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" - Je trouve que vous ne parlez pas comme une Française, déclara-t-il.
Ghislaine sentit un grand froid l'envahir. Par la seule force de sa volonté, elle empêcha le plateau de trembler entre ses mains, dissimula la panique qui la glaçait. Elle jeta un coup d'oeil à Taverner, à son visage de furet et à ses dents jaunes, puis elle lui dit ce qu'elle pensait de lui. Dans un français cru, imagé, celui qu'elle avait appris dans les bas-fonds parisiens.
Taverner eut l'air impressionné.
- Ouais, ça, ça me paraît français. Jamais pu comprendre un mot de ce foutu patois.
Il ouvrit la porte et Ghislaine s'aperçut, horrifiée, que, pour quelque raison étrange, Nicolas Blackthorne avait élu domicile dans le petit salon particulier d'Ellen. Elle n'avait plus le choix. Pas question de faire demi-tour et de s'enfuir en courant sans risquer d'attirer l'attention sur elle, ce qu'elle tenait à éviter à tout prix. Il ne lui restait plus qu'à garder la tête baissée, à se taire et à espérer qu'il ne la reconnaîtrait pas.
Un instant, elle crut la pièce vide. La seule lumière était fournie par la cheminée et le reste du salon était plongé dans la pénombre.
- Tu devrais apprendre le français, Tavvy, dit une voix profonde. Tu serais encore plus admiratif. Elle t'a traité de fils de gorille en rut, elle a ajouté que tu manquais de ce qui fait un véritable mâle, et elle a suggéré que tu te nourrisses de déjections de singe... "
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