Extraits

On refuse d'admettre à quel point l'équilibre de notre vie ne tient qu'à un fil, sinon on deviendrait fou. Ceux qui ont tout le temps peur, qui ont besoin de médicaments pour fonctionner, c'est qu'ils ont pris conscience de la réalité, de la ténuité du fil en question.

On dit que vos possessions vous possèdent. C'est faux : ce sont les êtres aimés qui vous possèdent. Quand on aime on est otage pour la vie.

nombre de gens trouvent que le désir de vengeance est un sentiment stérile. On se sent vide après avoir fait du mal à un autre être humain, à supposer même qu'il l'ait mérité.

Ces comptes rendus étaient souvent si longs - Adam surfait beaucoup et visitait tant de sites, il avait tant d'«amis» sur MySpace ou Facebook - que les sorties imprimante occupaient un espace insensé. La plupart du temps, elle les parcourait en diagonale, comme pour limiter les incursions dans son intimité, alors qu'en réalité elle ne se sentait pas le courage de tout savoir.

On dit que vos possessions vous possèdent. C'est faux : ce sont les êtres aimés qui vous possèdent. Quand on aime, on est otage pour la vie.

"Il était plus sain d'être entouré de gens dont on se préoccupait plus que de soi-même. Mais d'un autre côté, il y avait la crainte insupportable de les perdre. On dit que vos possessions vous possèdent c'est faux : ce sont les êtres aimés qui vous possèdent. Quand on aime, on est otage pour la vie."

Il y a des moments où l'on franchit le bord du précipice. Comme dans les cartoons Looney Tunes, quand le Coyote continue à courir alors qu'il n'est plus sur la falaise -il s'arrête, regarde en bas et comprend qu'il va tomber à pic, et qu'il n'y a plus rien à faire.

Mais parfois, peut-être même la plupart du temps, ce n'est pas aussi clair. Il fait noir, vous avancez à tâtons au bord de la falaise, sans trop savoir dans quelle direction vous allez. Vos pas sont hésitants; vous progressez en aveugle dans la nuit. Vous ignorez que vous êtes près du bord, que la terre meuble est sur le point de céder, qu'il suffit d'un faux pas pour vous précipiter dans les ténèbres.

Nash secoua la tête. Il était pris de vertige. La folie courait dans ses veines telle une décharge électrique. Chaque neurone tournait à plein régime. L'une des filles se mit à pleurer. Normalement, cela aurait dû l'affecter. En tant qu'être humain, il aurait dû être touché par ses larmes.

En fait, elles ne faisaient qu'accroître la sensation d'ivresse.

Est-on toujours fou quand on sait qu'on est fou ?

Oui, il avait envie de survivre, de sortir d'ici, mais la folie ne s'était pas seulement insinuée en lui, elle avait pris le dessus. Elle palpitait dans ses veines... il se sentait vibrer... il se sentait vivant.

        La discussion – Mike ne voulait pas la qualifier de dissension – avait duré un mois. Il avait essayé d’amadouer son fils, l’avait invité à l’accompagner au centre commercial, pour jouer aux jeux d’arcade avec lui, à des concerts même. Adam avait décliné. Il restait dehors jusqu’à pas d’heure, couvre-feu ou pas. Il ne descendait plus dîner. Ses notes avaient dégringolé. Ils réussirent à le traîner une fois chez le psy. Ce dernier avait cru déceler un comportement dépressif. Il avait suggéré un traitement médicamenteux, mais il voulait revoir Adam d’abord. Lequel avait refusé tout net