Extraits

"... Les ex auraient dû être comme les boy's band des années 1990 : coincés dans le passé dont ils ne devaient en aucun cas s'échapper, pour le bien de l'humanité."

(page 7)

– Mila ?!

Je fermai les yeux en entendant la voix de Soren. Combien de chances y avait-il qu’il continue son chemin si je ne bougeais pas ? Une main saisit mon bras. Évidemment, j’avais oublié de qui il était question. Soren n’était clairement pas du genre à me ménager.

– Mila ? Théo, derrière lui, cligna des paupières.

– Gentiane ?!

– Et là, je dis « Théo » ou j’interpelle la rouquine, histoire qu’elle soit pas vexée ? s’enquit mon amie, perplexe. Je me retins de rire devant le plissement de nez de l’interpellée.

– La rouquine n’a besoin de rien, blondasse ! Gentiane prit un air mauvais et je devinais que ça allait déraper. Théo, sans doute du même avis, intervint :

– On peut savoir ce que vous faisiez ?! C’est parce que tu te lances comme paysagiste, les SMS sans réponse ? Cette dernière question visait mon amie et puait le coitus interruptus.

– Espionnage industriel, rétorqua aussitôt Gentiane. T’occupe, sinon tu finirais par devenir la cible d’un gros conglomérat international, il y aurait une bombe dans ta voiture…

Alors il reprit son manège et libéra enfin son érection.

Dieu existe. Ou Bouddha ou n'importe lequel de ses potes. Je me fichais qui avait permis cette merveille.

- ça me rendrait presque pieuse, soupirais-je.

Il explosa de rire. Le mouvement fit jouer ses abdos et me perdit un peu plus.

J'étais une nana bien, de mon temps, coatch en séduction et chieuse à mes heures, tout simplement parce qu'on avait usé le stock des femmes dociles deux siècles plus tôt. Oui, sur mon berceau s'était sûrement penchée une fée différente de celle de la Belle au bois dormant: ma bonne marraine s'appelait la "fée pas chier" et n'était pas ravie de bosser le jour de ma naissance.

-[...] Gentiane... est ici ?

J'allais lui répondre, en bonne copine loyale, qu'elle était au Pérou et pas au bout de sa vie dans son lit, puis je me rappelais du comité d'accueil à mon réveil, directement téléguidé par Gentiane le monstre qui dormait en étoile de refusant de partager son plumard.

- Au bout du couloir à droite !

Je tournais les talons et rejoignis la cuisine. J'ingurgitai deux grands verres d'eau, un médoc et du café ) pas nécessairement dans cet ordre. Un cri me parvint et je ricanai en claquant la porte de la salle de bains.

Gentiane la maléfique : 0.

Mila la magnifique : 1 !

Je jurai à voix basse :

- Enfer et prostitution de bébés licornes ! C’est Soren, mais il est avec Michelle…

- La tasspé du royaume du Mordor ?

- Hein ?

- Un jour, je te ferai voir Le Seigneur des anneaux … On fait quoi ? On la cogne, on le cogne ?

Je l’attirai dans un coin où la haie d’ifs était moins dense. Aïe !

- Je t’ai déjà dit qu’on agissait à la Woody Allen ce coup-ci, pas à la Deadpool : on parle, on tape pas. Chut maintenant !

- T’es pas contradictoire comme fille…

Je poussais encore mon amie pour essayer de nous cacher un peu plus. Mais le rideau d’arbres était tout sauf accueillant.

- Mila ?!

Je fermai le soyeux en entendant la voix de Soren. Combien de chances y avait-il qu’il continue son chemin si je ne bougeais pas ?

Une main saisit mon bras. Evidemment, j’avais oublié de qui il était question. Soren n’était clairement pas du genre à me ménager.

- Mila ?

Théo, derrière lui, cligna des paupières.

- Gentiane ?!

- Et là, je dis « Théo » ou j’interpelle la rouquine, histoire qu’elle soit pas vexée ? s’enquit mon amie, perplexe.

"... Je me suis juré d'éviter de me remettre en couple après ça ; je n'y croyais plus, comme au mariage, au coup de foudre ou au grand amour. Après tout, ils ont inventé ces concepts quand l'espérance de vie dépassait difficilement trente ou quarante ans. "

J’étais encore rêveuse de la veille, notre étreinte avait été…orgasme-sismique de haute intensité sur l’échelle de « Oh my Soren ». Merveilleuse, bouleversante, ardente !

Le retour m’avait semblé à la fois irréel et douloureux : m’arracher à la chaleur de sa peau m’avait fait mal.