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– Vous vivez à Los Angeles ? demandé-je.
– Oui, dans un hôtel proche d’ici. Je me suis installé il y a quelques mois, répond Anders.
– Parfait. Vous êtes donc facilement accessible.
– Qu’entendez-vous par « accessible » ?
Je m’empourpre de nouveau. Je fais vraiment une piètre prestation aujourd’hui, et je dois faire attention aux mots que j’emploie avec un type pareil. Je lève la tête vers lui en souriant.
– Je veux dire par là que vous êtes facilement disponible si j’ai besoin de vous.
– Et vous aurez besoin de moi ?
Il a prononcé des derniers mots en me regardant droit dans les yeux, avec ce phrasé chantant et presque érotique qui me trouble.
– Je ne sais pas encore. Pour tout vous dire, c’est plus qu’un comédien que je cherche. J’ai besoin de quelqu’un qui pourrait s’inscrire dans un projet ambitieux et assez inédit. Vous devrez être très convaincant, car j’ai déjà plusieurs bons candidats.
– C’est la raison pour laquelle j’ai répondu à votre annonce. C’est quoi, ce projet novateur ? Un truc conceptuel ? Et pourquoi demandez-vous aux candidats d’être ouverts d’esprit ? Il faut jouer nu, c’est cela ?
Afficher en entier[Victoria, pardon pour mon emportement de ce matin.
J’ai réagi impulsivement.
J’ai repensé à ton histoire de bébé, on doit absolument en reparler, tu me dois des explications à ce sujet, j’ai peur que tu fasses n’importe quoi.
Pouvons-nous nous voir ? Anders]
Je ne m’attendais pas à ce message. Certes, il me présente ses excuses pour son attitude de ce matin, mais il a l’air de coincer encore sur mon histoire de bébé. Je suis heureuse qu’il revienne vers moi, mais j’espère qu’il ne va pas me faire un procès d’intentions au sujet de mon projet. Je n’ai pas besoin d’un donneur de leçons. Et je suis un peu inquiète parce qu’il sait beaucoup de choses à présent, suffisamment pour m’attirer des ennuis avec Cornelia…
Victoria, dans quel pétrin t’es-tu fourrée ?
Afficher en entierÀ cet instant précis, je suis Anders et il est moi, dans une harmonie incroyable et inattendue qui nous laisse tous les deux pantelants, essoufflés, peinant à redescendre des sommets que nous avons atteints ensemble.
Je suis troublée, à la fois vidée de toute énergie et heureuse et étonnée d’avoir passé un moment d’une telle intensité avec un homme dont j’ai vu pour la première fois le visage hier soir. Nous nous enroulons l’un contre l’autre, avec naturel encore une fois, et la tendresse dont il fait part à mon égard me fait du bien. Beaucoup de bien. Nous ne disons plus un mot, profitant de ce moment de calme et d’apaisement, de cette douce anesthésie qui nous envahit et nous pousse à nous endormir dans les bras l’un de l’autre.
Afficher en entierJ’appuie sur la touche de l’interphone d’un geste guilleret.
– Julian, c’est toi ?
– Non, c’est Johnny Depp. J’ai oublié une chaussette dans ton lit.
– Très drôle. OK, je t’ouvre.
Quelques instants plus tard, Julian se tient devant ma porte, la mine réjouie, une bouteille à la main. On a beau se connaître depuis des années, je suis toujours bluffée par l’aura qu’il dégage.
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