Extraits

Respirant difficilement, Patrick veut sortir de la douche, presser son corps mouillé contre le corps fort de Will et demander « Comment dois-je gérer ces sentiments ? Je suis effrayé. Aide-moi. » Mais il ne peut pas. Parce que s’il le fait, alors ça devient une chose, là-bas, une admission qu’il ne peut pas reprendre. Puis les choses changeront. Pour la première fois de sa vie, il a quelqu’un dans sa vie à qui il tient. Avec Will, il a une amitié qui se faufile dans le noyau pourri de son cœur et fait son nid dedans, et puis il y a le sexe sérieusement phénoménal. Il ne veut pas déjà l’abandonner.

— Les bébés pleurent, dit Will pour la cinquantième fois depuis que Patrick l’a dit pour la première fois aux alentours de minuit.

— Et ils font caca.

— N’en parle pas, chuchote Will. Ce qui sort de cet enfant est démoniaque. Si tu dis son nom, ça va sortir de la poubelle et l’apocalypse va commencer.

— Des démons caca.

— Je pense que nous délirons.

— En plein délire.

La chaleur se répand à travers Patrick comme une douce foudre. Il veut plus de cette sensation tant qu’il peut l’avoir. Il peut l’appeler ce qu’il veut : joie, ocytocine. Et puis merde ; il peut même l’appeler amour.

- Je t'ai vu râler dans la cuisine en bas parce qu'ils avaient mis du thym dans tes boulettes de viande et que personne ne devrait mettre du thym dans les boulettes de viandes.

- Qui met du thym dans les boulettes de viande ? C'est dégoûtant. Ça devrait être un crime punissable de dix ans au minimum.

« Ce dernier le fixe avec attention.

— Aussi, je pense à toi.

Will renifle.

— Il s’agit encore de sexe.

— Non, je pense à ce qui fait que Will Patterson fonctionne. Qu’est-ce qui le rend unique ?

Will regarde son burger.

— Je ne suis pas unique. Il y en a treize à la douzaine comme moi.

— Oui, une tonne de personnes se balade et distribue de l’argent comme des bonbons pour la bonne cause.

— C’est…

— Good Works. Peu importe. Je t’aime bien. Ça, c’est unique, dit-il en plantant l’air avec sa fourchette. Tous les autres peuvent aller se faire voir. »

« — Patrick, nous avons encore eu une relation sexuelle cette nuit. Trois fois.

— Je sais ce que nous avons fait, Will.

— Et ?

— Et j’ai aimé. Et je ne regrette pas.

Will prend sa lèvre inférieure entre ses dents.

— Tu as vraiment aimé ?

— Mon petit pudding, tu étais là. Doutes-tu du fait que tu es le meilleur coup que j’ai eu de toute ma vie ?

— Le meilleur ?

— Sans équivoque. »