Cahier d'études lovecraftiennes - La série

Ouvrage composé et traduit de l’américain par Joseph Altairac. Textes présentés et annotés par S.T. Joshi La formidable réputation dont bénéficie H.P. Lovecraft aux Etats-Unis ne repose pas seulement sur ses contes, mais également sur les innombrables lettres et articles qu´il rédigea à l´intention d´amis ou de revues et fanzines dont il était le lecteur assidu. Ce volume contient une cinquantaine de lettres adressées à divers correspondants, dans lesquelles il défend avec ardeur non seulement ses conceptions artistiques et littéraires mais encore ses profondes convictions matérialistes ; puis trois articles destinés, entre autres, à défendre son texte Dagon. En complément est proposé pour la première fois la version complète des souvenirs de sa femme, Sonia, qui nous dévoile certains aspects méconnus de la personnalité de l´auteur.

Par S.T. Joshi, le grand spécialiste américain, auteur de sa plus exhaustive bibliographie, voici un guide critique présentant, thème par thème, l’oeuvre du Maître de Providence. Sont analysés la période dunsanienne, les histoires de Nouvelle-Angleterre, le Mythe de Lovecraft (expression que Joshi préfère à celle de Mythe de Cthulhu), les révisions, deux secteurs de l’activité de HPL souvent méconnus ou mésestimés les essais et les poèmes, enfin, l’univers extraordinairement riche de la correspondance. Cet essai important est complété par une bibliographie critique française exhaustive de J.-L. Buard, un cahier reprenant les illustrations de Howard V. Brown dans Astounding Stories, un article de Joseph Altairac sur les traductions françaises de HPL, et un index.

Dans ses six articles : « Anticipation rétrograde primitivisme et occultisme dans la réception lovecraftienne en France de 1953 à 1957 », « Les Martiens de Wells », « The awful squid head source anthropologique du personnage de Cthulhu », « De Cthulhu à Kalkr’u. Sous le signe de la pieuvre cosmique », « Le thème du Petit Peuple chez Arthur Machen et John Buchan » et « Les Astronefs de Lémurie », Meurger, chercheur spécialisé du folklore, des littératures mythologiques et de la fiction scientifique, dont les articles font autorité en français, en anglais ou en allemand, propose une approche originale qui confronte les œuvres de fiction de Lovecraft mais aussi d’autres auteurs de « weird fiction » et de science-fiction comme Merritt, Buchan, Machen ou Wells, avec des théories scientifiques (anthropologie, biologie, etc.) qui eurent, en leur temps, un impact certain sur les mentalités. Ainsi, d’une part, se trouve reconstitué le climat culturel dans lequel ces textes de fiction ont été créés, d’autre part, est mis en évidence le concept fondamental d’imaginaire scientifique, à l’aide de nombreux exemples. Ce riche travail est illustré de documents souvent fort rares.

Philip A. Shreffler est professeur de littérature à Saint-Louis, spécialiste de la littérature américaine du dix-neuvième siècle, du fantastique et du folklore modernes. Il est également membre des « Baker Street Irregular » et féru de l’oeuvre de Lovecraft. Son livre, introduit par une préface de Joseph Altairac, Cosmos et régionalisme, est à la fois un outil pratique de présentation des inspirations, de l’oeuvre et des personnages du Maître de Providence et un sujet de réflexion sur ses théories littéraires. Un chapitre passe en revue, par ordre alphabétique, chacun des textes de l’auteur dont Shreffler restitue à chaque fois le décor, illustrant souvent son propos de photographies des lieux, prises par lui-même. Un autre chapitre constitue un dictionnaire complet des personnages décrits par Lovecraft. Enfin, Shreffler se penche sur le monstre du Mythe de Cthulhu, thème sur lequel il ne manquera pas de voir les opinions critiques se partager. Ce livre en apprendra beaucoup à ceux qui découvrent Lovecraft, mais il en apprendra encore aussi aux autres.

Avec le second tome, Michel Meurger, achève son ouvrage présentant les rapports entre les oeuvres de H.P. Lovecraft et d’autres auteurs de science-fiction et les théories scientifiques (anthropologie, biologie, etc.) qui eurent à leur époque une réel impact sur les mentalités. Huit textes « Thyra, les mondes perdus de l’Arctique », « Les rituels sous-marins et leur fonction chez Lovecraft, Wells et Victor Rousseau », « Le monstre marin et la femme », « De l’homme au singe, dévolution et bestialité dans l’oeuvre de Lovecraft », « Beyond the Pole, le romantisme biologique d’Hyatt Verrill », « Des Jukes aux Whateley, The Menace of the Under-Man », « Lovecraft, Newbold et le manuscrit Voynich », « L’île a des yeux : la faune exceptionnelle de Friedrich Otto », proposent chacun une analyse sur les sources littéraires et scientifiques des oeuvres de fiction, et s’arrêtent aussi bien sur de graves questions, comme l’eugénisme, que sur des oeuvres passionnantes d’auteurs par trop méconnus, tel Hyatt Verrill. L’ouvrage comprend un index thématique.

Dans la littérature fantastique, s'est développé au cours du XXe siècle un corpus singulier initié par le grand écrivain H.P. Lovecraft, et repris par une multitude de continuateurs. Ce corpus est composé de récits disparates qui ont la particularité d'être reliés entre eux par un référent commun, plus ou moins apparent, plus ou moins important dans le récit, n'allant parfois pas au-delà d'une simple allusion, voire d'un seul nom jeté au détour d'un paragraphe, mais qui revient comme une litanie : Arkham, Dunwich, Innsmouth, Nyarlathotep, Yog Sothoth, Cthulhu, le Nécronomicon. Cette inspiration fantastique a pris une importance et une extension considérable de nos jours, elle s'est extraordinairement enrichie, au point de devenir un sous-genre à part entière de la littérature fantastique, que l'on dénommera le Mythe de Cthulhu. Patrice Allart, connaisseur de longue date, nous propose un historique et un inventaire précis de ce phénomène.