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- Rustre! Vipère! Prétentieux! s'exclama-t-elle enfin.
Elle brandit l'éponge pour la lui lancer.
- Ah! fit-il. Attention, Shanna. Hergus ne serait pas contente si vous abîmiez votre chambre.
Elle renonça à son projectile.
Il s'était mis à tirer doucement la serviette. Elle tenta de la retenir, lâcha prise et fut réduite à se couvrir la poitrine de ses deux mains. il se leva alors de sa chaise et vint vers elle. Ses yeux brûlaient comme des charbons ardents. Il avait l'air d'un sauvage à demi nu. On n'entendait plus dans la pièce que le tic-tac de la pendule. Il s'inclina, s'accouda au bord de la baignoire. Il chuchota :
- Suis-je condamné à toujours vous conquérir, Shanna, comme si vous étiez une vierge farouche ? Devrais-je toujours détruire pierre par pierre votre forteresse, jusqu'à ce que vous consentiez à l'inévitable ?
Ses doigts s'insinuaient entes ses seins, remontaient sur ses épaules, s'attardaient à sa gorge svelte et blanche. Elle s'alanguit, entrouvrit les lèvres. Il trempa alors un doigt dans l'eau et déposa une grosse goutte au bout du nez, puis il se redressa et se mit à rire devant son air décontenancé.
- Vous êtes un rustre, Ruark Beauchamp!
- Oui, mon amour, un rustre.
- Un dragon!
- Oui, mon amour, un dragon !
Elle eut un délicieux sourire.
- Moi, je suis une sorcière.
- Un de ces jours, je vous arracherai le cœur.
- Vous l'avez déjà fait, mon amour... Allons, sorcière, sortez de votre marmite et séchez-vous.
Afficher en entierJ'erre souvent dans le noir à la poursuite d'une image si belle que je me refuse à y renoncer. C'est toi, mon amour. Ton beau visage est toujours devant moi. J'ai visité beaucoup de pays. J'ai rencontré d'autres femmes. Aucune n'a su m'enchaîner à ses pieds. Aucune n'a pu me faire supplier pour une légère pression de sa main, pour un sourire tendre, pour une brève caresse. Si je donne des traits à ce qui hante mes rêves, ce sont toujours les tiens. Si ma plume tremblante dessine un corps de femme, c'est celui que j'ai tenu dans mes bras, chaud et vivant, c'est celui qui m'arrache au sommeil. Tu es celle que je crains de rencontrer et que je cherche toujours. Tu es celle pour qui les mots se pressent dans ma gorge. Tu es le monde pour moi, le soleil et les étoiles, ma terre et ma nourriture... Oui, voilà, Shanna, ce que je n'ai jamais dit à personne...
Afficher en entierPrenez-tout! Prenez ma vie! Qu'elle soit maudite! Je la hais! Elle me trouble, me séduit, puits se dérobe. Elle joue de moi. Pourtant je ... je l'aime. Je voudrais fuir. Elle me tient enchaîné. Je ne peux pas rester. Je ne peux pas partir.
Afficher en entierAutrefois, dans ma prison, je comptais les jours, les heures qui me restaient encore. Puis une lumière est apparue qui m'a rendu le monde, le vie. Le marché qui était offert dépassait mes rêves les plus fous.
Afficher en entierEn prison, j'étais hanté par l'image de votre beauté. Le souvenir restait gravé en moi comme au fer rouge. Je cherche encore un moyen de cueillir la rose sans me blesser aux épines.
Afficher en entierBaignée dans l'or pâle et doux de l'aube, Shanna était seule sur son balcon. Avec un soupir, elle retourna à son lit pour essayer de trouver enfin le sommeil. Bientôt il ferait trop chaud et elle serait obligée de se lever. Fermant les yeux, elle se sentit de nouveau pressée contre la poitrine de Ruark ; elle reçut son haleine sur la joue ; une fois encore, elle lut l'avidité dans son regard. Ainsi en avait-il été toute la nuit. Les souvenirs d'hier revenaient impitoyablement. Pouvait-on soigner cette maladie ? Pourquoi était-elle ainsi éprouvée ? Elle avait été courtisée par des hommes plus dignes de son attention ; tous s'étaient écartés devant ce visage qui la hantait maintenant, devant ce Ruark, devant ce démon.
Afficher en entier- Le marché est exécuté maintenant, dit-elle.
Elle parlait si bas qu'il l'entendit à peine.
Elle disparut. Ruark écouta décroître le bruit de ses pas. A son tour, il murmura :
- Le marché, oui mon amour. Mais les vœux que nous avons échangés ?
Afficher en entier- Raurk ! Tenez-vous !
- Mon amour, je suis un homme. Vous êtes une femme. Comment pourrais-je me tenir ?
Il essaya de la prendre dans ses bras.
- Je vous en prie ! dit-elle, esquivant l'étreinte. Conduisez vous en gentilhomme pour une fois.
Il joua les demeurés.
- En gentilhomme ? comment le pourrai-je ? je ne suis qu'un lourdaud de colon, peu fait aux manière de la cour. Je ne connais que l'honnêteté, le respect de la parole donnée, l'exécution d'un marché valablement conclu. Il m'est impossible de vous voir et de ne pas essayer de vous toucher.
Afficher en entier- Milady, vous m'embarrassez. Ma mère m'a enseigné à respecter les femmes, mais mon père m'a donné un principe que je me suis toujours efforcé de suivre.
Il tourna lentement autour d'elle. Sjanna attendit, sans oser bouger, tandis qu'il s'approchait derrière elle.
- ce principe, c'est... chuchota-t-il tout près de son oreille. C'est... n'achète jamais une jument cachée par une couverture.
Elle ne put s'empêcher de tressaillir quand ses mains se posèrent sur ses épaules et lissèrent vers les attaches de son manteau.
Afficher en entier- Ce n'est pas l'amour qu'ils font au lit, se hâta de corriger Ruark. Ils ne connaissent pas cet arts. Ils se contentent de satisfaire un besoin. Un taureau en fait autant. L'amour, c'est ce que partagent deux êtres qui se sont choisis et qui restent unis jusqu'à la mort.
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