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CHAPITRE PREMIER
Ian Parker, la chemise soudée aux omoplates par la sueur, renonçant à trouver une place sous les platanes de l’avenue Habib Bourguiba, se gara en double file en face de l’International Tunisia Palace. Aussitôt repéré par le regard nettement réprobateur d’une « souris grise », contractuelle de la police tunisienne, qui écumait les alentours, un walkie-talkie accroché à l’épaule. Les Tunisiens avaient trouvé un moyen très simple de décourager les trop nombreux touristes algériens qui venaient remplir leurs coffres de provisions introuvables chez eux, mettant systématiquement des sabots de Denver aux véhicules immatriculés en Algérie à partir de la trentième seconde de dépassement...
Conduisant une voiture de location, Ian Parker ne craignait pas ce genre de mésaventure.
Abandonnant sa Fiat 127, il pénétra dans le hall de l’International Tunisia Palace, grande tour de béton assez tristounette.
Les rares employés en service, écroulés derrière leur desk, s’éventaient avec des journaux. Deux jours plus tôt, la climatisation de l’hôtel avait expiré dans un grand dégagement de vapeur. Alors que Tunis connaissait une des pires vagues de chaleur de son histoire ! Le thermomètre affichait joyeusement 60° au soleil et 45° dans les rares coins d’ombre... Comble de bonheur, on était en plein Ramadan, et les malheureux Tunisiens, interdits de nourriture et de boisson de l’aube à sept heures quarante-cinq du soir, se traînaient comme les naufragés de la Méduse.
Afficher en entierLe ciel étoilé était superbe et il n'y avait qu une légère houle qui ne la gênait pas. Elle se sentait parfaitement bien et son dos crawlé avait la régularité de celui d'une championne. Elle calcula qu'elle serait à l international à temps pour se coucher à une heure normale.
Sa rencontre avec Ian Parker faisait parties des impondérables, créant pour elle un risque minime mais réel. Or, dans ce qu elle avait mis en train, on ne pouvait tolérer aucune faille, aussi petite soit elle. L'élimination de l'Américain représentait donc un moindre mal. Avec un peu de chance, elle aurait le temps d'accomplir sa mission.
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