Ajouter un extrait
Liste des extraits
– Tu essaies de comprendre la logique des méchants. Ils n'en ont pas, Secret. Ils aiment tout détruire. Peut-être qu'ils voulaient juste voir s'ils pouvaient y parvenir, tu y as pensé ?
– Non...
– Eh bien...
– Impossible de comprendre comment quelqu'un peut faire une chose pareille sans raison. Il doit y en avoir une. Même si elle est stupide, je dois croire qu'il existe quelque chose. Personne ne brûle une ville entière parce qu'ils pensent que ça serait sympa.
– Il y a une première à tout.
J'essayai de ne pas y penser. Ce n'était pas possible. Quelle que soit la raison pour laquelle "ils" étaient venus ici, ce n'était pas seulement pour faire du grabuge. Peut-être pour tuer quelqu'un, ou établir un territoire ? Peut-être qu'ils essayaient de voler des tableaux dans un des musées, ou des médicaments dans les hôpitaux. Toutes ces excuses, aussi minimes et frustrantes soient-elles, valaient mieux que de ne pas avoir de raison du tout.
OK pour l'anarchie, mais ils étaient trop organisés. Ce n'était pas leur but.
Afficher en entierO’Brian se gratta la moustache et me fit un petit sourire.
— Je suppose je vais devoir présenter des excuses aux Wonder Twins.
— Comment ça ?
— Ils sont toujours fourrés ensemble, sur des affaires étranges. Comme dans X-Files.
Il secoua la tête et j’eus du mal à garder le visage impassible. Tyler travaillait effectivement pour le bureau surnaturel du FBI.
— Je pensais qu’ils étaient fous, vous voyez ? Finalement, ils avaient raison. Des zombies…
Il avait prononcé le mot « zombies » comme une fille au régime à qui on proposerait des glucides. Comme si c’était un gros mot, mais réel.
— Vous savez où ils sont ? insistai-je.
Il hocha la tête.
— Castilla est en bas, elle s’assure que les serrures de la prison fonctionnent et que ceux qu’on a coffrés ne posent pas de problème. Elle va bientôt remonter.
— Et Tyler ?
— Il est dehors. Il surveille les alentours à la recherche de zombies. Il devrait rentrer dans une heure. J’espère.
— Ce ne sont pas des zombies, cracha Genie.
— Quoi ?
O’Brian reporta son attention vers ma sœur.
J’avais envie de me mettre entre eux pour ne pas qu’il la voie, pour la protéger, même si je ne savais pas de quoi. Après tout, nous étions à peu près en sécurité ici.
— J’ai dit que ce n’étaient pas des zombies.
— Ah oui ? Et c’est quoi alors ? Parce qu’ils ressemblent à des morts vivants !
Je soupirai. Je n’avais pas prévu d’expliquer la différence au grand public ; discuter morts-vivants et zombies n’était pas très utile. Mais O’Brian avait posé la question, alors autant répondre.
— Je veux bien jouer les profs, mais on peut attendre que Cedes remonte ? Autant éviter de répéter plusieurs fois.
O’Brian acquiesça et posa son pistolet sur le bureau avant de s’assoir : il s’essuya le front avec son avant-bras et laissa échapper un gémissement.
— Je suis dans la police depuis trente-deux ans. J’ai travaillé dans les rues pendant le black-out de 2003, quand les gens dormaient dehors et qu’on avait peur de perdre le contrôle de la ville. Mais je vous le dis, je n’ai jamais rien vu de tel. Jamais !
— On est tous dans le même cas, déclara Desmond.
— Je n’ai jamais eu peur pour cette ville. C’est pire que ça. Je… J’ai peur. C’est la fin ?
— La fin des temps ? précisai-je. Non, je ne crois pas…
— Vous êtes bien affirmative.
— Si quelqu’un peut être sûr de l’Apocalypse, c’est Secret.
Afficher en entier