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Extrait ajouté par magdave 2010-08-26T15:20:04+02:00

1

Crunchy Nut

Les rires fusaient de toutes parts, et pour une fois, je ne pouvais même pas faire semblant de me joindre à l'hilarité générale. J'avais envie de prendre une de mes filles sur mes genoux et de la serrer très fort contre moi, mais j'avais appris à me dominer. À huit ans, ma benjamine elle-même s'estimait trop grande pour de telles manifestations publiques d'affection. Lorsque nous étions seules à la maison, pas de problème, seulement ce n'était pas dans ces moments-là que j'avais besoin de sa protection. Une main se posa sur mon épaule. Je scotchai automatiquement un sourire sur mes lèvres en me retournant.

« Merci mille fois pour tout ce que vous avez fait, dit la femme qui baissait son regard sur moi.

— Je suis contente d'avoir pu vous aider, répondis-je.

— Tout le monde s'accorde à dire que vous avez été fabuleuse. »

Un sourire radieux illumina le visage de ma benjamine. Si sa maîtresse disait que j'étais fabuleuse, c'est que je devais être capable de faire quelque chose de bien.

« J'attendais ce moment avec impatience », ajouta mon imposante interlocutrice en prenant la place voisine de la mienne. Je me crispai. Ma cadette, âgée de neuf ans, assise près de moi, de l'autre côté, n'avait pas remarqué la présence de la directrice de son école pour la bonne raison qu'elle était occupée à tendre le cou pour explorer du regard le fond de la salle. Depuis que nous étions assises, elle surveillait l'entrée. Je fis pivoter ses épaules en douceur, face à la scène.

« Il va venir, dis-je en jetant un rapide coup d'œil au siège vide. Ne t'inquiète pas.

— Je ne m'inquiète pas », me répondit-elle en se détournant illico.

Les lumières faiblirent et un murmure exalté s'éleva parmi les parents, les frères et sœurs et les autres avant de se dissiper peu à peu. Deux paires d'yeux noisette anxieux cherchèrent mon regard dans la pénombre de la salle.

« Il va venir, répétai-je en prenant les mains de mes filles, et à l'instant où la première note jaillit du piano, il apparut.

— Papa ! » soufflèrent-elles en bondissant sur leurs sièges.

Jimmy se glissa le long de l'allée étroite en déployant un charme tel que personne ne parut s'en offusquer, à part moi. Il s'arrêta même en chemin pour déposer un baiser sur la joue d'une bonne amie à nous et serrer la main de plusieurs papas.

« Assieds-toi », articulai-je.

Il se pencha pour m'embrasser et embrasser les filles.

« Désolé, chuchota-t-il. La réunion a duré plus longtemps que prévu. »

Je posai un doigt sur mes lèvres en désignant l'estrade. Les épais rideaux de velours vert s'écartaient pour révéler les rues sordides de Hell's Kitchen à New York, où des fillettes déguisées en garçons marquaient les fameux territoires des Jets et des Sharks, à grand renfort de sifflements, de claquements de langue et de crachats.

Puis l'agressivité s'évapora et ma fille aînée fit son apparition. Elle regarda vers nous comme à travers un miroir invisible, examinant son reflet avec autant d'intensité que l'assistance l'examinait elle-même. Mon imagination me jouait-elle des tours ou avais-je bel et bien entendu des cris étouffés monter de la salle ? Elle était d'une beauté phénoménale. Plus mûre et plus maîtresse d'elle-même qu'on est supposé l'être à quatorze ans — était-il possible que nous ayons un enfant de quatorze ans ? Mon regard était rivé sur Amber qui évoluait sur la scène avec une aisance parfaite tandis que mon cerveau sautait machinalement à sa prochaine réplique avant même qu'elle eût fini de proférer la précédente. J'étais impressionnée, fascinée, et tout aussi terrifiée. Quant à Amber, à en juger d'après la fixité du bas de sa robe, elle était solide comme un roc.

Elle était tellement belle. L'ai-je déjà dit ? Ses cheveux auburn étaient relevés par un ruban blanc, et sa robe stricte et proprette de bonne catholique n'entamait en rien la grâce de son long corps svelte. Elle avait une peau de la couleur du lait, mais lorsqu'elle ouvrait la bouche pour chanter, on oubliait le collège londonien pour jeunes filles pour se retrouver dans l'univers d'une Portoricaine à la veille de son premier bal.

Jimmy se pencha devant notre cadette et plongea son regard dans le mien. Il me serra la main à la briser, mais notre fille récupéra alors son père en posant résolument sa main sur ses genoux à elle. Je baissai les yeux sur les miens, le temps que la chaleur quitte lentement ma peau et que mes doigts recouvrent leur froideur perpétuelle.

Pendant l'entracte, Jimmy et moi eûmes droit à un déluge de compliments de la part de nos collègues parents, certains sincères, d'autres mi-figue mi-raisin, d'autres carrément grinçants. Comment se fait-il que je ne me souvienne toujours que de ceux-là ?

« Vous devez être si fiers. Quand Talullah a décroché sa bourse, j'ai fait en sorte qu'elle garde les pieds sur terre en l'obligeant à faire son lit tous les jours. Ça a fonctionné à merveille. Vous devriez en faire autant avec Amber pour que ça ne lui monte pas à la tête.

— Elle fait déjà son lit tous les jours, répondis-je, perplexe.

— Oh ! » s'exclama la femme, tout aussi déconcertée.

Nous restâmes bêtement plantées là jusqu'à ce qu'un nouvel « éloge » fende l'air comme un missile.

« Elle est merveilleuse, n'est-ce pas ? Vous allez avoir du pain sur la planche pour l'astreindre à garder les pieds sur terre, lança une dame aux manières empesées que j'avais tenté d'éviter en vain. Ce n'était pas une mince affaire de choisir une fille de troisième. Elle est tout à fait remarquable, c'était le bon choix, incontestablement, mais je crois que certaines mamans d'élèves de seconde ne sont pas très contentes. »

J'ouvris la bouche pour répondre, mais Jimmy fut plus rapide. « Merci pour vos tuyaux, mesdames. Nous serons sur nos gardes désormais. » Elles rirent sottement. Jimmy me saisit le coude. « Allons au bar, dit-il.

— Si j'étais toi, je m'assurerais qu'on ne nous empoisonne pas.

— Pourquoi moi ? demanda-t-il.

— Tu préfères te charger de coudre les étiquettes ?

— On en trouve qui se collent d'un coup de fer de nos jours, non ?

— Oui, mais sauras-tu répondre à cette question qu'est-ce qu'un fer ? »

Ses rides se creusèrent sous l'effet d'une concentration feinte.

« Tu as gagné. C'est moi qui bois en premier. »

Nous fûmes la cible d'autres commentaires « salutaires » tandis que nous nous frayions un passage à travers la foule, mais fort heureusement, comme je cumulais un total renversant de dix-huit années de scolarité pour mes filles dans cet établissement, je savais qui étaient mes amis et où les trouver. Derrière le bar. Mes amies, devrais-je dire, puisque les femmes dominent ma vie.

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Extrait ajouté par Jenta3 2017-07-26T14:25:29+02:00

Voilà ce que j'ai appris, dit Ben en ouvrant un sac de chips. Le mariage te donne une protection invisible face au monde. Tu disposes d'un punching-ball quand tu en as besoin. D'un complice s'il t'en faut un. D'un amant à dispo. D'un soutien permanent. Le plus compliqué, c'est de ne pas perdre de vue que la personne en question t'apporte tout ça en permanence. Tu en arrives à penser que tu ne le dois qu'à toi-même. Que tu es l'unique pourvoyeur de tous ces bienfaits. En conséquence, tu finis par en avoir marre des exigences de ton partenaire, du coût de ces services. La loyauté, le respect, la fidélité. Changer les ampoules quand tu te satisfaits très bien de vivre dans le noir. Le plus dur, garder le sens de l'humour. La rancœur s'installe peu à peu. La lassitude. La sensation qu'il te manque quelque chose alors qu'en fait tu as tout. C'est juste que tu ne t'en rends plus compte.

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