Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 689
Membres
1 013 398

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaires de livres faits par Shaynning

Extraits de livres par Shaynning

Commentaires de livres appréciés par Shaynning

Extraits de livres appréciés par Shaynning

date : 29-11-2021
Incontournable Novembre 2021

Connaissez-vous le film "Splash"? Film de 1984, il racontait les tribulations d'une sirène venue dans notre monde terrestre pour trouver un conjoint, mais sera traquée par un scientifique en mal de renommée. Elle finira entre les mains "bienveillantes" de scientifiques avant d'être libérée par ledit conjoint. Et bien c'est similaire à cette petite histoire, de la collection "Le Grand Bain" aux éditions Seuil.


Lili est fille de pêcheur et un jour, elle se voit faire le même métier. Lors d'un pêche au large, alors qu'une tempête menace l'équipage, ils prennent dans leurs filet une sirène! S'ensuit un débat à savoir ce qu'ils vont en faire: la relâchée au risque que sa blessure n'attire les prédateurs, mais au moins ils n'auront pas gérer cette découverte, ou la garder, la soigner, au risque qu'on la découvre. C'est cette dernière option que prend le père de Lili. Hélas, si les premiers jours vont relativement bien et que l'équipage garde le secret, ce qui devait arrivé arrive: un scientifique décide de la garder en captivité pour "les besoins de la science". Malheureusement, le professeur Merlieux change de visage et se montre avare d'attention à travers le branlebas médiatique que suscite la découverte de la sirène et se montre de moins en moins bienveillant. L'heure est grave: il faut retourner "Jeanette" à la mer, et Lili élabore avec ses amis un audacieux plan d'évasion.


J'ai beaucoup aimé ce personnage féminin audacieuse, respectueuse et intelligente qu'est Lili. Elle démontre de belles forces d'empathie et de compassion à l'endroit de la sirène, des traits qui vont d'ailleurs la faire changer d'idée vers la fin sur son choix de carrière, préférant devenir vétérinaire pour la faune aquatique. C'est également tellement rare de voir une fille dans ce domaine qu'est la pêche.


C'est aussi une histoire intéressante sur le fond, car il questionne aussi l'éthique. L'Homme a une façon bien à lui de s'approprier la Nature, mais même en voulant servir l'intérêt scientifique, il en vient à servir ses propres intérêt au détriment de la Nature. Dans l'histoire, on le voit clairement avec les Chinois qui veulent l'acheter, un parc d'attraction se met ensuite à la vouloir, et finalement, ce sont les États-Uniens qui ont du gagner les enchères, car c'est à eux que la vente à finalement été faite. On a aussi le dilemme au début où les personnages sont coincés entre deux décisions difficiles. Enfin, nous avons l'enjeu de l'appropriation, en ce sens où les êtres vivants ne seront au final jamais mieux ailleurs que chez eux.

Enfin, j'aime le thème de la pêche, plus souvent vu dans les albums jeunesse que les romans. C'était amusant cette façon de décrire la profession comme une sorte de chasse au trésor, avec des filets remplis de surprises.

Je ne suis pas fan des dessins, mais il est illustré, ça peut plaire aux jeunes lecteurs.


Une belle petite histoire relativement courte, qui se lit facilement et qui sort de l'ordinaire. Comme ses frères, ce roman a aussi une jaquette retirable qui devient un poster.

Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans.

P.S Les éditions Les Malins ont fait paraître un album jeunesse qui traite du même enjeu dans "Il était une fois...la queue des sirènes" où un garçon collectionne des poissons. Quand il trouve une sirène blessée, il la sort de l'Océan, contre l'avis de celle-ci. Rapidement, la santé de la petite créature se dégrade, au point où il n'a d'autre choix que de la ramener à l'Océan, qui connait le moyen de la sauver.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable Octobre 2021

"Olie-Thium et le secret d'avant" est le premier tome d'une série qui fait parti de la collection Croqu'Pouces aux éditions La Marmite à mots. de cette collection, j'avais déjà lu "Un chien trop connecté". Depuis, je surveille plus assidument l'évolution de cette collection destinée aux débutants lecteurs , car leurs thématiques sont très actuelles, et leurs histoires originales.

Mélange de Robots ( des Studios Blue Sky) et Wall-E (des Studios Pixar), le petit roman nous présente un univers post-apocalyptique dans lequel la planète est un vaste monde pollué d'arbres morts, où le ciel est voilé et où il n'existe plus rien de vivant, a priori. Comme tous les habitants, Oli-Thium est monté sur des matériaux métalliques, plastiques et électroniques, où les coeurs sont des métronomes et les poumons des soufflets. Il habite Pétroville, où les usines continue de polluer le monde sans restrictions. À l'école, on étudie la pétrologie, la "science de la vie" et jamais on évoque le "Avant". Mais le petit humanoïde rêve d'un être aux yeux verts qui se promène dans un lieu où les arbres sont chargés de feuilles vertes. Intrigué, il pose des questions à son professeur, qui le rabroue aussitôt. Pressant son meilleur ami, Samramax de questions, ce dernier lui confie alors un secret: dans leur monde, dans un lieu secret, subsiste un dernier être humain. Sédémar est un vieil homme à la peau d'ébène, aux cheveux aussi blancs que ses yeux. L'homme sage va alors confier au petit robot des secrets sur sa propre vie d'avant.


Je me réjouit de voir enfin un roman du genre science-fiction post-apocalyptique sur fond d'enjeux environnementaux pour ce groupe d'âge. Les 7 ans de la deuxième année primaire ont rarement la diversité de genre des autres groupes d'âge, alors un gros merci à la Marmite à mots pour leur travail en ce sens.


Les dessins sont magnifiques et remarquablement détaillés. On reconnaitra sans peine les divers composantes des personnages aux corps recyclés: pièces métalliques, bouteilles de plastique, tensiomètre, thermomètre, divers filages électroniques, une bombonne de propane, divers cannages , des outils de cuisine et même un autocuiseur/cocotte! Et à travers tous ces gris, bruns et noirs, on note de jolies couleurs. Les images sont aussi adorables que tristes, vu le sujet, mais en même temps, les histoires de ce genre spécifique appelle à la prise de conscience. En ce sens, c'est logique de voir des images qui frappe l'imaginaire, comme cette baleine triste qui avale des sacs plastiques, ou en p.39 cette planète qui passe de bleu et vert à un nuancier de gris, chargé de marteaux à siphonner le pétrole, d'antennes radio et de coupes à blanc, avec des yeux larmoyants comme expression.

Les noms sont mignons: Olie-Thium, des mots "Piles au lithium", Maxagaz, des mots "Masque à gaz", c'est amusant ces jeux de mots!


J'aime bien cette idée où les humains sont devenus à ce point déconnectés de la nature qu'ils ne sont même plus organiques eux-même. Rapiècement de boulons et autres objets, ils ont même coupé les ponts avec leurs souvenirs d'une planète bleue et verte, incluant leur propre espèce. Mais, en latence dans son esprit, Olie-Thium s'en souvient: il renoue avec sa vie d'humain. Un peu comme l'homme de fer blanc du magicien d'Oz, il se découvre un coeur. Peut-être qu'avec ce nouveau coeur qui résonne en musique en lui, "Oliver", de son ancien nom, va faire progresser doucement cette humanité perdue vers ses racines? À suivre!

Vous trouverez également un petit guide sur divers comportements écoresponsables sur la gestion des déchets, la seconde mains/vie, le compost et le jardinage.

Une autre belle trouvaille pour vos petits explorateurs et amis de la Terre de 7-8 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable Novembre 2021

Bien qu'il ait une apparence qui rappelle davantage le roman mystère entre horreur et Halloween, c'est pourtant un roman du type fantastique où la magie côtoie Noël. Et quand on dit "magie", on parle de plusieurs formes, dont celle des prestidigitateurs de scène, celle d'un manoir habité d'objets magiques et de créatures qu'on n'a encore jamais vues, au cœur d'un drame familial. Une histoire qui pourrait sembler banale sur la base, mais qui au final, surprend par sa construction.


Lorsqu'ils faisaient route pour trouver le manoir de leur grand-père John, Hedi, 11 ans, et Spencer, 8 ans, ne s'attendaient pas à ce qu'un corbeau blanc guide le véhicule de leurs parents jusqu'audit bâtiment. À bien des égards, cette immense maison donne quelque peu froid dans le dos avec son air ancien et tous ces objets étranges qui s’accumulent dans la maison. Les enfants devront pourtant bien y passer les deux prochaines semaines, car leurs parents archéologues ont d'importantes fouilles à mener en Espagne. Ancien illusionniste de renom, leur grand-père est néanmoins devenu bien morose depuis ce numéro de boîte magique qui s'est tragiquement soldé par la disparition définitive de Rose, son assistante et épouse. Depuis, il semble s'adonner à une sorte de collection d'objets hétéroclites et mène une vie solitaire. Néanmoins, ce fatras d'objets est tout sauf inoffensif et ennuyeux, et comme un mystère vient rarement seul, une présence appelle les enfants à l'aide grâce à un message dans la poussière et un autre avec les magnétiques sur le réfrigérateur. Une personne qui tient à être trouvée. Aidés de leur cousine Jelly, de divers autres magiciens, morts ou vifs, de petites entités discrètes et chapardeuses, ainsi qu'un sympathique duo d'animaux empaillés, les enfants van Berr investiguent autant le lieu que leur propre histoire filiale.


Ah les bâtiments mystérieux remplis de secrets, ça je connais! Des histoires de ce genre , il y en a pleins en littérature jeunesse. Étonnamment, ce roman est réellement intéressant, même si on se doute bien que la présence est sans doute leur grand-mère disparue. Le tout est de la trouver. Les enfants se trouvent confrontés à toute sorte de mystères, on navigue entre des créatures ésotériques, d'autres enchantés et d'autres assez nouvelles telles que les petits Espionboisés. Certains décors me rappellaient la maison hanté de Disney World, avec les portrait d'êtres anthropomorphes, le fantôme pianiste et le jardin de statues. Bien montée, une histoire dans une maison mystérieuse est un vrai régal, et ici, je dirais que le duo d’écrivaines tient le pari.


J'ai aimé que la magie qui opère ici semble tenir de plusieurs sortes. On a celle des magiciens de scène, de tout genres, celle plus "enchantée" avec des objets doués de parole ou de vie, certains plus ésotériques, comme les fantômes et la "possession", d'autres carrément de l'ordre spatial comme la salle de la Pie ou celle du Kaleido. J'ai aussi reconnu en ces mains dorées de magiciens celles de l'univers de Willy Wonka, les ailes attachables vues dans la BD "Locke & Key", des clin d’œil peut-être? Bref, ça foisonne de magies!


J'ai aussi trouvé réaliste la présence et les rôles des personnages adultes, car trop souvent dans les romans de mystère on retrouve des enfants un peu trop brillants avec des adultes quasi inexistants un brin trop débiles. Ici, c'est assez crédible. Certes, les enfants mènent le gros des recherches, mais là où ils sont limités, les adultes sont de bons appuis.


Côté écriture, ça se lit très bien, c'est addictif et créatif, on se sent rapidement investis dans leurs recherches. Les personnages de Doug et Stan apporte une note humoristique et chaleureuse, là où le sinistre personnage de Personne ajoute une touche frissonnante. Aussi, il y a une forte présence de personnages objets, beaucoup sont même muets, mais ils contribuent à donner l'impression que beaucoup d'êtres sont au cœur du récit. Bon nombre sont attachants et originaux. Enfin, je remarque qu'il faudra attendre le milieu du récit avant de voir poindre un réel antagoniste, ce qui est peu commun, et ce d'autant plus qu'il n'a pas le rôle qu'on pourrait avoir tendance à lui prêter. Ça vous intrigue?


Petite remarque sur la couverture: elle est parfaitement en phase avec le récit, vous y trouverez beaucoup de références. Je sais qu'elle prête à confusion: on ne devinerait pas la saveur "Noeëllesque" à cette couverture sombre au titre en vert fluo. Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences!

Également, je me suis interrogé sur la signification du nom de l'endroit. Un "hoarder" se dit "thésauriseur" en français, un mot peu employé qui fait référence à une personne qui amasse des richesses, de l'argent. Ça rejoint le côté "accumulateur" du grand-père, qui amasse précisément des "richesses", surtout vu de l'extérieur. Un nom tout à fait de convenance


Une belle petite trouvaille pour votre presque ado qui a tout lu et qui aime les histoires passe-partout de ce genre où Mystère, Fantastique et investigation se tressent ensemble. Un roman signé par deux australiennes, mais qui a été publié par une maison d'édition anglaise. Le roman, par sa fin, pourrait appeler une suite, grâce à une petite ouverture bien angoissante. À suivre?


Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Constatant les 5 étoiles octroyées à cette BD-Roman, franchement, je m'attendais à bien mieux. Après lecture, je crains ne pas avoir été gagné par l'enthousiasme des lecteurs précédents et ce pour plusieurs raisons.

D'abord, l'élément de genre. Nous sommes dans un univers Steampunk, où ses composantes sont, hélas, très déjà-vu et dont le nom même de la ville fait soupirer: Mékanya, une ville mécanique. On aurait pu faire mieux. Cet univers contient la panoplie attendue: des trucs en métal, des rouages, des engins volants à air ( notamment des dirigeables) et des automates. En cela, on pourrait dire que ça ouvre les jeunes lecteurs au genre, bien que le volet Bd l'illustre beaucoup mieux que le volet roman. On a cependant ajouté la Magie à l'oeuvre, ce qui n'est pas systématique dans le Steampunk.

Néanmoins, c'est au niveau du scénario que le tout perd des plumes...enfin, des rouages. Les clichés pleuvent, de cet automate qui fait un clin d'oeil pas très subtile à King Kong, aux répliques exaspérantes des personnages. On a en outre le traditionnel cliché du duo Natif-Citadin, doublé du cliché Canidé-Félin ( Faut le faire!) et qui bien sur, s'envoient des insultes à la tête parce que leurs Nations respectives ne s'entendent pas. Comprenons-nous ici: s'envoie des vannes aussi puériles que pourries est un comportement d'enfant, alors que nous avons ici des personnages adultes. Ça ne colle pas et le pire, c'est que les insultes ont parfois des fautes. "Matou mité" devrait être "matou miteux", et dit à voix haute, franchement, ça sonne comme une mauvaise blague. Enfin. Les Rats habitent les bas-fonds ( comme dans le "Soutermonde" ou comme dans les "Chroniques perchées" ou comme dans "Ratatouille"...) parce que Heh! Des rats, ça se place bien dans des égouts et visiblement, tous les auteurs jeunesse sont ravis de nous le faire savoir. Enfin, on a le traditionnel génie mécanique qui conçoit des trucs pas très réglementaires et c'est évidemment un homme. Et Mekanya a beau être une merveille d'ingénierie, reste que les policiers de cette ville sont à ce point incompétents que deux terroristes présumés leur échappent assez facilement. En jeunesse, c,est presque un running gag à ce point: tous les policiers sont présentés comme de fieffés imbéciles. Bel image à donner aux enfants.

Le cliché que je déteste le plus, parce que des centaines de romans et de BD jeunesse lues plus tard, je revois ENCORE le même cliché chez le SEUL personnage féminin de la BD. Beauté en vêtements extra moulants-corset inclut - à la poitrine bien en évidence, aux yeux bleus, cette unique femme est aussi la seule victime d'enlèvement...Évidement. Évidement.

Les personnages secondaires et tertiaires sont tous plus insipides et stupides les un que les autres, les gros méchants de service sont bien entendu deux capitalistes en mal d'expansion et à tendance ego-maniaque allègrement narcissique, et quoi de mieux pour conquérir des territoires que de faire tout foirer à la convention pour la paix? Et bien sur, quoi de mieux que de mettre les attentats sur le dos de ceux qui les ont eux-même déjoués - à savoir nos deux super-héros-je veux dire "Protagonistes"! Et tant qu'à faire, quand notre ambassadrice beauté-en-décolleté se fait enlever, on déclare la guerre l'après-midi même aux autres Nations, sans tenter de la retrouver, sans pourparlers, on soulève de terre la ville - sous les exclamations des citoyens trop heureux d'entrer en guerre - et on va ensuite la déplacer comme une arme de guerre géante ( avec les citoyens dedans, je vous rappelle). Cette araignée semble tout droit sortie du film "Les mystères de l'ouest", dans lequel on trouve une araignée à fonction vapeur géante capable de tirer des charges explosives. Désolé, rien de neuf de ce côté là , non plus.

Cette histoire est le genre de récit qui montre à quel point c'est facile de faire dans les trucs incohérents et redondant, spécialement en jeunesse, parce qu'on ne s'inquiète pas que les lecteurs découvrent le non-sens de cette affaire. Donc, on les prend pour des idiots et ça m'exaspère au plus au point parce que c'est trop courant!

Et l'écriture, Ô par tous les pépins de la pomme de Newton - l'écriture! Des réplique "à deux balles", des insultes à la limite de la blague, des scènes d'action hollywoodiennes invraisemblables que se partagent cases et paragraphes remplis de dialogues plats. le texte est sauvé par des descriptions relativement justes. Je suis d'ailleurs étonné que le tout soit si moche sur l'écriture car j'avais lu la série "Dragonland" de Heliot et ces romans ne souffraient pas d'autant de clichés et de répliques creuses, c'était même assez rafraichissant.

La BD pour sa part, est entre deux: de beaux personnages, des couleurs sous la palette Sépia légèrement teintée de turquoise ( joli). Côté présentation avec la couverture et sur le visuel des personnages, ça marche bien. Côté action, fluidité et mouvement, c'est très figé, parfois caricatural sur les expressions faciales. Petit problème aussi avec les yeux de Willy, le tigre blanc, dont on ne sait pas toujours où il regarde, parce que l'éclairage est presque toujours au centre de l'oeil, contrairement à Fenrir- oups scusez- Fenris ( J'ai passé mon temps à la confondre avec le loup-garou d'Harry Potter - Fenrir Greyback) qui a des iris plus faciles à voir, et donc donnant une direction plus claire.

C'est donc blasé, agacé et furieusement exaspéré de voir encore ce genre de navet scénaristique peuplé de personnages archi-clichés, histoire de faire un truc "Novateur" qui ne l'est absolument pas au final. Certes, la couverture rend bien, le genre Steampunk a la cote en ce moment et je conçois la bonne volonté de Moustik ( Fleurus) de faire des combinaisons entre BD et roman. Mais pour ma part, cette lecture aura été une succession de constats décevant et de soupirs agacés devant un scénario bancal, un français basique près du "pas terrible" et au final, rien de consistant à se mettre sous la dent.

Vous devez peut-être me trouver dur, après ces constats peu élogieux, mais je dois vous expliquer une chose: En librairie, les livres et les Bd sont nombreuses, il y a beaucoup de choix et heureusement, il y a de très bonnes oeuvres jeunesse réellement bien écrites, originales et novatrices. Alors quand je vois ce genre d'oeuvre, clairement le libraire en moi voit quelque chose de sous-classé et de peu abouti, qui séduira sans aucun doute par sa couverture et son coté BD/Roman, mais c'est le genre d'oeuvre que je ne suggérerait pas.

Donc, mon conseil, ne pariez pas sur l'hybridité de cette oeuvre, préférez lui un bon roman ou une bonne BD Steampunk. Oui l'objet en lui-même est beau, mais c'est bien son principal atout, selon moi. Et il existe d'autres romans BD-Romans beaucoup plus pertinents et scénaristiquement bien fait. Ce n'est que mon avis bien sur. Reste que ce n'est pas la pire BD que j'ai vue...Disons seulement que je ne lui trouve pas de points forts et beaucoup d'éléments défavorables.

Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable Novembre 2021
Autrice à qui l'ont doit des romans jeunesse très appréciés, notamment "L'Odyssée Miraculeuse d'Édouard Toulaine" et "Les aventures de Flora et Ulysse", Kate DiCamillo nous propose cette fois une histoire qui a des allures de récit du moyen-âge, enluminures et illustrations incluses. Cette histoire est celle d'une jeune fille, au coeur d'une prophétie, qui a un don qu'aucunes femmes ou presque n'avaient à cette époque.

Le frère Érik possède l'âme sensible de ces hommes qui savent percevoir de manière innée la beauté du monde, mais également un esprit que ces semblables trouvent quelque peu fantasque, que n'aide en rien cet oeil "fou" qui regarde dans toutes les directions. C'est pourtant ce singulier personnage qui aura été aux origines de la prophétie qui touchera cette même enfant qu'il trouve, un matin, couchée près d'Angelica, chèvre de son état. L'animal, d'une exceptionnelle vivacité d'esprit, capable de catapulter n'importe qui dans les airs d'un simple coup de tête, prend l'enfant sous son aile à compter de ce jour. On eu dit qu'elle connaissait le futur grandiose dont Béatryce était le levier. Gardée, puis veillée par le frère Érik et Angelica, quelque part dans le royaume, un Roi envoie ses soldats chercher la fillette au coeur d'une prophétie qui devait mettre fin à son règne et "occasionner un grand bouleversement" du même coup. Amnésique, les cheveux rasés, Béatryce ressemble désormais à un jeune moine. Un constat d'autant plus pertinent qu'elle en a aussi les qualités: cette jeune fille sait lire et écrire. Impensable. Impossible. Et pourtant. La jeune fille est appelée à partir sur les routes, ne pouvant rester au monastère, les moines craignant les foudres du Roi. Elle y trouvera des alliés, à l'histoire aussi improbable qu'elle, et qui l'aideront à accomplir cette prophétie qui la concerne. Et quelque part ne route, elle retrouvera aussi ses souvenirs, qu'elle aurait préféré gardés scellés.

Une fille qui sait lire et écrire, à cette époque, c'est plus que marginal, c'est condamnable. Il faut bien sur relativiser: seuls les moines et quelques rares nobles souvent royaux avaient des bases dans les deux domaines, la vaste majorité de la plèbe était donc analphabète. Époque qui se termine par une Église radicale ayant une mainmise absolue sur le Savoir et préférant ses ouailles bien ignorantes, le Moyen-Âge n'était donc pas la meilleure période pour les écrits et les lectures, davantage destinées à servir l'Église (L'éducation passait plus souvent par les fresques peintes, d'ailleurs) Alors imaginez une fille de 10 ans savoir faire les deux? C'est très peu probable et dans l'histoire, c'est effectivement en "enfant démoniaque" qu'elle est souvent présentée. Maintenant, la question est " pourquoi sait-elle lire et écrire?

Dans cette jolie histoire où se côtoie une douce poésie naturelle et des personnages lumineux, on suivra cette atypique jeune fille dans sa quête pour se trouver et pour retrouver les siens. On aura parmi les protagonistes une chèvre aussi maligne qu'imprévisible, un moine peureux, mais d'une incroyable sensibilité, un jeune garçon rapide comme une flèche à la mémoire formidable et un homme des forêts qui a préféré une vie libre et minimaliste, ponctué d'une joie capable de le faire rire de tout.

À la fois une hymne au Savoir, à la beauté et la bonté du monde, le récit de Béatryce est aussi un roman qui sert des thèmes qu'on aimait déjà au Moyen-âge dans les récits de chevaliers: la bravoure, le triomphe de l'amour et la lumière du bien chasser la noirceur du Mal. C'est une histoire construite sur plusieurs petites histoires,celles des personnages , mais aussi de la fiction presque allégorique de la sirène. le récit me fait penser à une tapisserie de cette même époque: une multitudes de fils qui finissent par se rejoindre pour constituer le final.

Quand à la prophétie, elle rejoint un peu la même tangente que celle que j'ai vu dans le septième opus des Harry Potter: une prophétie n'a d'importance que celle qu'on lui accorde. Autrement dit, elle n'existe que parce qu'on veut lui donner une importance. Preuve en est que l'antagoniste de l'histoire s'en sert comme d'un outil.

J'attire aussi votre attention sur une curiosité: si nous sommes bien dans un univers lié à la chrétienté, n'empêche qu'on y retrouve l'idée de réincarnation, lié traditionnellement au bouddhisme. On retrouve en effet une abeille qui est décrite comme la réincarnation de Mamie Bisbi ( notez d'ailleurs le son du nom similaire à celui des ailes d'une abeille- "bz-bi") Enfin, à un certain niveau, une sorte de "magie" semble subtilement imprégner l'histoire, à commencer par cette chèvre anormalement sagace et costaude, mais qui ne relève pas du fantastique net et précis.

Le tout est léger, aéré. Les chapitres sont très courts et on a de nombreuses images au crayon de plomb, dans le style de l'époque ( mais avec des personnages beaucoup mieux travaillés que ceux de l'époque, assurément, les artistes du Moyen-Âge étant de piètres et naïfs dessinateurs, histoire de l'art à l'appuie).

J'ai beaucoup aimé les personnages, particulièrement le Frère Érik, avec sa façon de voir le meilleur autours de lui, malgré son côté anxieux. Béatryce pour sa part, est le personnage qui attire tout le monde à elle, comme un aimant. Elle a bien eu besoin du support des autres, mais au final, c'est qu'ils ont vu en elle tout le potentiel de faire bouger les choses en ce monde et de les instruire. Ce n'est donc pas juste un être fragile dépendant des autres, c'est une porteuse de Savoir et de renouveau. Elle de nature curieuse, elle veut comprendre les choses, en cela c'est une qualité singulière pour une fille de cette époque. Enfin, Angelica, cet animal improbable qu'on ne peut qu'aimer. J'aime l'idée que l'être vivant le plus instinctif, protecteur et bienveillant soit l'animal du groupe, qui voit clair dans le coeur des humains et ne trahit aucune peurs. Et puis, vous en voyez souvent des ânes dans les histoires?

C'est donc une petite pépite atypique et ensoleillée en ce mois gris de novembre que cette histoire où une jeune fille apporte avec ses mots et ses Lettres le Savoir et l'espoir, épaulés de comparses qui auront grandit à son contact. "La prophétie de Béatryce est une ode aux histoires, à la connaissance et à l'amour universel.

Pour un lectorat du second cycle primaire, ( 8-9 ans) en montant.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Pour faire écho aux autres commentaires: "Noël n'est pas arrivé - mais ça s'en vient! - et me voilà le nez dans un album de Noël", mais à ma décharge, c'est parce que je suis libraire jeunesse et que je me dois de les avoir lus avant vous! Hah! Bon, trêve de bêtises...


Donc, que cache cette superbe couverture agrémentée de lignes en papier doré? Sans vous tenir en haleine plus longtemps: cet album traite d'un magasin de Noël! Tada! Mais pas n'importe lequel, certes non. Vous voyez, Lucas marchait d'un air dépité. Un air en grande partie explicable par le fait que sa famille n'a pas les moyens de vivre le faste Noël que l'on retrouve bien souvent dans les livres et dans la classe moyenne et favorisée. Lucas aimerait amener les bonheur dans sa maisonnée avec des présents et quelle n'est pas sa surprise quand apparait à son côté un immense magasin tout en baie vitrée et lumière dorée visiblement spécialisé en présents Noëllesque. Dans une sorte de folle virée dans les départements hauts en couleur et magiques, Lucas trouvera pour chaque membre de sa famille un présent à la juste mesure de son amour pour eux.


Je suis de ceux qui n'apprécie pas le dicton "C'est la pensée qui compte" quand il s'agit d'un présent, lui préférant la phrase "Mauvais présent, mauvaise raison". À quoi bon donner un cadeau quand l'intention n'est pas sincère? Y aurait-il un/e pardon/intention caché la-dessous? Pourquoi je vous raconte ça? Parce que dans cette histoire, le sujet est justement le cadeau bien intentionnée, pas celui qui vaut cher ou qui suit une mode. le cadeau songé, réfléchi, en phase avec la personne et/ou ses besoins. Lucas cherche l'émotion derrière le cadeau: la joie, le sentiment d'être bien dans sa peau, le bonheur. Ce qu'il amène au delà des objets, c'est un état. Oui, penser aux autres, c'est ce qui devrait motiver les cadeaux , d'une certaine façon, plutôt que la convention sociale de donner simplement parce que c'est Noël . Si aucune joie ni empathie ne sous-tend le cadeau, pourquoi offrir? ( mon humble avis- vous n'êtes pas obligés d'être d'accord)

Franchement, j'aime bien cette histoire avec toute la réflexion derrière chaque présent, le fait que ce serait dont bien d'avoir ce genre de lieu pour combler les gens qu'on aime de choses à la juste mesure de leur amour et au gré des besoins émotionnels qui jalonnent nos vies. Ce serait bien. Ça fait rêver. Et les dessins y sont pour beaucoup, c'est dynamique, tout en lumière et en fantaisies. Allez, ouvrez dont la première page pour voir...

Et Joyeux Noël! ( Enfin, bientôt!)

Pour un lectorat préscolaire ( 4-5 ans) en montant, mais je pense que les enfants du premier cycle primaire ( 6-7 ans) vont mieux percevoir l'aspect "émotionnel" derrière les cadeaux et le facteur "pauvreté" évoqué au début.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
"Magique Péri", paru juste à temps pour Halloween, est ce que j'appelle affectueusement un "Univers Ténébreux Sympathique", un style halloweenesque qui rappelle ceux de Tim Burton, mais aussi les séries telles que Amélia Fang, Fingus Malister et Mortina.


Péri est la troisième génération de sa famille de sorcières, avec sa mère Énora et sa grand-mère Ajosta, ainsi que Squelette, le majordome qui porte bien son nom. Péri a en outre un familier corbeau, Farrow, qui aime dialoguer en rimes. C'est bientôt le premier bal de Péri, occasion à laquelle on doit normalement terrifier un "limité" ( Un humain ordinaire), mais la petite sorcière trouve cette tradition désuète et refuse d'y prendre part. Elle a cependant une idée à la fois novatrice et originale: festoyer comme les humains, le 31 avril, une sorte d'Halloween inversé, le Helloyou, où seront de mise vêtements typiquement humains, friandises sucrées et bisous baveux. Si les humains ont pu intégrer un pan de leur culture, pourquoi en serait-il autrement pour les habitants de ce monde magique? Il est plus que temps pour les sorcières d'entrer dans le monde moderne!


L'univers en présence reprend vraiment les codes de ce "genre" qui n'a pas nom ( autre celui que je lui prête en attendant) : termes inversés comme "Mauvais jour" ( Bonjour), "Malvenue"( Bienvenue), "Pour l'amour de la Terre"( Pour l'amour du ciel), etc. La nourriture est composée de trucs répugnants, les êtres partiellement vivants ou pas-tout-à-fait mort abondent parmi les héros secondaires et tertiaires, les héros/héroïnes sont ténébreuses, mais gentilles. Petit détail nouveau: les cheveux sont aussi inversés, avec des chevelures blanches en enfance et des cheveux noirs au troisième âge. On a également le décor typique avec des cimetières, les créatures enchantés et tout le bric-à-brac de sorcellerie qu'on connait: chaudrons, vieux châteaux, ingrédients éparses, plantes étranges et autre bidules. On a aussi cette fenêtre et ses références au temps des sorcières de la fin Moyen-Âge/début Renaissance, notamment la ville de Salem. Finalement, et ça aussi c'est assez présentatif du genre: on fait un chassé-croisé entre le monde magique et celui des humains avec la thématique de la modernité et des générations.


Ici, nous avons un court roman pour les lecteurs plus jeunes, mais pas trop. Comme l'a fait remarquer une autre lectrice, le livre qui se classe lui-même pour les 6-9 ans est trompeur: la présence de mots plus soutenus et la construction des phrases conviendrait soit à de bons lecteurs de la fin de la 2e année et de la troisième année au primaire, soit 8-9 ans. Mais bien sur, pour les 6 ans, on peut demander à Papa ou Maman de lire.


Je constate que l'intérêt des autrices et auteurs pour l'univers des sorcières/sorciers ne s'est pas tari depuis l'avenement des Harry Potter. Sans parler des autres Ténébreux Sympathiques, de nombreuses séries reprennent la sorcellerie, telles Starfell, Pétronille Inc, Une pincée de Magie, Aliénor ( Fille de Merlin), Seth Seppi, et les très nombreuses BD destinées aux filles. J'imagine donc que cette série suit cette vague.


J'ai un gros coup de coeur pour les images. On doit à Mme Delrieu la BD "Les sortilèges de Zora", dont le piètre scénario avait au moins été sauvé par des illustrations intrigantes. Ici, il me semble que son coup de crayon est plus maîtrisé et elle sait habiter les espaces. J'adore le look des personnages, dont plusieurs sont craquants. Les couleurs sont sobres et le tout regorge de détails si on y prête l’œil, j'aime beaucoup. Péri a d'ailleurs la même chevelure indiscipliné que Zora.


Donc, sans dire que c'est original sur le genre, c'est agréable et sur le fond, avec cet Helloyou fort amusant, ces personnages mignons et la qualité du vocabulaire. Ce pourrait être une excellente porte d'entrée sur ce genre d'univers et pour les lecteurs pas encore assez avancés pour engagé la lecture des Starfell ( 10-11 ans), encore moins les Harry Potter (12-13 ans).

"Magique Péri" comptera une suite, dont deux tomes sont déjà parus.

À voir.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable Novembre 2021 ( Noël)

Pour moi qui admire déjà le style graphique de Lucy Fleming, voilà que son album conjoint avec Mark Sperring "The Most Wonderful Gift in the World" sort en français! Joie! "Le plus fabuleux cadeau du monde" porte bien son nom d'ailleurs.

Olivia vit avec Gros Ours dans une maison dans la forêt et c'est l'heure de déballer leurs présents de Noël. Parmi les cadeaux qui leur furent livrés se trouve pourtant un paquet qui ne leur est pas destiné, preuve en est de l'étiquette au nom de "Petit Lapin". Olivia et Gros Ours décident donc de livrer le précieux présent à son légitime destinataire, mais la route est semée d'embuches: Des chemins périlleux, une tempête infernale et des prairies à la neige si haute qu'Olivia doit monter sur les épaule de son ami. Olivia est l’optimiste du duo. À chaque étapes ( d'ailleurs marquées par des pancartes au nom des embuches) elle rassure son compagnon. Au final ils arrivent chez Petit Lapin, qui les invite à entrer. Dans son logis, on devine qu'il s'y est installé récemment car des boîtes ne sont pas encore déballés. Le Petit Lapin ouvre la boîte et...rien. Elle semble vide. Mais sur un papier, le Père Noël a laissé une note du genre "Voici ce que tu as demandé!". En effet, nouvellement emménagé, Petit lapin a demandé ceci:
" Un ami ( ou même deux) qui serait assez sincère et honnête, qui affronterait les chemins périlleux, braverait les tempêtes infernales et traverserait les prairies enneigées...juste pour venir me voir!" Les trois amis passent donc une belle veillée dans la maison de Petit Lapin.


On voit souvent des messages dans les albums jeunesse de Noël qui renvoient à l'importance de la famille, mais la qualité des liens sociaux et l'importance de l’accueil sont plus rares. Dans le contexte des pays d’accueil comme le Québec et le Canada, c'est d'autant plus valable d'illustrer cette importance d'inclusion sociale dans le contexte de Noël. Mais plus simplement, ce peut aussi être les nouveaux venus qui ont déménagé, bien sur.

Il me semble que ce serait un beau livre à mettre dans les écoles, pour parler justement de l’accueil, mais aussi de la qualité des liens amicaux. Après tout, l'amitié, ce n'est pas recevoir unilatéralement, mais bien de partager. Cet aspect aussi prévaut dans cette histoire. Aussi, c'est une belle histoire d'optimisme et d'entraide, car le chemin n'est pas simple pour Olivia et son ami Gros ours.


Enfin, Noël, nous rappelle-t-on, est une fête de groupe, de chaleur humaine, qui transcende les biens matériaux. La joie d'être ensemble, en bonne compagnie, compte bien plus que des cadeaux. Surtout que les liens d'amitié et de filiation sont bien plus durables que des biens matériaux. Offrir son amitié et son temps est en soit un cadeau précieux, à consommer allègrement! Ça y est, me voilà gagné par la magie des fêtes!


Je termine en soulignant la beauté graphique de cet album, avec une jolie nature, de beaux personnages aussi chaleureux que touchants et les nombreux petits détails qui caractérise le travail de Lucy Fleming. Visuellement, c'est très beau.

À partager largement.

Joyeux Noël à tous!

Pour un lectorat préscolaire ( 4-5 ans) et plus.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 17-11-2021
Incontournable d'une librairie, Mois d'Avril 2021

"D'or et d'oreillers" présente l'intérêt qu'on prête également à sa sœur "L'étrange malaventure de Mirella", à savoir que c'est une réécriture de conte et pas que d'un. Chassé-croisé entre la Princesse au petit poids et la version de Charles Perrault ( ou celle des frères Grimm, c,est selon) de Cendrilllon, nous retrouvons donc d'un côté des archétypes très connus et de l'autre une réinterprétation très intéressante.


L'histoire commence par une scène, celle d'un mère qui confie une histoire à sa fille. Celle-ci pense naïvement qu'il s'agit de l'un de ces contes de princesses abrutissant qui ont court chez la petite jeunesse, mais la femme la détrompe. Cette histoire se campe dans de plus sombres thématiques et met en lumière des sujets tabous qu'on tente à tout prix de cacher aux "jeunes filles comme il faut". Mme Watkins, donc, a trois jeunes femmes, toutes plus blondes, fragiles et stupides les unes des autres, élevées pour satisfaire les goûts d'hommes riches de la noblesse et cantonnées à une vie aussi oisive qu'hermétique. Dans ce décor se profile pourtant une scandaleuse rumeur: un jeune lord outrancièrement riche veut prendre épouse, mais la nouvelle ne s'arrête pas là. Cet héritier fort casanier a, en effet, la lubie, semble-t-il de faire passer aux potentielles épouses une nuit en son château. Évidemment, le sujet fait scandale: qui courrait le risque que leurs fragiles oies blanches si chastes de perdre leur réputation ou pire, leur vertue! Mais la perceptive de voir l'une de ses filles mariée à ce lord, qui habite en outre un château très luxueux, conduit Mme Watkins a élaborer un plan pour se retrouver "inopinément" aux portes dudit château. Flanquées de leur servante, la jeune Sadima, les femmes Watkins rencontrent le Lord, qui leur explique que la "nuit passée au château" est en réalité un test, une façon de trouver la perle rare parmi les nombreuses personnes possibles. Et comme les trois sœurs acceptent de s'y prêter, voilà que le Lord propose le test également à leur servante. Laquelle y consent, avec sous ses airs ordinaires,d'intéressants talents.


Autant aborder d’emblée ce qui me turlupine dans cette lecture: les stéréotypes. On reste dans un registre convenu avec une sorte de Cendrillon moderne, qui a bien sur des talents particuliers et qui a évidemment une grande beauté. On dirait que c'est encore impossible en jeunesse de sortir autre chose que ce vieux cliché de la belle héroïne persécutée, d'origines modestes qui a pourtant toutes les qualités ( Blablabla), en cela, ça me laisse perplexe. Et même du côté du personnage mâle, on a encore un mystérieux ténébreux un brin loufoque, mais Ô combien séduisant ( et glorieusement richissime en plus!). C'est le genre de conventions tout droit sorties des romans à l'eau de roses de type Harlequins ( que je dédeste prodigieusement vu la bêtise des personnages féminins). Donc, de ce côté là, franchement , on ne sort pas des conventions, même si Sadima porte un pantalon, sait chasser ( Bonjour la reviste de Katniss Everdeen) et bien sur, a des dons. C'est un élément que j'aimerais voir ENFIN bouger dans les réécritures de conte: de nouveaux archétypes, de réels changements dans les personnages, pas juste quelques "trucs cool" qu'on ajoute histoire de moderniser légèrement les héros.


Ensuite, et là je lui concède volontiers, le roman fait fort avec son récit. Côté péripéties et scénario, c'est envoutant, frissonnant et très sensuel. Cette dernière qualité est asse rare en jeunesse, mais rien n'est plus délicieux que les non-dits portés par de jolies phrases. Et niveau jolies phrases, Vesco sait faire! Tournures élégantes, jeux de mots, figures de styles, on a aussi des palindromes ( des mots qui se lisent dans les deux sens et constituent une forme d'anagramme) et des rimes pour les sorts. On sent le plaisir de l'autrice à jouer avec les mots et en cela, c'est un régal. Les amateurs de belles plumes devrait aimer, ne serait-ce que pour cet aspect.


Il y a aussi de nombreux clin d’œil, justement à l'univers des contes ( Peau d'âne, Cendrillon, le petit chaperon rouge, etc) et quelques fois à des œuvres jeunesse plus récente, par exemple "Narnia". L'histoire n'est pas non plus sans rappeler le mythe oriental de Turandot, cette princesse mongole de légende qui contraignit ses indésirés prétendants au mariage à trois énigmes pour gagner sa mains, tout comme le Lord Handerson ( Clin d'oeil à Andersen, célèbre auteur de contes) fit passer trois épreuves pour trouver son épouse.


Il y a aussi un ton moqueur que j'ai bien aimé et qui concernait toute la bêtise entourant les Nobles femmes. Tenues dans une ignorance crasse de leur propre sexualité comme de toutes forme de tout savoir intellectuel, elles sont dépeintes comme de jolis vases fragiles, désespérément souffreteuses, blanches et condamnées à la servitude patriarcale du mariage de cette époque et dont la seule valeur réellement importante est leur réputation ( à comprendre, leur virginité). Toute l'ironie entourant les contrats de mariage et le fait qu'on juge un homme d'abord à son argent bien plus qu'à ses qualités ou son physique a de quoi faire sourciller. Et pourtant, historiquement, on en voit la réalité. Jane Austen était justement de ses autrices qui ont eu plaisir à dénoncer toute la culture de bienséance hypocrite des aristocrates, bourgeois et nobliaux de son époque et la façon dont les femmes elle-même contribuaient à leur propre asservissement. La façon de Vesco de traiter le sujet m'y a fait penser.


Sinon, ce roman est une sorte de mélange entre magie et romance, cultivant le mystère de son lieu principal avec finesse, même si, malheureusement pour moi, le "mystère" du château était déjà-lu. Reste que malgré des héros convenus, certains thèmes sont assez nouveaux en jeunesse, telle que la masturbation féminine , dont le mot n'est jamais nommé, le plaisir sexuel lié aux sens et aux fantasmesé Je trouve rafraichissant ce personnage masculin qui a assez de jugeote pour concevoir qu'une épouse , ce n'est pas juste de prendre la plus belle et la plus ingénue du lot! Il m'a plu pour son approche davantage "cartésienne" que romantique de la chose, plus logique. Pour lui, trouver l'âme sœur ne relevait pas de ce fantasme de conte systématiquement lié au hasard le plus complet, mais sur une recherche méthodique, où apprendre à se connaitre, avoir des choses en commun et développer des affinités prévalent sur le simple physique ou la classe sociale. Même l'aspect "corporel" est inclut, en ce sens où apprendre à connaitre le corps de l'autre est aussi une façon d'apprendre à se connaitre. Bravo, monsieur le Lord, enfin quelqu'un de censé! Oui, bon, en même temps, on apprend plus loin qu'il a un plan derrière la tête, mais son approche reste excellente ( quoique révoltante pour l'époque).


En somme, une belle œuvre qui mérite de l'attention, mais qui aurait gagné à bousculer davantage de conventions sur ses personnages.


Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans+.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 08-11-2021
J'attendais, depuis quelques temps déjà, la parution de ce livre sur nos tablettes du québec ce livre à la jolie couverture orange, j'en ai même fait une demande de service de presse, qui n'est jamais venue. Ça ne m'a pas empêché de sauter dessus une fois arrivé d'outre-Atlantique et comme je le pressentais, j'ai beaucoup aimé, malgré quelques petits anicroches. Ce roman est le premier de l'auteur, ce qui peut expliquer certains points sur le plan de l'écriture, mais globalement, difficile de ne pas aimer ce trop rare roman qui met en lumière un personnage transgenre. Avec le roman "Birthday" de M.Russo, c'est donc mon deuxième roman sur le sujet. Je précise que l'autrice.eur est trangenre, iel parle donc en connaissance de cause.


Nous suivons Félix Love, 17 ans, né fille, en voie de devenir garçon, mais au en pleins requestionnement identitaire. Élève possédant un certains talent en art, surtout dans les portrait, Félix aspire à entrer dans une prestigieuse école où un cursus double en design lui semble la meilleure option, d'autant plus qu'une bourse est octroyée à un étudiant méritant. Pourtant, bien loin de travailler sur son "book" ( on appel ça un "portfolio" ici au Québec), Félix semble démotivé, veillant aux petites heures du matin, enchainant les joints, les soirées arrosées et les grandes questions existentielles. Il ne quitte pratiquement jamais son meilleur ami Ezra, qui malgré son statut de fils de riches privilégié, a lu aussi des griefs contre ses parents. En effet, le père de Félix a bien du mal avec la transformation physique de son enfant, et sa bonne volonté ponctuée d'erreurs de pronom et de noms semble ne pas être assez pour le jeune homme. Un jour, en entrant dans son école dont il suit un cursus d'été, Félix est confronté a une exposition de photos dont il est le sujet. Des photos agrandies de lui, plus jeune, alors qu'il était une fille. Cet attaque à sa vie privée est accompagnée de textos d'un "troll" anonyme qui s'attaque à son identité de genre. Blessé et humilié, Félix ne songe alors qu'à se venger et met ce exposition et ce troll sur le dos de Declan, ancien petit-ami d'Erza sont il tiens rancune pour son attitude. Il cré un faux compte Instagram dans le but de se rapprocher de lui et trouver un élément susceptible de lui nuire. Néanmoins, ce n'est pas la personne responsable de l'expo et Félix, le premier surpris, réalise qu'en fait, c'est agréable de converser avec Declan. S'ensuit alors une sorte de triangle amoureux entre Erza, Félix et ce dernier. En parallèle, Félix est en pleine quête identitaire, papillonnant entre ses amis, un groupe de soutient LGBTQIA+, son père et sa classe d'art en espérant trouver à la fois des réponses sur son identité et un moyen de surmonter le blocage créatif pour amorcer un portfolio digne d'entrer dans sa prestigieuse école.


Comme je l'expliquais plus haut, le fait de n'avoir pratiquement pas de romans sur le sujet tend à me faire dire que ce roman mérite une plus grande attention. Nous avons peu de romans qui questionne l'identité de genre transgenre, non-binaire et, comme je l'ai découvert ici, l'identité "demiboy", un terme que je connaissais pas du tout. Il en existe déjà plusieurs pour l'homosexualité, mais pour le transgenre, je n'en ai vu que cinq, dont deux sont de la même autrice. Ce roman-ci couvre large sur les identités, en cela, il est assez unique - du moins pour le moment. Je pense que malgré ses petits travers de forme et son côté "américain sensationnel" , ça reste une oeuvre notable et utile. En outre, on fait aussi la connaissance du vocabulaire de la communauté, comme le "iel".


Que veux-je dire par "Sensationnel américain"? Je constate une sorte de constante dans les histoires qui nous viennent des auteurs et autrices états-uniens.iennes, et c'est cette manie de faire dans le "gros, grand, wow"! On dirait qu'ils ont du mal avec la notion de "terre-à-terre". C'est souvent plus grand que nature et ça perd en crédibilité. Difficile alors de se projeter complètement quand ça semble si invraisemblable et grandiloquent. Mais bon, c'est peut-être un genre qu'ils se donnent, en harmonie avec leur tendance à faire dans le "rêve américain". Dans le roman, c'est encore cette fin grandiose, cette façon de faire un "happy ending" en apothéose qui me donne surtout cette impression de trop en faire. Aussi, c'est très "dramatique" quand aux relations entre les personnages.


Sur l'écriture, comme certains autres l'ont mentionné, c'est un peu trop "oral", mais ce qui ajoute un peu au problème est cette façon des traducteurs de France de mettre leur jargon de "jeunes" plutôt que d'opter pour des termes plus internationaux. du coup, ça contraste beaucoup. On coupe beaucoup certains mots en deux, "putain" revient souvent, ça jargonne allègrement. Ce n'est pas illisible, mais ça donne encore l'impression que les jeunes ne savent pas parler, encore une fois. Néanmoins, à d'autres moment, les descriptions des émotions sont jolies, on a pas de difficulté à suivre le ressenti de Félix et c'est tant mieux, parce qu'à mon sens, c'est ce qu'on s'attend à avoir avec une histoire comme la sienne: être capable d'avoir de l'empathie pour lui.


Aussi, il manque des espaces entre les dialogues et les paragraphes et les textos auraient pu être mit dans des bulles de texte, pour plus de clarté. Je note cependant que les textos sont bien écrits et les mots complets, dieu merci.


Côté personnages, j'ai eu un coup de coeur pour Tully, le grand-père de Declan, qui malgré ses deux courtes apparitions, est l'un des personnages les plus adorables du roman et on en souhaiterait des millions des comme lui, de part le monde. Il est ouvert d'esprit, chaleureux et a de meilleurs compétences parentales que bien des gens. le personnage de Leah est également notable, un super personnage féminin qui a une bonne tête et un grand coeur. Félix , pour sa part, rentre un peu dans le standard de personnages principaux américains: beau ( mais il ne le sait pas), désirable ( mais il ne le sait pas), au centre d'un triangle amoureux ( encore une fois), rempli de talent ( qui ne demande qu'être révélé aux autres) et différent ( mais ça fait de lui un être exceptionnel). Assez typiquement américaine comme formule. Mais il reste attachant, sensible et tout compte fait, on a pas beaucoup de personnages queer à la fois afro-américain et transgenre.


Sur le plan de la psychologie, comme mentionné, on a pas tant de représentants personnages pour cette catégorie de gens et c'est là que ça détonne. le côté "drama" adolescent USA , on connait, mais l'aspect d'identité de genre, on en a beaucoup moins. J'aime la façon que les autres personnages ont teinté la perception de Félix vis-à-vis de lui-même, mais aussi de l'adolescence en général. Tous les ados se cherchent, c'est une vérité universelle. C'est même ça qui distingue cette période où l'on découvre qu'on est une personne distincte et unique. En cela, Félix n'est donc pas le seul. Ce qui est différent, c'est qu'il cherche très précisément "l'étiquette" de genre qui lui convient. Là, je dois dire que le débat est ouvert: a-t-on vraiment besoin d'avoir des étiquettes? Bref, je dois dire que c'est tout un pan de questions et d'identités de genre que je ne connaissais pas qui se sont matérialisées dans le roman, et pour ça je trouve que ça vaut la peine de le lire. Ce n'est pas simple de concevoir quels sont les questions et les tracas des ados qui ont des identités de genre autre que celles qui sont connues. Bon nombre de débats sont ouverts juste en lisant cette histoire, puisque bon nombre de personnages soulève des questions pertinentes , mais au final sans réponses.


Petit constat: Je souhaite vraiment que les maisons d'édition française cessent de ne pas traduire leur titres. Ça porte à confusion et en plus, ça ne valorise pas la langue française.


En somme, c'est un bon roman, différend à certains égards, typiquement américains sur d'autres, le tout peuplé de beaux personnages en nuances, sur des thèmes comme la famille, la différence, l'Art visuel, les relations amicales et amoureuses, ainsi que la découverte et l'émancipation de soi. J'aimerais voir ce roman rejoindre les étagères des bibliothèques et servir les professeurs, particulièrement pour servir l'éducation sexuelle et promouvoir la diversité de genre.


Ce roman ne contient pas de contenu sexuel explicite ni violence outrancière, mais il y a certaines violences psychologique ( le harcèlement que vit Félix, par exemple) et sociales ( le rejet parental d'adolescent(e)s queer notamment). Il y aussi beaucoup de jurons français. Ce peut donc être une bonne lecture pour le second cycle secondaire (15-17 ans), avec accompagnent professoral ou d'intervenants, mais demeure un roman classé "Jeune adulte", 17 ans+.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Nouveauté d'octobre 2021, "Les carnets de novembre" ets un petit roman pour ados québecois qui met en scène deux personnages principaux qui vont tenir une courte correspondance par l'intermédiaire d'un carnet, et dont la détresse de l'un trouvera l'empathie de l'autre.


Marjorie voulait simplement tester l'épaisseur d'un carnet avant de l'acheter, mais elle n'avait pas remarqué que la couleur de la couverture ne lui plaisait pas. Mais ce carnet de couleur vert fluo marqué de sa phrase va trouvé une réponse chez un autre ado, Théo, venu se procurer un carnet bleu nuit. Ce dernier y déverse son mal de vivre, sa détresse psychologique et sa solitude. Commencera alors une étrange correspondance et entre les lignes, Marjorie va percevoir le drame de Théo et son mal être. Alors que la papeterie va fermer bientôt et que les messages du mystérieux(se) correspondant deviennent inquiétant, Marjorie va devoir trouver son identité rapidement.


Roman à deux voix, alternant un récit au "il" avec Marjorie et un récit au "je" avec Théo, j'ai trouvé ce roman court addictif et touchant. On se demande bien comment va tourner cette curieuse rencontre sur papier. On aura deviné que Théo passe une mauvaise passe, avec des idées suicidaires, des parents peu impliqués, une absence d'amis et un vague à l'âme constant. On comprend mieux aujourd'hui que la dépression touche aussi les plus jeunes, et heureusement, Marjorie n'a pas minimisé les propos de Théo et a cherché à l'aider, avec le concours de ses amies et de PM, le commis de la papeterie, qui a remarqué leur correspondance.


C'est un roman court, doux et mélancolique, où la neige est presque un personnage à lui tout seul et où le jeu des mots à permis une rencontre qui a tout changé. La fin est ouverte, mais avec la dernière phrase, on sent déjà que le vent a changé pour Théo. Le tout fait référence à de nombreux poètes eux-aussi mélancolique, ainsi que des chansons de Dédé Fortin, auteur, compositeur et interprète québecois aujourd'hui décédé par suicide.


Le roman est en outre ponctué de dessins au plomb eux-aussi très doux, très souvent des images en écho l'une de l'autre et des rencontres croisées entre les deux protagonistes ( assez frustrant quand on sait que Marjorie le cherche!) .


Pour les européens qui se le demande, le français employé est essentiellement international et le peu de textos contenus dans le roman sont clairs et sans fautes.

Un beau petit livre porteur d'espoir.

Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans et plus.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Troisième opus de cette série de BD destiné au préscolaire, cette fois nous allons en apprendre plus sur la jeunesse de Ti-Bou. Lors d'une belle journée à planter un arbre à papillon pour leur amie commune, Volette le papillon, Ti-Bou et Vermi vont apercevoir une curieuse créature. C'est auprès de madame Raton qu'ils obtiendront des réponses quant à son identité. Il s'agit d'un écureuil volant nommée Ombre, dont l'espèce craint les hiboux, leur principal prédateur naturel. Une fois encore, Ti-Bou est victime de sa race et comme de fait, malgré ses tentatives de premiers contacts amicales, c,est un échec: Ombre en a viscéralement peur. C'est Vermi qui réussi a établir un premier contact. Mais alors que les deux nouveaux amis observent les étoiles et finissent ensuite par dormir au sommet d'un arbre, un incident survient dès le lendemain. Vermi chute de l'arbre et se blesse. Ti-Bou étant incapable de voler, il n'a pas pu se porter à son secours. Cela lui laisse une bien amère culpabilité, mais aussi un désir de renouer avec les exercices de vol. Autrefois, son petite gabarit et son inaptitude au vol lui valurent des moqueries, mais cette fois, c'est l'amitié qui le motive. Sera-t-il capable d'arriver à ses fins? Trouvera-t-il une façon de nouer une amitié avec Ombre?

Un troisième tome sur le thème des peurs et des craintes, nous avons d'une part Ombre qui craint Ti-Bou, et Ti-Bou qui craint de ne jamais voler. Finalement, c'est conjointement qu'ils parviendront à surpasser les deux craintes, avec l'appuis de Vermi et Volette.

Une autre jolie BD avec de charmants personnages, des bulles mi-lettrées mi-imagées où le lecteur a donc le choix de la démarche, et une belle leçon de courage en prime.

Pour un lectorat préscolaire-scolaire, 4-6 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Dernier opus de la trilogie, on se retrouve enfin sur le fameux pont de Glace Noire mentionnée dans les deux autres tomes et une fois encore, l'aventure est au rendez-vous. Exclue du Club de l'Ours polaire, de même que son père Félix, Stella doit cela en partie du fait d'être une princesse des glaces , la version enfant des reines des neiges, en somme. Le fait d'avoir voler le dirigeable d'un autre Club n'est pas étranger à l'affaire également. Néanmoins, l'urgence de traverser le pont se fait sentir avec l'état de Shay et sa louve Koa, frappés par un mal inconnu lié à une blessure magique, dont les effets sont inconnus également, mais qui ne laissent rien présager de bon. Leur seul remède envisageable de trouve dans le livre du Gel spolié par un mystérieux Collectionneur, qui se trouve quand à lui quelque part au-delà du pont. Du moins, à ce qu'on dit...

J'ai apprécié cette série, très créative, très facile à suivre puisque chronologiquement linéaire et au vocabulaire accessible. Une bonne série pour les amateurs d'aventures magiques. Le dernier tome doit en principe clôturer la série, mais arrivé à la fin, franchement, on sent un désir de suite. Il y a plusieurs éléments qui vont rester en suspend. On figure que ce sont là les éléments que Stella, ses amis et son père vont entreprendre à l'avenir.

En outre, j'ai aimé l'inclinaison environnementale qui apparait dans ce tome-ci. Un bel élément pour les générations actuelles et à venir pour qui l'enjeu de sauvegarde de la planète et des écosystèmes vont être pleinement partie prenante de leur société. Un élément qui porte à réfléxion, qui plus est, on peut même en faire un débat. Je ne vous en dit pas plus, ce serait divulgâcher une part importante du final, mais gardez ça en tête, professeurs!

Ensuite, j'aime les liens apportés par l'autrice sur les ethnies, sur leur façon de se percevoir et de se comporter. Stella tiens la vedette bien sur, étant d'origine un être magique liée au froid, perçue avec crainte et condamné de ce fait. Ce fut le cas avec Jezzabelle, la socrière du tome 2, condamnée sans même avoir eu sa version des faits, juste parce que c'est une sorcière. Dans le tome 3, on rencontre d'autres groupes ethniques et raciaux, eux aussi souvent au prises avec des stéréotypes et des jugements hâtifs, pour mieux en sortir une fois rencontrés.

Bref, un tome fidèle aux deux autres, qui se termine bien et qui apporte une belle ouverture avec un sujet actuel. Ça reste très enfantin dans son genre, avec une violence très minimale, un inconfort lui aussi assez moindre ( bon sang, cette tente avec des bains et des chocolats chaud!) et des "méchants" pas si méchants, c'est surtout une aventure remplie de péripéties et d'univers magiques.

Pour un lectorat de 10-12 ans, mais je pense que même de très bons lecteurs de 9 ans s'en sortiront assez bien.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Petite chronique rapide pour ce roman abandonné - je manque de temps, c'est mon excuse. Alors, j'ai aimé l'idée des étoiles, des blanches pour le filon conducteur de l'histoire, les noires pour les chapitres qu'on peut contourner et qui sont "plus trash" ou heurtant pour les coeurs sensibles. Ils marquent les chapitres, l'idée est sympa et peut rejoindre ainsi un plus large spectre de lectorat entre vieux ados et jeunes adultes. Néanmoins, après quelques chapitres, l'ennuis et la lassitude m'ont gagné. Des personnages pas franchement sympa, très caricaturés à l'américaine, avec un héro encore typiquement "badass" simplement parce qu'il consomme, boit, fourre et fait le con. Bon, j'imagine tout-de-même l'idée: on a un enfant sans père, dont la mère est en prison pour s'être fait justice elle-même, ok. Le problème est qu'on ne table pas sur ça, on mise plutôt sur le quintuor très forcé de cinq vieux ados presque adultes au comportement erratique guidé par une fille pas très bien dans sa tête - à défaut de terme plus adapté. Et un road trip initiatique lui aussi asse déjà-vu supposé, j'imagine, renforcer les liens de nos hurluberlus amochés par la vie. Bon, pardonnez mon sarcasme, disons simplement que cette histoire ne m'a vraiment pas accroché et que les émotions étaient au même niveau que celui que j'ai quand je ramasse les circulaires de publicités que je n'ai pas demandés sur mon perron: Blasé et légèrement agacé.

Puisque je ne l'ai pas fini, je ne lui met pas de note.

Pour un lectorat Jeune Adulte, 17 ans+.
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Incontournable Octobre 2021

Voici donc le quatrième tome des aventures de la jeune sorcière Pétronille, que j'attendais de pieds ferme, croyez moi! D'ailleurs, en parlant de pieds, il sera question d'ongles d'orteils cette fois. En effet, notre petite entrepreneuse en herbe a involontairement assisté à l'Assemblée des sorcières et entre un ordre du jour et de longs conciliabules, il est question de tenir une fête pour l'arrivée de l'équinox d'automne. Voilà qu'une rivale mesquine confronte la Baba ( la chef) en lui rappelant que lors de cette fête, il était de tradition de faire un feu d'artifice. Hélas, il manque un ingrédient pour faire lesdits feux. Fidèle à sa nature serviable et heureuse d'aider cette sorcière qui n'hésite pas à lui apporter son soutient à elle, la seule sorcélève sans mentor, Pétronille part donc pour le pays des trolls grâce à un portail-chaudron. Une occasion pour elle de revoir sa sœur de pousse Séraphine, sa seule amie, qui habite ce pays, puisqu’elle et son mentor Cunégonde y sont ambassadrices de paix. Bien sur, vous vous en doutez, il y aura plusieurs péripéties pour trouver cet ongle d'orteil de troll manquant, et cette fois, ce sera à travers une certaine diplomatie.

J'adore cette série où perce un vocabulaire si moderne et féministe: ambassadrices pour la paix, commerce équitable, Assemblée, diplomatie, relations inter-nation, on navigue une fois encore sur des enjeux très actuels, mais facile à comprendre. L'idée du commerce équitable est bien trouvée, avec ce partenariat que fera Pétronille avec son nouvel associé en terres trolles. Une belle notion à mettre de l'avant qui permet de parler de traitement égalitaire, de juste rémunération et du sens des affaires.

Aussi, nous abordons le conflit inter-ethnique avec les gobelins qui ont des croyances sur les sorcières probablement en partie fondés. Sitôt confronté à Pétronille, le gobelin Zig nous donne pléthore de raisons qu'on ses semblables de craindre les sorcières. Dès lors, c'est à Pétronille de trouver une façon d'aborder et rassurer le gobelin afin de trouver son chemin. Ultimement, il devient même son associé en affaires. J'aime bien cette partie où se joue une certaine diplomatie et aussi une occasion de rapprocher les peuples. D'ailleurs, les personnages de Cunégonde et Séraphine sont justement mandatés pour œuvrer à rapprocher les deux nations. Charmante thématique et très facile à comprendre.

Autre nouveauté, Pétronille s'essaie plus fermement à la magie en solo, mais l'autodidacte pose quand même un peu de soucis pour la jeune sorcière.

Un autre tome rempli de magie, de rencontres et de débrouillardise, toujours écrit dans le gros format qu'on connait de la série, où pointe des accent d'automne pile à temps pour sa parution en octobre.

Une excellente série pour les 8-10 ans amateurs de magie et d'entreprenariat.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable Petite enfance 2021


Cette année, j'ai découvert cette jolie série destinée à la petite enfance, un lectorat trop souvent mal desservi, mais qui grâce à des auteurs comme le duo de Till the cat et Madame Hinder, compte une série d’œuvres pertinentes, actuelles, intelligentes, visuellement attrayante et textuellement bien montée de plus.


Dans cet opus, il est question de l'alimentation, plus spécifiquement la variation alimentaire, comme le fait de surmonter le dégoût que peuvent susciter certains aliments comme les légumes puants, par exemple. Martin, parce qu'il sent une soupe de poireau dont l'effluve ne lui plait pas du tout, refuse de goûter la soupe en question et statut unilatéralement qu'il "n'aime pas". Pourtant, il aime certains légumes, notamment quand ils sont gratinées. Lors d'un repas où justement Papy F a fait son gratin, Mimoune, sa grand-maman, confie alors à Martin qu'elle et Papy F cachaient des légumes à sa maman, quand elle était enfant. Dès lors, Martin, ébranlé à l'idée d'être lui aussi victime de cette tricherie alimentaire, surveille tout, refuse même certains aliments qu'il adore, comme les gaufres. Martin mange de moins en moins. Un jour, il surprend même sa mère faire le constat que les saucisses végétariennes goûtent la viande en dépit de leur absence de viande, Martin pense avoir la preuve que ses parents rusent contre lui. Là ( et je dis "Bravo, maman!") maman prend Martin dans ses bras et lui confie que non, ils ne cachent rien, que c,est normal de ne pas tout aimer et que même, il arrive que les goûts évoluent en grandissant, avec à l’appuie son expérience personnelle avec les tomates. Le soir, Papa propose à Martin de cuisiner, ce qui enchante le jeune garçon. Finalement, Martin se confie à Doudou Lapin: Il goûte aux mets avant de statuer s'il aime au non, puisque c'est normal de ne pas tout aimer, mais il récolte des félicitations pour avoir essayer. Il suggère du même coup à son lapin de varier son alimentation. Tsé, des carottes et des choux, ce n'est pas très varié...


Ah, encore une fois, j'adore la façon de traiter le sujet, c'est positif, rigolo, constructif et Martin comprend le comportement attendu grâce à des mises en contexte concrètes et réalistes que même nous, lecteurs adultes, pouvant relayer.


En effet, on a tous passé un certain stade en jeunesse où on prenait conscience d'avoir une palette de goûts, même alimentaires. Le piège dans lequel il ne faut pas tomber en tant qu'adultes est de mélanger cela avec l'idée d'être "difficiles", capricieux. Je ne dis pas que ça arrive avec certains cas, mais il ne faut pas oublier que les enfants peuvent ne pas aimer certains aliments, c'est normal. C'est le message que j'ai beaucoup aimer dans le livre, d'ailleurs.

J'ai envie d'extrapoler ici, parce que c'est un sujet que je connais de ma formation en nutrition et par expérience personnelle, et aussi parce que c'est important: Remarquez le comportement que s'est mit a avoir Martin après la confidence de Mimoune: il est devenue anxieux. Il anticipait de trouver des trucs qu'il n'aiment pas dans les aliments, même ses préférés. Sa confiance envers les adultes, ses parents ( ses figures d'attachement principales) ont été ébranlées. Il a même diminuer son alimentation (alors qu'il est en pleine croissance). Ce comportement est justement l'illustration du risque assez important de compromettre quelque chose chez l'enfant qu'on appelle "relation alimentaire". Son rapport aux aliments. Si ce rapport devient précaire et source d'anxiété, il existe des risques réels comme des troubles alimentaires. C'est très sérieux. En outre, il n'est pas dit que les enfants qui sont spécifiques sur certains aliments qu'ils n'aiment pas ont en réalité ce qu'on appelle des "défenses sensorielles", une sorte de sensibilité accrue qui rend certaines odeurs ou textures ou saveurs irritantes, pouvant même engendrer des nausées. Ce n'est pas leur faute. Tout ça pour dire que le fait est que d'être souple et honnête avec nos petits cocos peut éviter de gros problèmes avec la nourriture, le besoin essentiel numéro 1.
Donc, j'aime les nuances de ce petit livre, on sent encore l'apport du fait réel ici. La maman se montre franche avec Martin, elle dédramatise le fait qu'il n'aime pas certains aliments ( parce que c'est normal) et appelle même à l'espoir et au changement quand elle précise ( très avisé comme précision) que les goûts changent avec le temps - c'est bien vrai!


Je pose aussi une loupe sur la scène de papa avec Martin. Les 4 ans sont allumés, avides de nouveauté, ils sont dans la phase "Pourquoi", c'est l'âge de l'exploration et des trucs nouveaux! De vraies petites éponges vivantes! Cuisiner est une belle activité qu'il est opportun de mettre tôt de l'avant dans la vie des enfants, car non seulement c,est une activité agréable qu'on devra faire toute notre vie, c'est aussi une occasion pour les petits explorateurs de la 4e année de vie de se familiariser avec les aliments, les techniques manuelles et surtout de bâtir des habilités. En outre, c'est du temps de qualité avec les membres de la famille en plus d'un occasion de se valoriser ( renforcement de l'estime de soi). Par ailleurs, cuisiner soit-même, même partiellement, rend peut-être plus tentant le fait de goûter et manger le met préparé. Ne surtout pas minimiser l'importance de cette activité et de ses étonnants bienfaits!

Ah! Et j'aime le fait que papa cuisine, on oublie pas qu'en 2021 les rôles se partagent entre les conjoints et que des gars qui aiment "popoter", ça existe, n'en déplaise aux puristes. Mon propre grand-père était le cuisiner de sa famille, j'étais étonné cependant de ne pas en voir en littérature jeunesse.


Comme les autres tomes, vous pourrez observer les acquis de Martin au travers de son monologue avec son lapin, à la fin. J'aime l'idée que ce soit l'enfant qui aborde la leçon apprise plutôt que l'adulte. Les enfants ont besoin de voir que des personnages de leur âge peuvent comprendre et enseigner des choses, qu'ils peuvent être porteur du message eux-aussi. C'est aussi une belle façon de résumé le cheminement personnel du personnage.


Comme pour les autres albums, je salue les jolis dessins aux riches couleurs, aux belles bouilles sympathiques et aux positions corporelles variées et maitrisées.

J'aime la manière simple d'aborder le sujet des variations alimentaires sans tomber dans le moralisme ou le négativisme. Ça laisse place à un apprentissage en nuances, avec des exemples concrets et une finesse de traitement qui ne prend pas le petit(e) lecteur/rice pour un(e) imbécile. Je réitère encore que les enfants sont plus vifs d'esprit que certains adulte le croient et que bien formulée, une histoire a un réel impact sur son développement. C'est pour eux l'occasion de voir des situations du quotidien qui peuvent leur parler et démystifier certains questionnement, ou offrir de nouvelles perspectives. D'où l'importance de faire de bons livres!


Une autre belle réussite pour la série. Je vous invite à voir les autres tomes, tout aussi mignons et pertinents, autant pour les petits garçons que les petites filles.

Une belle série à mettre dans les garderies, les maternelles, les bibliothèques jeunesse, les centre jeunesse ou centres d'intervention sociale, ainsi que votre biblio personnelle pour vos enfants.


Pour un lectorat petite enfance, 3-5 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable pour la petite enfance 2021

Voici un autre tome d'une très sympathique série créé pour la petite enfance, Martin, et je dois dire que j'affectionne particulièrement celui-ci, non seulement pour son adorable formulation, mais la haute pertinence de son sujet. Bon avant d'entreprendre une critique plus poussée, voici l'histoire:

Dans la cours d'école, on est en pleine guerre de pouces, quand un des garçons, Nolan, fait remarquer à Lola que sa mains n'est pas comme la sienne, elle est plus foncée. de son côté, Alice fait remarquer à Martin que ses yeux sont plus allongés que les siens. Ce dernier demande donc à son/au professeur/maître si avoir des yeux allongés est moins bien ou mieux et celui-ci répond que c'est simplement différent. Fort des questions de ses petits étudiants, il décide de faire une activité dans laquelle il propose aux petits cocos de mettre leur photo sur une mape monde ou une carte de la France. Il prend d'ailleurs le premier tour en posant la sienne sur la Pologne, son pays d'origine, alors que son assistante est posée sur une partie nord de la France. C'est donc l'occasion pour Martin d'interroger ses parents sur ses origines et il comprend que ses yeux allongés viennent de ses origines japonaises du côté maternel. Dans le cadre des activités entourant la découverte de leurs origines, certains amènent même des objets issus de leurs pays d'origine et le papa de Rahul vient même faire un petit concert de sitar. Martin termine sa journée en parlant à son lapin, Doudou Lapin, en lui disant qu'il ne devrait pas croire qu'avoir des plus longues oreilles que Monsieur Ours est mieux, c'est différent, tout simplement!

Alors, comme je l'explique souvent, la littérature jeunesse a souvent souffert d'un manque chronique de diversité ethnique et de représentativité sociale, mais heureusement, cette tendance est à la baisse. Avec ce cinquième opus, le duo Till the Cat et madame Hinder propose de prendre part à cette avancée et articule même une approche inclusive sur le sujet. Nous avons donc non seulement une représentativité visuelle avec des petits enfants issus de divers ethnies, mais en plus, nous avons une histoire qui met de l'avant le questionnement des enfants sur le sujet.

La question de la différence n'est pas aussi compliqué qu'on peut le croire, car de base les enfants n'extrapolent jamais aussi loin que les adultes. Les considérations d'ordre religieuses, sociales ou politiques sont loin au dessus d'eux, ce qu'ils veulent savoir c'est "Pourquoi on est pas pareils?" Dans l'histoire, j'adore la réponse du professeur, simple et concrète: parce qu'on est pas tous issus des même endroits, mais rien n'est meilleur ou pire, juste différent". Simple comme ça!

En outre, j'aime l,activité proposée. C'est concrêt, facile à faire et ça donne une chance aux petits cocos d'être tous mit de l'avant, de questionner leur passé et de comprendre la diversité. La France étant un pays cosmopolite, le fait est que bon nombre d'ethnies y coexistent, c'est donc d'autant plus important d'en parler.

Un fois encore, le texte est écrit de manière clair, ne tombe pas dans la formule infantilisante et les dialogues sans clichés. Une fois encore je salue les jolies illustrations, les belles bouilles des personnages et le rendu des couleurs. Mention aux positions corporelles et aux jolies mains.
J'invite donc les garderies, les maternelles, les biblios jeunesse et les familles avec de jeunes enfants à regarder de prêt cette série, qui compte actuellement six tomes. C'est une série vraiment bien construite, intelligente, actuelle et qui ne prend pas les petits cocos pour des idiots. Une belle manière d'aborder facilement certains

thèmes et aussi de belles histoires sur la famille.

Pour la petite enfance des 3-5 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Ce livre fut reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique Édition Québec, première édition, je remercie donc les éditions Zailées pour cette petite lecture qui s'est révélée originale et étonnamment divertissante.


Nous suivons les tribulations d'un aspirant cascadeur, le jeune Raphaël Sampeur ( Notez le choix du nom!), 13 ans, habitant de la ville de Gatineau ( Pour mes amis européens, il s'agit de la ville québecoise jumelle de la ville ontarienne et Capitale du Canada, Ottawa). Fils d'un couple aujourd'hui séparé, Raph est donc le trait d'union de deux familles recomposées, passant du statut d'enfant unique à demi-frère ou frère adoptif de six autres ados et enfants. Il a pour meilleur ami Maverick, plus calme de nature et grand amateur de montage vidéo. le duo d'amis se sont donc bien trouvés: Raph pour les scènes d'action et Mav pour le montage. Ce sont des passionnées de cinéma et ils aspirent à y faire carrière un jour. Dans cette optique, ils réalisent des vidéos amateurs qu'ils oublient sur Youtube et qui ont leur petit succès. Un jour, un tournage commence dans la ville pour créer la suite d'un film jeunesse québecois de super-héros, les Adomutants, et accessoirement l'un des films cultes du duo d'amis. Pour eux, participer au tournage en tant que figurants pourraient être le premier jalon de leur carrière, mais les choses ne se passent pas toujours comme on pourrait l'espérer.


Petit roman qui se lit facilement, j'ai dans un premier temps beaucoup apprécié la richesse de vocabulaire, un élément trop souvent oblitéré pour le lectorat intermédiaire des 9-11 ans. S'il est de petit format et sous forme de courts chapitres, il n'en demeure pas moins intéressant. Il m'aura maintes fois arracher quelques sourires. Les personnages sont sympathiques, le roman abonde de détails sur le monde des films, les commentaires de Raph, le narrateur sont souvent amusants et le thème des cascadeurs est assez rare dans la littérature jeunesse. Je suis sure que même les moins casse-coup que Raph pourraient apprécié l'action et l'écriture fluide de ce livre, en plus du fait qu'il est de petit format.


On reste en outre dans des thèmes actuels: les vidéos amateurs sur Youtube, les familles recomposées, les sports extrêmes ( disons "à haut potentiel de se casser la tronche") et les films des dernières années.


Pour ceux et celles qui se le demande, le roman est essentiellement en français international avec quelques mots québecois par-ci par-là, mais rien de très "joual" ni incompréhensible.


Une suite est arrivées en février 2021 avec "Les productions 100 dangers - Action à Paris".


Un petit roman divertissant pour le lectorat 10-11 ans Intermédiaire Troisième cycle ou les jeunes ados de 12-14 ans qui aiment les petits romans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Cette BD jeunesse a été reçu dans le cadre de l'opération "Masse Critique Édition Québec", première édition. Je remercie donc la maison Michel Quintin pour cet envoi. Cependant, je sort très déçu de ma lecture et je considère, avec mon expérience dans le monde de la BD jeunesse, que cette série n'est franchement pas novatrice, ni pertinente et en réalité peu divertissante.

Compte tenu du peu de lecture qu'on y trouve, je pense que cette Bd est destinée au lectorat du premier cycle primaire, autours de la deuxième année, donc les 7-8 ans environ. C'est une lecture que j'ai faite en 5 minutes top chrono.

Côté scénario, c'est expéditif: On nous présente le héro principal, Noah, et ses amis, qui nous informe du processus de vieillissement des héros, du superbébé au superdécès. Puis, ils doivent aller en cours où les attendent un examen. Noah s'enfuit parce qu'il n'a pas étudié et cherche à y échapper. Son alter égo professoral le renvoie en classe où il trouve ses amis ligotés. C'est parce que le Super Vilain SuperVilain a endormie les profs et a ligoté les élèves parce qu'il veut conquérir le monde. Mais finalement les version âgés des super-héros vont se joindre à Noah pour battre le Méchant. Noah se réjouit de les avoir sauver et d'avoir échappé à son examen.

Dans les éléments qui m'ont particulièrement dérangés, on trouvera la manière maladroite, voir indélicate de traiter le troisième âge. On nous explique dans cette histoire que les super-héros semblent immortels parce qu'ils se renouvellent de génération en génération. On a donc des bébés super-héros qui passent divers stades de leur vie jusqu'à la mort. Mais la façon qu'on a dans la BD de parler des désavantages physiques de la vieillesse, de la perte des dents, de la surdité, de la lenteur de déplacement, etc, est dérangeante. Pire, on nous explique qu'après une jeunesse couverte de gloire et de vitalité, puis une période en tant que professeur pour la vie adulte, on passe ensuite au stade de vieux croutons grabataire concierge dans l'école. Wow, quelle chouette façon de montrer que l'expérience et la connaissance sont récompensés par un statut humiliant et ouvertement moqué par les plus jeunes! ( Notez le sarcasme).

Nous sommes dans une école de super-héros, mais dans les faits on ne verra strictement aucuns entrainements ni cours. Mais on nous montrera une énième personnage qui "foxe/sècher" un examen - bel exemple, merci bien. J'ai toujours trouvé un brin désespérant ces BD et romans qui illustre à quel point une école c'est le summum de la platitude, au lieu de remanier simplement l'école en elle-même pour la rendre attrayante. Merci de rappeler aux enfants que les examens sont chiants, ça va les aider à passer au travers de onze ans d'école primaire et secondaire. Sérieusement, cessez de mettre ce genre de détail plate dans la littérature jeunesse, on sait que c'est pénible les évaluations, mais quand on a à peine 48 pages à remplir, ce genre de truc est inutile et surfait.

Pour les personnages, ça ne vole pas haut. Rien à voir avec "les Incroyables" ou même les "Légendaires", on est au degré zéro du super-héro avec des noms nazes tels que "SuperTorpille" pour l'héroine qui tourne sur elle-même ou SuperMusclar pour le duchebag de service super fort. Incroyablement cliché et basique, je ne vois par le moindre élément nouveau dans la palette des personnages. On a même le droit au SuperVilain ( oui, c'est son nom), qui bien sur est moche, méchant et veut , sans raisons logiques, veut contrôler le monde...bien sur, évidement. Pfff

Il y a plusieurs incohérences, dont la plus évidente est l'école en elle-même: beaucoup de classes, seulement quelques profs et quelques élèves. le fait que l'école a une énorme pancarte qui stipule "École des super-héros" alors que leur filiation générationnelle est supposée être un "secret". On ne nous explique pas non plus d'où viennent les héros, naissent-ils super ou sont-ils recrutés puis formés? Parce que si on suit la logique des auteurs, il y a un remplaçant pour chaque héro type. Donc, comment marche ce système de remplacement perpétuel?

Côté graphique, on ne vole pas haut non plus, avec des super-héros masqués assez standards, des pouvoirs vus et revus, le beau blond caucasien qui tiens la vedette, la meilleure amie qui tiens le rôle de compagnon, un tas de super-héros sans personnalité pour meubler le décor...Les mouvements manquent cruellement de fluidité, les expressions sont très figés et caricaturales. C'est très voyant au niveau des couleurs et les décors sont très peu exploités, voir inexistants sur certaines pages. Tout ça respire le travail rapide et un manque chronique d'originalité.

Je ne comprend pas du tout ce qu'on a essayé de faire avec cette BD aussi soporifique qu'insipide. Mon impression est que les auteurs ne connaissent pas grand chose de l'univers des super-héros. L'action est mauvaise, les personnages stupides, les répliques clichés et déjà-vue, l'univers pas le moins du monde original. On ne sort ni plus intelligents ni plus instruits. Ça se lit en moins de 5 minutes et ça donne une très mauvaise image des personnages âgées, représentés comme l'âge ingrat, grabataire et quasi-inutiles. Je suis donc assez insatisfait de ma lecture et si on compare aux autres BD jeunesse sur le même univers, c'est sans aucun doute la pire BD du genre que j'ai lue.
Je ne recommande donc pas cette BD.

Pour un lectorat du premier cycle primaire, plus spécifiquement la deuxième année, 7-8 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Incontournable personnel 2021 pour la petite enfance

Après avoir lu le tome 1, Martin et les écrans, que j'ai adoré, me voilà le nez plongé dans le quatrième opus, avec cette fois l'importance du sommeil. J'ai déjà beaucoup d'album jeunesse dans le département de la petite enfance, mais très souvent, c'est sur la routine du dodo ou la peur du noir. Ici, c'est plus spécifiquement sur les conséquences et l'importance de faire de bonnes nuits quand on est un petit humain en train de pousser.


L'histoire débute sur une soirée entre amis pour les parents, ce qui entraine un contexte propice pour faire "une nuit de grands" comme les appelle Martin. Des soirée où les adultes permettent à Martin de se coucher plus tard que Zoé, sa petite sœur, voir "oublient" carrément l'heure du dodo. Disons que Martin aime beaucoup pouvoir se coucher tard. Le voilà chez son grand-papa Ploc ( ou Papi Ploc), qui oublie souvent l'heure du dodo ou passe tout droit. C'est pourtant lui qui a la meilleure allégorie afin d'expliquer au petit rouquin l'importance du dodo. En effet, il compare le sommeil au temps que prennent les appareils pour se recharger, afin d'être optimaux et d'avoir de l'énergie longtemps. On voit bien le côté "geek" de ce grand-papa programmeur! N'empêche, il a bien raison et surtout quand il ajoute que "grandir demande beaucoup d'énergie", un constat qui peut être relayé aux ados, qui ont eux- aussi besoin de beaucoup de sommeil ( parallèle à faire pour les familles avec des ados). Bref! Notre Martin constate que le meilleur moyen de veiller tard est de se faire "oublier" alors il passe en "mode ninja" et Papi Ploc, occupé avec des amis, passe en effet tout droit. Mais Martin se réveille le lendemain de fort mauvaise humeur. Il se montre impatient, grognon et tout l'agace, même sa meilleure amie! À la maison, même constat. Le soir, il tombe se sommeil et son père le couche tôt. Le lendemain, c,est tout un changement, il redevient le petit garçon joyeux qu'il est normalement. Il reçoit même une invitation pour l'anniversaire de Lola, sa meilleure amie, alors pas question de se coucher tard! Après une super fête, Martin retrouve sa chambre et son lapin en peluche et lui fait la morale: Pas besoin d'avoir toujours des "soirs pour grands", parce que le sommeil c'est important pour grandir, mais aussi pour pouvoir avoir l'énergie nécessaire pour s'amuser!


Vraiment, j'adore cette série. Le traitement est intelligent, pertinent, ça ne tombe pas dans le simplisme ou les clichés, ça respire le fait vécu même. J'aime quand les auteurs de la petite enfance prennent le temps de bien expliquer leur sujet. Ici, l'idée n'est pas juste d'aller se coucher tôt, parce que c'est la règle. Non, aller se coucher tôt, c'est le comportent attendu, qui s'il est ignoré, a des conséquences concrètes. C'est de ce genre de liaison comportement-conséquence qui parle le plus aux enfants, au delà du simple code morale. Il ne faut pas avoir peur de leur parler des enjeux, du pourquoi, et surtout, de ne pas les pendre pour des imbéciles!

Une fois encore je saluts la variété ethnique des personnages, regardez-moi ces belles couleurs de peau variées et ses origines diverses, ces couples mixtes, c'est génial!

Il faut que je reparle de ce grand-papa, ce Papi Ploc, ce vieux bonhomme dynamique à la chevelure et barbe de neige courtes, qui porte un chandail de AC/DC ( remplacé par AB/CD sans doute pour des raisons de copyright), qui a des fantomes PacMan comme oreillers de divan et une horloge en Pixels: peut-on avoir un grand-père plus cool? Programmeur de profession, autonome ( pas de mami pour le nourrir et blanchir) loin du vieux papi grabataire à moitié sourd, merci pour ce personnage actuel, très en décalage avec les plus désuets clichés de la personne âgé paternelle, c'est mon adulte préféré dans la série. Et j'aime qu'il fasse partie de la vie de ses petits-enfants. On sent que c,est une figure d'attachement importante pour Martin et c'est très bien.

Le graphisme est aussi digne de mention. J'aime beaucoup la variété des postures, la fluidité des gestes, les positions des mains et la manière d'avoir donné de la personnalité à chaque personnage. Les couleurs sont magnifiques, très joyeuses. J'aime aussi la manière d'intégrer des petites images sans fond sur la page d'écritures et remplir celle de droite qui n,en a pas. Et ils ont de si jolies bouilles les personnages.

Enfin, j'aime la façon dont Martin évolue, encore une fois, entre le début et la fin. En plus, au final, c'est lui qui transpose ses acquis en les enseignant à son lapin. Ça peut sembler anodin pour un adule, mais parfois, c'est bon de voir l'enfant donner une leçon, plutôt que d'en recevoir. On sent aussi que Martin a cheminé par lui-même, en faisant les constats qui s'impose , les a comprit et a ensuite changer son comportement. On appelle ça "s'approprier" un changement. Si ce peut être encourager par les adultes, demeure qu'un comportement approprié vaut mieux qu'un comportement imposé. Je le répète: "sont pas nono/stupides nos enfants!"

Un autre excellent album de la part du duo Till the Cat et madame Hinder. Les autres tomes sont par ailleurs tout aussi bien et cette série est définitivement ma trouvaille 2021 préférée pour la petite enfance!

Pour les enfants à partir de 3-4 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Je dois avouer que cette superbe couverture a de quoi attirer les regards, mais c'est en regardant les personnages que ça m'a intrigué. Est-ce qu'on avait là quatre héros réellement novateurs? C'est ce que je souhaitais, mais bon, au final, ça reste dans le champ du déjà-lu.

Parce que pour être honnête, la magie des quatre éléments, c'est vraiment loin d'être nouveau. Ça commence même à devenir blasant. Pensez seulement à "Winx", la redondante série "Maison de la nuit", "Le dernier maitre de l'air" et les trillions de manga qui utilisent cette quadruple magie. À cela s,ajoutent d'autre pouvoirs très communs: la télépathie, la guérison, parler aux animaux et la super vitesse.

Un coin de pays campagnard et paisible, une école dans un genre alternatif, des étudiants qui se découvrent des pouvoirs, d'étranges évènements liés à une entité qui rappelle aussi bien la pollution que les ténèbres ( bah, ça c'est pas nouveau non plus), on a un cadre assez typiquement fantastique.

Melvin, le personnage que l'on suit, est lié à la Terre et possède des pouvoirs de guérison. Étonnamment, c'est aussi le meneur, en cela c'est nouveau. Dans les 4 éléments, c'est soit le Feu ou l'Eau qui mènent d'ordinaire, alors tant mieux pour une fois que la tête de front soit un autre élément. Vient ensuite Jade, L'Eau, qui a aussi des pouvoirs liés aux émotions. C'est un personnage intuitif, mature, qui a vécu du harcèlement du à sa silhouette rondelette, et c'est un personnage phare, courageuse et investie. Théo arrive ensuite - lui je l'avais vu venir - est le "garçon fâché aux airs rebelles" qui caractérisent systématiquement les personnages ayant des pouvoirs liés au feu. Immanquable. Ça se voit même sur la couverture. Le cliché est néanmoins atténué par la sensibilité du personnage et son amour pour les animaux. Inaya, le Vent, est demeuré en marge du groupe, en raison de son affiliation avec les nunuches mesquines populaires ( également très convenues). Elle changera de camp plus tard, arguant qu'elle avait un secret à préserver. Ça ne l'a pas empêchée d'être plutôt mesquine avec Jade. En plus de ses dons aériens, elle entend les êtres vivants. Le méchant pour sa part est une sorte d'entité obscure, empoisonnée, destructrice, bref, "malveillante" à tous les niveaux.

Je reconnais qu'il y a de bonnes idées sur les personnages, mais toute proportions gardés, c'est encore très déjà-lu ou sinon déjà-vu ( films). Il n'y a eu pour moi aucune réelle surprise, ça coulait bien, mais ça coulait sans vagues. Ce peut être un bon roman pour les non-initiés au genre, avec des héros qui apprivoisent leurs pouvoirs, des animaux an danger, des menaces de la part des méchants, un univers qui traite de fées et des plans des quatre ados pour contrer le Mal absolu, mais pour ma part, en littérature jeunesse, ça ne m'a marqué. Même la thématique "Nature contre pollution" commence à dater, surtout avec les enjeux environnementaux actuels. Néanmoins, pour des nouveaux lecteurs, ça peut plaire et au moins, les héros sont censés et relativement modernes. Leurs interactions sont également crédibles et positives.

La plume est efficace, ça se lit bien, mais j'ai noté des longueurs.

Un premier tome de trilogie pour les amateurs de magie élémentaire ou pour les non-initié au genre.

Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
Commenter J’apprécie
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 28-09-2021
Incontournable Août 2021

"Sauver Mina" est un roman qui marque, qui indigne et qui met en lumière de terribles évènements. Peu de livres jeunesse traitent des fanatiques religieux djihadistes, moins encore sur les groupes qui mettent leur vie en péril pour faire cesser la folie de ces hommes sur l'humanité, spécialement sur les femmes. Ironiquement, c'est justement d'une faction de femmes combattantes dont il sera question.

Amal et Mina sont demi-sœurs et elles s'adorent. Elles font parti de la minorité religieuse yézidie, considérée comme satanique par Daech. Amal et son père prennent la décision de quitter Sinjar, leur ville pakistanaise, quand des rumeurs sur l'avancé de Daech, une faction de djihadistes, leur parviennent. Baba Saoud, le père des deux filles, Mina et sa tante, auront le temps de se fuir leur arrivé, mais dans les montagnes, à Kocho, Mina et l'autre partie de sa famille se fait capturer. On exécute les hommes pubères, on sépare les femmes comme du bétail: on garde les femmes mariées comme domestiques, les jeunes femmes non-mariées en esclaves sexuelles qu'on peut vendre et revendre comme de vulgaires meubles. Les violer et les battre n'est pas un crime. On exécute les femmes trop âgées. On endoctrine les jeunes garçons pour en faire des kamikazes.Un génocide est en cours et un règne de terreur commence pour les irakiens. Les djihadistes prennent un malin plaisir à s'offrir tout ce qu'ils condamnent aux autres musulmans: alcool, drogues, femmes, films porno, etc. Quand Amal tente de contacter sa grande sœur, un homme lui répond: "Mina est une "sabiyya" ( esclave sexuelle), maintenant." Comprenant dans quelle horrible situation elle se trouve, Amal refuse de fuir plus loin et intègre le YBG, une unité féminine de combattantes kurdes, et plus tard yézidie. Elles ne sont pas les seules à mener la vie dure aux fanatiques. Plusieurs autres groupes armés tentent de reprendre les villes tombées aux mains des hommes de Daech.Seul compte pour Amal le sauvetage de Mina et venger son peuple, en parallèle. Mina, de son côté, subit de terribles sévices corporels, psychologiques et sexuels, revendue à plusieurs reprises, ayant réussi à fuir à plusieurs fois. Son calvaire croise celui d'autres femmes, d'autres filles, esclaves ou alliés inespérées, et même certaines personnes qui ont radicalement changés sous la doctrine de Daech. De part et d'autre, pour les sœurs, le combat pour la survie est engagé.


C'est une histoire très dure, à la limite supportable, quand on sait que ce roman est inspiré d'histoires vraies. J'ai eu la gorge nouée presque tout le long de ma lecture, c'est très émouvant. On y croise d'ailleurs trois femmes bien réelles, certaines décédés et d'autres devenus des figures phares de la lutte au trafic humain. On a donc Arin Mirkam, Nadia Murad ( Nobel de la paix 2018) et Lamia Hajji Bachar.

Nous alternons entre Amal et Mina, bien que je trouve le côté de Mina terriblement perturbant vu la nature, la durée et la portée de son long calvaire, qui aura duré 18 mois. Amal était magnifique avec son courage et sa foi, à peine âgée de 16 ans, au front avec d'autres femmes remarquables. Ça m'a vraiment dérangé de ne pas avoir entendu parler de cette unité de femmes combattantes avant de lire ce livre. Pourquoi ne pas les avoir vues aux nouvelles? Ou sur les réseaux sociaux? Alors que les djihadistes sont en ce moment un des pires fléau de l'humanité et de véritables monstres à l'endroit des femmes, comment ne pas trouver ironique et jouissif l'idée qu'ils se font rembarrer par des femmes?

Mais n'oublions pas les hommes: ils ont été et sont encore nombreux à lutter contre les hommes de Daech, épaulant les unités de combat ou orchestrant des évasions pour les femmes yézidis encore prisonnières. Ils n'ont pas été épargnés eux non plus, soient exécutés pour la simple raison de leur convictions religieuses , soit pour ne pas soutenir le régime d'horreurs des djihadistes, soit pour avoir porté assistance aux yézidis.

C'est donc une porte sur une réalité très crue, brutale et ignoble, qui demeure le quotidien de gens encore aujourd'hui. Si les djihadistes semblent avoir reculés en Irak et en Syrie, ils viennent tout juste de reprendre Kaboul, capitale afghane. Leur folie meurtrière et leur foi extrêmement violente n'est pas près de finir.

La couverture est magnifique: on comprend d'un seul regard de quoi il est question, c'est une image très symbolique et percutante.

Je suis donc ravie en tant que libraire de voir ce roman atterrir sur nos rayons, ne serait que par égard au combat qui se déroule au Moyen-Orient et pour rappeler la chance que nous avons d'être dans nos pays civilisés. En outre, c'est une belle histoire d'amour sororal. Un roman "coup-de-poing" qui met en lumière la grande force et la résilience des femmes et des hommes qui combattent l'oppression, la haine et la cruauté.

Compte tenu de la violence sous toute ses formes qui y est contenu, le roman a été classé "Jeune adulte" ( 17 ans et +).

Voici les livres proposés dans le roman, "pour aller plus loin":

-Nadia Murad, "Pour que je sois la dernière", LGF, 2018
- André Hébert, "Jusqu'à Raqqa. Avec les kurdes contre Daech", les belles lettres, 2019
- Viyan, avec Pascale Bourgaux et Saïd Mahmoud, "Moi, Viyan, combattante contre Daech", Fayard, 2016
- "William Roj, un français chez les Kurdes", Guerres & Histoire n.56, août 2020
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Dans la dernière fournées de romans ado québecois arrivent ...des melons? Bah oui, tient, leur couverture verte, leurs pages de garde rose piquetées de pépins, le petit melon moutardé sur le dessus, ce sont bien des melons d'eau! Des pastèques, pour vous, cousins européens. Mais en quoi un melon a-t-il rapport avec ce titre, "politiquement incorrect"? Devant ma perplexité, ma collègue libraire me dit que ce melon tartiné de moutarde pourrait être une référence à des vidéos de Tik Tok, dans lesquels des jeunes se gavent de melon recouvert du célèbre condiment jaune - Heh? Mais quelle idée, c'est si bon tout seul. Enfin, bref, ça m'a amusé de voir ce roman en forme de fuit, et je pressent un lien avec les réseaux sociaux - à moins que ce ne soit qu'une simple lubie de maison d'édition.

Donc, que cache ce fruit rempli d'eau, au juste? Un roman pour vieux ados, comme j'aime appeler les 15-17 ans. Et si la couverture reste un mystère, le titre nous donne d'emblée le ton: oui, messieurs, mesdames, on va jaser de politique, mais qu'à cela ne tienne, c'était étonnamment addictif!


Procédons de manière organisée: d'abord, l'histoire. Nous suivons un ado, Hugo, un étudiant de l'école privée depuis le début de son secondaire et qui passe maintenant sa dernière année à l'école publique. Non, ce n'est pas parce qu'il s'est fait prendre à acheter ou vendre des drogues de "riches' qu'il y est, comme semblent le penser ses nouveaux camarades de classe, mais parce que sa mère est candidate pour le Parti Populaire du Québec, et pressentie pour devenir la Ministre de l'Éducation. Or, déjà qu'il est généralement mal vu d'être à l'école privée ( j'y reviendrai), il serait certainement mal vu pour une Ministre de l'éducation d'avoir un fils dans une école privée. Hugo est un jeune homme anxieux et pessimiste, qui tient à sa vie privée et déteste tout le bazar entourant la politique, les faux semblants, les dialogues vides et les belles promesses. Malheureusement, il se retrouve impliqué. En outre, si sa mère et son Parti ont gagné les élections, voilà que madame Morais se retrouve avec la "patate chaude" du Parti: le ministère de l'environnement, soit le seul ministère dont son Parti n'a pas l'ombre d'un plan, malgré les urgences climatiques et les enjeux associés. Et pour ajouter un peu de moutarde à la situation, voilà que Jade, la fille dont Hugo est intéressé, va se présenter pour la présidence de son école. Heureusement qu'Hugo a ses séances chez sa psy pour tenter de voir plus clair en soi. Sauf qu'un psy, ce n'est pas une machine à donner des réponses.


Bon, d'abord, petite précision de contexte pour nos amis européens. Au Québec, il y a deux systèmes éducatifs: le publique et le privé. On pourrait croire que le "Privé", avec ses écoles rutilantes et modernes, son matériel à la fine pointe de la technologie et ses nombreux discriminants en matière de sélection d'étudiants ne serait qu'accessible aux riches, mais comme le privé est subventionné aussi par le publique ( énorme problème ici) , on a aussi des étudiants de la ( haute) classe moyenne. Mais comme vous le devinez, le "privé", c'est "L'élite", qui n'est d'ailleurs pas forcément méritante. Les enfants à difficulté d'apprentissage ou de comportement, les enfants ayant des handicaps, les turbulents, les moins intelligents, les moins performants n'ont pas leur place ( sauf les petits riches, sauvés par les dons de leur parents). Le publique , pour sa part, rassemble la vaste majorité qui reste, les enfants allophones en intégration , les enfants en difficulté, les Privés rejetés du Privé, les enfants de parents pas assez riches ou incapables de s'endetter, et les enfants dont les parents n'adhèrent pas à l'idée de mettre autant de pression sur les épaules de leurs jeunes. Parce que, vous savez quoi? Au fond, privé ou publique, on finit tous aux même Cégeps et c'est au Cégep que commence la sélection pour l'Université. Alors pourquoi tant de drame pour le primaire et le secondaire, si on finit tous à la même case, finalement? On a un système très inéquitable et injuste, qui démonise l'école publique autant que le privé, dépendamment de quel groupe social vous faites parti. C'est important de comprendre ce contexte, parce que ça explique les réactions des personnages, surtout au début.


Ça explique surtout pourquoi il serait inconvenable pour une député devenue Ministre de l'Éducation - et par extension la représentante du système publique, avoir un enfant dans un somptueuse école privé qui fabrique des élites. Dans la vraie vie, la vaste majorité des politiciens envoient leurs enfants au privé, parce que la vaste majorité adhèrent aux vieux stéréotypes: Le privé forme des citoyens parfaits, le publique c'est pour le peuple, le Privé est sécuritaire, le publique dangereux, le Privé ouvre des portes, le publique, par manque de matériel et d'effectifs, forme surtout des décrocheurs, etc. C'est très divisé.

Hugo se retrouve donc dans l'école publique juste à coté de chez lui, avec pleins d'idées fausses à son endroit, bien sur. Pour bien des gens, les écoles secondaires publiques sont des trous à drogués, à ados blasés et à graines de bandits ( une sacrée ironie quand on sait que le trafic de drogues dures est surtout un problème dans le Privé). Mais en fait, son école est surtout très laide, parce que sous-financée et désuète, mais Hugo y fera la connaissance de personnes assez sympa, dont Jade, intense, bavarde et idéaliste.

Hugo est un personnage principal effacé, qui ne veut surtout pas faire de vague, introverti, cynique et qui a la culpabilité facile. Enfant privilégié, il a tendance à même s'en vouloir de ne pas être plus humble. Il a aussi une forte tendance anxieuse, à anticiper, fuir et saboter. Les relations sociales, c'est pas sa force. Il est suivi par une psy, dont les séances entrecoupent le récit. C'est un ado qui, clairement, se cherche et n'arrive pas à se valoriser. De fait, il doute de tout, surtout de lui-même et cela entrave ses relations avec les autres, même Jade, qui a le béguin pour lui. Cet aspect de l'histoire, la psychologie entourant Hugo, était très intéressante. On a pas tant de héros ado de son âge qui aborde autant d'aspect de leur personnalité et de leur ressenti dans la littérature jeunesse. Plus souvent qu'autrement, ce sont soit des héros "épiques" ou des "beau gars" spécifiquement présents pour le personnage féminin principal. La dernière fois que j'ai vu ce genre de héro, c'était avec "Dear Evan Hanssen", qui au final, est vraiment un con d'avoir monter pareil mensonge sur le dos d'un suicidé. Mais c'est typiquement américain: pas moyen de faire simple. Ici, on est en littérature québecoise, et ça parait, ça reste simple ( attention, pas "simpliste!").


On navigue dans des thèmes très humains: la relation de Hugo avec sa mère, jamais vraiment présente, adhérant à des idées différentes, l'embarquant malgré lui dans la comédie de façade des futurs élus en "mode séduction". Mais ne démonisons pas Madame Morais, Hugo n'est pas simple à vire non plus. Au fond, c,est très commun de ne pas s'entendre avec sa famille. On a aussi les éléments soulevés avec la psy: le changement, la confiance, les mécanismes de défense, l'estime de soi, etc. Un vrai ado en quête identitaire, en somme, comme le sont souvent les personnages adolescents. L'environnement est aussi présent, plus vers la fin, pour cette génération "d'éco-anxieux", en opposition avec les générations de grands pollueurs qui les ont précédés.


On a une présence d'humour au deuxième degré, beaucoup de comparaison crues - en fait le langage n'est pas censuré. On aura la présence de certains sacres (Osti, Criss, notamment), plusieurs termes pas très élégants, mais en même temps, c'est un roman pour les 15-17 ans en montant, alors ce n'est pas non plus inapproprié. Certains des termes sont dans leur contexte, je pense notamment aux insultes sur les pancartes électorales, hélas, bien réelles.


Ce qui m'amène à soulever une réalité mit en lumière par ce roman: la politique pour les femmes. On sent que la mère d'Hugo sert des ambitions de la part de son Chef de parti, surtout quand il prend des décisions paternalistes à son endroit. On sent aussi le discours très vulgaire et rabaissant à caractère sexuel quand il s'agit de femmes politiciennes. Il y a encore un certains sexisme politique dans la province, sans doute parce qu'on a encore des vieux de la vieille encore très machos et des hommes pas très éduqués pour dire que le monde de la politique est un monde d'hommes. Hugo va finir par comprendre cet aspect, on le comprend vers la fin, et en confrontant sa mère, ironiquement, je pense qu'il l'a met sur un réel pied d'égalité.

Enfin , le roman est très aéré, les chapitres minuscules, le tout découpé en trois grandes parties: Judith ( la maman d'Hugo), Jade, puis Hugo. Sa forme est sans doute ce qui permet une lecture fluide et addictive, je l'ai fini en quelques heures, d'une traite. La plume n'est pas spécialement gracieuse ni poétique, elle est même crue, directe, sans fioritures. Le langage n'est pas très élégant, ponctué d'anglicismes et de syntaxe défectueuse, à la manière des gens peu articulés. Cependant , je dirais que ça sied au personnage narrateur, Hugo, mais PAS parce que c'est un JEUNE, ce n'est pas automatique de s'exprimer avec un français moche juste parce qu'on est jeune. En revanche, la plume est claire, les descriptions du ressenti également.


Je termine en disant qu'on a pas beaucoup de roman sur le sujet et que celui-ci se lit comme un charme. On garde l'axe politique, mais on touche pleins d'autre sous-thèmes intéressants. J'aime beaucoup l'intergénérationnalité de l'histoire, l'actualité des sujets, l'imperfection des personnages, la force de caractère des filles, la sensibilité des garçons. Ce roman était une vraie promenade, qui en plus a le mérite de soulever des sujets importants.

À voir!

Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15-17 ans.

Pour les bibliothécaires et profs: présence d'une scène sexuelle explicite, présence de sacres ( pas beaucoup, néanmoins) et d'un vocabulaire peu élégant.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 27-09-2021
Incontournable Septembre 2021

Ce petit roman de la maison Nathan nous raconte l'histoire de deux enfants, mais pas à travers leurs yeux. Nous sommes plutôt à travers celui de leurs objets, de part et d'autre: le crayon, le bandana, le cellulaire de Selma, petite française, les chaussures usées, le sac à dos, la lampe de poche, l'harmonica, la photo ( sur laquelle se trouve la grand-maman de Samir) de Samir, migrant du Mali. On a aussi deux chapitres racontés par Jonathan le goéland.

C'est original cette façon de sortir des personnages et de faire parler les objets, dont chacun nous donne d'ailleurs des indices sur leur possesseur. L'usure des souliers de Samir nous donne un aperçu du chemin parcouru, le cellulaire de Selma nous informe de sa passion pour les photos, par exemple.

C'est une histoire simple, plutôt joyeuse ( peut-être trop, même pour un sujet aussi grave que le sort des migrants, mais soyons bon joueurs, c'est destinés aux 8 ans). Nous suivons Samir, qui va quitter le Mali en prenant un bateau avec d'autres migrants, dans des conditions précaires. Il a du laisser sa grand-mère là-bas, la dame n'ayant pas la santé pour faire ce genre de voyage. Son long périple l'amène en France, où il s'installe sur une plage avec d'autres migrants. Selma entend parler de ce petit campement et va y faire un tour. Elle y prend une photo de Samir, mais perd également son bandana. Il sera récupéré par le jeune Malien. La mère de Selma est en contact avec les migrants car elle fait parti d'un programme d'alphabétisation et c'est là que les deux enfants vont se retrouver. Avec un autre ami, ils font un spectacle de musique. C'est en exposant la photo la "nahéma" ( grand-maman) de Samir durant le spectacle qu'un journaliste apporte au garçon des nouvelles d'elle. Heureusement, elle se porte bien.

On a pas beaucoup de ce genre d'histoires pour les 8-9 ans, alors c'est bien d'en avoir une ici. L'aspect narratif est original et on valorise les arts comme moyen d'expression. C'est un beau petit livre dans son genre.

À voir!

Pour un lectorat débutant lecteur, 7-8 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Nouveauté 2021, je suis étonné de constater qu'au final, ce roman n'est absolument rien de ce qu'avait anticiper ou espérer. Ni un conte, ni dans les genre fantastique ou horreur, en fait ce petite roman est une sorte d'enquête, mais en toute franchise, ce n'est pas passionnant. La couverture a plus d'éclat que l'histoire ( c'est vrai, elle est belle cette image!).

Clara est une habitué des balades équestres, allant même jusqu'à l'école avec son ami cheval, Quentin. C'est le genre de chose qu'on peut faire quand on habite un village qui longe le fleuve, au cœur de la forêt. Un jour, Clara découvre le crâne d'un cheval et se met en tête d'investiguer sur le sujet, grâce aux carnets de son aïeule, que concevrait sa grand-mère. Le cheval décédé aurait peut-être un lien avec sa famille.

Je vais être honnête, cette enquête est ennuyeuse et quand on connait la fin, c'est encore pire. Il n'y a pas de vrai investigation, plutôt une lente accumulation d’informations qui sortent directement des carnets d'Ange, l'aïeule en question. C'était une championne de saut à obstacle avec son cheval Sam, un cheval qui, comble de hasard, a été blessé durant une course à travers le bois...à ce point prévisible, franchement, ça bat des records.

Le roman est divisé par journée (Lundi, mardi, etc) et il arrivait souvent que rien d'intéressant ou pertinent n'arrive durant ces journées. En outre, la grand-mère faisait trainer les choses, appelait à la patience de Clara, lui donnait des indices, mais bon sang que c'était agaçant! La trame du quotidien devait cheminer avec la trame de l'enquête, mais au final, elle ne sert à rien d'autre que de nous livrer des détails inutiles comme les activités, les sorties ou les devoirs que fait Clara.

Il y a l'histoire de Bab, en parallèle, le meilleur ami de Clara, qui va recevoir un rein de son frère. Une histoire terriblement tertiaire. Ça ne change absolument rien à l'histoire, mit à part le fait que Clara voudrait avoir son meilleur ami pour déterre le crâne.

On nous parle aussi des rêves de Clara, qui semblent similaires à ceux de sa grand-mère, et dans lequel apparait un oiseau singulier à la syntaxe particulière. Un autre élément qui ne sert à rien et qui n'apportera aucun éclaircissement. Je n'ai pas bien cerner à quoi cet aspect un peu folkorique ou ésotérique sert l'histoire, ni pourquoi il est là. On ne nous explique pas ce que signifie cet oiseau, on assume que ça doit aller avec la famille en présence. On les surnommait "tête-de-cheval", Clara veut d'ailleurs savoir pourquoi. Un surnom plutôt glauque quand on traite aussi de la découverte d'un crâne de cheval dans le boisé, d'ailleurs.

Bref, cette lecture me laisse dans un profond état de perplexité. Je ne sais pas du tout ce qu'on a essayé de faire avec cette histoire, qui n,est ni palpitante, ni intéressante, ni originale. Je m'y suis ennuyé et agacé, et le final se solde par "On a trouvé le pourquoi, dont certains personnages se doutait et maintenant, on retourne à nos vies". Heh?!

Côté écriture, ça se laisse lire, il y a quelques traces de poésie.

Maintenant, la question que je me pose est: quel genre de jeune lecteur est-ce que ça va intéresser? C'est trop léger, pas assez prenant, l'enquête n,en est finalement pas vraiment une, le final est décevant, pour ne pas dire ennuyeux. C,est étrange à dire, mais je pense que ça intéressa plus le troisième âge que la jeunesse, en raison de son côté "promenade tranquille".

Je dois avouer que je suis curieuse de voir les commentaires qui vont suivre de la part des autres Lecteurs et lectrices, histoire de peut-être voir à travers les yeux des autres ce qui m'a clairement passé sous les yeux...si c'est le cas.

Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 23-09-2021
Incontournable Septembre 2021

Je suis rarement déçu par les petits romans de la collection Petit Poucet, signés Québec Amérique, mais celui-là est une vraie bouchée de pain de soleil!

Malik a 10 ans et est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants! Ses cadets sont des jumeaux de 5 ans, Bachir et Kamel, puis vient Driss, un bambin, et enfin, la seule petite sœur, Yasmina, un bébé. L'histoire se déroule au petit matin, alors que Malik est réveillé par ses frères jumeaux bruyants, véritables tempêtes sur deux pattes, déjà qu'il a du consoler Driss au cours de la nuit...Notre Malik est donc un peu grognon ce matin, mais heureusement, il peut retrouver son amour de petite sœur, qui l'emplie de joie et d'amour. La routine se poursuit, il a beaucoup à faire pour que la fratrie soit prête a prendre le chemin de l'école et Malik, en bon grand frère, aide comme il peut. Une fois sur la route, il doit gérer ses deux frères-tornades un brin insouciants. Il faudra attendre d'être dans la cour d'école pour bavarder avec ses camarades. Une fois dans sa classe, on aborde en introduction les fratries et les familles et à quel point chacun a un histoire filiale différente. Malik , pour sa part, n'a pas de mal à illustrer à quel point il est heureux de la venue de Yasmina. À la fin de la journée, ses frères jumeaux viennent le chercher pour lui tenir la mains jusqu'à la maison.

Il y a pleins d'éléments notables dans cette courte histoire. D'abord, je remarque et j'apprécie l'exotisme de la famille de Malik: Ils sont arabes! Si vous vous demandez pourquoi ça me fait autant plaisir, et bien songez seulement au nombre de fois que l'on trouve des familles arabes dans la littérature jeunesse. Pas souvent, hein? Donc, j'apprécie beaucoup cette diversité, plus que bienvenue, surtout avec l'augmentation des habitants d'origine arabe au sein de la Nation québecoise. Normaliser et intégrer passent par la représentativité en littérature jeunesse, ou du moins ça aide grandement .La présence des prénoms Juan et Consuela m'ont aussi fait sourire.

La diversité n'est pas seulement au niveau de la famille, elle est également dans la discutions des élèves au sujet des familles. L'une des filles a été adoptée en Chine, ainsi que sa fratrie. Un autre est enfant unique. Un autre a un grand frère, etc. Nous avons donc ici divers modèles familiaux, un peu à la manière de l'album "Et toi, ta famille"? ( Éditions Alice)

Sur le plan familial, j'ai aussi aimé la dynamique. Les parents de Malik n'hésitent pas à le valoriser dans son rôle et l’encourage beaucoup. Il y a un bel esprit d'équipe dans la maisonnée et j'aime le renforcement positif quand au grand frère. C'est important pour les aînés de se sentir apprécié, sentir qu'on leur fait confiance qu'à a prendre certaines responsabilités. Cela aide à leur rôle, mais aussi à ne pas se sentir exploités dans celui-ci. Comme dans n'importe quelle forme d'équipe, il faut une bonne cohésion entre les membres, et ici, elle est solide et positive. Aussi, j'aime que Malik nous informe qu'il est parfois agacé ou vit des frustrations vis-à-vis de son rôle ou de ses frères. C'est normal. Être le plus vieux comporte aussi sa part de contraintes et c'est important de ne pas minimiser le ressenti associé. C'est d'ailleurs la même chose dans chaque rôle. Bref, on oublie trop souvent de permettre aux enfants de ne pas apprécier TOUT de leur famille, alors j'aime que ce soit le cas ici.

Enfin, nous avons ici une abondance d'émotions de toute sorte, ce qui est excellent pour mettre un contexte sur celles-ci.

Comme tous les Petits Poucet, le roman est agrémenté d'images, ici au crayon de bois au traitement doux, ainsi que de couleurs sur certains mots ou phrases. La police est grosse et aérée.

Un autre petit bijou, joyeux et attendrissant, à mettre entre les mains de débutants lecteurs!

Pour un lectorat du premier cycle primaire ( 6-7 ans), surtout pour la seconde année ( les 7 ans).
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0


Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode