Le Gorille - La série

Les aventures de Geo Paquet, alias « Le Gorille », se déroulent dans les milieux ultra-secrets des chancelleries, et frôlent de si près la vérité que leur créateur, dont le gabarit (1 m 75 - 113 kgs) rappelle étrangement celui de son héros, a préféré garder un prudent anonymat.

Le personnage central : Géo Paquet, alias « Le Gorille » des Services spéciaux, 113 kilos, 1 m 75. Pas de gras, du muscle et de l'os. Ça galope... On les lui fait toutes... On ira jusqu'à lui piquer sa ravissante Chaboute. Ça va légèrement l'irriter. II tapera, et dur, écrasant au passage un crâne un peu mûr... Le tout dans un monde étrange d'ignobles, de visionnaires, piqué, çà et là, de petits êtres falots et très purs… Source : Haute tension

Le personnage central ? Il y en a deux : Le Gorille, qui n'a pas dépéri, et son copain Ted le Corchet. Drôle de patelin, l'Amérique. Des pas commodes, là-bas… Ici non plus, d'ailleurs… Ca galope, ça tape. C'est comme l'engrenage, faut pas y mettre le doigt. Source : Plon

Entre les Berrys et Lauris, du côté de la Durance, il se passe des choses étranges. A cause du gisement fabuleux, véritable trésor national, que le sieur Villeminaud veut refiler à ses amis étrangers. Le Gorille, voyant l'affaire d'un peu plus près, constate que là-bas les gens ne causent pas, ils grognent. Heureusement, il y a la belle Guhanh, charmeuse de serpents quand elle ne se donne pas tout entière à sa haine sans passion, mais, oh ! combien suave et efficace. II n'y a pas que la Durance qui quitte son lit… Source : Plon

On dort aussi bien dans la journée assurent les bons apôtres. Ce n'est pas vrai. Vingt et un jours, vingt et un jours d'imbécilité ! Dormir le jour, veiller la nuit ; tout ça pour ... peau de balle ! Sauf au moment du pèlerinage des gitans, Saintes-Maries-de-la-Mer est un patelin peinard, tranquille ; et ces jours-ci, pas de gitans.

À Bonn, ces temps-ci, Anglais, Russes, Américains, tout le monde a droit à son Paquet, prénommé Geo, alias «Le Gorille», car il se dépense beaucoup comme tous ses petits copains des services secrets, pas toujours alliés, pour mettre la main sur des plans ultra-secrets d'un avion révolutionnaire, mis au point par le professeur allemand Kiebel, que les uns et les autres ont ordre de kidnapper. Mais entre espions, l'on sait se tirer dans les pattes, et parfois même dans le bide.

Lors d'une plongée sous-marine sur les bords de la Méditerranée, Géo Paquet, dit le Gorille, découvre un cadavre et dans un petit étui une assiette en métal. Celle-ci, une fois nettoyée, laisse apparaître en surimpression un château, un chemin en pointillé et une croix.

Un typhon... Les « Oncles » et les « Neveux » du clan des Ouessantins contre ceux du clan des Oranais, sur un rafiot, au large du Cap Gardafui ; baromètre à 720, thermomètre 50°. Le sorcier du bord, dit « le Cancrelat », aux mains molles comme des poulpes... Tueries et noyades. Un drame étouffant en vase clos dans le fameux Pot au Noir. Le Gorille y transpire à grosses gouttes...

Les hommes des bois, il faut les connaître. De la tête brûlée à la tête fendue, il n'y a qu'un coup de hache. Des gars frustes, paisibles, rassurants en somme... Mais les frères Lazègue, bûcherons aussi, sont d'infects sournois. Pas étonnant ; la nuit, ils se transforment en "passeurs" entre la France et l'Espagne. Et ne "passent" pas n'importe quoi... faut pas croire. C'est à cause d'eux que Le Gorille s'est déguisé en abominable homme des bois, qui lui, on sait, ne porte pas de cravate...

Franzouses, Rosbifs, Popofs, Ricains et Frisés. Tous au complet! Le jeu à barbouses, le vrai, féroce et sympathique, par-dessus la mer immense des non-initiés, l'océan sans trouille mais sans joie des pékins. Croche-pattes, piége-à-c... orniauds, tous les coups tordus permis par le métier... Du farouche. Mais jusqu'à un certain point. Pas plus loin...

Un couple de petits bonnetiers anglais à Boulogne. A Dunkerque, M. Gerfanion et Madame (Images saintes, objets de piété...). Drôle de rombier, ce Gerfanion avec 1 m 75 et 120 kilos de viande serrée...  A Calais, le couple Glockner, énorme, piriforme et bourgeois, bien entendu.  Un joli monde, benoit, papelard, cordial et féroce. C'est le métier qui veut ça... Dieu les admettra dans son paradis profond  Car ils sont plus vaches que méchants, dans le fond.

L’Afrique Noire, noire comme du charbon. La vraie, celle, par exemple, des Coniaguis, hommes nus, un peu féroces sur les bords. Gentils, parfois. Ça dépend. Mais là, ils ne sont plus contents du tout… A cause des ivrognes et des fous de l’exploitation des diamants. Géo Paquet – toujours bien portant – lâché dans la brousse. Sur la pointe des pieds, qu’il avance, le Gorille. II faut se méfier de tout dans ce pays : on y meurt bizarrement. Une mauvaise piqûre… Une insolation… La hyène passe et le chacal bouffe les restes.

Toutes les barbouzes s’étaient mises à s’agiter comme des mouches sur du fumier… Les U.S.A. venaient de leur balancer un cadeau du ciel. Napolitain qu’il était, le sieur Livotti.Or, qui dit barbouze, dit Le Gorille. Soit 130 kg de viande taillée dans le filet, et des os en conséquence…Un affrontement plein de douceur, plein de poésie, entre deux êtres particulièrement doués. Doués pour le crématoire, la grenade et l’ouvre-boîte. Des âmes sensibles, sûrement.Ô muse ! prête-moi ton luth…… Et je vais te le casser !

Les frontières du Brésil, du Venezuela et de la Colombie se rejoignent au point central de l’Amazonie. L’Amazonie : des taches blanches sur la carte… Ce point central se situe entre le fleuve Orénoque et le Rio negro (le plus secret des affluents de l’Amazone). La, existe, authentiquement, la plus extraordinaire des républiques : la Republica de los desperados. Capitale : Camaïa. Cet état a été fondé par les milliers d’évadés de tous les bagnes du monde. Le Brésil, le Venezuela et la Colombie supportent la Republica, faute d’être parvenus à la réduire par de nombreuses expéditions paramilitaires. Les desperados se sont donné un président de la république, un ministre, un maire, une justice… et une police ! Rude, l’autorité ! La main de fer dans le gant de crin ! Le gorille lâché là-dedans… La plus chouette mission de sa vie, pensait-il. Patience.

En théorie : si un clan politique veut cacher un "trésor militaire" et fonder une école pour cadres insurrectionnels, il lui faut une île et une légère tendance à la contrebande. Dans la réalité : une île, c'est petit, très petit. Tout juste assez de place pour les autochtones, qui ne sont pas plus bêtes que les autres. A Matignon, on est inquiet. L'apparition du vieux rafiot la « Jubilation » dans les eaux des Touamotou annexées par la France coïncide avec un ratissage meurtrier de l'île. Alors Geo Paquet, alias Le Gorille, passe à gué. Hélas, le Pacifique n'est pas une rivière...

Un petit artisanat familial pas mangé des hannetons. Des gens qui vivent en cercle fermé. Comme les bourreaux… Monsieur Père et Monsieur Fils, ils causent «distingué». Comme les pédérastes. Le dur qui commence à ramollir. C’est l’âge… Et le type à la bonne bouille auquel on passe un bout de mou sous le nez. Plouf! au moment où il abaisse la patte, le mou qui s`en va! C’est sûr, il en bave… Geo se porte pas mal … Et vous, ça marche?

C’est bien connu : les Corses ont le complexe de Napoléon. En vérité, on pourrait choisir plus mal… Les Poulets doivent s’occuper partout et en même temps. On n’est pas des bœufs. On fait ce que l'on peut… Mais si un flic vient à être descendu, tout change. Ils y mettent le Paquet. C’est le cas de le dire! Et leur force, aux Poulets, ce n’est pas tellement ce que l’on croit… Quant au monde des truands, bien simple : c’est le Monde où l’on s’ennuie…

Quand la camionnette s’arrêta, elle fut immédiatement noyée sous une grappe d’enfants nus et hurlants. Hamar sauta à terre et claqua des mains; les enfants disparurent, absorbés par les cases. Geo n’arrivait pas à s’extraire de la cabine, le dos et le derrière collés à la moleskine. La moleskine est la plaie de la voiture, en Afrique. Le seul isolant valable, c’est une couverture de laine, mais elle est vite imbibée comme une éponge. On ne peut pas croire qu’il puisse faire aussi chaud, au mois d’août, à quinze heures, à Zouar, en plein Tibesti. Ce n’est jamais que le centre de l’Afrique...

Des géants belges paisibles et laborieux. L'étrange artisanat. La danse autour de l'œuf. Un diamant brut, cet œuf. Un œuf pourri, sûrement. Geo Paquet dans le commerce du cuir. Ça pue, le cuir... Dans Frorselingues la Brumeuse, les petites fleurs poussent aussi dans un gros tas de fumier. Car tout n'était pas pourri au Royaume de Danemark. Mais drôlement faisandé...

Ça se bouscule tout le temps : dans le passage souterrain de Pantin, – dans l'antichambre du Ministre, – dans les entrepôts de Marseille, – et dans la rade de Monaco. Parce qu'il y a des gens qui gagnent leur vie à bousculer les autres, et parce que d'autres gens bousculent pour ne pas être bousculés. Quant au Gorille, il se garde à gauche, il se garde à droite et garde l'œil ouvert. La vérité sortira, peut-être, de la mêlée.

Pour le coup, il l'est vraiment, paumé ! C'est à peine si on l'entrevoit, de loin en loin, et encore faut-iI se servir d'une lunette marine. Et paumé, il l'est dans tous les sens du terme. Car, pour une fois, dans cette histoire noire, le Gorille ne voit que du feu. Problème : un bateau est à l'ancre. Personne ne monte à bord, personne n'en descend. Questions : comment peut-il se livrer à un trafic clandestin? Quel est ce trafic ? Et, accessoirement, quel est l'âge du capitaine ?

Le fric est rarement à l’origine des belles affaires de fuites… Plus souvent est utilisé une conviction, un chantage, ou bien une situation sentimentale artistement organisée. Le drame bête et épais… L’agent S.R. palpe le trajet que suit un document intéressant, il cherche le point faible, le ventre-mou… Un des points faibles les plus appréciés : le fils à papa… Alors, survient la vicieuse-angélique, bien connue des Services Secrets modernes. Attention à la jeune, pure et candide jeune fille bassement séduite…Pas touche ! Dès que la fuite est détectée, vous prenez toute une famille et la faites cuire à l’étouffée. Quand le couvercle saute, elle est bonne à bouffer.

On fonce bille en tête, coudes au corps, ventre à terre – et on a l'air de rester sur place. Un mètre soixante-quinze, cent douze kilos, lancés à douze kilomètres-heure... Drôle de bolide! Mais le bolide-Gorille n'est pas en perte de vitesse... Il a affaire à des conspirateurs : ce sont des gens déconcertants, et le Gorille, pour mieux les avoir, devient énigmatique... Ce sont des gens patients, et le Gorille devient languissant... Ce sont des gens madrés, et le Gorille dévient subtil.

Le Gorille crache le feu , mais ça ne se voit pas. Pourtant ce feu invisible allume les incendies dans le maquis, même qu'un pauvre curé s'y fait griller. Il y a aussi le feu des passions, et les étincelles jaunes qui jaillissent des armes automatiques. Mais, vrai! quand on regarde le Gorille, on ne pense pas «dragon», mais «lézard» – un inoffensif, paresseux lézard, qui prend le soleil sur le sable de la plage..

Il n' y a pas d'âge pour s'instruire... Aussi le Gorille, bien qu'adulte et vacciné, s'est-il mis en devoir d'assimiler le petit manuel non écrit du parfait Manouche : les Manouches appartiennent à une race de bohémiens très sympathiques, mais un peu secrète ; l'apprentissage n'est donc pas facile. Mais le Gorille est doué. En l'espace de quelques jours, il a donc appris : à apprécier le Niglo à la Glaise (hérisson enrobé d'argile et cuit entre des pierres chauffées à blanc) ;– à se battre, en brandissant d'une main une serviette blanche, de l'autre le couteau ; – à parler peu et par allusions ; – à voir sans regarder ; – à entendre sans écouter ; – et à piger, sans comprendre.

Quand on trimbale ses cent douze kilos en plein Sahara, on devrait se sentir confortablement réchauffé... Eh bien, il n'en est rien! On claque des dents. Car le progrès a précédé le Gorille au désert, le progrès sous forme de réfrigérateurs, de ventilateurs et de glacières. Et voilà le Gorille qui tousse, qui éternue, qui bat la semelle... Et quand de gentils voisins viennent lui rendre visite, au lieu d'en avoir le cœur réchauffé, il sent un frisson glacé lui parcourir l'échine...

Le gorille... non, les gorilles, car notre populaire quadrumane s'est adjoint un compagnon de taille et de poids pour cette délicate partie de plaisir... les gorilles, donc, s'attaquent à un adversaire particulièrement contrariant. Il est multiforme, insaisissable, omniprésent, vache comme une vache, tortueux comme un cobra et professe un mépris extravagant pour la vie de ses semblables. 

Recommandé par un certain Pépé, Géo Paquet dit le Gorille est hébergé par les Minjoz, Henri et Yasmine, un couple de Pelouseux (voir curiosité). Ceux-ci vivent dans une casemate désaffectée comme bon nombre d'habitants de la région des environs de Boulogne sur mer, entre mer et fleuve côtier. Lorsque l'eau monte, lors des marées ou par trop de pluies, ils se réfugient chez des compagnons. Ce qui se passe le jour même, ou plutôt la nuit même. Henri, Yasmine et Géo, devant la menace d'inondation investissent la maison de bois de Léopold Laballoux qui vit avec ses deux femmes, Irène et Titine. Léopold, comme pratiquement tous ceux de la région, est anarchiste et le simple fait de supposer Géo traqué par la police lui suffit. Irène, nymphomane et prostituée occasionnelle, entretient sa libido en couchant avec des Noirs Américains qui travaillent à la fonderie de Rasdick, une usine toute proche spécialisée dans la fabrication de pipe-line. Justement ce soir-là la police et les gendarmes quadrillent la région. Un manœuvre Arabe de l'usine a été découvert mort, assassiné. Géo, obligé de déguerpir, trouve une nouvelle famille d'accueil chez les Pontet, mais la crasse qui y règne le rebute. D'où un quatrième hébergement, chez Floquot, un ancien souffleur de verre. Géo n'a mis personne au courant de sa mission, non pas parce qu'il a peur des fuites, mais afin d'éviter des ennuis à ces braves gens. Se relevant nuitamment, Géo est assailli par trois hommes : Truittard, Vallieux et Nacunœil, alertés par Floquot. Géo s'en tire sans trop de dommage mais sa conviction est faite. Floquot et ses acolytes sont à l'origine des tentatives de sabotages de l'usine de pipe-line qui doit livrer des tuyaux à Israël. Des sabotages imputés à tort à des anarchistes. Dès lors un véritable chassé-croisé commence entre Floquet et ses sbires d'un côté, Géo et les anars de l'autre. Truittard, Vallieux et Nacunœil soudoient un jeune Oranais et le chargent de mettre le feu à la fonderie. Leur entreprise ne réussit qu'à moitié. L'incendie est rapidement circonscrit et le S.R. américain sur la brèche. Cette nouvelle aventure du Gorille, la vingt-huitième, à la trame bien mince et dont la mission est dévoilée peu à peu, comme à regret, ne vaut que par l'incursion dans le monde des anarchistes et des Pelouseux. Des anarchistes d'ailleurs bien pacifiques, pratiquant le gandhisme. Dans l'ensemble une histoire laborieuse, qui dégraissée aurait pu fournir matière à une nouvelle. Curiosités : Les Pelouseux ramassent les pelouses, des vers semi-marins, velus et ressemblant à des mille-pattes, qu'ils expédient aux pêcheurs méditerranéens. Antoine Dominique utilise un mélange de français, d'argot et d'anglicisme. Comme si tous ces vocabulaires n'étaient pas assez riches, il crée des néologismes : Siouxement, sieston... quant au Gorille, visiblement il s'essouffle.

Géo Paquet, affalé dans le fauteuil de sangle, la tête inclinée sur son pectoral droit, pareil à un ours joufflu, reposait. En face de lui, un animal de la même espèce, mais du sexe féminin, était occupé à lire un journal bilingue. Mme Géo Paquet, la femme du Gorille, dite Chaboute, s’étonnait de comprendre plus facilement la partie anglaise du texte que la partie française. Autour d’eux, le revêtement de métal de la gare refuge tremblait, craquait, parce que dehors circulait un petit vent de cent à cent vingt kilomètre-heure. M. Géo Paquet oscillait autour des cent douze, cent treize kilos ; il approchait la quarantaine ; un caractère paisible, inoffensif dans la vie privée, mais particulièrement teigneux dans tout ce qui concernait son métier : la mission spéciale. Car cet homme sérieux appartenait aux Services secrets français. Madame n’y était « qu’attachée ». Sous l’étiquette singulière qu’emploient tous les S. R. du monde, celle de « Honorable correspondante ».

Le Gorille est en week-end. Le week-end dure la semaine. La bonne hôtesse est presque centenaire. la servante au grand cœur bat la bonne hôtesse comme plâtre. La table d'hôte est patibulaire. Les murs ont des oreilles...

De par son métier (barbouse), le Gorille est appelé à pénétrer (en douceur ou par effraction) dans les demeures des autres. Mais, cette fois, il a fait mieux : avec ses gros sabots et son culot monstre, c'est dans l'œuvre d'un autre qu'il s'est introduit – dans l'œuvre de Jean Cocteau! Le Gorille a vu les personnages des Parents terribles, il les a aimés et il s'est trouvé pris dans un de ces orages familiaux qui, périodiquement, se déchaînent sur la « roulotte ».

Quand Kikibila rencontre Orsenerr, qu'est-ce qu'ils s'racontent? Des histoires de brigands... Quand Liboyak rencontre Mac Moal, qu'est-ce qu'ils s'racontent? Des histoires de fantômes... Et quand le Gorille entend ces belles histoires, il est dans le cirage noir, n'y comprenant que dalle, mais n'en pensant pas moins.

Gorille, prends garde, Gorille, prends garde De te laisser abattre... Cent douze kilos, un mètre soixante-quinze, mais le Gorille n'est qu'un fétu de paille devant le raz-de-marée populaire... ou plutôt au milieu des raz-de-marée contradictoires qui montent à l'assaut l'un de l'autre... « Faut l'avoir vu pour y croire », dit le Gorille... Pardi ! Il en était !

Dom Castro, acteur dramatique et noble Castillan, né à Gien (Loiret), homme d'influence et de haute réputation, un pied dans le gouvernement, une main dans les fonds secrets... et le nez pas propre. Pour le piéger, le Gorille doit avancer sur des pattes de colombe.

« Le signal d'alerte fut remis à Jeannette sous la forme d'un télégramme. "Superbe Madeleine, née ce matin, huit livres." Trois heures plus tard, après mille détours, Jeannette se trouva nez à nez avec la moustache du commissaire Pierre Bouton. – Je voudrais que tu saches, lui dit-elle, qu'entre toi et moi, c'est fini. – Je suis en mission, répondit l'autre. Alors, maintenant, faites-moi votre rapport ! »

Pendant qu'un très honorable professeur faisait au salon une conférence sur l'Amour, la maîtresse de maison, drapée dans une toge violette et ressemblant à un Danton femelle, se penchait, dans une pièce obscure, sur un personnage gras, allongé sur un divan, qui ressemblait au Scribe du Musée du Louvre et qui était mort comme lui. Mais depuis moins longtemps. Source : Gallimard

Une famille très en vue. Un fils adoptif très mal vu. Une grosse entreprise que ne perdent pas de vue des émissaires de nations amies... Ça vous rappelle quelque chose ? Erreur! Des situations pareilles, ça ne se trouve que dans les rayons d'une bibliothèque.

« Une voix de vieille chévre calabraise grommelait : – Z'auriez pas pu faire arrêter le train plus tôt ? Bezoy se releva à demi, et vit, posé sur le ballast, un homme à chapeau mou, vieux, méchant, monocle en verre dépoli et moustache en balai de cabinet, ravagée par le tabac. Bezoy fut certain qu'il allait mourir. »

Quatre grosses têtes et quatre gros bras... Ça fait huit bêtes curieuses. Les bêtes en cage, la cage électrifiée, de l'eau autour de la cage, des mitraillettes au bord de l'eau. Défense d'importuner les animaux. S'ils s'ennuient, ils se mangeront entre eux.

Des hommes admirablement honnêtes et retors discutent «pétrole», dans le décor fonctionnel d'un important organisme international. Les deux petites filles blondes d'un délégué foncièrement honnête s'en vont en voiture au lycée français de New York. Des hommes de main, scrupuleusement honnêtes, kidnappent le chauffeur qui, honnêtement, faisait son boulot de « faux nez ». Tant d'honnêteté, ça fait peur ! Le Gorille, à la rescousse !

Giu et Arno observaient les visiteurs avec la plus parfaite méfiance. – Nous avons fait une sacrée trotte pour venir d'Abidjan jusqu'ici... balança le Gorille. – Mais enfin, qui êtes- vous? demanda Arno. Le Gorille s'approcha de Marion. – Son grand frère ! Et comme il avait accroché son bras au cou de la jeune femme, cette énorme main, qui pendait sur l'épaule dodue, prenait un relief saisissant.

Drôle de monde ! Un jeune homme inconnu, dont tout le monde sait le nom, se présente chez un vieillard fort connu qui ne dit pas son nom. On ne se raconte pas grand'chose, parce qu'on en sait trop. Mais on parle avec les mains - main ouverte, poing de fer, patte graissée, main armée.

Il était si petit, si myope, si pâle et si ratatiné qu'on ne pouvait guère prétendre que la vie l'avait vaincu, puisque, de toute évidence, la vie, il ne l'avait jamais affrontée. Et pourtant, il devint le héros d'un drame féroce et crapuleux, la proie convoitée, mais insaisissable, d'un quarteron de monstres. Le destin a de ces plaisanteries !...

De la voiture arrêtée devant son hôtel particulier, Baugard n'avait pas vu l'homme surgir derrière son chauffeur. Comme d'habitude, il saisit la main tendue pour l'aider à descendre. Ce ne fut qu'en levant la tête qu'il vit le tueur devant lui. En un éclair il comprit tout : il serait le deuxième magnat international assassiné en moins d'un an. Dominique Ponchardier, est un résistant, haut fonctionnaire et écrivain français né le 3 mars 1917 à Saint-Étienne (Loire) et mort le 17 avril 1986 à Nice (Alpes-Maritimes). Il est particulièrement connu pour la série policière du Gorille, publiée sous son nom de plume, Antoine Dominique.

Les Irlandais, tout le monde connaît. Cheveux roux, chansons, whisky et nobles sentiments. Ah, j’allais oublier… bombes à vous fiche une sainte pétoche ! C’est clair, net et précis. Croyez-vous ? Demandez donc au Gorille pourquoi il envoyait son fils au massacre ! Pour y porter un "regard neuf" qu’il disait… Un beau micmac, oui. Mais chez qui ?

Le monde de la folie, pour y pénétrer, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. D'ailleurs, mieux vaudrait ne pas essayer. Mais il y a beaucoup de morts tellement naturelles, tellement explicables, qu'il faut bien les... expliquer. Et puis ce vagabond, aux yeux gris si doux, est-il vraiment un simple d'esprit... Antoine Paquet, fils de l'impérissable Gorille, restera-t-il maître du jeu quand les chiens seront lâchés ?

Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, c'est l'Afrique profonde. Et comme chacun sait, Chantilly, Senlis, c'est l'Ile-de-France, douce et paisible. C'est ici que les intellectuels clandestins passant parle Caucase viennent se faire tuer comme des mouches, à moins qu'ils partent se faire bouffer par les crocodiles du Tchad. C'est selon grosseur. Géo, le Gorille, tel qu'en lui-même, c'est-à-dire 135 kilos de bonne viande rouge et si peu tendre... L'Elastoche, le fiston, 95 kilos de vachardise et presque deux mètres d'amour du prochain, barbouze accomplie quand il ne foire pas.

Les spécialistes d'Outre-Rhin ont mis au point une soucoupe de plongée ultra-sophistiquée. Exactement ce qu'il faut pour nos chercheurs à nous. La technologie allemande, vous pensez, c'est du solide. Autant dire que cela devrait marcher tout seul. Seulement voilà, y'a des grains de sable dans la belle machinerie. Le Gorille, pour qui un chat est un chat, appelle ça des cadavres. Et ce sera le rôle de son fils, Antoine Paquet, de plonger dans les eaux calmes des océanographes...

Doux bordel ! Un lupanar bien stéphanois en plein port de Hambourg, c'est quelque chose. Pensez donc, on y trouve tout ce qu'un homme peut désirer. Y compris un massage spécial. Très spécial même... Pas loin de la frontière de l'Allemagne de l'Est, il y a un élevage de porcs. C'est pratique, les cochons, ça mange de tout, sauf des dents... Antoine Paquet, French barbouze, marin pour la circonstance, traîne un peu par là sa carcasse interminable - son cher Herstall bien en main. D'ailleurs, le Gorille, son auguste père, s'est radiné en personne, tellement les clients du lupanar font penser à de la fausse moustache...

Jeune altesse à la voix mélodieuse aux cils longs à vous donner un malaise, le prince héritier Ali Michaab, n’a que quatorze ans. Son yacht, asile de luxe et de volupté, est amarré à Monte-Carlo. A son bord, il y a Doria, romancière américaine et femme époustouflante; Mihaïl, un Balkano sportif, amant de l’une et tuteur de l’autre; pas mal de tueurs saoudiens entraînés et un équipage malais qui n’est pas dans le coup. Le pétrole... on en parle très peu, mais on y pense beaucoup. Comme c’est le cas d’Antoine Paquet, barbouze stylée et invité d’honneur sur le yacht. Larguez les amarres et vogue la galère...

Le pays du Soleil Levant, de la femme en kimono -fleur de feu exquise et de l'infinie politesse. Il ne faut pas croire, les Japonais sont comme vous et moi. Ils s'entretuent. Poliment, ah mais... Les balles qui déchirent les matins calmes font une étrange musique. Universellement connue de la barbouzerie internationale. Avec son instrument; un Herstall, l'Elastoche se donne à coeur joie, tandis que son Gorille de père joue plutôt les chefs d'orchestre. Leur mission : sauver un jeune Français dont les amis ont des mœurs déplorables. Ils on la ferme intention d'abattre l'Empereur. C'est dire...

Toinon méditait sur la fragilité des institutions humaines, la relativité de l’art et cette paresse gastrique que lui valait le petit salé aux lentilles dont il venait de sustenter sa longue et anguleuse charpente. Avachi dans sa position favorite de concentration mentalo-digestive en sa chaise moelleuse légèrement inclinée sur les pieds de derrière, ses godasses sur le plateau de la table de travail dont il appréciait la grandiose nudité, désencombrée qu'elle était de tout dossier rebutant, il proféra cette remarquable profondeur.

Pas de description

Entre son fils perdu pour les femmes et sa fille tout à fait consacrée aux hommes, le Commandatore Palladio essaye de sauvegarder l’honneur du nom. Le Gorille et l’Élastoche, requis par les Services secrets italiens, découvrent le « pot aux orchidées » ! Le rejeton pathétique vend les idées de son père… très chères, à la France généreuse.L’Élastoche tombe à pieds joints dans cette omelette florentine qui, contrairement à ce que l’on croit, est faite avec du sang, et non des épinards…

Pas de description

Un flingue ne s'use que si on s'en sert, pense le kurde. Pour un trafiquant français, c'est l'aubaine. Hélas, les Khomeynistes refusent de mourir pour l'idéal révolutionnaire de leurs frères en Islam. Horrifié, Matignon voit naître un bordel islamo-pétro-dollarien pur et dur. La diplomatie française, ça me connaît ; le fleuron de l'art occidental. Or là-bas, la fleur de l'art, c'est plutôt un bon bain de sang. Allah est grand et reconnaîtra les siens. Avec ça, il ne restait aux Français que leur courage légendaire. On expédie Toinon en pleine Danse du Sabre. Formation accélérée... Sur place.

Un Corse qui tue et qui se livre, ce n'est pas pour s'allonger. C'est bien connu. Alors les flics n'en veulent pas, ils relâchent. Geo Paquet, lui, il accueille à bras ouverts. Il borde presque son lit. Mais faut pas croire: le Gorille calme les eaux, pour mieux voir le gros poisson malin... Il jette l'hameçon, la lutte à mort commence...

Pas de description

L'adjudant Sonnette exposait sa philosophie de la vie dans le Lubéron. Geo Paquet, alias Le Gorille ne l'écoutait pas. Il avait la tête ailleurs. Que signifiait ce stage de yoga dans un coin paumé du Vaucluse? Avec comme élèves des "agriculteurs " yougoslaves, pas mystiques pour deux sous... Leur gourou, Johnny Fleharty - un Irish Rosbeef - avait trempé dans toutes les sauces! Drôle de soupe…

Éblouie, elle l'est, la môme ! Et sacrément. Elle hérite d'une monstrueuse fortune à l'aube de ses dix-huit ans, avec à ses pieds, plusieurs pays qui ne demandent qu'à prendre soin de son patrimoine. Un vrai conte d'horreur peuplé de barbouzes déguisées en princes charmants. Seul, Le Gorille avance à découvert. Drôlement risqué, car les intérêts de la France sont en jeu...

Le village de Fuentes vit de la culture du coton. Quand la récolte est perdue, on ramasse une gamine, on la saoule au sucre de chanvre, on l’immobilise comme on tiendrait un oiseau par les ailes. L’apothéose, c’est lorsqu’on plante le pal, à la racine du cou. Insupportable. Le gorille se précipite. Sans illusions. Il ne sauvera pas la petite. « Tu crèves pour rien, se dit-il. Ça fera deux morts au lieu d’une ».

Je débarque à Paris le 22 décembre à midi par le même avion que mon ex-supérieur hiérarchique, l'amiral Cazenec, au terme de la mission que je viens d'effectuer à Fuentes, en Amérique centrale pour le compte de la section francophone de l‘OIA1 . Mon directeur de mission, Berthomieu, dit le Vieux, me cueille tellement à froid à la sortie des passagers arrivant de l'étranger dans l'aéroport Charles-de-Gaulle que je n'en crois pas mes yeux. Il était tout ratatiné dans son éternel raglan marron à : carreaux rouges, dont je prétends qu'il s'affuble pour ressembler à Sherlock Holmes. Il sourit de ce petit air méchant qui fait luire son œil droit, un monocle dépoli dissimulant son œil gauche crevé. 

Pour comprendre pourquoi, moi, Geo Paquet, alias le Gorille, je me trouve aujourd'hui plongé dans l'immense et lointaine URSS, il me faut ouvrir une petite parenthèse. Chaque fois que dans le monde, un acte de terrorisme est signé KGB, c'est pas forcément... le KGB ! De ça, Paris et Moscou en sont sûrs. Alors ils ont donné le feu vert pour que je vienne sur place examiner qui est qui. Quelques initiés seulement connaissent ma mission réelle. Cela veut dire que je suis couvert par le haut, mais pas par le bas. Fâcheux.

Un grand bonhomme de l'aéronautique condamné pour le meurtre de son associé et le vol des plans de turbos de la société Sud-Avia, ça crée du remous dans les hautes sphères. Lorsqu'il s'évade, la police cavale derrière lui. Et le milieu lyonnais cavale derrière les documents. Pourtant, en prison, Luc Palissier ne cessait de clamer son innocence. | Et s'il était innocent? Geo cavale derrière la vérité.