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la Lune est capable de bousculer l'océan, imaginez ce qu'elle peut remuer dans la tête.
Afficher en entier"3 mai 1993
Il y a des années que je n'ai pas revu l'île. La dernière fois, c'était du bateau d'un ami qui s'était aventuré dans l'avant-port ; je l'ai aperçue au loin, par-delà le port intérieur, enveloppée d'une brume estivale, pareille à une tache de peinture laissée par une main insouciante sur la toile du ciel.
Je n'y ai pas remis les pieds depuis plus de vingt ans, et pourtant, Emily affirme (parfois pour rire, parfois le plus sérieusement du monde) que c'est comme si je n'en était jamais parti (...)."
Afficher en entier"... Il aurait voulu lui demander quel bruit faisait le coeur quand il éclatait de bonheur, quand la seule vue d'un être vous comblait plus que la nourriture, l'eau ou l'air ne le pourraient jamais, quand vous aviez l'impression d'être né pour vivre un seul et unique moment et que, sans raison, vous le saviez soudain arrivé."
Afficher en entierAu fond, tout est dans l’œil de celui qui regarde.
Afficher en entier— Chacun a le droit de penser ce qu’il veut.
Le visage du directeur s’assombrit.
— Faux. Les hommes sont des imbéciles. Ils mangent, ils boivent, ils libèrent des gaz, ils forniquent et ils procréent – ce qui est d’ailleurs tout à fait regrettable, car le monde serait un endroit bien plus supportable si nous étions moins nombreux. Des retardés, des bâtards, des cinglés et des individus sans moralité – voilà ce que nous produisons. La souillure que nous répandons sur cette terre.
Afficher en entier[...] À votre avis, Chuck, qu'est-ce qui se passerait si vous donniez des hallucinogènes à des malades atteints de schizophrénie extrême ?
- Personnne ne ferait une chose pareille.
- Ça se pratique, et c'est parfaitement légal. Seuls les humains souffrent de schizophrénie. Pas les rats, ni les lapins, ni les vaches. Alors, comment tester les traitements d'après vous ?
- Sur des humains.
- Bravo.
Afficher en entierSi le temps n'est réellement pour moi qu'une série de marque-pages, alors quelqu'un a dû secouer le livre pour en faire tomber tous les morceaux de papiers jaunis, rabats de pochettes d'allumettes, touillettes aplaties, avant de lisser avec soin les feuilles cornées.
Afficher en entierTeddy remarqua un homme aux cheveux noirs qui portait un uniforme semblable à celui des autres gardes, à la différence près que le sien était rehaussé d'épaulettes jaunes, d'un col rigide et d'un badge doré. C'était le seul à garder la tête haute, une main dans le dos, tandis qu'il avançait parmi les hommes, et sa démarche rappela à Teddy celle de colonels qu'il avait croisés pendant la guerre - des hommes pour qui le commandement n'était pas seulement un fardeau nécessaire imposé par l'armée, mais par Dieu lui-même. Un livre noir serré contre la poitrine, il salua de la tête leur petit groupe, puis s'engagea dans la pente par où ils étaient arrivés, ses cheveux noirs soulevés par la brise.
Afficher en entierIls découvrirent les pierres à environ cinq cents mètres de la côte, alors que le ciel chargé de nuages couleur d'ardoise s'assombrissait rapidement. Ils avaient franchi plusieurs passages détrempés où foisonnaient des graminées ramollies, rendues glissantes par la pluie, et à force de crapahuter ils étaient tous les deux couverts de boue.
Un champ s'étendait en contrebas, aussi plat que le fond des nuages, nu à l'exception de quelques buissons, de grosses feuilles charriées par les bourrasques et d'une multitude de petites pierres dont Teddy supposa d'abord qu'elles avaient été elles aussi portées par le vent. En descendant, il s'arrêta cependant à mi-parcours pour mieux les examiner.
Afficher en entierLa première phrase:
Le père de Teddy Daniels était pêcheur.
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