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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:34:25+02:00

S’il en avait eu l’occasion, Magnus aurait bien aimé expliquer les corbeaux aux filles. Il y avait des corbeaux sur ses terres, depuis toujours, depuis qu’il était minot, et il les avait observés. Parfois on aurait dit qu’ils jouaient. On les voyait dans le ciel qui viraient et tournaient, comme des enfants s’amusant à se courir après, puis ils repliaient leurs ailes et tombaient du ciel. Magnus sentait combien ce devait être excitant, le vent qui leur cinglait les plumes, la vitesse du plongeon. Puis la chute cessait, ils reprenaient leur vol et leurs cris résonnaient comme des éclats de rire. Une fois il les avait vus dans la neige glisser sur le dos du haut de la butte jusqu’à la route, l’un après l’autre, exactement comme le faisaient les garçons de la poste sur leurs luges jusqu’à ce que sa mère leur crie de ficher le camp de chez eux.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:34:07+02:00

Puis Catherine fut debout, se frottant les mains pour éliminer les miettes de gâteau. Sally l’imita. Catherine s’approcha du vieux, assez pour le toucher. Elle le dépassait et baissa la tête vers lui. L’espace d’un instant Sally craignit qu’elle n’eût l’intention de l’embrasser. Si son amie le faisait elle serait obligée de s’y coller aussi. Parce que tout ça faisait partie du même défi, pas vrai ? Du moins c’était ce qu’il lui semblait. Depuis qu’elles étaient entrées dans la maison, tout n’avait été que défi. Magnus était mal rasé. Des poils durs et gris poussaient dans les rides de ses joues. Ses dents étaient jaunes, couvertes de salive. Sally songea qu’elle préférerait mourir plutôt que de le toucher.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:52+02:00

Le vieil homme venait à leur rencontre et Sally le dévisagea. Elle s’en rendait compte mais ne pouvait pas s’en empêcher. Elle ne l’avait jamais vu que de loin. Sa mère, d’ordinaire si charitable envers les voisins âgés, si chrétienne dans ses propositions de leur faire quelques courses ou de leur offrir bouillon et pain, avait toujours évité tout contact avec Magnus Tait. Sally devait accélérer le pas devant chez lui lorsqu’il était dehors. « Ne va jamais là-bas, lui disait-elle dit quand elle était petite. C’est un vilain monsieur. Un endroit dangereux pour les petites filles. » Alors la fermette était devenue objet de fascination. Elle l’avait observée chaque fois qu’elle passait devant à l’aller ou au retour de la ville. Elle avait aperçu le dos de Magnus penché sur les moutons qu’il tondait, vu sa silhouette se détacher à contre-jour à côté de la maison tandis qu’il regardait la route en contrebas. Maintenant, si près, c’était comme de se retrouver nez à nez avec un personnage de conte de fées.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:43+02:00

Plus tard, elle ne se souviendrait pas de ce qui s’était passé ensuite. Pas clairement ni chronologiquement. Elle remarqua Robert Isbister, fort comme un ours, devant le Lounge, embrassant la foule du regard une canette rouge dans la main. Peut-être le cherchait-elle inconsciemment depuis un moment. Elle se vit l’approcher nonchalamment au rythme de la musique, sans mot dire, mais flirtant quand même. Flirtant oh que oui, ça elle en était sûre. Elle avait posé la main sur son poignet. Et caressé les poils dorés de son bras comme on flatte un animal. Elle n’aurait jamais fait ça si elle n’avait pas été ivre. Elle n’aurait même jamais eu le cran de l’aborder tout court, bien qu’elle en rêvât depuis des semaines en imaginant le moindre détail. Il avait monté ses manches jusqu’aux coudes malgré le froid glacial et portait une montre-bracelet en or. Ça, elle s’en souviendrait. Ça la marquerait. Peut-être n’était-ce pas vraiment de l’or mais avec Robert Isbister, qui pouvait savoir ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:36+02:00

Minuit moins cinq. Ils étaient agglutinés dans les rues de Lerwick autour de la market cross, qui symbolisait autrefois la place du marché, et c’était la fête. Tout le monde était bourré, mais pas bourré agressif : l’ambiance était détendue et on se sentait à l’aise, partie intégrante de la foule qui s’amusait et buvait. Sally songea qu’il aurait fallu que son père fût là. Il aurait compris qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Peut-être même qu’il se serait amusé. Hogmanay aux Shetland. Franchement, ce n’était tout de même pas New York. Ni Londres. Qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver ? Elle connaissait presque tout le monde de vue.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:28+02:00

Elle tira une bouteille du sac à dos en toile qu’elle serrait sur ses genoux. Aux trois quarts pleine, un bouchon planté dans le goulot. Magnus pensa que c’était du vin blanc, mais sans trop savoir. Il n’avait jamais bu de vin. L’adolescente arracha le bouchon d’un coup de ses dents blanches aiguisées. Le vieil homme n’en revint pas. Quand il comprit son intention il eut envie de crier pour l’en empêcher. Il imagina ses dents brisées à la racine. Il aurait dû lui proposer de l’ouvrir pour elle. C’eût été la moindre des politesses. Mais il ne put que la regarder, fasciné. La visiteuse but à même le goulot, s’essuya les lèvres du revers de la main, puis passa la bouteille à son amie. Magnus attrapa le whisky. Ses mains tremblaient et il renversa quelques gouttes sur la toile cirée en se servant. Il leva son verre et la brune l’imita avec la bouteille de vin. Elle avait les yeux plissés, les paupières maquillées de bleu et de gris et soulignées de noir.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:21+02:00

Les chaises étaient basses et la blonde devait basculer la tête pour le regarder. Il voyait sa langue et sa gorge roses. Son haut en soie, court, était sorti de derrière la ceinture de sa jupe et il aperçut un repli de peau, soyeux comme le chemisier, et son nombril.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:15+02:00

Les filles s’esclaffèrent à nouveau, voletèrent et se posèrent sur les chaises. Elles avaient des sortes de guirlandes dans les cheveux et étaient habillées de fourrure, de velours et de soie. La blonde portait des bottines en cuir si brillantes qu’on eût dit du goudron frais, ornées de boucles argentées et de chaînettes. Les talons étaient hauts et les bouts, pointus. Magnus n’avait jamais vu de pareilles chaussures et, pendant un moment, il ne put en détacher les yeux. Les chaussures de la brune étaient rouges. Il se posta au bout de la table.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:33:06+02:00

La porte s’ouvrit, laissant entrer une rafale glaciale et deux jeunes filles, aussi chatoyantes que des oiseaux exotiques. Magnus vit qu’elles étaient ivres. Elles s’appuyaient l’une sur l’autre. Bien qu’elles ne fussent pas habillées pour le froid leurs joues étaient rouges et leur bonne santé lui procura comme une bouffée de chaleur. L’une était blonde et l’autre brune. La blonde était la plus jolie, ronde et tendre, mais il remarqua d’abord la brune. Sa chevelure noire se zébrait de mèches bleu luminescent. Plus que tout, il aurait aimé tendre la main pour lui toucher les cheveux, mais il s’en garda bien. Ça ne ferait que les mettre en fuite.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-07-01T16:32:58+02:00

Il avait dû s’assoupir. Autrement il les aurait entendues approcher parce qu’elles étaient tout sauf discrètes. Elles ne le prenaient pas au dépourvu. Il aurait perçu les rires et les pas trébuchants, vu les oscillations anarchiques de la lampe torche par la fenêtre sans rideaux. Ce furent les coups tambourinés à la porte qui le réveillèrent. Il sursauta, conscient d’avoir été tiré d’un cauchemar, mais sans en connaître les détails.

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