Extraits

« — Je ne peux pas tomber amoureuse, Célian. Je suis brisée.

— Bien. Soyons brisés ensemble, alors. »

« — Je pense que je voulais épouser Milton uniquement pour avoir quelqu’un qui me rattraperait si je tombais. Tu vois ?

Il enfonce ses mains dans mes cheveux et se penche pour m’embrasser sur le front.

— Je vois. Seulement, tomber entre de mauvaises mains, c’est aussi terrible que de s’écraser dans le vide. »

Le mot "musique" vient des muses, les déesses des arts dans la mythologie grecque. Je ne te l'ai jamais dit, par ce que je trouvais ça culcul, mais tu es ma déesse (surtout ton petit cul).

Fais de moi un bâtard heureux, Judith. Tu es la seule à détenir ce pouvoir.

Milton est le premier à briser mon délire. Mon petit ami infidèle a décidé que le fait qu’il ait baisé son éditrice n’était pas, tout compte fait, un motif de rupture valable. D’abord arrivent les fleurs et les SMS. Voyant que je les ignore – ou les donne à ma jolie voisine solitaire du dessus (je parle des fleurs, bien sûr : madame Hawthorne, la quarantaine et veuve, n’a pas besoin de lire les crétineries qu’il m’envoie en guise d’excuses pour avoir trempé sa saucisse dans un autre tube de ketchup juste après une garde éreintante à l’hôpital), Milton entreprend de demander à nos amis mutuels de jouer les médiateurs. Lesquels amis, trop contents de lui faire de la lèche pour le remercier du job qu’il leur a obtenu au sein d’un magazine prestigieux, viennent m’expliquer que Milton, c’est celui qu’il me faut. L’homme de ma vie. Qu’on partage quelque chose de spécial et que ce serait dingue d’envoyer valser ça à cause d’une erreur.

Quand sa bouche était sur la mienne.

Quand ses mains m'ont plaquée contre le mur.

Quand il m'a fait oublier mon père malade, les factures à la pelle et le chômage.

Sexy à tomber.

Fan des Smiths.

Cultivée.

Menteuse et voleuse.

Il ondule contre moi, allumant des salves de désir dans mon bas-ventre et, quand je gémis, il me pince le côté de la cuisse, si fort que je me débats, puis je finis par me rendre compte qu'enfoncer Les griffes dans sa peau, c'est très semblable à se noyer dans un baiser éternel.

Je suis impuissante.

Je veux être impuissante.

« Le cœur est un chasseur solitaire. » Mais mon corps, lui, a besoin de compagnie, ce soir.

Ma loyauté, je ne la donne à personne d’autre qu’à Judith et moi, à ce stade. Et non, il ne m’a pas échappé que je viens juste de faire passer le nom de Jude avant le mien.