importe quoi.

— Vous avez été courageuse.

L’admiration dans sa voix la fit sourire, et elle se tourna vers lui.

— Imprudente, surtout. Je suis désolée d’avoir parlé si durement.

Il haussa les épaules.

— Il était vraiment très fâché, observa-t-il.

— Vous pouvez le dire.

— À votre avis, que va-t-il faire ?

Mena contempla l’adorable petite créature à ses pieds. Elle tentait de se gratter derrière l’oreille et tombait chaque fois à la renverse.

— Il changera peut-être d’avis au sujet de Rune demain. Il s’emporte facilement, certes, mais c’est un homme raisonnable. Il y a encore de l’espoir.

— Non, je voulais dire : croyez-vous qu’il vous renverra ?

— Ah.

C’était une bonne question. Sans doute était-elle allée trop loin. Peut-être trouverait-elle Jani devant sa porte le lendemain matin pour l’aider à faire ses bagages.

Émue par l’inquiétude qu’elle lisait dans le regard d’Andrew, elle posa la main sur son épaule.

— Je n’en sais vraiment rien, mon chéri. J’espère que non.

Les traits du garçon se durcirent.

— S’il vous renvoie, je ne le lui pardonnerai jamais ! Je le jure. Je le haïrai jusqu’à sa mort, quoi que vous disiez.

Mena l’attira à elle et le serra dans ses bras.

— Ce serait une erreur tragique, Andrew. C’est moi qui ai trahi sa confiance. Il serait dans son droit en se débarrassant de moi. Voilà pourquoi il ne faut pas mentir. Vous le comprenez, à présent ?

Quelle ironie ! Désormais, non contente d’être une menteuse, elle était également hypocrite.

— Oui, répondit Andrew dans le creux de son épaule.

— Maintenant, au lit, ordonna-t-elle en le libérant.

Elle ramassa Rune sur le sol et la déposa dans les bras d’Andrew. Le chiot se mit aussitôt à lui lécher le cou.

— Tout ira mieux demain, assura-t-elle. Nous trouverons une solution, ne vous inquiétez pas.

Des larmes coulaient dans les cheveux d’Andrew lorsqu’il posa la tête sur l’oreiller et qu’elle le borda. Elle caressa ses cheveux soyeux.

— Quoi qu’il arrive, sachez que je suis de votre côté, mon chéri. Votre père aussi. Nous voulons tous deux votre bien.

L’air toujours un peu buté, Andrew hocha la tête.

Elle éteignit la lumière et se dirigea vers le seuil.

— Bonne nuit, mademoiselle Lockhart.

— Bonne nuit, Andrew.

Elle se retint de justesse de lui dire qu’elle l’aimait, même si c’était ce qu’elle ressentait. Ravencroft avait engendré un enfant attachant.

Elle referma doucement la porte derrière elle avec un soupir las, puis examina le couloir. Une fois sûre qu’il ne contenait ni démon ni marquis, elle se dirigea vers sa chambre.

Andrew n’était pas le seul à attendre son sort avec angoisse. La nuit serait longue, et elle savait déjà qu’elle ne pourrait fermer l’œil. Peut-être ferait-elle mieux de se rendre dans la bibliothèque pour chercher un livre.

Elle changea aussitôt d’avis. D’une part aucun livre ne pourrait retenir son attention, d’autre part elle ne se sentait pas rassurée dans la bibliothèque après son étrange… rencontre de l’autre jour.

La porte de sa chambre était entrouverte, le loquet ayant été arraché du montant. Tandis qu’elle la refermait derrière elle et faisait de son mieux pour la bloquer, les accusations que Ravencroft lui avait lancées au visage lui revinrent en mémoire. Elle avait été folle de se laisser entraîner dans le secret d’Andrew. Aveuglée par l’amitié qui naissait entre eux, elle avait menti à son employeur. Depuis qu’elle avait accepté cette vie d’imposture, elle s’enfonçait dans le mensonge, au point qu’elle craignait de perdre totalement son intégrité.

En vérité, elle ne pouvait blâmer Ravencroft de l’avoir soupçonnée. Contrairement à elle, il n’était pas idiot et avait compris depuis longtemps qu’elle lui cachait quelque chose.

Qu’arriverait-il s’il découvrait l’étendue de sa tromperie ?

La chandelle s’était éteinte, et la chambre n’était illuminée que par le clair de lune argenté qui filtrait par la grande fenêtre et dessinait une croix tordue sur le tapis.

Elle s’approcha de la fenêtre pour contempler l’astre lumineux qui flottait bas dans le ciel. Des nuages gris irisé poussés par le vent d’automne glissaient devant le croissant de lune, fragmentant sa lueur sur le paysage verdoyant de Wester Ross et sur la mer.

Elle n’aurait jamais pensé s’attacher autant à ce lieu sauvage et merveilleux – ainsi que, elle devait se l’avouer, à son laird obstiné. À ses enfants, à son personnel, même aux pierres froides de son château. Et voilà qu’à cause de sa sottise elle allait être contrainte de partir.

Ce soir, elle avait remporté une victoire personnelle en tenant tête aux accusations déraisonnables du marquis, une victoire qui risquait de lui coûter très cher.

— Vous aviez tort.

La voix grave chargée de douleur et de honte transperça le silence de la nuit.

Mena plaqua ses deux mains sur sa bouche pour étouffer un cri. Elle se retourna.

La lune bordait d’une ligne argentée la silhouette du marquis. Son visage était invisible. Il était assis sur une chaise, drapé dans les ombres qui semblaient l’avoir reconnu comme l’un des leurs.

Le Démon des Highlands n’était pas du genre à attendre le lever du jour pour s’attaquer aux problèmes. Non, il relevait toujours les défis dès qu’ils se présentaient.

Mena déglutit péniblement, la gorge nouée. Il allait lui régler son compte maintenant, ici, dans la nuit.

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