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Commentaires de livres faits par Shaynning

Extraits de livres par Shaynning

Commentaires de livres appréciés par Shaynning

Extraits de livres appréciés par Shaynning

Je remercie dans un premier temps l'autrice de m'avoir fait parvenir son album jeunesse.
Le premier aspect que je souhaite aborder le concernant, parce qu'il détonne, est l'écriture. Non pas qu'il soit mal écrit, au contraire, j'apprécie la variété de vocabulaire et de sonorité, mais il est beaucoup trop long pour le lectorat 4-6 ans. Je me base sur le programme scolaire du Québec et ce que les professeurs de ce niveau m'ont apprit en librairie. Au pays, on commence à former à la lecture seulement en première année primaire, soit à 6 ans. Cette longueur de texte et cette charge de vocabulaire correspond plus à la fin deuxième année primaire ( 7 ans) et début troisième année primaire ( 8 ans). En outre, comme ni les 4 ans ni les 5 ans ne savent lire, je ne vois pas la pertinence de mettre "Dyslexie" comme accommodement, puisque c'est évidemment le professeur qui va devoir lire cette longue histoire.

J'ajoute que je ne vois pas en quoi il est adapté pour la dyslexie. Il n'y a ni variation de police, de couleur, de formes, mais aussi aucunes lettres barrées, ni même de marges double interligne, comme les oeuvres adaptés pour la dyslexie. Mais nous avons peut-être des différences d'accommodements entre nos deux pays?

Sur les thèmes, j'ai bien sur apprécié celui de l'école, lieu de Savoir et d'apprentissages, à travers le regard de ce chat orange. À mon avis, on aurait pu rétrécir l'histoire juste sur cet aspect, cela aurait été plus adapté aux 4-6ans. le début ne servait qu'en a lui à pas grand chose, hormis de mettre un background au personnage de Clémentine. À mon sens, je ne voyais pas la pertinence de parler autant de Clémentine, si le sujet de base est l'école. On aurait pratiquement pu en faire un autre livre, sur le thème du deuil ou de l'amour.

D'ailleurs, en ce qui concerne Clémentine, je ne suis pas sur d'aimer le message de son amoureux Colin: "Promet moi d'être heureuse et souriante". C'est très délicat comme promesse, parce que ça peut être interprété comme "Je t'interdit de vivre de la tristesse, tu n'as pas le droit de vivre des émotions jugées négatives", ce qui, je pense, est justement un problème dans notre façon de voir la vie. Quand on perd quelqu'un de proche, au contraire, on doit être libre de vivre les émotions qui font parti intégrante du deuil, pour évoluer vers un retours à l'équilibre ensuite. "Il fallait la tenir [ la promesse]": les "il faut", c'est dangereux. Bref, je sais que j'extrapole, mais vous seriez surpris de voir combien les enfants ne sont pas des imbéciles et si on leur enseigne que la vie c'est "il faut à tout prix ne pas vivre de négatif, un sourire collé au visage", on leur met une pression colossale sur les épaules. Et c'est irréaliste de vivre "toujours heureux" de toute manière. Là, c'est l'intervenant social et le psy en moi qui parle.

Je me demande aussi pourquoi il y a eu une si grande répétition du "Il ne pouvait pas parler. C'est un chat". C'est évident, non?

J'ai remarqué aussi les nombreux passages à structure répétitives sur des champs lexicaux ou des groupes de mots: alphabet, océans, formules d'au revoir, ce qui peut être amusant.

Je pense que le message global de cette longue histoire est " Vous, enfants humains, êtes privilégiés d'aller apprendre dans vos écoles". C'est mignon et c'est vrai, évidemment. Surtout quand on sait que des millions d'enfants ne sont pas scolarisés de par le monde. Je pense que c'est l'élément le plus fort de l'album: passer par une tierce personne ( Chat Taigne) qui porte un regard extérieur sur l'école et qui passe par plusieurs domaines et sujets d'apprentissages pour englober les savoirs écoliers.

N'empêche, j'aimerais mieux être ce chat scolaire pour une chose: au moins, il n'es pas ÉVALUÉ! Je me suis souvent dit que le noeud de la guerre pour l'école passe par la motivation, mais surtout, les évaluations, parce que ça crée de la compétition, de la comparaison et surtout, le sentiment d'échec et de moindre valeur. Si jamais vous voulez faire un second opus avec Chat Taigne, madame Hoaru, voilà une idée.
Les dessins sont mignons, mais peu nombreux. J'aime bien le côté "gros coussin" du chat orange. Les tons choisis sont apaisants, dans le nuancier pastel.
Enfin, "Chat Taigne" suit un peu cette idée que les chats sont des animaux avec une certaine intelligence insoupçonnée, comme dans plusieurs oeuvres jeunesse et adulte en format roman. Combien d'histoires ai-je vu où les chats sont présentés comme de potentiels rois du monde et êtres dotés d'une intelligence rivalisant celle des humains! Seulement, la différence ici, c'est que les chats sont là en appuis et nous apporte un peu de leur sagesse.

J'ai aussi remarqué que la maison d'Édition Évidence ( qui semble exclusivement desservir l'Europe, parce que nous n'en avons pas ici au Québec), propose des oeuvres à format variés: numérique, dyslexique, malvoyant, braille et audio. Un bon point pour elle!

En somme, un petit album mignon, mais qui aurait pu être plus court, plus illustré et plus spécifique sur son thème, mais qui a le mérite de promouvoir la scolarité.

Pour un lectorat de 4-6 ans ( mais avec assistance professorale ou parentale). Sinon, pour le lectorat du second cycle primaire ( 8-9 ans), pour la lecture seule.
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date : 26-07-2021
Il s'agit du premier roman de Green que je lis et je ne peux pas dire que ce style de lecture soit très emballant. C'est un peu trop "comédie sentimentale cynique" à mon sens et aucun des personnages ne m'a rejoins. Qui plus est, pour un roman qui s'intitule "Will et Will", le fait que les deux Will ne se croisent que deux petites fois a de quoi décevoir.

Pour ce que j'en ai comprit dans ce ramdam sentimental décapant, nous avons deux ados qui sont homonymes: William Grayson pour les deux. L'un est le meilleur ami d'un des personnages les plus "cartoon" que j'ai jamais lu, le colossal Tiny Cooper, une Diva qui occupe presque autant le récit que les deux Will. Will est un personnage tout en gris: terne, maussade, incapable de se mettre en avant, difficile à cerner. Ennuyeux. Son meilleur ami souhaite monter une comédie musicale qui prend sa propre vie comme sujet. Il pourrait être amoureux de sa meilleure amie, mais pour autant que je l'ai lu, ce pourrait être totalement faux. Cet élément restera ambiguë presque tout le long du roman. Pour sa part, "l'autre" Will Grayson est présenté comme un être dépressif perpétuel, médicamenté, taciturne, gay placardisé, il partage le cynisme et la mornitude de son homonyme. Un peu de baume au cœur pour cet être malheureux quand il fait la connaissance virtuelle d'Isaac, pour finalement constater que c'est un Catfish. Mais ce coup bas permettra la rencontre ( en pleins centre du roman) des deux Will, juste le temps pour Tiny de rencontre will ( oui, will, il n'y a pas la moindre majuscule dans le texte quand c'est ce will qui parle). La seconde moitié est donc constitué de Will qui ne fait pas grand chose et dont le meilleur ami tente de lui faire comprendre qu'il irait bien avec sa meilleure amie et will qui amorce une relation avec le feu d'artifice vivant nommé Tiny Cooper.

Donc, de "Will et will", franchement, y a presque rien et ça me déçoit. C'était la perceptive de voir ces deux personnages aux noms identiques se côtoyer qui semblait amusant, a priori. Au final, il se croisent au centre et à la fin, brièvement.

J'ai du mal a définir de quoi il est réellement question dans ce roman bric-à-brac. Homsexualité? Relations amoureuses? Amitié étouffante? Meilleur ami envahissant? Maladie mentale? Incapacité de sortir de sa bulle? Passivité? Bisbille adolescente? Prétexte à faire une comédie musicale? On part un peu dans tous les sens, sans jamais vraiment approfondir. Je trouve que le roman n'a pas de colonne vertébrale, de filon conducteur. J'ai même eu du mal à faire le résumé.

On nous balance des piques entre personnages et des descriptions un peu cynique pour montrer le manque d’enthousiasme des deux ados pour leur propre vie. Franchement, ce roman m'a déprimé plus qu'autre chose. Will et son incapacité presque chronique à prendre des décisions et démontrer des émotions, will qui s'auto-dénigre et cultive ses mauvaises blagues glauques. Deux êtres apathiques.Ouin, c'est pas la joie.

Même les personnages secondaires étaient mornes et mesquins.

Le personnage de Tiny Cooper, bien que plutôt original, occupe autant d,espace physique par sa grande taille et son poids que par son exubérance dans l'histoire. Il est traité en personnage secondaire, alors qu'il occupe la tribune comme un personnage primaire, avec les deux primaires témoignant de ses projets. Will et will semblaient être les témoins de cette histoire, ce qui est assez étrange, vu leur état de protagonistes centraux. Mon impression est donc que ni Will, ni will, ne sont assez intéressants pour occuper l'espace du roman. Plutôt triste, non?

Un élément m'aura aussi rebuté: la ressemblance des personnages. Je me confondait toujours entre les deux amies filles des deux Will, entre les Will eux-même ( merci aux majuscules boudées, on savait alors que c'était will). Les dialogues n'aidaient en rien: qui parle là? Non, c'est lui, oups non c'est l'autre! Arg! Les dialogues manquaient de clarté. En fait, tout l'écriture était incohérente, troquée, instable.

C,est également la première fois que je vois des ados "amoureux" avoir de tout sauf d'être amoureux. En fait, Will et will semblaient ne pas avoir d'âmes. Difficile alors d'y voir la possibilité d'un sentiment aussi profond et complexe que l'amour.


Je pense que cet amalgame de psycho-pop, de chamailleries entre ados et d'amours maladroits devait être "drôle", vu la quantité de tentatives en ce sens, mais cet humour souvent bancal, un peu cliché même. Ça sens la vanne gratuite, la blague à deux sous et les références stéréotypés.


Et le scénario était plutôt plat. Avec les nombreux commentaires, parfois inintéressants, dans la double narration partagée par Will et will, s'ajoute une certaine lourdeur dans l’écriture. Au final, je me rappelle mal ce que j'ai lu, ce qui est assez inhabituel chez moi. Je me sens extrait d'un rêve très compliqué et incohérent dont je suis incapable d'en faire un résumé censé. Je n'ai pratiquement pas suivi le "cheminement", pour un peu qu'il y en ait un, des deux héros. Will finit avec sa meilleure amie, will avec Tiny (peut-être), mais au fond, que c'est-il réellement passé? Oui, on eu le droit à un final typiquement brodway avec des chansons, des constats quétaines et un truc grandiose qu'on ne oit que dans les roman américains, mais même ce final ne m'a pas amené d'impression de finalité et de compréhension. Qu'ont-ils apprit, qu'en ressort-il? Je ne sais pas quoi répondre hormis: je ne sais pas. Ce roman se termine pour moi comme un point d'interrogation un peu piteux, témoin tristounet de mon incompréhension et du néant qui habite mon esprit après sa lecture.

Donc, je l'ai vu, je l'ai lu, j'en ai rien obtenu.

Son souvenir se perd déjà dans ma mémoire et je vais sans doute oublier ce désert littéraire qui ne m'a pas touché, instruit, fait rire ou diverti. Je ne sais absolument pas ce que les auteurs ont tenté de faire avec ce roman. Ils m'ont donné l’impression d'écrire sur un sujet qu'ils ne comprennent pas du tout: les ados.

Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans +.
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date : 26-07-2021
Petit dernier d'une série de romans sur la thématique LGBTQ, la collection "Kaléidoscope", parus aux éditions De Mortagne, "Sacha" se profile donc comme un roman pour adolescents-Jeunes adultes qui aborde des enjeux liés à la famille, à l'orientation sexuelle et à l’émancipation de soi.

Sacha amorce le Cégep dans le programme pré-universitaire "Arts et Lettres" ( pour nos amis français: un pré-universitaire au Cégep: c'est deux ans de préparation dans un cursus spécialisé avant le baccalauréat universitaire dans un domaine affilié, dans ce cas-ci la littérature et les arts), loin de son groupe d'amis de l'époque de l'école secondaire. Le jeune homme de 17 ans doit cependant composer avec plusieurs enjeux: une blonde qu'il n'aime pas vraiment, des entrainements de boxe avec son frère et son père pense qu'il est en réalité dans le programme "Sciences humaines" en vu d'entrer en faculté de Droit à l'université. Disons-le simplement: Sacha a une vie de façade, pour cacher à sa famille le fait que ce qui le passionne sont les livres, le violon, la musique et le fait qu'à douze ans, il a comprit qu'il pouvait avoir le béguin pour les garçons. Mais quand on vit dans une famille hautement homophobe et ancrés dans les pires stéréotypes de genre propres à une époque antérieure, être lui-même n'est tout simplement pas possible. Et un jour, Sacha rencontre Olivier, amateur de musique, de guitare et futur intervenant en délinquance, aux improbables yeux verts pomme et gay assumé. C'est à travers l'univers d'Olivier que Sacha pourra constater qu'une grande part de ce le constitue a été occulté et c'est à travers leur nouveau réseau d'amis commun et son amour pour Olivier que Sacha pourra s'émanciper.

Donc, ce roman propose une homoromance dans un contexte où l'un des deux garçon provient d'un milieu où domine la fermeture d'esprit, une certaine psychorigidité et des valeurs conservatrices assez tenaces. Ce n'est pas simplement la question d'être gay qui pose ici problème, mais tout ce qui constitue le stéréotype du "mâle alpha" idéal: la virilité, la brutalité, l'absence d'émotions ( autre que la colère), l'absence de certains domaines jugés trop féminins ( la musique, les romans, certains corps de métier) et certains traits de personnalité. À bien des égard donc, on parle de "masculinité toxique", qui trouve racine dans une figure paternelle toute-puissante.

Dans ce contexte, on aura donc droit à toute sorte de préjugés, très souvent non-fondés ou incorrects, de la part de plusieurs personnages, les pires venant souvent du père de Sacha. L'ironie est double, car ce derniers est policier. Le rôle du policier moderne étant axé dans l'intervention sociale beaucoup plus qu'autrefois, c'est donc assez consternant de voir un représentant des forces de l'ordre aussi macho, rigide et rempli de préjugés. En même temps, on a le vieux cliché du "policier viril" qui ne doit pas aider. Bref. Le problème est que ce père buté a par conséquent pleins pouvoir sur la famille, transmettant ses valeurs désuètes à ses enfants. Sacha a donc son jeune frère David sur le dos et sa sœurs Laurie aura aussi du mal quand il fera son coming out. Sa mère, pour sa part, reste dans l'ombre, figure maternelle servile et incapable de faire valoir son opinion. Elle aussi aura beaucoup de mal à accepter l'orientation de son deuxième enfant. Charmante famille.

On a donc un ado assez bien "planqué dans son placard", si je puis dire, une image d'ailleurs ramenée fréquemment dans le récit pour marquer la progression de Sacha dans son "coming out". Le roman va donc suivre sa lente mais sure progression hors dudit placard. Une sortie qui ne sera pas facile, vu la profondeur des préjugés et du conditionnement opéré en ce sens. Néanmoins, Sacha a le support d'Olivier, un personnage qui a une bonne tête, une bonne compréhension et une certaine maturité ( il a deux ans de plus que Sacha, il faut dire). Ce personnage semblait même mieux comprendre où en était Sacha que lui-même. Olivier est réellement un superbe personnage et une figure très positive, autant pour Sacha que pour les Lecteurs qui lisent le roman.

Olivier vient d'un milieu totalement contraire à celui de Sacha, ce qui explique sans doute qu'il a une confiance et une estime de soi clairement plus solides. Une famille chaleureuse, ouverte, soudée, marquée par des valeurs comme le respect, la camaraderie et la collaboration. Tout le contraire de celle de Sacha, marquée par la compétition, le paraître, la hiérarchie et la rigidité. Le contraste entre les deux mondes est saisissant et marque deux extrêmes de dynamiques familiales. La présence de ces deux mondes est un élément abordé dans le roman que j'ai beaucoup aimé.

La relation entre les deux garçons était belle à voir. Sacha et Olivier ont plusieurs intérêts communs, une belle chimie, une façon de communiquer saine ( pas toujours adroite, mais saine). Ils sont capables de faire un retours sur les éléments épineux et sont animés d'une touchante tendresse l'un pour l'autre. J'ai beaucoup aimé le fait qu'ils ne tombent ni l'un ni l'autre dans les clichés associés aux hommes gay. Ni maniérés, ni "diva", ni efféminés, ils sont au contraire assez ordinaires et il est bon de rappeler que les personnes ayant une orientation sexuelle minoritaires n'en sont pas moins diversifiés au même titre que les hétéros. J'ajouterais que je les trouve très mignons dans leur façon d'être.

Aussi, quand on arrive à aborder la question des rapports sexuels, ce roman est le seul à avoir su traiter du fait que certains couples gay ne font pas dans les rapports anaux, contrairement à la vaste majorité des romans homoromantiques où ce type de relation est présent, voir sur-représenté. On marque aussi la différence entre la "baise" et "faire l'amour", un aspect qui peut encore être difficile à cerner pour nos ados dans notre société hypersexualisé.

On n'est pas en reste pour les personnages secondaires, eux aussi très variés. C'est un élément très important dans un roman qui traite de la différence et de la diversité que d'avoir foison d'opinion et de façon de voir la vie, parce que c'est ainsi qu'est fait le monde. Ni tout blanc, ni tout noir. Autrement, on tombe dans la structure d'esprit rigide du père de Sacha, incarnation de l'intolérance et de l'esprit étroit.

Enfin, niveau écriture, on navigue sans problèmes. On a des passages très émotifs, certains croustillants, d'autres amusants. L'humour côtoie le drame, souvent sarcastique, les répliques sont souvent tordantes. Ça se lit tout seul. Ce n'est pas le français le plus poétique que j'ai vu, mais ça le mérite d'être claire et l'auteur ne nous épargne pas les détails des émotions et du ressenti. La mise en page est aérée. Certains passages en italique sont ceux de Sacha à 20 ans, soit son "lui" au présent face aux reste du roman, qui est "lui" au passé , à 17 et 18 ans.

C'est donc un bon roman dans son genre, un des meilleurs que j'ai lus même, et vu les nombreux sujets à caractère sociaux qui sont mit en valeur, c'est aussi un roman pertinent que divertissant.

Il me donne aussi envie de découvrir les autres romans de la collection.

Un roman pour le lectorat du second cycle secondaire ( 15 ans+).

Pour les profs et les bibliothécaires: Il y a certains allusions, vocabulaire et passages à caractère sexuel et quelque jurons, mais rien de très osé ou violent. Et comme il s'agit d'un roman abordant en partie l'intolérance face à la communauté LGBTQ, il y a bien sur des propos offensants, mais c'est bien dans un but de dénoncer cette intolérance.

Pour d'autres romans sur la thématique romance LGBTQ excellents:

- Birthday, B.Russo
- Chimie 501, J. De Angelis
- Pourquoi pas nous? Albertalli et Silvera
- Été 85 ( Anciennement "La danse du coucou"), A.Chambers
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date : 25-07-2021
Cette nouveauté de 2021 est un des plus adorables album jeunesse que j'ai vu cette année, et ce même avant de l'ouvrir, vu la couverture.

Y a pas à dire: les poulpes ont la cote en 2021! Ce doit bien être le quatrième album que je croise cette année qui propose un poulpe ou une pieuvre comme animal central.

Or donc, cette histoire prend place dans un village côtier fort sympathique. Un jour, un poulpe tour rose atterrit sur le toit d'une maison, à la très grande ( et compréhensible) surprise de la famille qui y habite. Si, au début, l'arrivé étonnante de ce géant invertébré peut, disons le, surprendre, la famille découvre qu'en fait, avoir un poulpe sur le toit présente pleins d'avantages. Il se montre aussi serviable dans les diverses corvées extérieurs que pour amuser les enfants. Rapidement, tout le monde adore leur ami poulpe. Certains voisins ronchonnent à son sujet, mais bien vite, on souhaiterait l'avoir sur son toit. Seul le boulanger déclare qu'il préférerait un calmar. Et puis, aussi soudainement que son arrivé, le poulpe disparait. La famille est chagrinée. Mais ce n'était en réalité que temporaire: le poulpe rose revient au village...avec toute une bande d'amis! Il y a même un calmar pour le boulanger. Ainsi, tout le monde a son ami invertébré sur le toit et depuis, les villageois et ces derniers coexistent en grande harmonie.

Une histoire sur l'inclusion, ni plus ni moins. Un beau message sur l'accueil et la collaboration entre deux groupes en apparence différents , mais qui gagne à se faire confiance et qui deviennent liés par l'amitié.

Non seulement les personnages et les lieux sont visuellement très beaux, les divers plans du poulpe en train de faire des tâches et activités sont adorables. Il y a un beau soucis du détail et c'est très amusant à lire. Le "sapin-poulpe" était particulièrement mémorable. En outre, j'observe la présence d'ethnies différentes, ce qui est toujours un point positif dans un album jeunesse. Bon, bien sur, c'est un peu invraisemblable de voir ces gastéropodes hors de l'eau, mais bon, c'est la magie des histoires jeunesse.

Une belle trouvaille pour les préscolaires ( 3-4 ans) et le premier cycle primaire ( 5-6 ans).
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Un petit livre de fiction autours des thèmes de la famille, des amis, de l'adolescence et des générations aussi pétillant que touchant, avec l'humour sarcastique et irrévérencieux assez typique du Québec. Une lecture agréable sans prises de tête et pourtant pertinente, comme quoi ces deux traits ne sont pas forcément incompatibles!

Nous suivons les tribulations d'un vieil ado de 17 ans, Étienne, cinquième secondaire ( en terminale, pour nos amis de France) qui, entre autres qualificatifs, est homosexuel. Ce n'est pas la peine de vous faire des films à la Brookback Mountain, chers lectrices et lecteurs, ce n'est pas un roman homoromantique, mais la question de l'orientation sexuelle est tout-de-même traitée, dans son axe intergénérationnel. En effet, notre Étienne fait du bénévolat au Centre pour personnes âgées où réside à contre-coeur son arrière-grand-mère, la très sympathique ( et anarchique) Paulette. Oui, bon si notre ado aime bien sa bande de "vieux", il s'y trouve surtout pour gagner un certain concours qui lui permettrait de s'acheter le kayak dont il rêve pour ses dernières vacances avant la rentrée au Cégep. Et c'est aussi là qu'il va faire la connaissance du second Étienne, monsieur Julien de son nom, qui est homosexuel, mais qui a mené une vie d'hétéro. Cette complicité entre eux va cependant prendre un tournant désagréable lorsque monsieur Julien décède et que Étienne se retrouve à gérer la famille passablement malcommode de ce dernier, après avoir hérité de sa volvo. Un situation qui le mènera cependant à s'offrir une sortie d'un nouveau genre avec ses deux meilleurs amis, Flavie et Renaud.

C'est vraiment une lecture sympathique, avec des commentaires drôles, qui se démarque par la narration du héro, justement. J'ai bien aimé voir une bande de "vieux" qui ne sont pas les typiques grabataires ignares qu'on dépeint trop souvent. Mémé Poulette "en a dedans" comme on dit! On aborde quelques thèmes sérieux sans tomber dans la lourdeur, d'où le fait que c,est pertinent sans être non plus cynique ou démoralisant.

J'ai bien apprécié la palette des personnages, qui ne tombent pas dans les clichés faciles. Le directeur m'a bien fait rire: dans la quasi totalité des romans jeunesse, nous retrouvons le directeur soit hyper laid, dictateur, mégalomane ou la somme de ces qualificatifs. Ici, c'est le jeune directeur qui veut tout changer, tout sauver et mener un tas de batailles de front. Plutôt différent, non?

En somme, c'est le genre de récit "tranche-de-vie" qu'il est bon de savourer comme un petit chausson aux pommes, en laissant un petite sensation de chaleur comme impression finale. Il est bon de voir aussi un personnage gay qui n'est pas au centre d'une romance un brin tourmentée ou placé en victime, pour une fois.

Une sympathique petite trouvaille au rayon des ados! Pour un lectorat du premier cycle secondaire ( 13 ans et +) en montant.
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date : 17-07-2021
Autant clarrifier tout-de-suite un élément de ce roman à la superbe couverture que voici: ce n'est pas un roman fantastique ni Fantasy, mais on vous laissera planer un léger doute. Cette "Magie" n'est pas au sens stricte, disons-le comme ça. Elle provient surtout des impressions des trois enfants et de la manière de l'un d'entre eux de faire la narration.

Donc, Torsepied est un roman d'aventure un peu obscure de trois jeunes entre 10 et 13 ans, qui ne sont jamais sortis de leur ville maussade à l'usine de dentifrice. Otto, Lucia ( prononcé "Loutchia") et Max, sont les enfants d'un peintre spécialisé dans les têtes couronnées déchues. Leur mère a mystérieusement disparue, ce qui concorde avec le mutisme d'Otto. Dès lors, les spéculations vont bon train et de part l'étrange comportement d'Otto, certaines lui sont attribuées. Un jour, leur père doit partir en urgence et confit ses enfants aux soins d'une cousine vivant à Londres. Sur place, les trois jeune gens constate son absence. Plongés bien malgré eux dans un début d'aventure, ils décident de se rendre à Somnol-sur-Mer, où vivrait leur tante. Haddie s'y trouve bel et bien, habitant temporairement une folie, une version enfantine du château qui le jouxte, le très laid château Torsepied. Entre un taxidermiste mystérieux, les secrets de la folie et cet entité inconnue qui hante la forêt, les trois enfant auront de quoi faire. Surtout qu'ils se sont mit en tête une idée habérante qui pourrait leur donner la clé du mystère entourant leur mère.


Ce roman a une formule narrative que je n'avais jamais vue: ici, c'est l'un des personnages, l'un des enfants Cherchemidi, qui écrit leurs aventures et qui s'adresse souvent à nous. Mais on nous le dit d'emblée: "Ne vous casses pas non plus la tête" à savoir "qui" écrit, indique le narrateur. Et en effet, on le sait assez vite: il s'agit du seul personnage qui ne quitte jamais le cadre de l'histoire et qui est aussi le/la seul(e) à partager ses états d'âme. Accessoirement, et comme il/elle le mentionne, c'est le personnage qui est le/la seul(e) a lire beaucoup de romans. On peut donc rapidement deviner, si on est moindrement attentif. Et j'ajoute que ce personnage se défend beaucoup lui-même durant le roman, ce qui ajoute au doute que l'on peut cultiver à son endroit.

On a des airs de déjà-vu tout-de-même, ne serait qu'avec cette couverture ( réellement superbe!). On dirait un portrait de Mercredi Adams aux côté d'Artemis Fowl. Notez cependant que ce qui est réellement intéressant sur cette couverture est cette mystérieuse paire de jambes dans l'arbre. Le chat s'appelle Chester, en référence au chat de Chester de "Alice aux pays des merveilles", comme expliqué dans l'histoire. Il a plusieurs particularités physiques, comme une cinquiène patte et plusieurs doigts en surnombre. Pour sa part, Otto, le grand blond au foulard noir, me rappelle un personnage, mais je ne parviens pas à me souvenir de qui. La couverture donne également le ton: sombre, sobre, avec des personnages sans sourire et très sérieux malgré leur jeune âge. Je comprend que certains leur trouve des airs similaires à la fratrie Beaudelaires. Leurs aventures sont également assez sinistres.

Fait étonnant, il n'y a pas de magie comme on aurait pu s'y attendre, mais tout est si hors-norme en ce qui le concerne que c'est presque tout comme. Leur maison, leur attitude, leur père, la disparition de leur mère, la folie de leur tante ( dans le sens du bâtiment) et la mystérieuse histoire de Torsepied sont autant de raisons de douter de leur "normalité".

Le titre sera resté un mystère pour moi durant la moitié du roman. Pourquoi "Torsepied?" Je dois avouer ne pas avoir vu ce mot sur la quatrième, du coup, ce terme me semblait réellement sorti de nul part et pour cause, on en entendra parler très loin dans l'histoire, soit vers la moitié du livre.

Du reste, c'est un très bon roman, vraiment très écrit, rempli d'élément mystérieux à souhait et soutenu par nulle magie, ce qui est en soit génial. La "folie" m'aura évoqué ce village miniature pour enfant du musée de la Civilisation d'Ottawa, où tout était à l'échelle des enfants dans ses plus infimes détails et ce, en version village! L'histoire du fils Torsepied, pour sa part, m'aura évoqué celle du petit garçon défiguré caché des autres enfants dans le film espagnol "L'Oprhelinat". C'était un calvaire de naître avec des syndromes et des maladies à une époque, car elle prenait alors une dimension punitive. On les tenait alors à l'écart, on les ostracisait et souvent, on les considérait avec moins d'égards encore que s'ils eut été des animaux. C'est d'ailleurs un peu ce que vivent les Cherchemidi avec leur frère Otto, qu'on soupçonne d'avoir tué sa mère, du simple fait d'être hors-norme.

Petit détail concernant les enfants Cherchemidi: je commence à trouver que les enfants d'Angleterre sont très souvent "froids" entre eux. Ils ne se touchent presque jamais, ne se collent pas beaucoup, ne se réconforte pas souvent, voir pas du tout. Ils sont sévères et sérieux, très "matures". J'ai souvent eu l'impression d'avoir plus affaire à de jeunes ados que de vieux enfants.

J'ai par ailleurs beaucoup aimé Haddie, une adulte qui a gardé son cœur d'enfant. Son imagination et sa façon de ne pas se prendre au sérieux avait quelque chose de réconfortant, surtout avec trois enfants aussi froids. Elle nous apprend justement qu'il faut savoir gardé l'esprit ouvert aux folleries, à l'inattendu et à la créativité, autrement, la vie devient morne, sérieuse et terne. En tant que libraire jeunesse, je lui donne bien raison. L'exploration, l'aventure et la surprise sont autant de façon d'ouvrir son esprit au monde et à ses beautés.


Je suis donc assez agréablement satisfait devant ce roman un brin sinistre, mais je dois avoué que la fin est un peu abrupte. Par contre, le final est bien trouvé. Le fond est peut-être déjà exploité ailleurs, c,est surtout sa forme qui surprend. Aussi, je précise qu'il est rare en jeunesse d'avoir ce genre de fin qui oscille entre deux états. Ce n'est ni une fin heureuse, ni malheureuse. Elle est néanmoins porteuse de vérité et permettra sans doute aux enfants Cherchemidi d'aller de l'avant, du moins, on leur souhaite.


Un livre singulier, assez typiquement anglais, rempli de détails assez nouveau ( pour moi) et qui se démarque avec son style narratif très inclusif légèrement teinté d'humour. Une histoire sur la famille, la fratrie, le désir d'aventure et de nouveaux espaces et de recherche de vérité.

À voir!

Pour un lectorat de 10-12 ans, plus adapté à mon sens pour les "gros lecteurs", ceux qui ont l'habitude des livres, parce que celui-ci est plutôt épais et d'une écriture plus soutenue que la moyenne.
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Une sympathique petite trouvaille dans le rayon BD jeunesse 2021, "Hématite" est ce que j''appelle affectueusement un "univers ténébreux sympathique", soit un décor fantastique sur la thématique des monstres, où ces derniers sont généralement gentils et tiennent la vedette, à la manière d'Amélia Fang, Fingus Malister, Mortina ou Mélusine.

C'est donc dans un monde où coexistent humains et créatures de l'obscure que vit Hématite, jeune adolescente vampire de 12 ans, et ses amis. Fille unique de M. et Mme Blackwood, Hématite refuse de boire du sang et a choisi de faire sa scolarité à l'école de quartier plus "publique" que ce collège pour vampires privé que voulais la voir fréquenter ses parents aristocrates. Elle verse dans la poésie, cultive de doux sentiment pour Émile, l'humain de sa classe, et subit les moqueries liés aux stéréotypes des vampires. En effet, Berthe ( Loup-Garou) a beaucoup de préjugés contre Hématite et a du mal à lui faire confiance. Ceci-dit, elles ont Drunela comme amie commune. Drunela est une goule ( une "Draugr" pour reprendre ses termes) qui semble être la meneuse de leur groupe d'amis et qui a une relation très solide avec Hématite. Donc, dans ce premier opus, nous suivons Hématite et ses sentiments pour Émile, sa relation houleuse avec ses parents et les amis de Drunela, ses étranges crises de colère, son ardent besoin d'être comprise et les premiers interdits qu'elle va briser avec son groupe d'amis. Mais le tome s'achève sur une note sinistre qui va faire basculer le récit vers une direction plus dangereuse et éthiquement questionnable.

Comme dans la plupart des premiers tomes de BD, on plante le décor, qui est vraiment bien! Ok, un monde de monstres n'est pas en soit nouveau, mais j'ai une mention particulière à faire aux personnages, qui eux sont assez rafraichissants. Drunela m'aura particulièrement surprise. D'ordinaire, en jeunesse, la "meilleure amie" n'incarne pas la meneuse du groupe, mais c'est le cas ici, malgré un physique qui semblait lui profiler un personnage détaché et secondaire. Au contraire, je trouve Drunela entrepreneuse, intelligente, audacieuse et rassembleuse. Son look tranche, mais c'est justement plaisant de sortir des conventions. Hématite est une âme sensible, incomprise, timide et empatique. Elle veut se conformer à son propre code moral, qui va aux antipodes des codes vampires et donc, de sa famille. Elle dégage souvent une forte mélancolie et des yeux tristes, mais malgré ses airs presque soumis, elle parvient à rester sur ses opinions. J'ai beaucoup aimé Berthe, jeune femme loup-garou ( yeah! Enfin une fille pour cette espèce!) costaude, franche, méfiante mais aussi capable de changer d'avis. Il y aussi Alphonse ( sorte de monstre en gelé jaune au cerveau visible dans sa tête, genre "The Blob"), seul gars du groupe ( alors ça c'est rare!) et Frida, zombie, qu'on aura du mal à décrire vu le peu d'infos à son sujet. Un personnage très tertiaire pour le moment. Enfin, il y a Émile, vêtu comme un bourgeois, plutôt calme et sérieux, qui verse dans les arts occultes et semble plutôt froid. On sait qu'Hématite a le béguin pour lui, mais en dehors de son physique, difficile de voir ce qu'elle lui trouve.

Donc, j'ai trouvé pleins de belles qualités à cette BD. le traitement des personnage est vraiment intéressant, ils ont des personnalités distinctes, assez différentes, des expressions faciales efficaces et j'adore le fait qu'ils changent de vêtements chaque jours comme des êtres normaux ( dans la plupart des BD jeunesse, les personnages conservent les même vêtements tous les jours).

L'histoire coule bien, on se demande si la petite vampire fera ses premiers pas vers Émile, mais plus loin, on se rend compte qu'un autre enjeux s'ouvre du côté de Drunela, avec sa tante emprisonnée où une procédure interdite serait en cause. On apprend à mieux cerner l'univers en présence, les disparités d'espèces et de classe, ainsi que les lieux.

J'apprécie le fait qu'on revienne aux bons vieux vampires folkloriques qui se changent en chauve-souris aristocrates et vieux-jeux , très loin de cette version horripilante de la "Fascination" où ils avaient des airs de starlettes de soap américains au tempérament dépressif tout droit sortis de chaudières de paillettes de fée Clochette. Au moins, dans leur formule classique, ces vampires sont crédibles.

Je pense que cet univers a du potentiel, surtout si les auteurs gardent cet axe nouveau sur le traitement des personnages. J'aime beaucoup la présence de ces jeunes filles, qui sont plusieurs pour changer et qui nous livre un message de tolérance et d'ouverture d'esprit.

Côté dessin, là aussi je trouve que c'est du beau travail. On utilise les hachures noires pour renforcer l'obscurité et une palette terre pour le nuancier, ce qui fait ressortir certaines couleurs plus rares. D'ailleurs, j'aime le choix du bleu pour la couverture, qui nous sort de ce sempiternel Noir ou Rouge typiquement associé au Vampire. Après tout, c'est un bon choix de couleur pour Hématite et son gros côté "Fleur bleue". Et on peut cerner tout de suite à son regard tragique, les mains serrés sur son journal de poésie, de quel genre de personnage il s'agit, sans trop en révéler non plus.

À travers cet univers très Halloween, demeure le fait qu'il s'agit de traiter d'adolescence, de ses hauts et ses bas, les amitiés, la famille , le sentiment d'être incompris ou différent. Clairement, on reste dans quelque chose d'accessible et de touchant.

Espérons que la suite sache conserver cette étonnante douceur qui sied étonnamment bien à cet univers ténébreux.

Pou un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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Incontournable Juin 2021 d'une librairie

Ce roman jeunesse destiné au lectorat du troisième cycle primaire ( 10-12 ans) nous présente Libbye, qui est née avec le syndrome de Turner, tout comme son autrice, Sara Allen, qui va nous présenter une personnage historique réel dont les recherches sur les composantes des étoiles ont été spoliés par un homme, qui s'en est attribué le mérite.

Lybbie a 12 ans et c'est une grande curieuse qui réussi très bien à l'école. Elle a la particularité de vivre avec le syndrome de Turner: elle est né avec un chromosome manquant, ce qui vient avec quelques conséquences telles que des difficultés auditives ( elle porte donc des appareils), l'obligation de s'injecter des hormones de croissance pour grandir, un cœur plus gros que la moyenne et, dans son cas, un trouble d'apprentissage non-verbal. Il lui faudra aussi de l'assistance extérieure si elle veut un jour enfanter. Mais au-delà de tout ça, Lybbie est une gentille jeune fille qui souhaite mener une vie normale, se faire des amis et apprendre. Un jour, sa professeure d'Histoire leur propose une recherche sur un personnage historique qui ne figure pas dans son manuel d'Histoire. Lybbie décide de se pencher sur l'astrologue Cécilia Payne-Gaposchkin, celle qui a découvert de quoi sont faites les étoiles. Elle décide même de pousser la chose plus loin en participant au concours Smithsonian, versant "Femme pôle scientifique", dans lequel elle doit rédiger une lettre et monter un projet lié à ce personnage. Elle souhaite réussir à convaincre la maison d'édition qui conçoit les manuels d'Histoire de son niveau d'inclure Cécilia dans leur prochaine édition. Lybbie est convancue que si elle parvient à gagner le concours en donnant la tribune à cette scientifique, celle-ci veillera à ce que sa petite nièce à naître naisse en pleine santé. C'est une sorte de pacte avec l'univers. En parallèle, Lybbie tente de devenir l'amie de Talia, la nouvelle de sa classe, pas facile d'approche, amatrice de poésie et victime de moqueries.

"Un cœur gros comme une étoile" est ce genre de roman qui est partiellement autobiographique et engagé dans la reconnaissance historique des femmes. On peut imaginer sans peine que ce qui caractérise Lybbie caractérise aussi beaucoup Sarah Allen et on parlera beaucoup du syndrome de Turner: les différences physiques et neurologiques, les enjeux de santé, l'adaptation , les rapports sociaux et les perceptions du monde autours ( on notera cette façon d'être ultra-concentré nommé "vision en tunnel"), ainsi que les enjeux liés au fait d'être différent. C'est très intéressant, car c'est évident que Lybbie a une façon toute personnelle de voir les choses et de se percevoir. C'est une jeune fille qui a ses défis, mais aussi de grandes qualités, donc sa formidable détermination et ses idées originales.

L'axe plus "historique" revient donc à Cécilia, ce personnage absent qui est pourtant abondamment référée. Femme pionnière parmi les scientifiques, elle a fait une découverte importante qui lui fut volée par un collègue et dont le nom ne figure pas dans les manuels. C'est hélas bien vrai que les femmes ont souvent été oblitérée de la mémoire collective, le sujet n'a donc rien de surfait. Heureusement, cette tendance est à la baisse, puisque bon nombre d'ouvrages jeunesse et adulte, documentaire ou monographique, leur sont maintenant consacré. Les femmes commencent enfin à sortir de l'ombre.

On notera aussi les Samoans, dont le personnage de Talia est issue. Peuple de l'Océanie, des îles Samoa en Polynésie, vous les reconnaitrez notamment dans le film "Moana". Certains de leurs enjeux, notamment leur indépendance, sont traités dans ce roman. Talia se fait moquer d'elle par un des garçon de sa classe au sujet de ses fesses. Lybbie aura à cœur de devenir son amie et bien que son moyen pour l'aider soit peu judicieux, elle parviendra à tisser des liens avec elle.

C'est donc un roman à saveur quelque peu initiatique et introspectif du point de vue de Lybbie, qui nous confie beaucoup son ressenti, ses espoirs, ses rêves et ses craintes. C'est un personnage attachant qu'on se plait à suivre.

Bon, le fait de croire que parce qu'elle gagne un concours protège sa nièce d'une naissance avec des problèmes de santé est clairement irrationnelle et si elle avait partager cette idée avec les autres, sans doute lui aurait-on dit. Mais en même temps, on a tous cette tendance à faire des liens causal qui relèvent plus de la pensée magique que d'une réelle logique. De fait, sa nièce nait avec un problème de santé et ce sera l'occasion pour Lybbie de comprendre que naitre avec une singularité ne nous pas moins humains et importants pour autant. Au contraire, la différence a ceci de bien qu'elle rend unique et les gens uniques apportent des points de vue uniques.

En somme, le traitement du sujet de la différence est très bien mené et porteur d'espoir. C'est une histoire positive, joyeuse et qui met en lumière une jeune fille optimiste, créative, parfois anxieuse, mais décidée.

Une lecture différente qui nous change de perspective et qui nous instruit tant intellectuellement que psychologiquement.

À voir!
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Ce petit livre documentaire jeunesse fait parti de la collection "Bam!", dans laquelle on retrouve toujours ce regroupement de 40 éléments. Je précise qu'il ne s'agit pas d'un Top 40, mais bien d'un regroupement d'éléments jugés importants: ils sont tous la même valeur. Bref. Voici donc celui qui regroupe 40 personnages de roman Jeunesse et adulte jugés cultes.

À noter que sur les 40 il n'y a que 10 personnages féminins ( enfin, 15 si on calcule les sœurs March et le Club de cinq). Cette disparité de genre revient sans doute au fait que la littérature jeunesse et adulte classique a surtout été marqué par des héros masculins, la présence des héroïnes étant somme doute récente. Et je précise qu'autrefois, les personnages féminins occupaient des rôles souvent superflus ou peu flatteurs ( je pense à cette brochette de filles stupides qui sont systématiques dans le genre Harlequin ou aux personnages féminins qui existent juste pour mettre en valeur le héro)

Nous retrouvons donc essentiellement des héros et héroïnes de classiques, certains jeunes, d'autres adultes. Les voici, ordre chronologique de parution:

Gilgamesh
Ulysse
Schéhérazade ( fille)
Renart
Lancelot Du lac
Le Roi Singe
Don Quichotte
Ronbinson Crusoe
Frankenstein
Ivanhoé
Oliver Twist
D'Artagnan
Carmen (fille)
Jane Eyre (fille)
Vassilissa La-Très-Belle (fille)
Sophie de Rean ( fille)
Cosette (fille)
Alice ( fille)
Les 4 filles du Docteur March (filles)
Phileas Fogg
Tom Sawyer
Pinocchio
Long John Silver
Sherlock Holmes
Mowgli
Dracula
Arsene Lupin
Croc-Blanc
Nils Holgersson
Peter Pan
Hercule Poirot
Le Club des Cinq
Bilbo le Hobbit
Le petit Prince
Laye
Le Petit Nicolas
Mathilda (Fille)
Lyra ( fille)
Harry Potter
Tobie Lolness

Pour chacun on retrouve des infos telles que leur une présentation sommaire, leur caractère, leurs comparses, leurs hobbies, leurs adversaires, l’œuvre dont ils sont tirés, quelques faits autours du roman, de l'auteur ou du héro, et dans le dessin qui représente le héro, on retrouve des éléments importants de leur univers ( objet, lieux, vêtements, trait physique distinctif).

J'aime beaucoup ce petit livre, très bien aéré, aux jolis dessins sobres, qui permet aux jeunes comme aux plus vieux de se familiariser avec l'univers littéraire. J'approuve chaque personnage choisi pour le roman et j,apprécie que les auteurs aient fait un tout d'horizon aussi large, incluant des œuvres de partout dans le monde.

Un beau petit livre à offrir comme cadeau ou à inclure dans une bibliothèque ou une salle de classe.

Classé troisième cycle, 10-12 ans.

P.S Comme je le disais plus haut, la littérature commence à donner une place plus représentative et valorisante aux personnages principaux féminins. Dans cette optique, j,apprécie que ce soit Lyra, l'adolescente au fort tempérament de la série "La Croisée des Mondes", une incarnation moderne, qui soit sur la couverture.

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C'est une histoire somme toute simple que nous retrouvons dans cet album jeunesse, mais qui permet de parler de santé mentale, de solitude, de l'importance de déléguer et au droit de ne pas être toujours heureux.

Le soleil fait ce qu'il sait faire de mieux: briller chaleureusement, bien suspendu au ciel, pour la plus grande joie des humains. Lorsque la Lune prend le relais pour la nuit, Soleil constate qu'elle a quelque chose qu'il n'a pas: de la compagnie, les étoiles en l'occurrence. Bientôt, Soleil se sent devenir mélancolique et ressent de la solitude. de plus, il travaille TOUS les jours! mais lorsqu'il souhaiterait prendre congé, la Lune vient toquer à sa porte et l'enguirlande: retourne donc travailler et SOURIS! Oui, sourire, même de manière factice, parce que c'est ce qu'il FAUT faire, c,est ce qu'on ATTEND de lui et que c'est que les AUTRES souhaitent. Soleil tente de garder son faux sourire, mais bientôt, il a du mal à tenir et soudain, chute vers le sol! Heureusement, la sympathique boule feu est attrapée par des nuages de pluie, de beaux gros cumulo-nimbus bien lourds. "Prend du repos" lui disent-ils, "on prend le relais"! le Soleil se repose donc , bien confortable niché dans les rondeurs de l'un des nuages. Et en-dessous, les humains sortent en bottes de pluie jouer dans les flaques! Finalement, les humains n'ont pas BESOIN de lui tout le temps, semble-t-il. Depuis ce jour, Soleil sait que s'il a un coup de cafard ou besoin de repos, il peut passer un coup de fil à son ami nuage!

J'adore cette analogie. Que ce soit représentatif du milieu scolaire ou du travail, on peut tous relater à cette histoire de surcharge, de tristesse sans exutoire, de cet impératif social qui proscrit toute force de négativisme hors de son foyer, de ces idées rigides qui nous font penser qu'il FAUT agir de telle ou telle manière au détriment de son propre ressenti...Bon, je sais que j'emploie là des termes très "adulte" ou très "intervenant", mais même les albums jeunesse les plus simples en apparence peuvent en réalité contenir des sujets profonds. Il ne faut jamais sous-estimer la porté des histoires de la littérature jeunesse!

L'idée de ce soleil qui est à la limite du "burn-out" ( ah! le jeu de mot!) met en lumière une réalité très actuelle. Combiné cette lourdeur de travail au fait de vivre de la solitude et des émotions comme la mélancolie, et on tend même vers la dépression. Ce pauvre Soleil ne reçoit d'ailleurs guère de gratitude et la Lune se met même sur son dos, pas très sympa! Je pense que face à la situation du Soleil, qui reçoit en fin de compte l'aide des nuages, les enfants ( commes les adultes) peuvent voir de beaux messages tels que: l'importance d'être attentif aux autres, d'être empathique et de respecter le fait que ça nous arrive à tous de filer un mauvais coton de temps en temps.

Autre petit détail qui m'a plus: le fait que Soleil a des hobbies variés, dont beaucoup sans écrans!

Le dessin est simple et agréable, le Soleil et les nuages sont mignons. On comprend bien ce qui se passe et l'écriture est accessible.

Je pense que ça ferait un bel outil pour les professeurs autant qu'une histoire sympathique pour les parents. Le genre Passe-partout, en somme.
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Cet intrigant roman allie deux éléments plutôt incongrues mit ensemble: le 13e siècle au moyen-âge européen et la médecine légale, portée par un Savoir de l'orient arabe et de l'ancienne Chine. C'est à la fois un roman polar, Historique et scientifique, dans un esprit similaire à la série de Kathy Reichs, mais en jeunesse et près de 800 ans plus tôt.

Samuel pensait sa dernière heure venue, suite à un procès expéditif qui le condamna au bucher pour vol qu'il n'a pas commit. Le jeune juif est alors sauvé par celui qu'on nomme "le Diable Noir", du fait de peau d'ébène et de ses étranges expériences. Gédéon, en bon musulman et scientifique, n'a rien de diabolique. Il ramène le jeune homme dans sa "Diablerie" où Samuel devient une sorte d'homme à tout faire domestique. Rapidement, cependant, Gédéon tente de lui inculquer un peu de son Savoir, qui concerne tant les plantes que les insectes. Il dit étudier la mort grâce à ce qui nomme "L'horloge inversée", l’observation des divers insectes nécrophages qui se succèdent au grès du processus de décomposition du corps. Samuel avait à peine commencer cet apprentissage qu'un évènement majeur survient: son mentor est accusé d'avoir tué un bourgeois et est condamné lui aussi de manière expéditive, malgré le témoignage de Samuel. Mais tout n'est pas perdu. Samuel a en effet fait des premières observations sur le corps, une certaine Héloïse, mirgesse ( femme-médecin) et sa voisine, sont venue lui apporter un concours précieux. Pour sauver Gédéon, il faut trouver le véritable meurtrier.

Un roman jeunesse qui me rappelle fortement "le nom de la rose", un polar qui prend place au Moyen-Âge qui met en scène un détective novateur qui utilise des techniques d'investigation basées sur la déduction, l'observation et la logique.Tout comme ce roman, nous sommes dans une ère où les sciences sont à peine connues et où les enquêtes tenaient presque de la farce. Les personnages sont donc dans un contexte où ils incarnent des pionniers.

Comme nous l'explique d'ailleurs Gédéon, ses connaissances viennent d'ailleurs, de divers pays, mais les connaissances sur la chimie sont venues du Moyen-Orient, très scientifiquement avancé, alors que celles sur les insectes proviennent de l'Empire Song, la Chine actuelle. L'Europe, pour sa part, est dans une phase plus obscure, sous le dogme de la religion et les enjeux qui lui sont liés. De fait, Samuel et Gédéon sont ostracisés du fait d'être de confessions religieuses autres. Samuel doit même porté une roue jaune sur son habit, un ancêtre sinistre de la Croix de David jaune de la Seconde Guerre Mondiale. On apprendra beaucoup de choses fort pertinentes et intéressantes, que ce soit sur ces sciences d'avant-garde ou l'époque, avec son système féodal, ses croyances, ses mœurs et même son langage. L'autrice a même laissé un petit documentaire à la fin pour que nous puissions mieux cerner encore le roman. On sens qu'elle a fait un formidable travail de recherche.

J'aime bien qu'on nous rappelle que, contrairement à la croyance populaire, le Moyen-Âge n'était pas une époque aussi rétrograde pour les femmes que le fut la Renaissance qui a suivit ( même la célèbre chasse aux sorcière est au début de la Renaissance). Héloïse est mirgesse, une femme-médecine, qui n,a peut-être pas de diplômes, mais qui a gagné ses gallons sur le champ de bataille auprès de son père. C'est une bonne tête et si elle hésite parfois sous le couvert de la religion, elle a clairement à cœur de faire progresser la science. J'aime beaucoup ce personne et j'apprécie qu,elle mette à mal les stéréotypes des femmes de cette époque mal aimée.

C'est un roman qui, en sa qualité de premier tome, contient donc beaucoup d'explications, puisqu'il faut expliquer les techniques qu'utlisent Gédéon et Samuel et qui vont sans aucun doute se retrouver dans de nouvelles enquêtes dans les tomes à venir. Ça se lit très bien, on ne se perd pas dans de grands détails inutiles.

Seul petite détail qui m'a un peu semblé facile est l'étonnante rapidement d'apprentissage de Samuel, qui rappelons-le est assez ignare. Il n'a jamais été à l'école ni même réellement travailler. Il a surtout erré. Donc, de le voir réussir à établir un protocole simple pour calculer la vitesse de marche des insectes est un peu surprenant. C,est justement le genre de truc qu,on apprend en cours de science, les "Point A à point B. Mais bon, c'est un détail.

Un très bon petit roman pour les amateurs de polars, de science et d'Histoire réunis! Ou ceux et celles qui ont envie d'essayer quelque chose de nouveau.

J,ai bien hâte de voir ce que Gédéon va enseigner à Samuel et sur quel problématiques ils vont se confronter dans les autres tomes.

La couverture est très attrayante et sort du lot!

Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans et plus.

P.S. Comme nous parlons ici de cadavres, attendez-vous à des termes et des scènes peu ragoutantes.
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date : 04-07-2021
Album de 2021, le Licornon propose une pelleté de personnages qui répète sans cesse le même mot, mais qui ensemble, prennent plaisir à se faire la conversation...même si elle tourne souvent en rond!
On s'attendait à ce que le nouveau-né licorne soit mignon et toujours heureux comme le sont d'ordinaire les licornes, mais celui-ci, bien qu'effectivement mignon, répond toujours "non!". Il aimerait bien qu'on lui fiche la paix, en fait. Et puis, il va faire la rencontre d'un raton laveur dure de la feuille qui répond presque toujours "Quoi?", un chien un brin indolent qui dit toujours "Et alors"? ainsi qu'une princesse qui dit toujours "Si!".
C'était très amusant de voir la combinaison des quatre personnages avec leur réplique rigide une fois ensemble, qui arrive au centre du livre environ. le début est surtout consacré à Licornon et ses "NON!" systématiques. Quand les dialogues entre "non-si-et alors-quoi?" s'enchainent, c'est vraiment très drôle.
J'aime bien cette licorne qui sort des conventions où cet animal fantastique est tout beau tout gentil, limite imbécile. Ici, on a une licorne plus indépendante, ronchonne et qui a surtout envie de faire ce qui lui plait - même si ça ne rentre pas dans les normes licornesques. Par extension, tous ces personnages au vocable atypique peuvent symboliser les enfants qui sont "différents". Chacun rencontre des obstacles en raison de leur mot, mais ensemble, ça ne leur pose pas de problèmes. Au contraire, ils peuvent bien répéter mille fois leur mot si ça leur chante!
Côté dessin,c'est visuellement beau, on dirait un traitement à la craie et les personnages sont mignons.
Une histoire rigolote sur la différence, la rigidité, l'amitié et la diversité.
À noter que vous aurez foison d'animaux qui s'exprime en onomatopée ou en courts mots ou termes exclamatifs à la fin, qui sont aussi très drôles.
Pour un lectorat du premier cycle primaire, 6-7 ans.
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Membre de la fratrie "Les bidules chouettes", "Hercule le poireau mène l'enquête" nous présente un des personnages de son univers.

Hercule se lève un beau matin dans le réfrigérateur qui lui sert de demeure, à lui et ses amis aliments, mais qu'elle n'est pas sa surprise quand il constate qu'il est seul! Où sont-ils? Hercule mène son enquête et découvre peu à peu les autres aliments, qui semblent toujours pressés ( et qui cachent des objets sur leur personne). Mais finalement, tout ce cirque avait pour but de lui faire une surprise!

Un album légèrement teinté de Cherche & Trouve, puisqu'on voit partiellement les objets de fêtes à travers, derrière ou dedans les personnages.

Bien sur, la bonne blague reviens au sujet lui-même, Hercule incarnant Hercule Poirot, célèbre détective de la série de polars d'Agatha Christie.

Comme les autres livres de la collection, on y retrouve des jeux de mots souvent en lien avec la forme des personnages, comme cette passoire qui dit" avoir des trous de mémoire".

Une sympathique aventure toute simple mettant en vedette des objets du quotidien forts mignons.
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Membre de la fratrie "Les bidules chouettes", "Hugo le pansement" est donc comme ses frères un tout petit album jeunesse tout mignon qui met en lumière des objets du quotidien forts attachants.
Hugo a un don pour la gentillesses. Et comme c'est un pansement, il peut avoir diverses couleurs et motifs sur sa personne! C'est une source de réconfort pour ses amis comme pour sa grand-maman, qui n'hésite pas à consoler ses amis quand ils vivent des malheurs. Hugo adore passer du temps au parc de skateboard pour y faire des figures avec ses amis.
C'est une histoire de style anecdotique humoristique, dans laquelle il n'y a pas de schéma actanciel à proprement parler. On y décrit un peu Hugo et on relate ses acrobaties au parc avec ses amis et ça se clôture sur une image de lui avec ses quatre acolytes en costumes de supers héros.
Pour la blague, voici leur costume:
Hugo, en Wonder Woman ( yes! Un garçon déguisé en héroïne, la classe!)
Son ami l'ampoule, en Green Lantern.
Son ami le fer à repasser en Iron Man.
Son ami la baguette de pain en Batman.
Son ami Soizic en Super Man.
C'est tordant!
J'adore les jeux de mots et de formes de cette collection, mais il faut aussi être capable de capter l'humour.
Un petit exemple: "Mais si Paul Le pain se casse la croute, Hugo est là pour le réconforter". Une sympathique façon de jouer avec le français, en somme.
D'ailleurs, ce qui est mignon ce petit pansement avec sa capacité d'empathie et ses câlins réconfortants!
Un petit livre vraiment adorable et comique qui fait la preuve que même les sujets les plus simples peuvent faire de belles histoires!

À voir aussi son frère de collection: "Hercule le poireau mène l'enquête", une aventure où se mêle investigations et aliments de réfrigérateur ( et accessoirement un des titres à référence les plus amusants que j'ai lu).
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Premier tome d'une série jeunesse qui combine un univers entre "Hôtel transylnanie" et "Monster Inc, c'est un roman d'aventure fantastique.

Olivia n'avait pas envie de quitter la ville Lumière, mais que voulez-vous! Quand vos parents décident d'investir dans un hôtel abandonné dans une ville réputé pour son monstre du lac, difficile de faire autrement que de suivre. Olivia va cependant trouver un élément tout-à-fait susceptible de la faire changer d'avis: en parallèle de l’hôtel vit une communauté de monstres forts sympathiques. Ainsi, une fois que l'hotel sera rénové en bonne et due forme, Olivia aura non seulement un foyer magnifique, mais des amis tant à l'école qu'à la maison! Seul ombre au tableau: les hommes qui sont employés à rénover semble assez enthousiastes sur le marteau, ils font des trous même là où il ne faudrait pas en faire! Intrigué par leur comportement quelque peu suspect, Olivia découvre qu'ils sont en réalité à la recherche d'un trésor. Il lui faudra donc l'aide de Yim, Kuma, Popey, Arti et Coco pour faire déguerpir cette bande de casseurs.

C'est le genre de roman très "gentil", où tout le monde, sauf le Gros Méchant de Service, est sympathique et où l’héroïne a toujours des idées pour solutionner les pépins qui tombe sur elle et ses amis. Évidemment, comme dans bon nombre de romans jeunesse, les parents d'Olivia ne porte pas assez attention à ses constats, pourtant crédibles et preuves à l’appuie. L'adulte que je suis à trouvé ça un peu risible: quel genre d’hôtelier ne superviserait pas un minium les travaux en cours, justificatifs à l’appuie, hum? Mais bon, si les parents n'étaient pas aussi désinvolte, il n'y aurait pas eu d'histoire rocambolesque, pas vrai?

Les monstres semblent vraiment sortis de Monster Inc, tous en couleur , en fourrure douce et en mignons yeux multiples.

Je ne peux pas dire que c'est addictif, ça manque de rythme et c'est prévisible pour quelqu'un qui a un minium de culture littéraire. Le schéma actanciel est assez typique: situation initiale, problématique, péripéties, dénouement, retours à la normale. Pas vraiment d'à côtés sur la trame non plus. Des solutions toutes faites à tous les problèmes, toutes apportées par les enfants de l'histoire. Et ENCORE une prophétie derrière l’héroïne. C,est tellement rependu en littérature jeunesse que ça en devient un cliché.

À mon sens, c'est un récit "facile", pas très original, plat ( dans le sens où on ne vit pas vraiment d'émotions). Pas le genre auquel je penserais spontanément en tant que libraire si on me demandais un livre dans cette catégorie. Ce n'est pas un mauvais live non plus pour des enfants qui débutent la lecture, cela dit, mais ce roman ne se démarque pas par rapport aux autres de la catégorie Fantastique, là est selon moi la nuance. Néanmoins, si la thématique "Hôtel" a été largement utilisée, celle des monstres sympathiques l'est moins dans le monde des romans ( mais abondante en albums jeunesse!). Et son personnage principal est une fille, qui manque peut-être de relief, mais qui est dégourdie et somme toute débrouillarde.

Le seul point auquel j'ai adhéré plus franchement est cette exploitation des monstres pour parler de différence et de tolérance. Mal comprit, jugés, les monstres ont subit l'intolérance et la violence des humains, ce qui explique leur vie en retrait. de part et d'autre des deux mondes ont sens la méfiance de l,un sur l'autre, même si, à terme, Olivia et ses amis deviennent rapidement très proches.

Point que j'ai aimé: on voit qu'il y a eu concertation dans le processus de création du roman, la preuve? La couverture reprend parfaitement les personnages! Bravo! ( c'est agaçant quand la couverture ne respecte pas l'univers du roman, franchement!)

Donc, un roman d'aventure entre une humaine et ses amis monstres sans prises de tête, avec des thèmes déjà exploités, mais à l'univers pas très immersif.

Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans.
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Premier tome d'une trilogie décapante, ce roman propose un anti-héros ténébreux qui n'a rien à envier à Sauron, Seigneur des ténèbres de la trilogie "Seigneur des Anneaux" de J.R.R Tolkiens. En fait, il en est très inspiré, avec un anneau de pouvoir, un physique très similaire et même une tour situé dans une contrée sombre qui rappelle la tour de Minas Morgul en Mordor.

Catapulté dans notre monde, Dark Lord se retrouve dans la peau d'un adolescent de 13 ans assez banal, mais attention, son esprit n'a rien perdu de son acuité et de son génie maléfique! Malheureusement, dans notre monde rationnel et sans magie, notre Seigneur ténébreux a beau être investi d'un langage et de capacité cognitives certainement hors-normes, il passe néanmoins pour un esprit dérangé. Prit en charge par une travailleuse sociale, deux pédopsychiatres et une famille outrancièrement angélique, notre sinistre ado doit apprendre à s'adapter à ce nouveau monde tout en cogitant sur une manière de réintégrer son monde. Car, voyez-vous, même les seigneurs obscures ont leur antagoniste. Le sien répond au nom de Hasdruban, mage blanc au symbole doré, sorte de Maître du Bien. Et c'est surement de sa faute s'il se retrouve là, à devoir aller au collège, privé de ses puissants pouvoirs et de sa forme si impressionnante d'habitude. Et c'est surement de sa faute si sa belle tour de fer est désormais rose! Bref, Dark Lord, renommé Dirk Lloyd, peut au moins compter sur le fils de sa famille adoptive, Christopher, une jeune fille au look gothique, Susan, ainsi que le capitaine de criquet de l'école, Sal, ces "servants" afin de mieux comprendre ce monde étrange et faire quelques tentatives pour réintégrer le sien.

C'est ce que j'appelle affectueusement un "univers ténébreux sympathique", à la manière de Fingus Malister, Amelia Fang ou les Soeurs Carmines. Quoique le style correspond plutôt au "Journal de Raymond le démon", récemment paru.

Nous sommes donc en présence d'une figure maléfique, mégalomane, égocentrique, géniale et dénué d'empathie. Le genre "je-vous-suis-tous-supérieurs" et fervent amateur de tout ce qui ressemble de près ou de loin à la Guerre, la violence et la suprématie totalitaire. Un dictateur style fantasy, en somme. Il a le langage de ce genre d'univers, très grandiloquent et imagé, un peu noble aussi, un aspect de sa personne qui en fait un personnage éloquent et impérieux, très en décalage avec son âge physique de 13 ans. Seul souci, c'est si décalé, justement, que les gens trouve ça soit drôle, soit inquiétant, mais certes pas sérieux.

Dans ce genre d'univers, les extrêmes abondent: d'un côté Dark Lord et tous les attributs possibles qui sont les référence du "Mal": couleur noir, créatures obscures, thématique guerrière, noirceur, armures en piques et en griffes, salle de tortures, absence d'amis, etc. De l'autre, nous avons Hasdruban ( peu présent dans ce tome) avec la couleur blanche, les êtres doux, le symbole doré, les religieux, la morale et le code de conduite. Très clivé, donc. Mais c'est aussi ce qui fait que c'est drôle. On peut compter sur Dirk pour nous rappeler de quel genre d'endroit ténébreux il vient et à quel point tous les aspects de sa vie sont régit par "les ténèbres" dont il est le parfait stéréotype.

En même temps, s'il fait des coups pendables et se montre souvent insultant, Dirk n'est pas si terrible au fond. Il n'a tué personne, fini par se faire des amis ( un peu malgré lui) et n'a commit aucun crimes majeurs. Il aboie plus qu'il ne mord , en somme. Un peu comme le personnage de Megamind, des studios Dreamworks. Un peu diva, très porté sur les apparences et sa réputations, mais pas à proprement parlé cruel et immoral.

Le principal attrait de ce roman est justement le jeu des codes entre les figures du bien et du mal, l'accent mit sur les noms et les décors "maléfiques" de Dirk, très impressionnants mais au fond pas très utiles, sa perception du monde des humains, toujours un peu teinté de son monde à lui et ses comportements, dont certains restent ambiguës jusqu'à la fin, laissant alors planer la question: est-il VRAIMENT un Seigneur des ténèbres? D'un point de vue du lecteur, on peut se le demander, parce que le début de l'histoire est assez peu magique, hormis cette flaque noire maléfique.

Côté construction, contrairement à ce que laisse supposer le titre, le "journal de Dark Lord" n'occupe en réalité que quelques pages de temps en temps. Le reste est à la troisième personne et marqué par des chapitres. On aura également ces feuilles de notes qui nous renseigne sur la "flaque d'essence maléfique" que les humains prennent pour une flaque d'huile de moteur, tout en s'interrogeant sur le fait que la place de stationnement où elle est située est "anormalement maudite". Aussi, on trouve des images "dessinée par Dirk" dans lesquels ont voit mieux sa perception des choses, toujours biaisée et "maléficiée",assez amusantes.

Sinon, dans le scénario, plutôt addictif, on y trouvera quelques facilités, comme la bêtise de certains adultes, des commodités de circonstance, comme l'éclipse et le fait que nules recherches n'ont été faite pour trouver l'identité de "Dirk Lloyd", même après l'avoir casé dans une famille d’accueil.

En somme, c,est surtout un roman comique, un brin déjanté, avec beaucoup de jeux de mots et de thèmes, où une figure emblématique du Mal devient un ado assez banal, mais investi de capacités déraisonnables. C'est surtout ça qui est drôle! Et comme il vit dans un corps humain, on est en droit de se demander s'il ne va pas s'humaniser dans le processus. Ajoutez à tout ça que, comme Dirk est aussi très intelligent, on apprend même quelques trucs au passage.

Un bon roman pour sortir des sentis-battus et rigoler aux dépens du héro. J'ajoute que ce genre de roman est particulièrement comique pour les lecteurs qui dispose d'une bonne culture générale et connaissent bien les divers antagonistes célèbres, dont il y a foison de références.

Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.

Dans le même genre ( Ténébreux Sympathique) , retrouvez ces romans listés ici:

https://www.babelio.com/ajout_liste2oeuvre.php?q=13101
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date : 29-06-2021
Incontournable Juin 2021

Membre de la fratrie "En voiture Simone!" des éditions Thierry Magnier, ce petit roman a la particularité d'être strictement composé de dialogues, appuyé par des dessins des personnages dans de petites bulles à chaque début de chapitre pour spécifier qui parle et si c'est à l'oral ou au téléphone.

Confiance, à presque 10 ans, n'apprécie guère son nom, mais en réalité, il n'apprécie pas grand chose. Cynique et étonnamment lucide pour son âge, c'est un râleur en puissance. Quand sa mère lui annonce qu'il passera les vacances avec sa grand-mère et son nouveau conjoint italien, le sympathique et nanti Eustachio, c'est la galère! Parce que ni lui ni elle ne s'apprécie mutuellement. Pourtant, à travers les semaines ponctuée de sorties, de recettes de pâtes et de philosophie, Confiance va peu à peu se laissé tenter par la nouveauté. Quand apparaît dans le portrait Kitty, jeune hollandaise polyglotte plus canaille que le laisse supposer sa jolie tête blonde, Confiance est loin de se douter qu'il va trouver en elle la parfaite partenaire de crime.

Confiance est un anti-héro à la réplique acerbe, qui traduit un certain décalage avec son âge. Un personnage assez original dans son genre, qui a souvent un fond de vérité dans ses répliques pas toujours très courtoises. Il a de gros préjugés sur le troisième âge, qui font finir par se modifier. Il a également des goûts particulier et une philosophie assez hors-norme. Sans être sympathique comme personnage, on se demande toujours s'il va finir par apprécier quelque chose, surtout dans un endroit aussi magnifique que l'Italie campagnarde!

J,ai beaucoup aimé Nonna, femme moderne, amoureuse dans l'âge d'or ( un thème peu vu en littérature jeunesse) et a travaillé dur toute sa vie. Elle ne se laisse pas facilement impressionner par son maussade et difficile petit-fils, mais elle a à coeur de lui inculquer des leçons de vie.

C'est un petit livre assez simple, mais c'est la richesse des personnages, combiné à cette culture italienne et une certaine philosophie qui rend le tout rafraichissant et drôle! Un excellent petit livre pour les amateurs d'histoires courtes à tendance modernes et qui n'aiment pas les descriptions.

Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans.
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Incontournable Juin 2021

Ce grand album nous présente des enfants, chacun ayant un "grand trésor", qui ne relève en aucun cas de la possession matérielle ( sauf pour les "bidules"), mais qui s'articule plutôt autours des valeurs intrinsèques. Ainsi, "la famille", "la Nature", le"temps libre", "l'exploration"( ou "aller plus loin), les "animaux, "les souvenirs", l"Aventure", "les rêves", "la santé", les "livres", "la connaissance", les "cachettes secrètes", "la méditation", "son professeur/maître(esse)", "les trucs et les bidules" et "être soi-même" sont les thèmes évoqués par des enfants de tout genre et de toute ethnie.

Un album très complet, qui permet de traiter un stade plus profond de diversité, celui des valeurs, avec les jeunes lecteurs. Certains relèvent de concept interpersonnels, d'autres d'entités vivantes, d'autre de hobbies et certains de thèmes plus généraux, mais c'est cette diversité de "choses importantes" qui est réellement intéressante.

Cet album me rappelle "Et dans ta tête à toi?"de M.Jaume, qui aborde diverses intelligences et passions chez les enfants. Je pense que c'est important de souligner que nous ne sommes pas tous animés des mêmes champs d'intérêts et que notre façon d'aborder la vie et de faire des choix s'en trouve donc liée. Et que cette diversité doit être célébrée.

Vous trouverez en outre plusieurs anti-stéréotypes, une uniformité unisexe, telle qu'une jeune fille qui adore le skate et les défis, des garçons sensibles, un amoureux de la nature qui donne un bisou à une fleur, un garçon-sirène, etc. de belles représentations.

Les images sont très jolies, dans une palette de couleurs en aquarelle, dans des décors détaillés, tout en étant sobre et apaisant. Il y a beaucoup de texte, c'est donc pour un lectorat de niveau primaire ( 6 ans et plus).

On invite le lecteur à cocher une liste de "supers trésors" à la fin, tout en soulignant qu'on peut en avoir plusieurs. Il y a une seconde page qui invite justement à extrapoler le sujet.

Un bel album, qui pourrait être un excellent outil pédagogique également, que ce soit avec les profs ou même les intervenants psycho-sociaux.

À voir!
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Un album jeunesse rigolo de la maison Scholastic couleur boule de gomme, parce que heh! Ça parle de gomme!
Notre pauvre petit héro, en ce beau matin se lève bien tôt,
mais horreur, que voit-on dans son abondante chevelure bouclée?
Y a pas erreur, une rose et collante gomme à mâcher s'y est engluée!
Ni un ni deux, on apporte les ciseaux, puis du beurre en gros morceaux.
S'ajoute un macaroni bien gras de bacon et une motte de frais gazon.
Quel imbroglio, voilà que s'y perchent un lapin et un chat bien haut!
Et quand on a voulu faire fuir le matou d'un coup de balayeuse,
la voilà son tour sur cette structure fort peu glorieuse...
Tante, papi, parents, police, , apiculteur et petite soeur et même pompier,
personne n'eut cru que le seul moyen pour enlever la gomme était...de
lui dire de s'en aller!
On l'aura comprit, c'est une accumulation. On veut trouver une solution pour enlever cette gomme des cheveux de notre héro, mais on a recours à des moyens très peu scientifiques et douteux qui envenime la situation. Résultat, et bien...voyez la couverture.
Un album en rime, qu'il vous faudra lire en vous donnant de bonnes intonations, histoire de rendre les choses encore plus drôle. Ne vous en faite pas, la police de caractère grossit et rétrécie selon le niveau de ton à employer. Fous rire assurés, si vous y mettez du vôtre!
Pour un lectorat de tout âge!
Avertissement: Les moyens employés afin d'extirper ladite gomme dans le présent ouvrage sont utilisés par des experts en humour purement fictifs. Ne pas reproduire à la maison.
Aucuns animaux n'ont été blessé durant le traçage de ce présent livre.
Ne contient pas de gluten, mais peut contenir de la gomme ( rose).
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Incontournable Juin 2021

Membre de la collection "Le grand bain" aux éditions Seuil Jeunesse, c'est le second de cette collection de petits romans que je lis.

Charly quitte la maternelle pour entrer à l'école primaire ( Élémentaire), mais il a sa façon de concevoir les choses. Pour lui, il est assez injuste que ce soit toujours le même jeune qui ait le droit de rouler avec cette drôle de chaise électrique à quatre roues, dans la cours de récré, et donc, il décide de l'en déloger pour faire un tour sur ce petit bolide. Fustigé par les adultes, rejeté par les enfants, depuis cette "faute", Charly est devenu une sorte de paria. On lui attribue des fautes qu'il n'a pas commis, on le rabroue pour plusieurs choses qu'il n'a simplement pas comprises et bien souvent, Charly peine à comprendre ce qu'on attend de lui. Malheureux, il décide de fuir l'école. Depuis, il ne va à l'école qu'avec sa mère, hors des heures fixes, apprenant à lire soit avec elle , soit en autodidactique. Et un jour, lui et sa mère déménagent, Charly va donc intégrer une nouvelle école. Comble de hasard, la classe de Charly va bientôt intégrer un nouvel étudiant "un peu différent": Camille, le garçon en chaise roulante qui est à l'origine du malentendu entourant Charly dans sa précédente école. Mais loin de chercher à se venger, Charly comprend ce que c'est qu'être "différent" et deviendra non seulement un facteur d'intégration pour Camille, mais aussi son ami.

Récit sur la différence, les étiquettes, le handicap et l'empathie, ce petit roman nous place dans la tête d'un garçon "différent", qui a sa propre façon de voir le monde, mais qui va aussi souffrir de cette variante. Il peine à comprendre les reproches qu'on lui formule, tente de faire les bonnes choses, mais récolte des punitions et un rejet de plus en plus soutenu de la vie de classe. Un paria, quoi. Il fait aussi référence à cet "arbre noir" qui grandis en lui, peut-être une forme de peur et d'anxiété, une chose qui le "paralyse". Mais ce parcours lui fait développer en même temps une compréhension différente du handicap de Camille. Il développe son empathie et va même jusqu'à se mettre dans la peau d'un paraplégique en se déplaçant avec le fauteuil roulant. Et le plus beau? Il va découvrir que l'amitié de Camille est un facteur de protection. On est plus solide à deux. On est plus joyeux à deux. On peut mieux faire face aux défis quand on est deux.

Bref, il y a pleins de belles leçons dans ce livre facile à lire. On y trouve une belle histoire sur l'inclusion, en parallèle de celle sur l’exclusion. On découvre aussi que contrairement au handicap physique très visible, le handicap mental ( ou cognitif, ou neurodivergent) est invisible et du coup, on interprète peut-être à tort certains comportements jugés "dérangeants". Charly en est le parfaite exemple.

Niveau dessin par contre, je les trouve vraiment peu attrayants, psychédéliques, irréalistes et farfelus à outrance. Vraiment pas mon style.

Vous avez d'ailleurs un poster qui enrobe le livre , que vous pouvez détacher, déplier et apposer sur un mur, comme c'est le cas pour les autres romans de la collection.

Un petit roman pertinent, touchant et inclusif.

Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans.
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Incontournable Juin 2021

Hybride entre la Bd et le roman, ce sympathique livre jeunesse met en lumière une courageuse jeune fille de 10 ans.

Mari aimerait bien aller chercher le pain au village, mais ses parents surprotecteurs semblent penser que c'est trop dangereux d'envoyer leur fille de 10 ans faire une telle commission. Alors qu'elle se retrouve dans l'atelier d'art de sa grand-mère, pour sa part assez fâchée devant la décision des parents d'ailleurs, Mari et elle se retrouve au cœur d'un ouragan en quelques minutes à peine. La grand-mère de Mari, blessée à la main, à tout juste le temps de revenir à l'intérieur pour se protéger d'un bâche avec sa petite-fille, dans un coin de la pièce. La tempête passée, elles constatent les dégâts, qui sont lourds. Les parents de Mari, recouverts de grêlons, sont inconscients. La grand-mère de Mari étant blessée, c'est donc à Mari d'aller chercher des secours. Hélas, le vélo est juché dans un arbre, tout tordu. Mari a alors l'idée de prendre la moto de sa grand-mère.

C'est donc dans un contexte quelque peu surréaliste que notre jeune fille en moto va rencontrer d'autres survivants, leur venir en aide, tout en cherchant un téléphone. Elle consigne ses trouvailles et ses actions dans un carnets, qui va éventuellement servir aux secours.

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Les filles courageuses, c'est toujours plaisant à lire et partir seule dans un paysage dévasté par un ouragan majeur, avec une petite tendance nerveuse, c'est pas évident! Mais elle a su faire preuve de bon sens et a su trouver la motivation en dépit de la stupidité de certaines personnes ou de ses blessures. Bon, quelques scènes sont peut-être un peu irréalistes, comme ces gens qui restaient à se baigner dans le restaurant ( mais c'était drôle).

Le message est éloquent: les enfants sont capables de grandes choses, pour un peu qu'on leur en laisse l'opportunité. Bien sur, il s'agit d'un contexte hors du commun, mais tout de même. Au début, on voit à quel point les parents sont insécures concernant leur fille. Ce n'est pas à l'empêchant de faire des choses qu'elle sera davantage protégée et c'est même sexiste de penser qu'elle est en danger du fait d'être une fille.

À la fin, je trouve le thème du journalisme sensationnel évident: on a fait de la surenchère, on a eu des rumeurs stupides, on a même fait un croquis complètement stéréotypé de Mari ( maquillée, blonde, en petit débardeur). Mais on a ensuite donné la tribune à Mari, qui a pu mettre de l'ordre dans ce foutoir médiatique. J'aime bien qu'on ait abordé cet aspect, car dans la vraie vie, c'est aussi un enjeux.

Bref, une belle trouvaille au rayon des jeunes, qui devrait plaire aux amateurs de Bd comme des romans. Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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Deuxième tome de la série "mon chat et moi", dans la collection "Pas à pas" de la maison Auzou, il s'agit donc d'un roman débutant du primaire premier cycle de deuxième année ( 7 ans).
Colette et son chat noir Mistral se partagent la narration d'un chapitre à l'autre. Dans cet opus, Colette nous fait part de sa situation inconfortable dans son cours de natation. Excellente nageuse, elle subit néanmoins les moqueries de sa camarade Carla, qui sont axées sur sa silhouette en rondeurs. Son chat est malheureux de voir "son humaine" ainsi et décide de se glisser dans son sac de sport pour l'accompagner à son cour.
Un petit tome qui aborde l'intimidation ( et oui, subir des moqueries à répétition est considéré comme subir un acte d'intimidation), mais malheureusement, n'offre aucune solutions concrètes, ce qui est fort dommage. Mistral va certes faire pipi sur la vilaine fille qui se moque, mais à part l'aspect vengeur de la chose, franchement, ça ne mène nul part. Même l'aspect "rondeurs" de Colette reste en surface, alors qu'il aurait été facile de glisser un mot sur la diversité corporelle. Mais bon, à défaut de l'aborder plus en profondeur ( oui, c'est faisable même pour des 7 ans), demeure au moins qu'on a un personnage "en rondeur" présente ici.
La façon de parler de Mistral me rappelle l'excellent roman "La curieuse histoire d'un chat moribond", où un chat nous apport sa façon de concevoir le monde. Mais ici, ça reste convenu: Mistral est snob, auto-suffisant et fier, comme on s'attend d'un chat dans son stéréotype le plus connu.
Bref, un petite roman pour les jeunes amateurs de duo humain-chat, qui est divertissant à défaut d'être réellement pertinent.
Lectorat premier cycle primaire, deuxième année, 7 ans.
Les dessins sont agréables
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Incontournable Juin 2021

Gallimard ne fait pas beaucoup de Bd, mais visiblement, quand ils en font, ils font bien les choses! Une Bd jeunesse fantasy comme je les aime: graphiquement attrayante et colorée, des personnages non-stéréotypés originaux et sympathiques, un univers tout en nature et une bonne dose d'aventure mystérieuse. Cette Bd reste dans les codes de ce genre d'univers, mais je lui trouve un côté doux et touchant distinctif.

Béatrice est la petite-fille adoptive d'un sorcier-cochon ( pas dans le sens pervers, là, dans le sens animalier du terme!), qui d'ailleurs a des problèmes de mémoires. C'est un fabriquant de potions. Ils vivent dans la forêt, en solitaires. Un jour, alors que Béatrice est allée récupérer certains ingrédients dans la forêt, elle perd prise et risque de tomber de l'arbre au sommet duquel elle s'est juchée. Heureusement, un sympathique Galdurien ( un axolotl géant parlant à peau foncé serait plus juste comme descriptif) va amortir sa chute. En réintégrant sa maison, Béatrice constate le départ de son grand-père, celui-ci prétextant avoir à vérifier le "Sceau du dormeur sans repos". Après une brève crise de panique, notre héroïne prend la décision de partir à la recherche de son grand-père. Calwallader, le Galdurien, devant faire traduire un texte par ledit grand-père, décide de la suivre. Ils amènent avec eux un objet qui revêt une grande importance: une fiole ronde contenant une flamme perpétuelle, qui , aux dires du grand-père, doit impérativement rester en la possession de la jeune fille. Commence donc pour Béa, Cal et Nimm ( le chat de Béa) une quête qui les feront bien sur parcourir des lieux étranges, rencontrer des gens plus ou moins fréquentables et percer un peu plus du mystère de ce monde où le soleil est artificiel.

Une Bd vraiment jolie, dans une palette de couleur chaleureuses, avec une héroïne loin des standards et qui souffre d'anxiété. Elle est prudente, organisée, prévoyante, pas spécialement joyeuse et manque d'assurance. Un peu le contraire de Cal, finalement, qui est insouciant, très jovial, optimiste et qui ne craint pas grand chose. Nimm est adorable, j'aime ce chat et la manière qu'il a été dessiné, tout en souplesse, en câlins et en "chatitude". héhé Il apporte une jolie touche d'humour et de légèreté. Le grand-père de Béa aussi est attachant et son organigramme de fils de couleurs pour palier ses défauts de mémoires est une astuce bien trouvée!

Ça ne manque pas d'action, et quand les choses se calme, on en profite pour mieux cerner la psychologie des personnages. C'est fluide et aéré, très accessible aussi. Une belle œuvre pour initier les plus jeune à ce genre d'univers créatif pleins de beaux paysages et de magie.

Aussi, il faut que je vous rapporte la phrase qui marque le début de cette histoire, citation de Helen Keller: "Mieux vaut marcher dans l'obscurité avec un ami que seul dans la lumière". Cette phrase décrit bien l'importance du thème d'amitié dans la BD.

La couverture est très belle et donne le ton parfaitement.

Une BD chaleureuse, magique et rafraichissante qui m'aura fait sourire très certainement. Pour un lectorat à partir du second cycle primaire ( 8-9 ans). Une suite est prévue.
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Petite nouveauté de 2021, ce superbe album jaune, on ne vous cache rien, est sur le thème familial.
Tout commence dans une cour d'école, où un garçon propose à une fille de "jouer à la famille". Dès lors, on se demande qui fait quoi. La fille ne veut pas faire la mère, un autre garçon s'ajoute en souhaitant faire le bébé, mais bien vite, la conversation change d'axe: c'est quoi une famille? S'ajoute alors de plus en plus d'enfant à cette conversation, chacun ayant son propre modèle familial à proposer. En bout de ligne, ils décident que de jouer à la famille c'est trop compliqué, vu toutes les formes qu'elle peut prendre, alors ils choisissent de "jouer à l'école".
Cette histoire me rappelle l'excellent album "Comment on fait des bébés?" qui vient aussi de paraitre, car tout comme celui-ci, tout commence avec une conversation, qui va se transformer en forum sur la question des bébés. Ici, c'est sur la structure familial. Homoparentalité? Parents de même sexe? Parents adoptifs? Tuteurs familiaux? Familles recomposée? Second mariage? Seconde fratrie? Tout y est!
Je dois aussi souligner la magnifique variété ethnique en présence ici. Nous avons des enfants de toutes les couleurs et de différentes ethnies. Ils sont en outre peu stéréotypés.
Le dessin est vraiment joli, très chaleureux et doux. On place les personnages au centre de notre attention grâce au décor très épuré, voit pratiquement absent quand il s'agit du groupe. Sur la page de droite, on nous propose une tranche de vie en lien avec le locuteur de la page de gauche, comme un appui pour supporter l'élément qu'il amène. J'aime cet élément, il apporte un appui visuel plus concret au dialogue de chaque petite personnage.
J'aime beaucoup le dynamisme des personnages, ça bouge beaucoup là dedans! Aussi, j'apprécie la manière qu'ils interagissent, c'est pacifique, fluide, sans jugement, avec parfois une légère surprise et tout le monde semble vouloir contribuer. Un regroupement d'enfants qui finissent d'ailleurs par trouver un jeu alternatif à la fin.
C'est donc un très bel album pour traiter de la diversité des familles et illustrer la pluralité de physique, ainsi qu'une saine interaction sociale entre enfant. On peut aussi traiter l'opinion, car certains enfants débatte de certains éléments, comme celui d'être "enfant unique".
Pour un lectorat primaire, premier cycle, 6-7 ans et plus.
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Incontournable Juin 2021

Membre de la collection "Le grand bain" aux éditions Seuil Jeunesse, "Comment chasser les zombis de mon lit?" est une histoire de cyberdépendance d’une centaine de page sur un ton léger et du point de vue de la personne dépendante, c,est-à-dire le héro - qui n'a pas de nom.

Ce dernier nous explique que ses parents vont se séparer et sa mère décide qu'il peut dorénavant avoir une télé dans sa chambre. Notre héro est fou de joie et très vite, la télé occupe tous ses temps libres. Bientôt, bercé par les émissions de téléralités peuplés de superficiels adultes expert en zizanie, de films d"horreurs à thématique zombis et autres émissions abrutissantes, notre héro a du mal à rester éveillé en classe, trouve de plus en plus de moyens de passer du temps sur ses jeux vidéos, sa télé et son ordi, Il se met à mentir, à trouver des parades, à chercher des points positifs pour défendre ses écrans dont il raffole. Bref, il devient dépendant et sa mère s'en rend bien compte. Lorsque le héro élabore un plan pour aller consommer les écrans dans un café internet, ayant donné comme excuse à sa mère qu'il était invité chez un ami, il est loin de se douter que le revers sera sévère. Après cette ultime mensonge, il est privé de tous les écrans de la maison. Mais le héro réalise que même sans son exposition quotidienne, il continue de faire des cauchemar et son reflet dans le miroir est à peu de chose près celui d'un zombis. À partir de là, notre héro se met en tête de remettre de l'ordre dans sa vie.

J'ai bien aimé cette histoire. Ni moralisatrice ni surchargée, elle nous met dans la peau d'un jeune asse standard, qui va peu à peu perdre le contrôle de sa consommation virtuelle. Non seulement est-il trop devant les écrans, ce qu'il choisi d'écouter est aussi questionnable. Des émissions qui valorise les pires facettes de l'humain, comme la cupidité, la superficialité, la méchanceté gratuite, la compétition malsaine,etc. Des films gores très violents. Des émissions qui se moque de donner le mauvais exemple. Bref, des trucs qui abrutit la personne et qui ne sont nullement pertinents ( surtout pour la jeunesse). On voit bien les comportements s'additionner, le déni se formuler, les trucs qu'il se dit pour justifier ses comportements. Le tout dans le langage accessible d'un jeune garçon.

On voit vers la fin que le héro de rend compte qu'il ne peut pas poursuivre ce genre de mode de vie. Il a une tête de déterré, il ne dors plus beaucoup ( que ce soit en raison des cauchemars ou de son heure tardive à se mettre au lit en raison des films) et il a fait sangloter sa mère. Peu à peu, vu qu'il n'a plus accès aux écrans, il renoue la conversation avec des amis d'école, dont Aphrodite ( je pense qu'il l'aime bien vu le fait qu'il veut des enfants avec elle) et il se met à écouter des documentaires avec sa mère. Il réalise la valeur des interactions sociales et découvre qu'elles sont même plus plaisantes que les écrans. Il se fait comme ultime constat que s'il devient lui-même parent, sans doute qu'il n'y aura pas de télé dans leur chambre, comme ça, ils seront à l’abri des zombis.

Je pense que les zombis " dans la chambre" est aussi une petite métaphore de l'état dans lequel se retrouve le héro.

Bon, bien sur, tout est "un peu trop facile", on ne débarrasse pas d'une compulsion comme d'un rhume, mais le message est là et c,est divertissant à lire. Pas très long à lire, qui plus est.

Je ne suis vraiment pas fan de ce type de dessin, mais sachez qu'il y a des illustrations dans le roman de temps à autre, du même illustrateur que la couverture.

Ce roman, comme les autres membre de la collection, offre une affiche ( elle est sur le roman et se déplie).

Pour un lectorat du second cycle primaire, 8-9 ans ( jusqu'à 99 ans).
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Troisième opus de la série de Seth Seppi, jeune sorcier qui se découvre un potentiel magique et qui a un petit talent pour les enquêtes magiques, je me retrouve donc à le lire en premier. Ma faute. Mais ce n'est pas spécifié sur le roman que nous avons affaire au troisième. Ceci-dit, après lecture, le lire en premier n'est pas infaisable. Mais il nous manque tout-de-même le parcours de Seth, de son statut initial de non-sorcier vivant à l'Hotel de la dernière chance, à ici, avec ses alliés et ses difficultés à maitriser ses dons. Pour cette raison, je suggère fortement de lire la série en ordre.


Alors qu'il débarque au village de Gamevillie, lieu où il va amorcer son apprentissage de sorcier, Seth doit attendre son amie Angélique au café Fantastibulicieux ( un nom très inspiré de Marry Poppins, vous ne trouvez pas?) où il découvre même quelques apprentis sorciers. Les choses prennent un tournure dramatique quand on découvre que la jeune fille qui dormait à l'un des tables extérieure est très probablement morte. Et ce n,est que le début de multiples attaques contre des apprentis-sorciers, qui sombrent alors dans un sommeil proche de la mort. Entre-temps, Seth est envoyé chez mademoiselle Esther Nithée ( jeux de mot!), sorcière supposée le former à la remédologie , la magie des remèdes. Mais cette dernière est souvent absente et son actuelle apprentie, Prune Enjouay ( tout sauf enjouée) réagit très mal à sa venue. Seth va donc espérer apprendre avant la fin du mois ce qu'il faut pour passer l'Épreuve censée l'introniser au monde des sorcier, tout en faisant son enquête sur les apprentis victimes d'une sinistre magie.



Ce roman contient pleins de choses très intéressantes, mais quelques petits trucs m'ont aussi asticotés.



Le début m'aura un peu malaisé avec sa ressemblance troublante avec le roman "Harry Potter". Un jeune homme maigre aux cheveux noirs accompagnant un sorcier dans un bâtiment coincé entre deux autres, sous façade trompeuse de confiserie pour trouver un portail magique menant dans une allée...c'est moi où c'est à peu de choses près la scène de Harry et Hagrid entrant au Chaudron Baveur pour aller emprunter le Chemin de traverse? Surtout que le lieu en question avait des airs de Honeyduke...bref, malaisant de trouver ce genre de scène troquée. De manière générale, je sens que ce roman est inspiré de la célèbre saga, mais ça ne me plait pas particulièrement.


J'ai trouvé que les dialogues manquaient parfois de fluidité, comme si certaines réponses n'allaient pas avec la réplique antérieure ou alors que la personne qui parle n'est pas désignée. Elles manquaient aussi de naturel, un peu "hachées".



Bon sang que je trouvais Seth procrastinateur! Il avait de petites tâches à faire maintes fois répétés par les autres personnages, mais il a fallut qu'il les fasse commodément toutes à la fin, quand le punch final se révèle. Ça manquait de répartition: tout s'est pour ainsi dire passé et découvert à la fin au lieu de nous donner de quoi se mettre sous la dent au fur et à mesure, préférant nous livrer beaucoup de scènes de magasin et de conspirations entre ado. Et Seth a tout comprit en une seule fois, sans même avoir de solides indices. Il avait beaucoup de répétitions, aussi.



Et certaines scènes manquaient de cohérence: celle de la liste des ingrédients, où Filament s'est montré très accommodant en offrant des ingrédients directement à la concurrence ( les apprentis de madame Nithée, Seth et Prune ) sans même les faire payer ( hein?) et cette scène où Mme Loyal, sorte de "grande patronne des sorciers" a voulu acheté un flacon sur une étagère, mais la patronne de la boutique lui a refilé le même produit de dessous le comptoir-caisse. Même moi qui ne suit pas ministre trouverait ça TRÈS suspect de me faire refiler un truc de dessous-de-comptoir. Des trucs à cacher, madame la vendeuse? Ces deux exemples illustrent que parfois, les actions des personnages sont étranges et questionnables, mais que cela ne semble pas préoccuper les héros outre mesure. C'est embêtant parce que ça me fait relire quinze fois un passage parce que je comprend pas la logique de leur action et je pense avoir raté un truc...mais non.



Dans les trucs intéressants, il y a les magasins et leurs drôles de produits, le physique des personnages - sauf Seth, très commun - le plan de l'assassin, assez bien trouvé et le fait que Seth soit toujours ramené à son héritage sinistre alors qu'il a un si bon fond. Ce flou entre "intention" et "type de magie" était intéressante, car il ouvrait la porte au fait que la magie noire pouvait aussi tirer sa source de bonnes intentions. Aussi, le thème de fond, celui de la consommation de cosmétique, est pertinente, car on navigue sur ses enjeux éthiques .


Je me demande pourquoi l'autrice a donné ce titre au troisième tome, parce qu'on ne s'y trouvera que deux fois à peine dans le récit. L'essentiel de l'action se déroule dans la boutique d'Esther Nithé ou dans celle de Calamus. Un titre pas très pertinent. Les noms des chapitres m'ont énervé, car trop évocateurs, de vrais divulgâcheurs!



Le concept de magie de cet univers est particulier. On a l'impression que la magie manque, que le peu de sorcier et sorcière sont méchants les uns envers les autres, surtout les ados. Le moindre petit truc "magique" est considéré "faire de la magie", comme faire une potion. C'est un peu non-instinctif: faire une potion requiert donc quelque chose de plus que dans les autres romans sur la sorcellerie ou n'importe qui peut faire des potions ( c'est comme faire une soupe), mais pas ici. Et il n'y a pas d'écoles de sorcellerie, les jeunes ayant le potentiel magique nécessaire, qu'ils soient issus de familles de sorcier ou de moldus...heu...de non-sorciers, sont appariés avec des sorciers en fonction selon leur "affinité".


Côté personnages, je dois dire que j'ai eu du mal. La plupart sont mesquins et un peu dérangés. Les ados sont des teignes, qui se font des coups pendables, sans la moindre solidarité par égard pour leur nombre restreint et leur monde magique en péril. Ça ne colle pas. On nous explique que c,est surtout par compétition, mais ça rend l'atmosphère lourde, toxique et on ne peut pas se fier au moindre personnage pour aider notre héro, en dehors des alliés des tomes précédents. Seth, pour sa part, est bonasse, gentil, fait facilement confiance et confronte rarement la bonne personne - et pourtant, on nous dit à au moins cinq reprises qu'il sait ne pas faire confiance aux bonnes personnes. Allume, Seth! Ce qui peut être charmant, mais aussi un peu exaspérant, surtout avec Prune, d'une violence gratuite incroyable. Personnellement, et pour avoir lu moult séries jeunesse de sorcellerie, cet univers m'a semblé effrayant: c'est le seul où je voudrais même pas y mettre un orteil!


Mais comme la plupart des romans de sorcellerie du genre, on a quand même un certain niveau de créativité sur les noms, les objets, les lieux et les diverses magies possibles. En cela, c'est fascinant.


En somme, je dirais que j'ai peut-être bloqué au début en raison de cette similarité dérangeante avec le roman d'Harry Potter, mais le reste a plutôt bien coulé, malgré les actions bizarres de personnages qui ont jalonné le récit. On voit également que beaucoup de choses doivent être relayées, mais elles tardent à le faire. Le final est donc explosif, parce que tout se découvre en même temps ou presque, mais on a par conséquent beaucoup de longueurs plus ou moins utiles. Mais le scénario souffre des actions bizarres des personnages, le héro comprit. Ah, et on n'aura jamais répondu à la question: qui a volé la bouteille de Filament, au final? Pourquoi était-elle sur le lieu d'un des crimes? Et pourquoi Dague était-il si acharné contre Filament, au final. Je déteste resté sans toutes les réponses quand il s'agit d'un polar.


Dans le genre qu'il représente, cette série ne fait donc pas partie de mes recommandations. Des séries comme "Starfell", "Fingus Malister" ou "Le château de Hurle" sont mieux soutenus, plus originaux et dotés d'une structure narrative plus fluide.


Je suis donc assez perplexe devant cet autocollant noir sur lequel on retrouve "Lauréat du meilleur roman jeunesse - The Times". Je me demande ce qu'il lui a fait mériter ce titre pompeux.


Cette série est classé troisième cycle primaire, pour les 10-12 ans.
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