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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:58:15+01:00

- Dieu nous a offert les tremblements de terre, les ouragans, les tornades. Il nous a offert toutes ces montagnes qui déversent sur nous des torrents de feu. Tous ces océans qui engloutissent les navires.Il nous a offert la nature, cette meurtrière au sourire fallacieux. Il nous a offert la maladie pour qu'au moment de notre agonie, nous pensions qu'Il nous a dotés d'orifices uniquement pour sentir la vie s'en écouler. Il nous a offert le désir, la fureur, la cupidité et un cœur souillé pour que nous puissions répandre la violence en Son honneur. Il n'existe pas d'ordre moral aussi pur que cette tempête à laquelle nous venons d'assister. D'ailleurs, l'ordre moral n'existe pas. Tout se réduit à cette seule question : ma violence est-elle capable de l'emporter sur la vôtre ?

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:58:00+01:00

Qui aurait pu expliquer d'où venait la confiance ? Parfois, elle était là ; parfois, elle ne l'était pas. Pendant la guerre, Teddy avait rencontré des hommes auxquels il aurait confié sa vie sur le champ de bataille, mais pas son portefeuille une fois les combats terminés. Il en avait rencontré d'autres auxquels il aurait confié son portefeuille et sa femme, mais jamais le soin de protéger ses arrières dans une bataille ou au moment de franchir une porte.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:57:42+01:00

Le charme était le luxe de ceux qui croyaient encore à la légitimité fondamentale des choses. A la pureté et aux clôtures blanches autour de la maison familiale.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:57:27+01:00

Ils abandonnèrent leur refuge pour s'avancer dans le cimetière. Les rafales les heurtèrent de plein fouet telle une équipe d'attaquants sur un terrain de foot, mais ils firent front et , épaule contre épaule, bras soudés, ils titubèrent vers la lumière.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:57:14+01:00

- alors, qu'est ce que vous savez de cet endroit, chef?

Teddy haussa les épaules.

- Pas grand chose. Pas assez. Mais suffisamment pour me flanquer la frousse.

- Chouette. Si vous, vous avez la frousse, le commun des mortels est censé ressentir quoi?

Un sourire vint aux lèvres de Teddy.

-Une terreur abjecte? Suggéra-t-il.

- Ok considérez moi comme mort de trouille.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:56:47+01:00

- Qu'est-ce qu'elle vous a dit, au fait ? s'enquit Chuck avant de se relever.

- Qui ?

- Cette patiente. (Chuck claqua des doigts.) Bridget. Elle m'a envoyé chercher de l'eau, tout à l'heure. Elle voulait vous dire quelque chose, je l'ai deviné.

- Faux.

- Ah oui ? Vous mentez. Elle...

- Elle a "écrit" quelque chose, l'interrompit Teddy en tapotant les poches de son pardessus à la recherche de son calepin.

L'ayant récupéré au fond d'une poche intérieure, il le feuilleta.

(...)

- Alors, vous avez trouvé ? demanda Chuck en s'approchant.

Teddy inclina la tête, puis tourna le calepin pour que son coéquipier puisse voir la page et le seul mot qui y figurait, griffonné en pattes de mouche et déjà estompé par la pluie :

FUYEZ

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:56:33+01:00

Si Dolores était morte depuis deux ans, elle rescucitait la nuit dans ses rèves, et il lui arrivait certains matins de penser durant de longues minutes qu'elle était dans la cuisine ou en train de boire son café sur le balcon de leur appartement à Butoowood. C'était un cruel tour pour son imagination, oui, mais Teddy avait appris depuis longtemps à en accepter la logique ; le réveil, après tout, s'apparentait presque à une naissance. On venait au monde sans passé, puis on reconstituait son histoire personnelle en deux clignements d'yeux et trois baillements, on remettait les morceaux dans l'ordre chronologique pour trouver la force d'affronter le présent.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:56:19+01:00

- C'est la mer avait dit son père en lui caressant doucement le dos tandis qu'ils étaient tous les deux appuyés contre le bastingage. Y en a qui savent la prendre et d'autres qu'elle prend.

A la façon dont son père le considérait en cet instant, Teddy avait su d'emblée quel genre d'homme il était appelé à devenir.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:55:59+01:00

Le père de Teddy Daniels était pêcheur. Il dut céder son bateau à la banque en 1931 - Teddy avait onze ans à l'époque -, et il passa le reste de sa vie à trimer sur le bateau des autres quand ils avaient du travail à lui proposer, à décharger des marchandises sur les docks quand ils n'en avaient pas ou, lorsqu'il était rentré à la maison vers dix heures du matin, à demeurer de longs moments affalés dans un fauteuil, en contemplation devant ses mains, les yeux écarquillés et le regard sombre, marmonnant tout seul de temps à autres.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-08T17:55:29+01:00

- Regardez au bas de la clairière là-bas. Au bout de votre index, ce sont les marécages. Une vraie jungle de diverses variétés de sumacs, de chênes verts et d'un bon millier de plantes différentes, toutes couvertes d'épine de la taille de ma bite.

- Ça veut dire quoi ? Qu'elles sont grosses ou qu'elles sont petites ?

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