Ajouter un extrait
Liste des extraits
Je l’ai suivi du regard. Il avait une démarche lente, chaloupée, qui respirait l’arrogance, les épaules en arrière, balançant les bras de façon un peu trop ostentatoire. J’allais lui lancer une vanne stupide quand j’ai senti une main sur mon bras. J’ai tourné la tête. C’était Ali, la maman de Jack. — Qu’est-ce qui se passe ? a-t-elle demandé. Ali avait de grands yeux verts et une frimousse ouverte que je trouvais proprement irrésistible. J’ai eu envie de la soulever de terre pour la couvrir de baisers, mais ce n’était peut-être pas le lieu idéal
Afficher en entierJack était peut-être le plus grand des garçons sur le terrain, mais en cet instant, on aurait dit qu’il cherchait à rentrer dans un trou de souris. Le demi-sourire béat avait disparu. Sa lèvre tressaillait. Ses yeux papillotaient. Il était profondément mortifié, et moi je l’étais pour lui
Afficher en entierJe m’étais assis. Terese Collins. Les images affluaient : son bikini assassin, l’île privée, la plage baignée de soleil, son regard à faire fondre les dents, son bikini assassin. Le bikini mérite d’être cité deux fois.
Afficher en entierSes paroles sont restées en suspens. Je ne savais plus qui me parlait, elle ou la ville. C’est comme ça, Paris. On a beaucoup écrit sur sa beauté, sur ses splendeurs, et ma foi, tout est vrai. Chaque édifice est une petite merveille d’architecture, un régal pour l’œil. Paris est une belle femme qui ne sait belle, qui aime ça et qui n’a pas à se forcer pour le prouver. Qui plus est, Paris vous donne l’impression de vous sentir – à défaut de terme plus approprié – vivant. Correction, Paris vous donne envie de vous sentir vivant. D’agir, d’être et d’en savourer chaque instant. On veut ressentir, tout simplement, et peu importe quoi. Toutes les sensations sont magnifiées. Paris vous donne envie de rire, de pleurer, de tomber amoureux, d’écrire un poème, de faire l’amour et de composer une symphonie.
Afficher en entierLe pub était vieux et décrépit, avec un petit air factice qui ne l’en rendait que plus authentique. Les femmes étaient grandes, avec une forte poitrine et une tignasse en désordre. Beaucoup portait un sweat Flashdance, genre qui découvre une épaule. L’une d’elles a lorgné Win. Il lui manquait plusieurs dents. Elle avait de petits rubans dans les cheveux, qui ne retenaient rien du tout, style Madonna à l’époque de Starlight, et son maquillage semblait avoir été appliqué avec des balles de paintball dans un placard sans lumière.
Afficher en entierL'extérieur avait été bâti pour durer des siècles et des siècles; l'intérieur avait le charme et l'originalité des toilettes d'une station -service.
Afficher en entierLe coach Bobby a réagi de manière prévisible. Il a fait un pas en avant et m’a balancé un coup de poing crocheté. Or un crochet n’est jamais efficace contre un lutteur aguerri. On l’apprend vite à ses dépens : la plus courte distance entre deux points est la ligne droite. Autant le savoir quand on en vient à distribuer des coups. Je me suis déporté vers la droite. Pas beaucoup. Juste assez pour parer le coup de la main gauche et garder la bonne distance pour riposter. J’étais maintenant dans la zone de défense de Bobby, une zone bien exposée. Le temps avait ralenti. J’avais plusieurs points faibles à ma disposition
Afficher en entierQu’avais-je promis, au juste ? Je me suis rappelé les paroles exactes d’Ali : « N’y va pas, dans ce bar. Promets-le-moi. » Bien, ça ne se passerait pas dans un bar mais sur un terrain boisé derrière un lycée. D’accord, j’allais enfreindre l’esprit de la loi, mais pas sa lettre. Or c’est la lettre qui comptait. — Allons-y, ai-je dit. Nous nous sommes dirigés tous les six vers le bois. Win sautillait presque. Au bout d’une vingtaine de mètres, les arbres se firent plus rares. Le sol était jonché de mégots et de canettes de bière. Le lycée. Ça ne changéra jamais
Afficher en entierLa Jag de Win s’est arrêtée à distance. Moi, je conduis une Ford Taurus, un vrai aspirateur à belettes. Win déteste ma voiture. Il refuse de monter dedans. J’ai sorti mes clés et pressé le bouton de déverrouillage automatique. Les portières se sont débloquées avec un clic. Je me suis glissé à l’intérieur. L’Expédition est alors passée à l’action. Elle a accéléré pour se placer juste derrière moi, me bloquant la sortie. Le coach Bobby en a surgi le premier en tripotant son bouc. Ses trois acolytes ont suivi
Afficher en entierRude journée, ai-je dit.” Ce sont des choses qui arrivent. Ne t’en fais pas, hein. Tu as fait de ton mieux, c’est ce qui compte. Et j’ai ajouté quelque chose que le gamin ne comprendrait pas, mais qui était la stricte vérité : — Au fond, ces matchs n’ont pas grande importance. Ali a pris son fils par les épaules. Il m’a lâché, s’est tourné vers elle, cachant à nouveau son visage. Nous sommes restés ainsi une bonne minute en attendant qu’il se calme. Puis, avec un sourire forcé, j’ai frappé dans mes mains
Afficher en entier