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À sa façon de prononcer ces mots, je compris que Desmond ignorait qu'il lui avait emprunté sa clé. Lucas essaya de prendre un air penaud, mais je ne tombai pas dans son piège. C'était bien son genre de faire des conneries et de s'excuser ensuite. Ça ne l'empêchait pas de recommencer. Il n'avait pas retenu une seule foutue leçon. Sa ligne de conduite ne changeait pas : il est plus facile de s'excuser que de demander la permission.
J'en avais raz le bol.
— Rends-moi cette clé.
Lucas ne protesta pas et déposa la clé dans ma paume.
— Tu ne vas pas la lui donner ?
D'un geste du menton, il désigna Holden.
J'étrécis les yeux, bouillonnante de rage.
— Il en a une, et il l'utilise souvent, crachai-je.
Au cas où mon sous-entendu ne serait pas assez clair, j'attrapai Holden par la ceinture et ramenai son corps près du mien, non sans enrouler une bras possessif autour de sa taille. Le regard que je jetai à Lucas le défiait de protester. Bénie soit l'âme pervertie d'Holden, il ne réagit pas.
Afficher en entierSon souffle était chaud et porteur d’une légère odeur métallique. Il s’était nourri récemment.
Sa main s’élança à la vitesse de la lumière et enserra ma gorge. J’étais rapide, mais je n’étais pas un vampire de sang pur, et quand il raffermit sa prise, un cri de surprise m’échappa. J’avais supposé que ma réaction ne lui plairait pas, mais je ne m’attendais pas à une telle réaction.
J’essayais de me libérer, mais ses doigts se serrèrent davantage et comprimèrent ma trachée. Sang de vampire ou pas, j’avais besoin d’oxygène, alors j’arrêtai de me débattre et croisai son regard glacial. Ma respiration était saccadée et douloureuse.
— Tu me prends depuis trop longtemps pour un imbécile, jeune fille. Tu espérais pouvoir m’éviter encore longtemps ?
Je ne pouvais pas prononcer un mot, j’espérai donc que mon expression énervée suffisait.
— Tu n’es pas ce que tu prétends être.
Mon pouls, ce traître, s’accéléra. J’étais capable de conserver un visage impassible, mais la peur qui flambait en moi ne pouvait être réprimée. Mon cœur battait la chamade, et il m’était impossible de le dissimuler. De toute façon, en temps normal, il aurait pu l’entendre, là, avec sa main autour de mon cou, il le sentait en prime.
Mon idiot de corps avait confirmé ses paroles.
— Monica ne me le dira peut-être pas, mais toi si, n’est-ce pas ?
— Non, coassai-je.
Je regrettai d’avoir parlé quand il comprima si fort la peau fine de mon cou qu’elle se détacha sous ses ongles. Un filet humide et chaud me coula dans le cou et atteignit le devant de ma chemise. L’obscurité de ses yeux s’étendit, ils étaient entièrement noirs désormais. Quelque chose de nouveau l’emportait sur sa haine venimeuse.
La faim.
— Une goutte, et je saurai, murmura-t-il. Je saurai tout.
Une seule goutte ne suffirait pas. Il lui faudrait davantage que ce qu’il se trouvait sous ses ongles, mais s’il me mordait, il aurait accès à toutes les informations qu’il désirait.
Il n’apprendrait pas ce que Monica savait. Juan Carlos n’avait pas le pouvoir de lire mon histoire avec une seule goutte. Si c’était le cas, je ne me serais jamais retrouvée dans cette position. Mais s’il goûtait suffisamment de mon sang, il découvrirait ce que je dissimulais. En surface, je trompais les gens, et j’avais menti pendant si longtemps que j’avais enterré mon loup sans problème quand j’étais près des vampires. Mais mon sang ne mentait pas. Tout comme mon pouls quand il s’agissait de la peur. Mon sang était lourd du secret que je voulais désespérément lui cacher.
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