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Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour boire un verre à une minuscule terrasse abritée sous de grands parasols rayés.
– En temps ordinaire, c’est bourré d’étudiants, m’explique Orion, mais l’été, c’est plus calme.
Je ramasse une fleur tombée d’un buisson de pavots orange, juste derrière nous, et la glisse derrière mon oreille.
– Tu es magnifique, me lance-t-il en souriant.
– Merci.
Je porte toujours ma tenue de travail : un jean et un T-shirt conseillant « Arrête de rêver, commence à bosser ». Le code vestimentaire implicite de Shark Outdoors n’est guère porté sur le tailleur, à la notable exception d’Olivia. Bref, je ne me sens pas tellement sexy, surtout après une après-midi passée à courir en plein soleil après des gamins plein d’énergie. Mais, quand il me regarde comme ça, j’ai l’impression que ma marraine la fée vient de me donner un coup de baguette magique.
Afficher en entierL'espace d'un instant, devant sa colère, je suis tentée de nier, de prétendre que je n'ai rien à voir avec cette fille, sur l'écran, qu'il s'agit d'un sosie, d'une coïncidence… Mais je ne veux plus être lâche. Je prends une grande inspiration, prête à m'expliquer. Il ne m'en laisse pas le temps.
– Tu n'avais pas d'argent pour réparer ta voiture, hein ? crache-t-il.
J'ai l'impression qu'il vient de me donner un coup de poing dans le ventre. Parmi tout ce qu'il pouvait me reprocher, pourquoi faut-il qu'il ait choisi de me jeter la fortune de mes parents à la figure ? Je tente encore de parler :
– Je…
– Tu t'es bien fichue de moi, fiera !
Je tressaillis. Lâché avec tant de rage le surnom tendre devient une insulte. Je recule d'un pas. En même temps, une boule de colère se forme au creux de mon estomac.
C'est injuste !
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