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Commentaires de livres faits par Sheya

Extraits de livres par Sheya

Commentaires de livres appréciés par Sheya

Extraits de livres appréciés par Sheya

Vis ma vie dans un cocon

Cette nuit, Alain a enfin connu un sommeil réparateur. Il a beau se sentir toujours un peu somnolent, sa montre connectée le lui assure : après plusieurs cycles chaotiques, tout est enfin rentré dans l’ordre. Satisfait et rassuré d’avoir enfin pacifié ses nuits, il se félicite de ne pas avoir cédé hier soir aux sirènes des écrans pour s’immerger dans un livre audio qui lui a rappelé ces soirs où, enfant, sa mère lui lisait une histoire avant d’aller dormir. Bien au chaud sous une couette lestée qui lui procure la sensation d’être étreint par un corps ami, Alain se roule en boule et parcourt les titres de la newsletter uniquement composée de bonnes nouvelles venues du monde entier qu’il reçoit tous les matins sur sa boîte mail. À ses côtés, Sylvie, sa compagne, peine à ouvrir les yeux malgré le simulateur d’éveil qui sort peu à peu la pièce de ses ténèbres sur fond d’apaisants chants d’oiseaux numériques. Il pourrait évidemment tenter de s’approcher d’elle pour la prendre dans ses bras mais, même en dépit des chances infinitésimales que cela n’arrive, il aurait trop peur d’éveiller un désir charnel avec lequel il se sent de moins en moins à l’aise.

Dans la chambre d’à côté, leur plus jeune fille, Agnès, que tous deux trouvaient un peu agitée, est en train de faire silencieusement ses exercices de méditation enfantine pour devenir « calme et attentive comme une grenouille ». Dans celle de leur aînée, Salomé, pas un bruit ne vient non plus troubler la quiétude du foyer. Son casque sur les oreilles et son smartphone comme greffé à sa main droite, la jeune fille de seize ans, scolarisée à la maison suite à des crises d’angoisse à répétition qui survenaient à chaque fois qu’un professeur l’interrogeait en classe, vit désormais le plus clair de son temps dans ces quinze mètres carrés qui lui tiennent lieu de cellule molletonnée. Si elle communique sur les réseaux sociaux – tous passés en mode privé –, la perspective de sortir voir ses amis à l’extérieur lui est désormais de plus en plus pénible. Ses parents trouvent cet isolement un peu dommage pour son âge. Ils se rassurent en se répétant que cette légère agoraphobie n’est pas grand-chose en comparaison de l’angoisse qu’ils éprouveraient à la savoir dehors, sans pouvoir veiller sur elle.

Après une séance de quinze minutes de luminothérapie, en prévention de la déprime saisonnière, Alain démarre son S.U.V. Sans doute l’endroit qu’il préfère après son lit et dans lequel, malgré quelques élans d’éco-culpabilité vite dissipés, il se sent comme dans une bulle motorisée. Le temps est frais pour la saison mais, depuis qu’il ne quitte plus sa doudoune légère, ces variations brutales de température lui paraissent moins dures à vivre. En sortant de l’allée, il salue poliment l’un des voisins de la copropriété sécurisée où ils ont emménagé suite au cambriolage de leur appartement en centre-ville. Après avoir déposé Agnès devant la grille de l’école et activé un traceur qu’il glisse dans son sac à dos afin de pouvoir la géolocaliser le reste de la journée, Alain rentre chez lui pour travailler.

La maison est vide, signe que Sylvie se trouve déjà dans son espace de coworking women-only où elle planche sur un projet d’appli de VTC sécurisés « fait par et pour les femmes ». Depuis le salon qui lui sert également d’open space vierge de tout collègue irritant, Alain, vêtu de son pantalon d’intérieur, procrastine entre deux dossiers en postant sur les réseaux sociaux une critique lapidaire d’une série fraîchement sortie qu’il juge être « un chef-d’œuvre de nostalgie 80’s nourri d’une vraie réflexion sur les problèmes actuels de discrimination ». Il a bien conscience que son avis risque de ne pas plaire à tout le monde mais, grâce à un programme de filtrage des commentaires négatifs, il ne le saura pas, lui évitant ainsi la contrariété d’être éventuellement froidement contredit. Un déjeuner commandé au bouillon du coin plus tard (il a pris des coquillettes au jambon, ce soir, il jeûnera), le voilà prêt pour sa séance journalière de méditation qu’il lance sur son application. Une vingtaine de minutes d’exercices de respiration lui suffisent pour repartir sereinement s’immerger dans son travail, mais cette fois coiffé d’un casque antibruit, afin que seule la vibration rassurante de son téléphone puisse venir le perturber. Avant cela, il prend le temps de joindre son nom à une pétition exigeant l’annulation du dernier film d’un réalisateur récemment accusé d’appropriation culturelle. Même s’il n’a pas exactement compris les tenants et aboutissants de ce concept, l’engagement, c’est important, se dit-il.

18 heures. Sur son téléphone, Alain observe d’un œil distrait le parcours en temps réel de sa fille que la nounou ramène à la maison. Pour lui, c’est l’heure de se rendre à la salle afin d’y pousser un peu de fonte. Il avait toujours dédaigné le sport en général et la musculation en particulier mais s’y est brusquement mis quelques semaines après le cambriolage, sans que personne autour de lui n’établisse de lien précis entre les deux événements. Depuis qu’il se forge cette armure musculaire, il ne sursaute plus lorsqu’un inconnu lui demande l’heure dans la rue. En sortant, il presse le pas pour ne pas arriver une nouvelle fois en retard à son groupe de parole. Là-bas, chaque semaine, des hommes dépendants affectifs comme lui viennent partager tout ce qu’ils ont sur le cœur, entourés de pairs compatissants. Cette fois, Alain doit leur avouer qu’il a fauté. Depuis plusieurs semaines, il converse intensément avec une intelligence artificielle de sexe féminin. Ses camarades ont beau essayer de l’apaiser en lui rappelant que cette jeune femme n’est pas réelle, Alain sent au plus profond de lui, qu’avec elle, il peut enfin se mettre à nu et, qu’entre eux, cela risque de devenir dangereusement intime. C’est décidé, il va désinstaller l’application. Pas question de mettre en danger sa famille et son mariage, et encore moins les traites du crédit immobilier.

Sur le chemin du retour, Alain, comme chaque jour, confie ses émotions de la journée, les plus joyeuses, comme les plus sombres, à son coffre-fort émotionnel numérique. Il s’est senti un peu tendu aujourd’hui, comme l’indique sa courbe de bonheur en pleine phase de stagnation depuis plusieurs jours. Très probablement Mercure qui rétrograde, générant un climat de lourdeur astrale propice à ce type d’humeur, lui a expliqué Sylvie qui, ces derniers mois, a débuté en parallèle de sa start-up une formation en astro-psychologie. À la maison, chacun dans son techno-cocon, le calme continue de régner jusque tard dans la soirée. Sylvie a bien tenté de convaincre les filles d’écouter un podcast de sorcellerie sur les rituels pour chasser toute masculinité toxique de son foyer, mais celles-ci ont poliment décliné avant de replonger dans leurs écrans. Alain, tout en sirotant une bière sans alcool, met les dernières touches au post de présentation de son nouveau groupe numérique de proximité. Un post qu’il espère fédérateur afin de plaider pour la mise en place d’un périmètre de sécurité interdisant toute installation d’antennes 5G à moins de dix kilomètres de leur résidence. Son téléphone vibre pour lui indiquer qu’il est bientôt l’heure d’aller se coucher. Mollement, Alain obtempère. Car demain sera un même jour.
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date : 21-06-2021
Princes et princesses

Penchons-nous sur cet autre mythe qui va de pair avec le coup de foudre : le Prince ou la Princesse Charmante. Si l’on consulte la section « Je ne rencontre personne » de Psychologies Magazine, la plupart des témoignages font référence à cette chimère. Stéphanie, 44 ans, dont la plus longue relation a duré 18 mois, émet de sérieux doutes sur la vie à deux mais conclut par cette envolée positive : « Un jour peut-être, mon prince viendra. » Une autre lectrice, âgée de 38 ans, relate ses difficultés à partager sa vie avec le commun des mortels : « Je ne recherche pas une compagnie, je cherche l’Homme, Mon Homme. » Quelques clics plus loin, Pierre, Francis et Alexis, tous trois célibataires, témoignent de leur recherche d’une « alchimie immédiate », d’une « magie de la rencontre » pour dénicher leur futur « élue » qu’ils qualifient de « reine ».

La croyance quasi mystique en l’existence d’un partenaire idéal, éternelle carotte au bout du bâton de l’âne du célibataire, peut ainsi s’avérer extrêmement néfaste et contre-productive. Comme cette phrase insidieuse, qui sert parfois, dans un élan condescendant, à consoler les âmes en peine : « Il y a quelqu’un qui t’attend quelque part, il suffit de le croiser. » Merci, mais comment ?
Si l’on part du postulat que notre partenaire idéal est prédéterminé à la naissance, que l’on n’a aucun moyen de savoir qui il est, ni où il se trouve, mais que l’on croit pouvoir le reconnaître instantanément au moment où nos regards se croiseront, eh bien, on peut dire sans trop se tromper que cette hypothèse doublement irrationnelle (prince charmant + coup de foudre) nous promet une vie amoureuse âpre et décevante. D’ailleurs, que serait un monde régi par le concept d’âme sœur ?

Un ancien ingénieur de la NASA, Randall Munroe, s’est penché sur l’hypothèse. Pour commencer, à l’instant t, mon âme sœur est-elle toujours en vie ? 100 milliards d’êtres humains ont déjà vécu, et seulement 7 milliards sont toujours vivants aujourd’hui. Par conséquent 90 % des âmes sœurs sont déjà mortes. Il y a donc une forte probabilité que la mienne se trouve au cimetière. À moins… qu’elle ne soit pas encore née ? Mais prenons le parti d’espérer nous trouver sur le même créneau temporel. Si l’on mise tout sur une rencontre au premier regard, avec une moyenne de croisements de regards d’une douzaine d’individus nouveaux chaque jour, nous n’aurions le temps de lancer que 50 000 œillades au cours d’une vie, pas assez pour croiser nos 500 000 000 potentiels bien-aimé(e)s. Au final, d’après les calculs de Munroe, il faudrait donc 10 000 vies pour avoir une vraie chance de rencontrer cet alter ego.
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date : 21-06-2021
Vouloir toujours mieux, toujours plus

Le désir de perfection nous entraîne dans une quête du meilleur partenaire possible : le plus beau, le plus intelligent, le plus drôle. La recherche de la personne idéale, encouragée par une pression permanente, celle de la « réussite », passe aussi par la valorisation de soi-même. Mais pourquoi ? Pour qui ? Le désir de choper plus haut et plus gros nous a-t-il rendus malades ?

Le coup de foudre est-il un leurre ?

Avant, on se mariait. Ensuite, éventuellement, on tombait amoureux. Dans la quête de l’amour absolu, magnifié par la société occidentale actuelle, les couples commencent par tomber amoureux et, si tout se passe bien, se marient. Le coup de foudre est placé au cœur du processus amoureux. Par sa facilité d’exécution, il nous affranchit des conventions sociales, il s’oppose aux manœuvres en coulisses des parents ou des amis. Il réaffirme notre liberté individuelle, notre autonomie, qui n’a cessé de croître durant la seconde moitié du XXe siècle. Il a aussi l’immense avantage d’apporter une solution toute prête au casse-tête infernal de la multiplication des choix. Il est pourtant réciproque pour très peu d’élus. Si plus de la moitié d’entre nous déclare avoir déjà ressenti un coup de foudre, seuls 10 % des couples se sont construits à la suite de cet étrange choc sismique.
En parallèle des nombreux travaux de biologistes qui définissent le coup de foudre comme une réaction chimique provoquée par plusieurs substances telles que la dopamine, l’ocytocine ou l’adrénaline, d’autres recherches prouvent que nous serions pourtant attirés majoritairement par ceux qui nous ressemblent. Lorsque l’on retrouve dans le visage de l’autre certains éléments de son propre visage, celui-ci nous paraît plus attirant. Au-delà du physique, on trouverait aussi une attraction corrélée à la similarité des personnalités. Des individus ayant des opinions, des valeurs et des croyances analogues seraient plus fréquemment attirés les uns par les autres. Le coup de foudre, c’est probablement se reconnaître dans l’autre. Rien à voir avec les âmes sœurs, le destin ou la magie amoureuse.

De nombreux auteurs contestent d’ailleurs l’authenticité du coup de foudre. On pense au philosophe et sémiologue français Roland Barthes qui, dans ses Fragments du discours amoureux, le compare à une hypnose, un « ravissement », un « rapt » qui nous surprend, nous capture, fascinés que nous sommes par l’image de l’autre. L’abîme de déception n’en sera que plus grand. Pour Nicolas Duruz, docteur en psychologie et psychanalyste, le coup de foudre est même une façon de combler ses blessures, l’autre devenant alors une sorte de thérapeute qui vient pointer du doigt nos propres névroses :

Dans le coup de foudre, le partenaire revêt toujours une valeur rédemptrice. Il intervient un peu comme le guérisseur d’une blessure vivante dont nous ne parvenons pas à prendre soin nous-mêmes. Nous nous en remettons à lui comme à un sauveur, même si ses marges de manœuvre sont bien restreintes. En effet, gare à lui s’il réveille en nous ce que nous voulons méconnaître de nous-mêmes. Il lui sera tôt ou tard reproché de ne pas être le bon médecin, n’ayant pas réussi, à lui seul, à nous guérir.

L’astuce consisterait donc à utiliser nos coups de foudre pour déchiffrer ce qu’il y a chez l’autre dont nous avons tant besoin ? Exemple : vous flashez sur une femme qui a une grande aisance à l’oral alors que vous êtes un timide. Stratagème : ne pensez pas qu’elle est faite pour vous car elle comblera votre épouvante des échanges verbaux, inscrivez-vous plutôt dans un cours de théâtre. Dans tous les cas, le coup de foudre ne frappe pas au hasard : une personne plutôt à notre image, ou bien qui vient combler nos manques. On pensait que ce type de rencontre relevait d’une alchimie surnaturelle entre deux êtres, or voilà que nous serions face à un phénomène de narcissisme pur.
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date : 15-03-2020
Je me cache derrière mes poèmes
parce qu'ils sont plus forts
que moi.
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Certaines personnes sont parfaitement dépourvues de tact. Étrangement, plus elles sont vieilles, plus elles en manquent. Une personne très jeune, un adolescent par exemple, est très sensible aux paroles et aux ambiances. Une personne plus âgée, sa mère par exemple, ou pire sa grand-mère, prouve régulièrement qu’elle possède un esprit lourd et épais, et qu’elle est incapable de sentir les nuances déplacées ou blessantes. J’imagine qu’on s’endurcit en vieillissant. Le cerveau, c’est comme les pieds, ça prend de la corne.
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Je note que nous nous sommes vus juste avant son départ. Au café, pour changer. Il a pris ma main droite dans les siennes. Il l’a gardée longtemps, sans bouger. Il la regardait fixement, comme si c’était un oiseau mort. Je l’ai laissé se vautrer dans la contemplation. Qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre ? Ma main était toute molle et toute recroquevillée. Quand j’ai senti les fourmis me courir dans l’épaule, j’ai retiré mon bras. Je suppose que c’est ça l’amour, prendre la main des gens et la fixer stupidement pendant des siècles. Je suis incapable de tomber amoureuse, c’est clair. Je ne me fais aucune illusion : je suis frigide. J’ai sûrement été traumatisée dans mon enfance. Mais par qui ?
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5 janvier, midi
Je sais pourquoi je suis nulle en maths (et en histoire, et en français, et même en gym). Ils viennent de l’expliquer, à la télé. Je suis surdouée. C’est aussi bête que ça.


5 janvier, goûter
Résumé du reportage : contrairement à ce que pensent les gens qui n’y connaissent rien, les surdoués ne sont pas super forts e cours. Pas du tout. Ils sont même super nuls. Pourquoi ? Parce qu’ils sont tellement intelligents qu’ils s’ennuient. Ils se désintéressent. Ils roupillent. C’est exactement mon cas. Je dirais même que, pour m’ennuyer comme je m’ennuie, je dois être sur-surdouée. Il faut que j’avertisse les parents. Les pauvres, ils vont se sentir soulagés d’un coup.
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date : 15-10-2017
On fait semblant d’être grand. Et, dans le meilleur des cas, je crois, on fera semblant toute sa vie.
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Je distinguai le tintement-cloche d'un rire soufflé. Le ré mineur de poumons asthmatiques résonna en sourdine. J'écoutai, en apnée, pour ne pas être gêné par le bruit de ma propre respiration. Un hoquet doux retentit à quelques centimètres de mon oreille gauche.
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Je me repassai le film de cette sensation en la décortiquant comme une noix. Ce fameux baiser, comment était-il ? Électrique, suave et doux à la fois. Quels en étaient les équivalences de texture, les degrés de croustillance ? Je me remémorai aussi sa langue, son souffle, l'explosion douce de ses lèvres.
Ces éléments analysés, je me lançai dans l'élaboration d'un bonbon fourré au nectar de baiser et passai la nuit à fouiller-goûter dans l'épicerie très fine qui ouvrait à minuit à l'angle de la rue Brautigan. J'en revins armé d'un chocolat au lait onctueux comme le souvenir de sa langue. Pour obtenir la vivacité fraîche du contact de ses lèvres, il me fallait un fruit. Un agrume, plus précisément. J'hésitais entre la mandarine et le citron bleu, avant de pencher pour l'orange sanguine et son acidité suggestive. J'ajoutai un milligramme de gingembre, par superstition érotique.
Quatre heures du matin, l'heure du goûter nocturne. Mon bonbon fourré au plus petit baiser jamais recensé était prêt. Je le déposai sur ma langue. Il fondit comme on exploserait ! J'avais presque l'impression d'embrasser la fille invisible à distance. Presque.
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— Pourquoi tu pleures, Artie ? (...)
— Je su-uis tombé et mes amis sont partis sa-ans moi...
— Des amis ? Tes amis ?... Enfermez-vous tous une semaine dans une seule pièce, sans rien à manger...
... Alors tu verras ce que c'est, les amis !...
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date : 02-11-2012
Il dit que nous étions tous fichus mais que ça n'avait pas d'importance tant qu'on ne s'en doutait pas. Nous étions tous fichus. Le gros point était de ne pas l'admettre. La victoire resterait au pays qui serait le dernier à s'apercevoir qu'il était fichu.
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date : 02-11-2012
— Vous ne vous marierez jamais.
— Si.
— Non, jamais.
— Pourquoi ?
— Vous vous fâcherez avant de vous marier.
— Nous ne nous fâchons jamais.
— Vous avez encore le temps.
— Nous ne nous fâchons pas.
— Alors vous mourrez. On se fâche ou on meurt. C'est toujours comme ça. On ne se marie pas.
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date : 31-10-2012
L'avantage des enfants, c'est qu'ils gardent intacte leur curiosité alors que les adultes ont la prétention de détenir des vérités absolues, ce qui les empêche de s'émerveiller.
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date : 31-10-2012
Ceux qui ont quelque chose en moins ont quelque chose en plus.
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date : 31-10-2012
Tant de mots sont à la portée de tous et si peu de gens s'y intéressent ! Alors, ils sont laissés à l'abandon comme des fruits qui ne sont pas cueillis, ils pourrissent et meurent dans l'indifférence générale.
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— Ernest ! gronda mère. Qu'est-ce qui te prend de parler à ton père sur ce ton ?
— Je lui parlerai comme un fils doit parler à son père quand il se conduira comme un père doit se conduire avec ses enfants, mère, dis-je en me contenant.
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Car la fragrance qui vint à chacun était comme un souvenir de matins humides de rosée par un soleil sans voile en quelque terre dont le monde au printemps ne serait lui-même qu'un souvenir éphémère.
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Être intelligent, c'est ne pas répéter les mêmes erreurs. Être conscient, c'est ne pas céder aux pressions pour faire plaisir à la majorité qui est forcément toujours ancrée dans un consensus mou.
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date : 01-09-2012
Révolution, c'est un mot mal choisi, parce que ça veut dire un tour complet. Par conséquent, ceux qui sont en haut descendent jusqu'en bas, mais ensuite ils remontent à leur place primitive… et tout recommence.
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date : 01-09-2012
Les hommes croient choisir leur femme : c'est toujours la femme qui harponne.
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