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Changer les consciences passait aussi, selon nous, par la création d’une université suruí capable de réunir les connaissances traditionnelles et scientifiques sur la forêt ; une façon de mettre ce savoir au service de tous et de l’utiliser pour mieux la protéger. Je reste persuadé que c’est le rôle des peuples d’Amazonie d’apporter cette contribution. Nous cultivons en effet depuis des millénaires le savoir ancestral de la grande forêt amazonienne et, à ce titre, notre priorité est d’attirer l’attention sur les risques considérables qu’entraînerait sa disparition.
Afficher en entierLe moratapo, par exemple, est une liane dont nous buvons une décoction pour nettoyer le corps. Nous disons « rénover » chez nous, parce que si le corps se purifie, l’esprit se rénove. N’est-ce pas important de le réaliser ? Chaque fois que j’ai eu de la fièvre ou une migraine, Perpeira, notre wáwá, est allé couper quelques feuilles d’un arbuste qui pousse autour de nos maisons. Une entorse ? Perpeira utilise des branches de capichanapua dont il râpe l’écorce pour en appliquer le suc sur la cheville. C’est un antalgique et un anti-inflammatoire puissant. Nous utilisons également la bave d’escargot pour ramollir la corne des pieds. Et quand j’ai mal aux dents, il me suffit de mâcher une simple tige de haïn : son goût acidulé non seulement anesthésie la bouche, mais soigne l’infection. Un œil rouge ? Notre wáwá coupe une branche d’ipaga dont il râpe et presse l’écorce pour en extraire un suc qu’il verse goutte à goutte dans l’œil irrité. Il blanchit instantanément ! La forêt offre ainsi des milliers de remèdes simples et efficaces que notre université suruí mettrait à la disposition de tous.
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