Commentaires de livres faits par SELYA19
Extraits de livres par SELYA19
Commentaires de livres appréciés par SELYA19
Extraits de livres appréciés par SELYA19
Pour Mike, ce n'était pas ça le bonheur. Le bonheur exigeait de l'honnêteté. Le bonheur pouvait être compliqué, douloureux même. Sans douleur, comment apprécier l'absence de douleur ? Sans peur, comment connaître la sérénité ?
Madame et Blake avançaient comme le font souvent les personnes d'un certain âge, en se mettant au pas l'un de l'autre. Peut-être la vie leur avait-elle enseigné la valeur d'avancer à deux, comme s'il fallait savourer la compagnie jusque dans le bruissement des pas qui s'acceptent.
- Il va mettre huit jours pour aller jusqu'en ville..., commenta Magnier.
- S'il éclate un pneu, il pourra descendre et le réparer sans même s'arrêter tellement il traîne, renchérit Hakim.
Les deux hommes éclatèrent de rire. Blake leur lança :
- Vous êtes en train de vous moquer de moi, je vous vois !
Magnier répliqua :
- Attention, il y a un arbre à deux cents mètres devant toi. Freine, tu vas le percuter demain soir !
- Vous en êtes capable puisque vous me l'avez dictée.
- Quarante ans trop tard, Manon. À l'époque, je ne savais pas dire les choses simplement, sincèrement. Il faut du temps pour l'apprendre. Quand on est jeune, on a peur de ce qui commence. On ne sait pas. Quand on est vieux, on a peur de ce qui risque de finir. On sait bien assez de choses mais on n'a plus l'occasion de s'en servir. Alors si mon expérience peut vous être utile, ma souffrance de l'époque n'aura pas été complètement vaine. Cette idée me plaît.
- On peut être violent sans insulter. Parfois, dire ce que l'on pense correctement peut s'avérer bien plus offensif que des mots qui n'ont plus aucun sens parce que tout le monde les emploie à tort et à travers.
Ces mots ouvrirent une brèche dans les peurs les plus secrètes de Sofia. Les certitudes dans lesquelles elle s'était drapée comme dans une couverture bien chaude commencèrent à s'effriter. La sécurité à laquelle elle s'était agrippée de toutes ses forces avait un prix. Était-elle prête à le payer ?
"N'était-ce pas le sujet du livre ? Amener les femmes à comprendre. Nous sommes simplement deux personnes. Il n'y a pas tant de choses qui nous séparent. Pas autant que je l'aurai cru."
Maxim attendit un instant, puis commença à réciter :
- De l'amour, Liebling. Et comment serions-nous perdus ? Sans amour. Qu'est-ce qui nous aide à nous dépasser ? L'amour. Comment peut-on trouver l'amour ? Avec amour. Qu'est-ce qui fait cesser nos pleurs ? L'amour. Qu'est-ce qui peut nous unir pour toujours ? L'amour. Sans amour, nous ne sommes rien, reprit-il après une pause, ne l'oublie pas et tout ira pour le mieux.
- Non, reconnut-il, redevenant soudain sérieux. Mais parfois, notre cerveau se met à tourner en rond. Quoi qu'on fasse, les mêmes pensées obsédantes nous reviennent, encore et encore. On se retrouve piégé dans une boucle dont on n'arrive plus à sortir. On retombe toujours sur les mêmes possibilités, et cela ne sert à rien parce que les réponses dont on a besoin se trouvent hors de la boucle. Les distractions sont parfois bien utiles. Elles peuvent nous aider à briser la boucle. Une fois libre, notre cerveau cesse de tourner en rond…
- Et on voit ce qui nous échappait jusque-là, comprit Eve. (Elle le dévisagea un moment.) D'accord. Envoie les distractions Xander Hawthorne.
Je lui ai dit que c'était grâce à elle que j'avais compris ceci, grâce à sa façon de vouloir m'ancrer dans le présent. Je lui ai dit que maintenant, grâce à elle, je voyais les étoiles.
C'est ce qu'elle murmure d'une voix claire.
" Solidement ancré dans le sol...stable...centré. Vous êtes cette roche. Vous ne craignez rien. Ni les tempêtes, ni les vents qui vous balaient. Ni la pluie, ni les avalanches. Vous restez là, inébranlable, solidement rattaché au sol. Prenez conscience de vos capacités à faire face... de votre force... Les tempêtes ne vous déracinent pas. Vous attendez patiemment qu'elles s'éloignent, que le ciel bleu revienne. Sentez... Sentez ce calme en vous... cette assurance totale... Vous êtes cette montagne. Vous êtes invincible. "
Elle acquiesce.
" Oui. Pour lui, c'est même la seule façon de vivre. Apprendre à être là et nulle part ailleurs, en se détachant de nos préoccupations concernant le futur et des regrets du passé. C'est... Je t'avoue que c'est compliqué au début. On est tellement habitués à ressasser ou à essayer d'anticiper. On est rarement vraiment présents à soi. "
Elle laisse son regard se perdre sur l'étendue de l'étang.
"Mais avec le temps, à force de pratique, ça devient plus facile et... ça devient un automatisme. On apprend à se mettre sur pause en regardant un paysage, en dégustant un plat, en écoutant une mélodie... On n'y songe plus et on le fait par réflexe.
- J'aimerais y arriver un jour. À force de vivre dans le passé comme tu dis, ou dans l'angoisse du futur, on finit par oublier qu'il y a de la beauté dans tout... ou presque tout... Quand on est enfant, on le fait naturellement, non ? On s'émerveille devant... devant un caillou qui a des reflets argentés ou... ou devant une plume. On ramasse des pissenlits et on s'extasie devant leur jaune intense. Après ça, on trouve ça laid, les pissenlits... On les considère comme des mauvaises herbes."